samedi 26 août 2017

Non au C-Star à Nice : signez la pétition !

L'association "Tous citoyens !" vient de lancer la pétition suivante :

"Le C-STAR, bateau des identitaires voulant empêcher les réfugiés d’atteindre les côtes européennes, envisage de mouiller dans le port de Nice.
Nous refusons que Nice devienne la base arrière d'une entreprise raciste et mortifère.
Nous refusons que, ce faisant, Nice fasse honte à la France et à l’Europe.
Nous demandons au Préfet des Alpes maritimes, à la Capitainerie du port de Nice, à la Chambre de Commerce et d'Industrie (qui gère le port) et à la Métropole Nice Côte d’Azur (qui en est propriétaire) d’empêcher le C-STAR de s'installer dans le port de Nice.
Nous appelons les citoyennes et citoyens niçois et azuréens à se mobiliser. Et si les autorités ne font pas le nécessaire et que le C-STAR tente d'accoster à Nice, nous serons prêts.
Nous ne pouvons pas accepter que ce bateau, qui représente la haine de l’autre et la xénophobie s'installe dans la 5ème ville de France, Nice, ville ouverte et cosmopolite, déjà douloureusement meurtrie par la haine."

Pour signer la pétition, cliquez ici.

En comptant sur votre soutien et votre participation,

Fraternellement,

David Nakache
Président de l'association "Tous citoyens !"

lundi 24 juillet 2017

Quand Christian Estrosi a peur du noir

Christian Estrosi véhicule de fausses informations et alimente délibérément les thèses de l'extrême droite.

Christian Estrosi s'est fendu, lundi 24 juillet 2017 vers 15h, d'un communiqué de presse mensonger.
Il y déclare que 200 migrants, menés par Cédric Herrou, auraient tenté de pénétrer sur la Promenade du Paillon à Nice.
Or à cette heure-là seuls 113 demandeurs d'asile étaient arrivés à Nice par le train de 12h, les 120 autres n'arrivant que par le train de 16h40.
Sur les 113 réfugiés arrivés à 12h, douze se sont rendus à la Plateforme d'Accueil des Demandeurs d'Asile, Bd François Grosso, accompagnés de bénévoles. Les autres, ne souhaitant par rester sur Nice et préférant poursuivre leur parcours migratoire vers Marseille ou Paris, se sont rendus à la gare.
Il est possible qu'un petit groupe ait tenté de passer par la coulée verte et par ailleurs rien n'interdit à des demandeurs d'asile d'emprunter la Promenade du Paillon, jardin public de la ville de Nice. Mais en aucun cas 200 demandeurs d'asile ne s'y sont rendus.
Il est par contre fort probable que le maire de Nice, ne parvenant pas à soigner sa phobie du noir, ne se renseignant qu'en lisant Twitter au lieu de vérifier les images de ses propres caméras de vidéo surveillance, ait préféré alimenter les délires de l'extrême droite et la peur de l'invasion...

vendredi 7 juillet 2017

Tramway en souterrain, je me souviens...

Le tramway en souterrain à Nice est un condensé de tout ce que l'on fait de plus absurde en démocratie : comment un projet qui est à la fois un gouffre financier, un non-sens écologique et un risque géologique majeur peut être mis en oeuvre dans la cinquième ville de France par la démesure de l'ego d'un seul, le poids du clientélisme local et la servitude volontaire d'une société civile résignée.

