Christian Estrosi a déclaré, le 27 mai 2013, qu'il attaquerait Dexia en justice concernant le dernier emprunt toxique de la ville de Nice.
Le solde de l'emprunt en question (n°448), basé sur le taux de change entre l'euro et le franc suisse, s'élève encore à 19 millions d'euros.
Se faisant, Christian Estrosi énonce trois contre-vérités :
1. Il décrète que les finances de la ville sont assainies, ce qui est faux, puisqu'une large partie de la dette de la ville de Nice n'a pas été résorbée mais simplement transférée à la Métropole Nice Côte d'Azur, elle-même surendettée (plus d'un milliard d'euros de dette). Peut-il prétendre avoir assaini les finances de la Métropole Nice Côte d'Azur ?
2. Il déclare vouloir faire annuler le dernier emprunt toxique de la ville avant la fin de son mandat. Or ce n'est pas le dernier. Qu'il nous explique comment et dans quels délais il va solder les deux autres emprunts structurés en cours !
3. Il affirme, toujours lors de sa conférence de presse, qu'en cas de jugement favorable "nous économiserons 18 millions d'euros". Or ce n'est pas vrai. Et là, pour bien comprendre la situation, un peu d'histoire locale s'impose :
- En juin 2010, lorsque l'opposition, en la personne de Yann Librati, président PS de la commission des finances de la ville de Nice, dénonce la présence d'emprunts toxiques dans les finances de la ville, souscrits sous l'ère Peyrat, et demande à Christian Estrosi de les renégocier ou d'attaquer Dexia en justice, ce dernier nie le problème. Il reconnait qu'il y a des emprunts structurés, certes, mais il récuse même, en conseil municipal, le qualificatif de "toxique" ! Puis, à force de persévérance, il admet la réalité de leur dangerosité... mais ne fait toujours rien.
- Sous la pression politique et médiatique, il renégocie enfin l'emprunt 448 en le gelant, c'est-à-dire en le convertissant temporairement en emprunt à taux fixe.
- Le Collectif pour un Audit Citoyen de la dette et Anticor mettent à leur tour la pression sur le maire de Nice et l'interpellent sur la nécessité d'une action en justice avant la prescription, rendant toute action impossible.
- In extremis, Christian Estrosi cède et décide enfin d'attaquer Dexia, annonçant haut et fort qu'il va économiser ainsi 18 millions d'euros.