mardi 20 octobre 2015

Polygone Riviera, symbole d'une urbanisation commerciale en dépit du bon sens ?

Il aura fallu 20 morts durant les terribles inondations de la nuit du 3 au 4 octobre pour que la question de l'urbanisation et l'imperméabilisation des sols soit enfin posée dans le débat azuréen. 
L'inauguration en grandes pompes d'un nouveau centre commercial proche d'un cours d'eau classé "zone rouge", trois semaines à peine après le drame, résonne comme une insulte faite aux victimes, à leurs proches et à tous les sinistrés.
En effet, le Polygone Riviera de Cagnes Sur Mer sera inauguré demain 21 octobre 2015. Il est situé dans une zone historiquement marécageuse, à côté du Malvan, un cours d'eau classé "à risques" et par endroit "zone rouge". On annonce pourtant fièrement l'ouverture du premier centre commercial de France à ciel ouvert, avec 70 000 m2 de surface commerciales, 150 boutiques, 24 restaurants, 1 casino, 1 cinéma et 3 000 places de parking en sous-sol, vous savez, ce sous-sol déjà inondé par les intempéries il y a trois semaines à peine...

samedi 17 octobre 2015

Referendum socialiste : à la recherche d'une légitimité perdue

Le PS veut organiser un referendum sur l'union de la gauche aux élections régionales dès le premier tour. 
La logique veut pourtant que chaque parti interroge ses propres adhérents sur la stratégie électorale pour savoir s'ils souhaitent des unions avec les autres partis, sous quelles formes et à quel moment, ce que les autres formations politiques de gauche ont fait.
Le PS, lui, veut interroger au delà de ses rangs, dans des conditions plus qu'aléatoires, pour trouver une légitimité qu'il n'a pas à proposer une union d'une gauche qu'il ne représente plus.
Ce referendum résonne donc comme un terrible constat d'échec, celui d'une perte de légitimité à incarner les valeurs communes de la gauche suite à trois années de libéralisme appliqué méthodiquement par le gouvernement.

mercredi 7 octobre 2015

De la droite décomplexée à l’extrême droite

Qui sème le sarkozysme récolte Morano
Déferlement de haine, d'islamophobie et de racisme. Les digues volent en éclats. Les barrières patiemment érigées contre la haine s'effondrent pendant que l'on dresse des barbelés et des murs à nos frontières. Ceux-là même qui veulent le retour de la morale à l'école ne savent plus où se situe le bien et le mal. Ceux-là même qui parlent du vivre ensemble traquent l'ennemi de l'intérieur et désignent le bouc émissaire. De vagues de terreurs en vagues de rancœurs, la France écume de rage.
Overdose médiatique autour d'un Zemmour au grand récit national maurrassien, obsession idenditaire réactionnaire d'un Finkielkraut, retour au droit du sang et culte de l'autorité d'un Ciotti, troisième guerre mondiale et cinquième colonne d'un Estrosi, préférence nationale soudain devenue politiquement correcte lorsqu'il s'agit de préférer un SDF français à un réfugié étranger, préférence confessionnelle assumée lorsqu'il s'agit de préférer un réfugié chrétien à un réfugié musulman, racisme grossier d'une Nadine Morano faisant presque passer Nicolas Sarkozy pour un "républicain"... Le débat public français est saturé de xénophobie. Car il ne faut pas s'y tromper, Nadine Morano n'est qu'un symptôme. Mais de quel mal plus profond est-elle alors la manifestation ?
Depuis de longues années les médias nous parlent de "dérapage" de telle ou telle personnalité. On nous a parlé de "proximité" entre droite et extrême droite, puis de "porosité" et de "collusion". Enfin on a évoqué une "droite extrême" proche de l'extrême droite. Le Front National, en dénonçant l'UMPS, s'il rejetait ainsi dos à dos les partis traditionnels, tentait surtout de masquer sa gémellité nouvelle avec l'UMP. La droite française, de son côté, a dû s'autoproclamer républicaine pour tenter de se rassurer sur sa propre identité politique. Car à force de vouloir séduire l'électorat frontiste elle a dû parler le langage et adopter les réflexes de l’extrême droite. Afin d'apparaître comme le dernier rempart face au FN, elle a tout simplement fait une OPA sur le corpus idéologique du Front National.