Un trou béant de 5 mètre de diamètre et de plusieurs mètres de profondeurs est apparu rue de France, mardi 4 juillet 2017, juste au dessus du passage du tunnelier creusant le souterrain par lequel le tramway de Nice doit passer.
Photo Nice MatinPhoto Nice Matin
Ah, tramway de nos polémiques locales ! Je me souviens...
Je me souviens de la décision du maire de Nice de bâtir un grand stade avant la ligne 2 du tramway alors que les pics d'ozone à répétition, années après années, faisaient de la ligne de tramway est-ouest une priorité absolue pour la santé des Niçois.
Je me souviens expliquer en débat public, en 2012, que le passage en souterrain est un non-sens écologique : on fait un tramway pour réduire la pollution en limitant la circulation automobile, pas pour laisser les voitures rouler en surface pendant que le tram passe sous terre.
Je me souviens des effondrements à Cimiez à cause du gypse dans le sol, des affaissements sur la Promenade des Anglais, des chantiers de l'hôpital Pasteur II et du parking des Douanes inondés "soudainement" suite à des infiltrations d'eau "totalement imprévisibles"...
Je me souviens du regard sévère et du ton accusateur d'un adjoint au maire me reprochant "de faire peur aux niçois" lorsque je disais que le passage en souterrain comportait un risque géologique majeur, que Nice avait toujours eu un sol instable et poreux.
Je me souviens et je me revois expliquer dans le vide que le souterrain était un gouffre financier et qu'aucune autre ville ne creusait sous terre pour une si petite distance. 
Je me souviens du refus catégorique de Christian Estrosi d'organiser un référendum local sur le passage du tramway en souterrain ou en surface.
Je me souviens des recours en justice, des conférences de presse et des débats publics.
Je me souviens de la votation citoyenne organisée en 2013, lorsque j'étais encore au PS 06, et du regard incrédule des passants : "Ah bon ? Un souterrain ? Non, ce n'est pas possible..."
Je me souviens 8 470 niçois votants et des 91% d'entre eux ayant voté contre le passage en souterrain.
Je me souviens des 15 632 niçois ayant signé la pétition s'opposant à ce projet.
Je me souviens de la désinvolture du maire qui balaya ces expressions citoyennes d'un revers de la main. 
Je me souviens que Christian Estrosi a bien organisé une consultation publique, mais sur le choix des arbres le long des voies du tramway...
Je me souviens de la remarque acide d'un journaliste, après les élections municipales, me disant "Lâchez l'affaire M. Nakache, admettez votre défaite", comme si une question d'intérêt général se résumait à une bataille électorale.
Je me souviens du mot d'ordre de la ville de Nice : on ne dira plus "souterrain" mais "tunnel", ça fait moins peur... et de la presse locale qui soudain ne parla plus que du "tunnel"...
Je me souviens des fissures qui lézardaient les murs de feu le Théâtre de la Photographie et de l'Image Bd Dubouchage en novembre 2016.
Je me souviens des fissures apparues sur le Bd Victor Hugo en février 2017.
L'affaire du tramway en souterrain est un condensé de tout ce que l'on fait de plus absurde en démocratie locale : comment un projet qui est à la fois un gouffre financier, un non-sens écologique et un risque géologique majeur peut être mis en oeuvre dans la cinquième ville de France, par la démesure de l'ego d'un seul, le poids du clientélisme local et la servitude volontaire d'une société civile résignée.

lundi 26 juin 2017

Pour que le Préfet Leclerc écoute le Président Macron

Le Préfet des Alpes-Maritimes a déployé une double stratégie aveugle et mortifère : entrave systématique au droit d'asile et harcèlement des citoyens solidaires. Cette stratégie entre en contradiction flagrante avec la volonté du Président de la République d'accueillir dignement les demandeurs d'asile.

Le Président de la République a déclaré, le 23 juin à Bruxelles : "Nous devons accueillir les réfugiés car c'est notre tradition et notre honneur".
Cette volonté louable entre en totale contradiction avec la double stratégie mise en oeuvre et réaffirmée récemment par le Préfet des Alpes-Maritimes : l'entrave au droit d'asile et le harcèlement des citoyens solidaires.

