dimanche 10 juillet 2016

Inauguration de la salle de culte En Nour

Article publié sur le site de Nice Premium le 10.07.2016

La mosquée En Nour a accueilli officiellement ce samedi à Nice ses premiers fidèles. La mosquée - qui pourra accueillir jusqu'à 880 fidèles - a reçu samedi matin l'autorisation d'ouverture signée par le Préfet, qui s'est substitué au maire de la ville, après une décision de justice.


"C’est une joie qui n’est pas feinte, mais pas non plus un triomphalisme béat", a déclaré Ouassini Mebarek, avocat et président de l’association cultuelle. "C’est la reconnaissance du droit, et d’un droit, celui d’exercer librement son culte en France dans le respect des valeurs de la République.".

Le projet de construction de cette mosquée avait commencé en 2003.

David Nakache, président de l’association Tous Citoyen a ainsi commenté :

"On parle souvent d’islamophobie et, si le terme a été longtemps contesté, la réalité qu’il décrit ne peut être mise en doute.

Oui, il y a bien eu "atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte" à Nice, 5e ville de France, envers les citoyens de confession musulmane, le Conseil d’État l’a reconnu publiquement.

C’est donc avec une joie particulière que je participais hier à l’inauguration de l’Institut, pour ce beau moment de partage et d’amitié, mais aussi pour le triomphe du droit et de l’égalité républicaine face à l’islamophobie à Nice."

mercredi 6 juillet 2016

Amis frondeurs, assumez !

Quitter le PS pour rester socialistes


J'ai quitté le PS il y a un an afin de mettre en conformité mes paroles et mes actes et je m'en suis alors expliqué publiquement (lire ici). J'estimais, et j'estime toujours, qu'afin de rester socialiste, il faut quitter l'organisation politique qui en usurpe le nom.

J'ai assumé longtemps, localement, l'étiquette de "frondeur". Aujourd'hui je ne comprends plus la position de mes camarades "frondeurs" : s'il y avait une volonté réelle de censurer la politique gouvernementale, la motion aurait dû être rédigée et co-signée à l'avance et déposée dans la minute suivant l'annonce par Manuel Valls de ce nouveau recours au 49.3.

Amis frondeurs, assumez ! Par David Nakache

Le recours récurent au 49.3, ajouté à un ensemble inquiétant d'atteintes aux droits fondamentaux et d'un dénigrement constant des citoyens constitue une réelle mise en danger de notre modèle démocratique (lire ici).

Cette fois-ci la coupe est pleine. Il est plus que temps d'agir.

Porter un projet socialiste pour la France


En réalité, le courage politique impose à ces députés, a minima, ce qui aurait dû être fait depuis déjà longtemps :
  1. Quitter le PS. 
  2. Constituer un groupe indépendant à l'Assemblée. 
  3. Organiser des primaires de la gauche non socialiste avec l'ensemble des forces politiques réellement de gauche qui le souhaitent. 
  4. Ouvrir les bras aux citoyens, à la société civile, et bâtir un avenir commun.
  5. Porter haut, incarner un socialisme vivant et actuel et proposer un projet véritablement socialiste pour notre pays, quitte à y laisser ses indemnités d'élus, son statut et ses petits privilèges. 
A défaut d'une réaction forte démontrant une capacité à assumer ses choix et à faire preuve d'un minimum de courage et de décence en politique, toute alternative intermédiaire contribuera non seulement à disqualifier les dits députés mais surtout à discréditer encore un peu plus la parole politique dans son ensemble.

mardi 5 juillet 2016

49.3 - Leur adversaire, c'est la démocratie

49.3 Leçon de démocratie
Les conséquences du recours récurent au 49.3 vont bien au-delà du sort des députés frondeurs, de la loi El Khomri ou du gouvernement Valls. Elles remettent en question la place accordée au Parlement, l'équilibre des pouvoirs et la crédibilité même de la démocratie représentative.

Le pouvoir législatif, sensé contrôler l'action du gouvernement, est privé de sa prérogative, amender et voter une loi, et se trouve renvoyé facticement à un quasi inaccessible pouvoir de censure. Or cette mise au pas répétée du pouvoir législatif intervient après que le pouvoir judiciaire ait lui aussi été affaibli par la Loi renseignement et le recours à un état d'urgence sans cesse prolongé. Ce qui est en question ici, ce n'est rien de moins que la séparation et l'équilibre des pouvoirs en France.

Si le pouvoir exécutif ressort excessivement renforcé par ce quinquennat, ce type de pratiques ne date pas de 2012 et porte atteinte à la capacité de la démocratie représentative à garantir au citoyen qu'elle représente bien ses intérêt et sa volonté, qu'elle est donc réellement utile. 

Les dénis successifs de démocratie depuis le non respect du vote référendaire en 2005 sur le Traité Constitutionnel Européen, les comportements de caste et les mœurs de la classe politique, l'affairisme et la corruption ou tout simplement le manquement à la parole donnée ne font que renforcer le rejet du système médiatico-politique en place. Or ce rejet alimente au moins trois phénomènes : l'extrême droite, l'abstention et la tentation de la démocratie directe.
  • Le vote Front National se nourrit du rejet du système, rejet d’autant plus fort que la démocratie est faible. Plus le citoyen est bafoué, plus le FN monte. Et, quand bien même le FN démontre années après années qu’il est un parti comme un autre il n’en demeure pas moins le principal bénéficiaire électoral de l’irrespect de la volonté populaire.
  • L’abstention revêt de nouveaux visages. A l’abstention par désintérêt s’ajoute une abstention de refus : refus de se prêter à un simulacre de pouvoir de décision, refus de cautionner le système en place. Des citoyens informés, engagés dans le domaine associatif, pratiquent désormais un "abstentionnisme militant". Le recours au 49.3 ne fait que confirmer leur intime conviction, renforce et légitime leur retrait du geste électoral.
  • La tentation de la démocratie directe est forte. Les idées de tirage au sort, d’assemblée constituante, de contrôles citoyens et de révocabilité des élus sont plébiscitées. Nuit Debout développe également une pratique expérimentale de la démocratie, parfois en complète défiance de toute représention et dans la hantise de la récupération. Mais la démocratie directe comporte aussi de véritables dangers en légitimant souvent un retour du populisme, sous différentes formes mais toujours fondé sur la fiction d'un peuple total.