mardi 28 novembre 2017

Alpes-Maritimes : généralisation de la séparation familiale contrainte

L'Aide Sociale à l'Enfance des Alpes-Maritimes généralise le principe de la séparation familiale contrainte en proposant des hébergements pour les enfants en bas-âges seulement, parfois accompagnés de leur mère, les séparant du reste de leur famille. Une situation indigne, inhumaine et intenable.

Triste constat dans les rues de Nice et des autres villes du département, de nombreuses familles avec enfants en bas âges dorment à la rue en plein hiver.

Roms, demandeurs d'asile, quiconque va parler un peu avec ces parents fait le même constat, récurrent : les services de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) des Alpes-Maritimes proposent des places d'hébergement pour une partie de la famille seulement, séparant tantôt parents et enfants, tantôt les fratries.

Dans certains cas, on propose un hébergement au plus jeune enfant et sa mère, les séparant du père et des frères et soeurs. Mais l'ASE propose de plus en plus des places pour les enfants en bas âge seuls, séparés même de leur mère.

Le plus souvent les familles refusent la séparation, avec toujours la peur qu'elle soit définitive, amplifiée par la barrière de la langue et la méconnaissance des droits.

On peut bien sûr discuter de la responsabilité des parents dans ce choix et de l'intérêt de l'enfant, mais la réalité est qu'aucune administration ne devrait placer des familles face à de tels dilemme.

Comment peut-on oser proposer à une mère de se séparer de son fils de 3 ans et demi, qu'elle allaite encore ?

Que révèle cette procédure sur l'état de notre système d'aide sociale ? 

Quel degrés d'inhumanité faut-il atteindre pour valider et voter un tel dispositif ? 

Pourquoi le Département des Alpes-Maritimes ne se dote-t-il pas de structures pouvant accueillir dignement les familles entières ? Où sont les priorités budgétaires quand des enfants dorment dans le froid et que la seule réponse des services sociaux est la séparation familiale contrainte ?

Les citoyens continuent, eux, d'apporter des couvertures et de distribuer des repas chauds. Les travailleurs sociaux, en première ligne face à une misère sans cesse plus grande, sont les premiers choqués par ces mesures qu'on leur impose d'appliquer. Mais quand retrouvera-t-on un minimum d'humanité dans notre departement et une protection de l'enfance digne de ce nom ?

Le principe de généralisation de la séparation familiale contrainte en échange d'un hébergement est indigne, inhumain et intenable.

mercredi 22 novembre 2017

Transfert du Centre de Rétention Administrative de Nice à l'hôpital St Roch

Communiqué de presse de l'association Tous citoyens ! : 

"Transfert du Centre de Rétention Administrative à l'hôpital Saint Roch : transparence et concertation"



"Le 19 juillet dernier nous avons lancé une pétition pour l'ouverture de l'ancien hôpital Saint Roch de Nice aux réfugiés, pétition qui a rapidement recueilli près de 2000 signatures et plus de 300 commentaires de soutien (lire ici).

La logique est simple : aucune prise en charge sociale n'est prévue pour les demandeurs d'asile arrivant dans les Alpes-Maritimes jusqu'à leur rendez-vous en préfecture, rendez-vous souvent fixé à plus de deux mois. Les autorités renvoient ces demandeurs vers le 115 et les structures d'hébergement d'urgence existantes. Or ces structures sont déjà sous-dimensionnées pour l'accueil des SDF et chaque fois que notre association a accompagné des demandeurs d'asile dans ces foyers, ce sont des SDF qui ont dormi à la rue. Nous refusons d'entretenir la concurrence dans la misère. Nous avons donc demandé l'ouverture de locaux adaptés spécifiquement réservés aux demandeurs d'asiles, majeurs, mineurs isolés, familles.

Les locaux de l'hôpital Saint Roch étant très majoritairement vacants et ce site ayant une superficie de 29 900 m2, il est impératif, compte tenu de la pénurie de foncier sur Nice, de leur redonner une utilité sociale.

Notre pétition restant sans réponse, nous avons écrit au Maire de Nice et au Directeur du CHU de Nice le 7 août 2017 qui nous ont tous deux répondu en se renvoyant la balle et en bottant en touche, nous expliquant que ce lieu historique de soin et d'hospitalité serait désormais dédié à la sécurité.

La Ville de Nice a peu à peu dévoilé son projet de "centre de sécurité intérieure" regroupant police municipale, centre de supervision urbain et police nationale, mais, à l'évidence, ce projet ne couvre pas les 29 900 m2 vacants du site.

Le conseil municipal a voté le 13 novembre 2017 une délibération renvoyant à une convention signée entre l'Etat et la Ville de Nice qui, elle, prévoit également le transfert du Centre de Rétention Administrative (CRA).

Étrangement, la Ville de Nice n'a pas communiqué sur ce sujet alors que ce transfert justifie peut-être l'utilisation de la totalité de l'espace disponible sur le site.

Nous nous étonnons de l'absence de communication de l'Etat et de la Ville de Nice sur un sujet aussi sensible et aussi important que le transfert du Centre de Rétention Administrative.