1. L'entrave au droit d'asile est organisée de façon systématique dans les Alpes-Maritimes en empêchant les demandeurs d'accéder à Nice et aux bureaux d'enregistrement de leur demande : on essaie d'empêcher les exilés d'atteindre le domicile de Cédric Herrou en transformant sa demeure en une encerclée par les forces de l'ordre et surveillée en permanence ; la plate-forme d'acceuil des demandeurs d'asile (PADA) est située à Nice alors qu'elle pourrait l'être à Breil ou Menton et la SNCF réclame désormais que les exilés payent un billet de train pour y accéder alors qu'ils fuient des pays en guerre et que nous sommes face à une crise humanitaire évidente ; après le passage à la PADA les exilés ont un rendez-vous en Préfecture généralement une, deux ou trois semaines plus tard mais sans hébergement, nourriture ou soins proposés ; les rendez-vous sont souvent donnés à des heures où les bureaux sont annoncés fermés au public et sans un accompagnateur francophone, impossible d'accéder au guichet. 
La Préfecture des Alpes-Maritimes s'entête alors qu'elle a déjà été condamnée par le Tribunal administratif pour "atteinte grave et manifestement illégale au droit d'asile" le 31 mars dernier. Plus grave encore, une quinzaine de réfugiés sont décédés ou ont été grièvement blessé en tentant de passer la frontière franco-italienne. 
2. Le harcèlement policier et judiciaire des citoyens solidaires est également organisé de façon intentionnelle, préméditée et systématique : surveillance permanente, perquisitions, arrestations et poursuites judiciaires alors que ces citoyens font simplement oeuvre de solidarité et d'humanisme.
Cédric Herrou a ainsi été à nouveau placé en garde à vue arbitrairement la semaine dernière, sans aucun fondement juridique. 
Au total dans les Alpes-Maritimes se sont 18 personnes arrêtées, placées en garde à vue ou poursuivies. Les peines avec sursis et les relaxes prononcées par les différents juges ne plaisent par au Procureur qui, sur ordre, a fait appel des jugements concernant Pierre Alain Mannoni et Cedric Herrou.
Aucun de ces citoyens solidaires n'a jamais profité de la situation pour obtenir de l'argent. Seule la SNCF veut faire payer les réfugiés de guerre...
Ce harcèlement constant témoigne d'une volonté de pousser les citoyens solidaires à la faute, sûrement pour décridibiliser ce mouvement de contestation. Mais cette stratégie est dangereuse et peut nous mener à un drame.
Plus d'une quinzaine d'associations dont Médecins du monde, la Ligue des droits de l'Homme, Roya citoyenne ou Tous citoyens ont demandé audience au Préfet pour trouver une solution pour un accueil digne et efficace des demandeurs d'asile dans le département, en vain. Nous en avons alors appelé au Ministre de l'intérieur pour obtenir la nomination d'un médiateur avec qui dialoguer, en vain.
Dans le bras de fer absurde que nous impose le Préfet Leclerc nous, citoyens, devons être responsables pour deux.
Nous espérons que le Préfet Leclerc entende les discours du Président de la République et que ce dernier veille à l'application de sa politique jusque dans les Alpes-Maritimes.
Dans l'attente et face à cette double stratégie aveugle et mortifère il nous revient de ne pas céder aux provocations policières, judiciaires et politiciennes. 
Nous poursuivrons nos actions de solidarité et, ensemble, nous ferons respecter le droit dans les Alpes-Maritimes.

vendredi 23 juin 2017

Nice, acharnement contre la mosquée En-nour et les Niçois de confession musulmane

La Ville de Nice et la Préfecture des Alpes-Maritimes reprennent leur acharnement administratif et judiciaire contre la mosquée niçoise En-nour. Dans leur entreprise aveugle et purement idéologique le Maire et le Préfet ont juste oublié deux petits détails qui font que la France est un état de droit et un état laïque : le respect de la loi et la liberté de culte.

Alors que la Ville de Nice a déjà été condamnée par le Conseil d’Etat pour atteinte aux libertés fondamentales et excès de pouvoir contre l'Institut Niçois En-nour, et que l'entrave à la liberté de culte a, à Nice, un lourd passé (lire ici et ici), le maire de Nice, poussé par le Préfet des Alpes-Maritimes, va déposer une seconde déclaration d'utilité publique (DUP) pour obtenir l'expropriation du lieu de culte.
Si nous devons tous lutter contre la propagation du djihadisme en France, rappelons qu'aucun élément probant attestant de radicalisation ou de promotion de doctrines fondamentalistes par l'Institut Niçois En-nour n'a été ne serait-ce qu'évoqué dans le dossier.
De plus, l'Institut En-nour est désormais propriétaire des locaux et ne peut donc plus être taxé d'ingérence étrangère.
Rappelons enfin que les Niçois de confession musulmane, comme tous citoyens, ont le droit d'exercer leur culte dans des conditions décentes et que l'Institut Niçois En-nour, contribuant ainsi à apaiser un sentiment d'injustice, facilite le vivre ensemble à Nice.
Le Maire de Nice et le Préfet des Alpes-Maritimes, dans leur entreprise aveugle et purement idéologique, ont donc juste oublié deux petits détails qui font que la France est un état de droit et un état laïque : le respect de la loi et la liberté de culte.

dimanche 28 mai 2017

Demandeurs d'asile à Nice : la dangereuse stratégie de l'Etat

Le périple niçois des demandeurs d'asile venus avec Cédric Herrou le mercredi 24 mai 2017 est révélateur à bien des égards. Une stratégie dangereuse, en trois temps, a été sciemment mise en œuvre par les pouvoirs publics : le pourrissement, le défaussement et le harcèlement. L'État doit assumer ses responsabilités et ne pas laisser les citoyens gérer seuls cette crise humanitaire.

