lundi 24 juillet 2017

Quand Christian Estrosi a peur du noir

Christian Estrosi véhicule de fausses informations et alimente délibérément les thèses de l'extrême droite.

Christian Estrosi s'est fendu, lundi 24 juillet 2017 vers 15h, d'un communiqué de presse mensonger.
Il y déclare que 200 migrants, menés par Cédric Herrou, auraient tenté de pénétrer sur la Promenade du Paillon à Nice.
Or à cette heure-là seuls 113 demandeurs d'asile étaient arrivés à Nice par le train de 12h, les 120 autres n'arrivant que par le train de 16h40.
Sur les 113 réfugiés arrivés à 12h, douze se sont rendus à la Plateforme d'Accueil des Demandeurs d'Asile, Bd François Grosso, accompagnés de bénévoles. Les autres, ne souhaitant par rester sur Nice et préférant poursuivre leur parcours migratoire vers Marseille ou Paris, se sont rendus à la gare.
Il est possible qu'un petit groupe ait tenté de passer par la coulée verte et par ailleurs rien n'interdit à des demandeurs d'asile d'emprunter la Promenade du Paillon, jardin public de la ville de Nice. Mais en aucun cas 200 demandeurs d'asile ne s'y sont rendus.
Il est par contre fort probable que le maire de Nice, ne parvenant pas à soigner sa phobie du noir, ne se renseignant qu'en lisant Twitter au lieu de vérifier les images de ses propres caméras de vidéo surveillance, ait préféré alimenter les délires de l'extrême droite et la peur de l'invasion...

vendredi 7 juillet 2017

Tramway en souterrain, je me souviens...

Le tramway en souterrain à Nice est un condensé de tout ce que l'on fait de plus absurde en démocratie : comment un projet qui est à la fois un gouffre financier, un non-sens écologique et un risque géologique majeur peut être mis en oeuvre dans la cinquième ville de France par la démesure de l'ego d'un seul, le poids du clientélisme local et la servitude volontaire d'une société civile résignée.

Un trou béant de 5 mètre de diamètre et de plusieurs mètres de profondeurs est apparu rue de France, mardi 4 juillet 2017, juste au dessus du passage du tunnelier creusant le souterrain par lequel le tramway de Nice doit passer.
Photo Nice MatinPhoto Nice Matin
Ah, tramway de nos polémiques locales ! Je me souviens...
Je me souviens de la décision du maire de Nice de bâtir un grand stade avant la ligne 2 du tramway alors que les pics d'ozone à répétition, années après années, faisaient de la ligne de tramway est-ouest une priorité absolue pour la santé des Niçois.
Je me souviens expliquer en débat public, en 2012, que le passage en souterrain est un non-sens écologique : on fait un tramway pour réduire la pollution en limitant la circulation automobile, pas pour laisser les voitures rouler en surface pendant que le tram passe sous terre.
Je me souviens des effondrements à Cimiez à cause du gypse dans le sol, des affaissements sur la Promenade des Anglais, des chantiers de l'hôpital Pasteur II et du parking des Douanes inondés "soudainement" suite à des infiltrations d'eau "totalement imprévisibles"...
Je me souviens du regard sévère et du ton accusateur d'un adjoint au maire me reprochant "de faire peur aux niçois" lorsque je disais que le passage en souterrain comportait un risque géologique majeur, que Nice avait toujours eu un sol instable et poreux.
Je me souviens et je me revois expliquer dans le vide que le souterrain était un gouffre financier et qu'aucune autre ville ne creusait sous terre pour une si petite distance. 
Je me souviens du refus catégorique de Christian Estrosi d'organiser un référendum local sur le passage du tramway en souterrain ou en surface.
Je me souviens des recours en justice, des conférences de presse et des débats publics.
Je me souviens de la votation citoyenne organisée en 2013, lorsque j'étais encore au PS 06, et du regard incrédule des passants : "Ah bon ? Un souterrain ? Non, ce n'est pas possible..."
Je me souviens 8 470 niçois votants et des 91% d'entre eux ayant voté contre le passage en souterrain.
Je me souviens des 15 632 niçois ayant signé la pétition s'opposant à ce projet.
Je me souviens de la désinvolture du maire qui balaya ces expressions citoyennes d'un revers de la main. 
Je me souviens que Christian Estrosi a bien organisé une consultation publique, mais sur le choix des arbres le long des voies du tramway...
Je me souviens de la remarque acide d'un journaliste, après les élections municipales, me disant "Lâchez l'affaire M. Nakache, admettez votre défaite", comme si une question d'intérêt général se résumait à une bataille électorale.
Je me souviens du mot d'ordre de la ville de Nice : on ne dira plus "souterrain" mais "tunnel", ça fait moins peur... et de la presse locale qui soudain ne parla plus que du "tunnel"...
Je me souviens des fissures qui lézardaient les murs de feu le Théâtre de la Photographie et de l'Image Bd Dubouchage en novembre 2016.
Je me souviens des fissures apparues sur le Bd Victor Hugo en février 2017.
L'affaire du tramway en souterrain est un condensé de tout ce que l'on fait de plus absurde en démocratie locale : comment un projet qui est à la fois un gouffre financier, un non-sens écologique et un risque géologique majeur peut être mis en oeuvre dans la cinquième ville de France, par la démesure de l'ego d'un seul, le poids du clientélisme local et la servitude volontaire d'une société civile résignée.