Les Centre de Rétention Administrative sont les lieux où l'on enferme les étrangers en situation irrégulière dans l'attente de leur reconduite à la frontière. Mais la France y enferme également des enfants accompagnant leurs parents. La Cours Européenne des Droits de l'Homme a jugé cette pratique "inhumaine et dégradante" et a condamné la France à plusieurs reprises. De nombreux observateurs associatifs, des élus ou le Défenseur des droits ont protesté devant les conditions d'accueil indignes de ces centres.

Le CRA de Nice n'accueille pour l'instant que les hommes, les femmes et les enfants étant envoyés au centre de rétention de Marseille. Ses locaux sont exigus, vétustes et non adaptés à la mission qui est la sienne. Son transfert peut constituer une amélioration notable des conditions de rétention mais il peut également être l'occasion d'une modification de ses prérogatives et amener à la rétention d'enfants à Nice.

Indépendamment du débat national sur l'existence même des centres de rétentions et sans présager du caractère positif ou négatif de ce transfert, l'association "Tous citoyens !" demande à ce que la plus grande transparence soit faite sur ce sujet.

Nous demandons à ce que les associations de défense des libertés fondamentales puissent avoir accès à ce dossier et que les citoyens niçois et azuréens soient informés sur ce transfert et sur ses conséquences.

Nous invitons en conséquence le Préfet des Alpes-Maritimes et le Maire de Nice à la transparence et à la concertation et à faire rapidement la lumière sur le transfert du Centre de Rétention Administrative de Nice sur le site de l'hôpital Saint Roch."

L'association Tous citoyens !

mardi 14 novembre 2017

Pic de pollution mégalomaniaque sur Nice

Alors que de nombreuses villes luttent contre les pollutions visuelles et lumineuses la municipalité de Nice installe une armada d'écrans publicitaires en centre ville pour y diffuser des images... de son maire. Combien coûte aux contribuables niçois la mégalomanie de Christian Estrosi ?
De nombreuses villes luttent contre les pollutions visuelles (panneaux publicitaires) qui dégradent le paysage et saturent l'espace public.
La lutte contre la pollution lumineuse (écrans, enseignes, éclairages des bâtiments publics...) est également devenue un levier majeur pour réduire la consommation énergétique.
A contre courant de tout cela et en dépit du bon sens la municipalité de Nice vient d'installer une armada d'écrans publicitaires en centre ville.
Pour quelle raison ? Pour satisfaire l'insatiable mégalomanie de Christian Estrosi qui voit là la possibilité pour sa commune de disposer d'une "chaîne de télévision sur l'espace public".
Et, effectivement, le maire omniprésent est désormais visible partout et en permanence, en vidéo, dans notre ville.
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Côté finances, si la Ville annonce vaguement que le coût de l'opération revient principalement à JC Decaux nous savons bien qu'aucune société privée n'est là pour faire de cadeaux et que l'entretien de tels équipements numériques a un coût. 
D'habitude, ce sont les annonceurs publicitaires qui payent pour que leurs produits s'affichent et qui rapportent de l'argent à la Ville. 
Or là c'est la Ville qui est l'annonceur....
Combien coûte aux contribuables niçois la mégalomanie de Christian Estrosi ?
Nous connaissions les nuages de pollution atmosphérique, les vagues de pollution aux hydrocarbures, voici, à Nice, un pic de pollution mégalomaniaque...

samedi 4 novembre 2017

Pour que la Ville de Nice rende un hommage laïque aux morts pour la France

Communiqué de presse : "Pour que la Ville de Nice rende un hommage laïque aux morts pour la France"
L'ancien conseiller municipal Razak Fetnan et l'actuel conseiller municipal Patrick Allemand se sont à juste titre émus qu'un hommage aux morts pour la France soit rendu par la Ville de Nice de façon discriminante : alors que les anciens combattants de confession juive, catholique et protestante seront honorés dans leurs lieux de cultes respectifs, les anciens combattants de confession musulmane le seront dans un simple jardin public.
Osons le dire : cette énième discrimination atteste encore un peu plus l'insupportable islamophobie institutionnelle entretenue par la Ville de Nice depuis plusieurs années.
Mais nous devons aller plus loin : il n'est pas normal que la 5ème ville de France ne rende pas un hommage laïque aux morts pour la France.
Ce qui rassemble ces hommes morts pour la France c'est l'appartenance à la communauté nationale, le sacrifice de leur vie pour notre pays, et c'est ce qui nous lie intimement à eux, ce pourquoi nous les honorons.
Que vient faire ici la religion de chacun ? Que viens faire ce qui nous différencie quand nous voulons rassembler ? 
De nombreuses questions se posent si l'on entérine la logique de la Ville de Nice : pourquoi honorer de façon différente les soldats musulmans ? Où sont honorés les soldats athées ou agnostiques ? Comment savoir ce en quoi croyaient ou ne croyaient pas ces soldats ?
Chaque communauté religieuse est libre d'honorer ses morts. Mais les institutions et les collectivités territoriales françaises doivent s'en tenir à un hommage républicain et laïque, unique, et commun à tous.
La Ville de Nice doit rendre un hommage laïque et républicain aux morts pour la France, sans tenir compte de la confession supposée de chacun.