Le périple niçois des demandeurs d'asile venus avec Cédric Herrou mercredi 24 mai 2017 est révélateur à bien des égards.
Quand on arrive en ville...Quand on arrive en ville...
Ne pouvant gérer l'afflux de migrants arrivant chez lui, Cédric Herrou les a accompagnés à Nice afin qu'ils puissent enregistrer leur pré-demande d'asile et obtenir un rendez-vous dans une préfecture pour déposer leur demande d'asile.
Ces migrants viennent principalement du Soudan, du Tchad ou du Kenya et ont mis un an et demi à deux ans pour arriver en France.
Les pré-demandes sont délivrées à la Plateforme d'accueil des demandeurs d'asile (PADA), boulevard François Grosso à Nice, par l'association Forum Réfugiés habilitée par l'État.
Une vingtaine seulement de demandes pouvant être saisies mercredi, il a été demandé de revenir vendredi, après le pont de l'Ascension. 
Les 53 demandeurs d'asile non enregistrés se sont, dans l'attente, installés au parc Estienne d'Orves.
Une stratégie en trois temps a alors été sciemment mise en œuvre par les pouvoirs publics : le pourrissement, le défaussement et le harcèlement.
1. Le pourrissement
La Préfecture aurait très bien pu réquisitionner du personnel d'astreinte pour enregistrer l'ensemble des pré-demandes dans la journée de mercredi.
Au lieu de cela, elle a laissé les demandeurs d'asile dans l'attente jusqu'à la réouverture des bureaux, après le pont de l'Ascension, le vendredi matin.
Et si le personnel de l'association Forum Réfugiés ne s'était pas démené pour enregistrer les 53 demandeurs vendredi, il aurait fallu attendre le week-end et revenir le lundi suivant.
Le préfet des Alpes-Maritimes, continuellement informé, a donc délibérément choisi de laisser pourrir la situation.
2. Le défaussement 
La préfecture, la ville de Nice ou le département étaient en mesure d'ouvrir un gymnase, une école ou tout bâtiment public adéquat pour héberger les demandeurs d'asile et gérer humainement cette crise.
Au lieu de cela, les pouvoirs publics se sont entièrement défaussés sur les citoyens pour subvenir aux besoins des demandeurs d'asile. 
Ni eau, ni nourriture, ni hébergement n'ont à aucun moment été proposés.
C'est la seule générosité de particuliers et d'associations qui a permis de les accompagner durant ces trois jours passés à Nice, de les nourrir et de les héberger. 
3. Le harcèlement
Pire, les forces de l'ordre se sont livrées à un harcèlement continu durant deux jours.
Si le personnel policier n'est pas en cause, ne faisant qu'appliquer les consignes données, nous devons dénoncer ici très clairement cette ligne de conduite indigne, irresponsable et dangereuse.
Les demandeurs d'asile ont été expulsés du parc Estienne d'Orves. Nous nous sommes dirigés vers le palais préfectoral.
Les policiers nous ont barré la route, nous empêchant d'y accéder.
Nous nous sommes alors installés place du palais de justice. Les forces de l'ordre ont tenté de nous déloger de force et un demandeur d'asile a été blessé lors d'une chute, puis transporté à l'hôpital. 
Les migrants ont finalement dormi à même le sol, devant le palais de justice.
Le lendemain, après qu'a été négociée une installation dans un parc public, bd Franck Pilatte, cinq cars de CRS sont arrivés et il nous a été demandé d'évacuer.
L'alternative était claire : être déplacés de gré ou de force toutes les deux heures, ou accepter d'être cantonnés au Mont Boron !
Ce n'est que grâce à l'accueil du Secours catholique pour la journée, puis d'associations et de particuliers pour la nuit que nous avons échappé à une errance continue toutes les deux heures.
Le lendemain, les 53 demandeurs ont pu obtenir leur pré-demandes grâce au volontarisme et au professionnalisme du personnel de Forum Réfugiés. Mais ce n'est qu'une étape dans le long parcours administratif pour faire valoir leur droit à l'asile.
Remercions ici l'ensemble de cette belle chaîne de solidarité qui s'est mobilisée : Roya Citoyenne, le Secours catholique, Emmaüs, La Croix rouge, Un geste pour tous, Un toit pour toi, la FMS, Amnesty, la LDH, le MRAP, Tous citoyens... et j'en oublie forcément... Sans compter les citoyens solidaires venus spontanément aider, les uns accompagnant les migrants, quitte à veiller sur eux toute la nuit place du palais de justice, les autres faisant une soixantaine de sandwichs en 2 heures pour les ravitailler, tel particulier allant acheter savons et brosses à dents, tel autre apportant du thé... 
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À court terme et très concrètement :
- Les pré-demandes d'accueil enregistrées à Nice auraient pu l'être à Breil ou Menton, ce qui aurait évité ce périple. Si l'association Forum Réfugiés bénéficiait de moyens suffisants, une plateforme d'accueil des demandeurs d'asile itinérante pourrait tenir des permanences dans la Roya ou à Menton.
- Un Centre d'accueil et d'orientation doit être créé à Menton ou à Nice. 
L'État doit cesser de se défausser sur les citoyens et de les laisser gérer seuls cette crise humanitaire.
De façon plus globale, la France doit prouver qu'elle est toujours le pays des droits de l'homme en accueillant dignement les demandeurs.
Nous savons que le préfet ne prend pas seul ses décisions sur un dossier aussi médiatisé. Il est donc évident que le nouveau ministre de l'intérieur, le nouveau premier ministre, voire le nouveau président de la République suivent ce dossier.
Emmanuel Macron a déclaré à plusieurs reprises durant sa campagne que la France devait accueillir dignement les demandeurs d'asile. Il est temps de passer des promesses aux actes.
Demandeurs d'asile à Nice (priés de rester cachés) © bobpretendstobeblind
Nice : l'attente se poursuit pour les demandeurs d'asile © AZUR TV
Nice : la mobilisation se poursuit pour les demandeurs d'asile © AZUR TV

