samedi 26 décembre 2015

Déchéance de nationalité : l'impossible synthèse

Francois Hollande est passé, aux yeux de certains, maitre en l'art de la synthèse. Après les attentats de novembre, il a tenté, sous couvert d'unité nationale, une impossible synthèse : les idées du Front National ne sont pas conciliables avec l'égalité républicaine.

Du temps où il dirigeait le PS, François Hollande était reconnu pour son art de la synthèse. Il parvenait à faire signer un texte commun aux tenants de positions diamétralement opposées. 
Ceux qui ne s'intéressent qu'à la politique politicienne louaient son sens tactique. Ceux qui se préoccupent des mesures applicables concrètement savaient qu'on ne progresse pas en rassemblant sur le plus petit dénominateur commun.
Les synthèses de François Hollande sont à la politique ce que la sophistique est à la philosophie, un leurre.
Après les attentats de novembre 2015, François Hollande a voulu, sous couvert d'unité nationale, faire une synthèse en reprenant les propositions issues de partis opposés.
Mais les idées du Front National ne sont pas conciliables avec l'égalité républicaine : cette synthèse là est impossible.

jeudi 24 décembre 2015

Déchéance de nationalité, état d'urgence : les dangers du hollandisme sécuritaire

Déchéance de nationalité, état d'urgence : le hollandisme sécuritaire, sous couvert d’union nationale et de lutte contre le terrorisme et sous couvert de lutte contre la progression de l’extrême droite en France, d’une part valide les thèses portées par l’extrême droite en les reprenant à son compte et d’autre part contribue à la division des français recherchée par les terroristes eux-mêmes.

En réaction aux attentats de janvier 2015, François Hollande et son gouvernement ont fait voter une loi sur le renseignement donnant une nouvelle orientation à la politique sécuritaire française. Les droites françaises, prises de court, après avoir ergoté, ne purent qu’approuver.
En réaction aux attentats de novembre 2015,  François Hollande a tenu, devant le Parlement réuni en congrès, à Versailles, un discours guerrier, annonçant la mise en place de l’état d’urgence et de plusieurs mesures sécuritaires.
Il était alors important d’une part de montrer aux Français que l’Etat prenait la mesure du danger et ne restait pas inactif, afin d’éviter que chacun cherche à se faire justice soi-même en trouvant des boucs émissaires, et d’autre part d’envoyer un signal fort et de fermeté aux terroristes qui préparaient de nouvelles attaques contre la France.
Pour autant ce n’est pas parce que François Hollande, au lendemain des attentats, reprenait à son compte une idée que nous avions combattue lorsqu’elle était défendue par Nicolas Sarkozy, Nadine Morano et Marine Le Pen que cette idée doive soudain nous sembler positive. Ou alors disons clairement que Nicolas Sarkozy, Nadine Morano et Marine Le Pen avaient raison avant nous tous.
Alors que la loi sur le renseignement, le nouvel usage de la notion de guerre et la constitutionnalisation de l’Etat d’urgence concernent directement tous les français, le débat public se focalise sur la déchéance de nationalité des binationaux nés en France. Revenons sur les éléments du débat.

vendredi 18 décembre 2015

Délit de solidarité : Claire, 72 ans, condamnée pour un peu d'humanité

Le TGI de Grasse vient de rétablir le délit de solidarité, pourtant supprimé par le gouvernement en janvier 2014, au détriment de Claire, 72 ans, pour avoir aidé deux réfugiés à rejoindre la gare d'Antibes. Menottée, interrogée et placée en garde à vue durant 24h, Claire a été traitée comme une dangereuse délinquante...

Claire a 72 ans. Maître de conférences à la retraite, Claire est une bénévole associative, une militante de la solidarité et de l'entraide.
Claire a été menottée, placée en garde à vue durant 24h, son domicile perquisitionné et son téléphone portable mis sous scellées.
Aujourd'hui, 18 décembre 2015, Claire vient d'être condamnée à 1500€ d'amende par le TGI de Grasse.
Son délit ?
Avoir accompagné deux réfugiés à la gare d'Antibes en voiture, leur permettant de déjouer les contrôles de police. 
Le délit de solidarité, c'est-à-dire le fait d'aider l'entrée ou le sejour de personnes en situation irrégulière (sans contrepartie et sans risque d'atteinte à la dignité humaine des personnes aidées) a pourtant été supprimé en janvier 2014 par le gouvernement. C'était même un engagement de campagne du candidat François Hollande.
Ce qui choque dans l'affaire de Claire c'est, d'une part, le fait qu'elle ait été traitée comme une dangereuse délinquante, allant jusqu'à la menotter, et, d'autre part, qu'il ne s'agit à l'évidence pas d'une passeuse mais d'une militante associative. 
A l'heure où l'on apprend à nos jeunes que les Justes parmi les Nations ont bravé l'interdit et le danger pour ce qu'ils estimaient être juste, on condamne une septuagénaire pour un geste de solidarité et d'humanité.

vendredi 11 décembre 2015

Elections régionales PACA, l'abstentionnisme et le vote blanc

Le retrait de liste du PS en PACA laisse les électeurs de gauche orphelins. Beaucoup souhaitent manifester leur rejet des deux candidatures en lice sans pour autant s'abstenir. Pour cela, le vote blanc doit devenir bloquant. Car les Français ne se désintéressent pas de la politique, c'est l'offre politique qui est en inadéquation profonde avec leurs attentes.

"Inadmissible", "honteux", "scandaleux"... les mots sont forts et les témoignages nombreux. Le retrait de la liste PS-PRG-MRC en PACA laisse des électeurs de gauche orphelins, au bord de la nausée, avec le sentiment amer de s'être fait piégés. Impossible de voter pour une liste réellement républicaine au second tour puisqu'il n'y en a plus aucune en lice. On leur demande alors de choisir, selon la très juste expression de Jean-Luc Mélenchon, entre deux "nuances de xénophobie".
La responsabilité collective est grande dans la montée du Front National, depuis une trentaine d'années, à droite comme à gauche.
A gauche, depuis Mitterrand bien sûr, mais encore plus depuis l'arrivée au pouvoir de François Hollande. "Le changement c'est maintenant" s'est mué en la démonstration froide d'une incapacité profonde à proposer un projet de société, une vision fédératrice de l'avenir, tant le prisme de pensée de nos gouvernants s'est emmuré dans une politique libérale austéritaire empêchant toute relance économique et toute action refondatrice. Le ressentiment et le dégoût du peuple sont à la hauteur de son espérance déçue.

lundi 7 décembre 2015

Elections régionales : le retrait de liste, une faute politique majeure

Au lendemain du 1er tour des élections régionales, le retrait de listes PS constitue une faute politique majeure. Elle fausse le choix démocratique du 2nd tour et prive les citoyens d'élus de gauche pour défendre leurs intérêts à la Région. Etre candidat à une élection c'est assumer la fonction d'élu même dans l'opposition, même dans l'ombre, dossier après dossier. Un renoncement de plus.

Au lendemain du 1er tour des élections régionales 2015, le retrait de listes PS constitue une faute politique majeure.
On comprend bien évidemment le choix de ne pas porter directement et nominativement la responsabilité de l'accession du FN aux responsabilités régionales. Et ce choix constitue un réel dilemme moral.