samedi 20 mai 2017

Ecosocialisme et humanisme

Les étiquettes ont volé en éclats. Les logos, bannières et drapeaux veulent dire bien peu de choses aujourd'hui. Qui est qui ? Qui pense quoi ? Qui fera ou ne fera pas ce pour quoi il a été élu ? De gauche ? De droite ? "Et de gauche et de droite" ? Et avides de gloire et avides de pouvoir ? Deux lignes de fond sous-tendent nos divergences profondes...

Les étiquettes ont volé en éclats. Les logos, bannières et drapeaux veulent dire bien peu de choses aujourd'hui. Qui est qui ? Qui pense quoi ? Qui fera ou ne fera pas ce pour quoi il a été élu ? De gauche ? De droite ? "Et de gauche et de droite" ? Et avides de gloire et avides de pouvoir ? 
Deux lignes de fond sous-tendent nos divergences profondes.
La première est une irrémédiable fracture entre ceux qui acceptent et ceux qui s'opposent au libéralisme économique sans frein, se traduisant par un capitalisme dérégulé, une recherche effrénée du profit, cupidité, avidité, démesure toujours plus excessive dans un processus morbide nous menant à notre propre perte à force de surconsommer toujours plus vite nos ressources fondamentales. Globalisation financière et marchande, néocolonialisme, délocalisations, pollutions, exploitation de la nature et de l'homme par l'homme, ce libéralisme-là est l'une des causes premières des crises sociales et des désastres environnementaux.
La seconde est une ligne de démarcation entre ceux qui renoncent et ceux qui refusent de transiger avec nos libertés et nos droits fondamentaux. Partout le repli identitaire, profitant de la menace terroriste et de la peur de la mort violente, reprend la marche sécuritaire du renoncement à certaines libertés sous prétexte de lutter contre ceux-là même qui cherchent à détruire nos libertés. Le différentialisme culturel, le retour de l'assimilationnisme xénophobe, la persistance de l'antisémitisme et le développement de l'islamophobie, le rejet de l'autre sous couvert de roman national, le rejet des migrants et la pénalisation de la solidarité, le populisme et la démagogie, le retour de l'ordre, de l'autorité, le culte du chef, tout cela forme un tout très tentant, se nourrissant des angoisses collectives et nous poussant à croire en une différence de nature entre "nous" et "eux", nous faisant oublier que, tous humains, nous ne faisons en réalité que nous autodétruire.
Refuser le libéralisme effréné et ses dégâts sociaux et environnementaux c'est poser une ligne idéologique basée à la fois sur une pensée de l'égalité sociale et sur une pensée écologique. Que l'on nomme cela écologie sociale, écologie politique, écosocialisme, cela importe peu. 
Combattre le repli identitaire et xénophobe c'est réaffirmer l'égale dignité des êtres humains, l'universalisme des droits et l'humanisme.
Nous pouvons nous perdre en d'interminables débats terminologiques, les bases sont là et s'imposent à nous. Écosocialisme et humanisme sont les deux facettes d'une même ligne de conduite qui doit nous guider dans les tourments de nos consciences politiques et les turpitudes du moment.