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dimanche 14 avril 2024

Mineurs Non Accompagnés : les nouveaux parias de nos sociétés modernes

Intervention aux côtés de Mireille Damiano aux rencontres de la pensée critique des Amis de la liberté sur la situation des Mineurs Non Accompagnés dans les Alpes-Maritimes :



dimanche 5 décembre 2021

Migrants, citoyens solidaires, Mimmo Lucano : pourquoi un tel acharnement ?

Invité à participer, au nom de l'association "Tous citoyens" à la très belle soirée organisée en soutien à Mimmo Lucano, ex maire de Riace, le 17 novembre 2021 à la Bourse du travail à Paris, je n'ai pu, faute de temps, y développer tous mes arguments. Voici, affinée pour sa publication, la réflexion que j'aurais aimé livrer lors de cet événement fondateur.

"Bonsoir,

Vu que nous avons très peu de temps je voudrais ce soir aller à l'essentiel et vous faire part de quatre questionnements simples, mais qui me semblent centraux : pourquoi un tel acharnement contre les migrants ? Pourquoi cet acharnement se focalise-t-il désormais contre les mineurs isolés ? Pourquoi un tel acharnement contre les citoyens solidaires ? Pourquoi cet acharnement devient-il si extrême à l'encontre de Mimmo Lucano ?

Pour répondre à ces questions je vais faire un détour nécessaire, en vous expliquant d'où je vous parle et qui nous sommes. Notre association s'appelle "Tous citoyens". Elle est basée à Nice et vient en aide aux Mineurs Non Accompagnés (MNA). Dans les Alpes-Maritimes, les mineurs isolés subissent une série d'entraves dans l'exercice de leurs droits : refoulements illégaux à la frontière ; évaluation de minorité à charge par les agents du département eux-mêmes, en régie direct et par conséquent "juges et partis" ; difficultés d'accès aux soins et à l'éducation ; non prise en charge des traumatismes causés par la migration (et, pour beaucoup, des sévices subis en Libye et des errances en méditerranée) ; tests osseux aléatoires ; blocage des dossiers au moment d'obtenir un titre de séjour. Les travailleurs sociaux de la si mal nommée "Aide Sociale à l'Enfance"(ASE) en viennent même à prévenir la police pour faire arrêter les jeunes exilés en cas de mainlevée de leur placement. Notre association intervient quand ces jeunes sont remis à la rue par l'ASE. Nous avons dû constituer, comme bien d'autres associations locales, un réseau d'hébergement solidaire le temps des procédures judiciaires. Mais nous sommes une goutte d'eau dans un océan de détresse et de violences administratives et judiciaires.

Nous agissons à Nice et dans les Alpes-Maritimes, territoire où l'obsession sécuritaire est portée à son paroxysme : vidéosurveillance à outrance, expérimentation de la reconnaissance faciale, projet de reconnaissance émotionnelle, applications numériques de délation généralisée, messages sécuritaires diffusés par haut-parleurs, drones utilisés durant les confinements sanitaires, présence policière massive face aux manifestants et répression (que l'on se souvienne de ce qu'a subi Geneviève Legay), arrêtés municipaux liberticides, et, bien sûr, fermeture de la frontière franco-italienne, les frontières étant la condition sine qua non de toute société fermée. L'ensemble de ces dispositifs ne sont que les émanations d'un projet de société autoritaire de contrôle permanent des individus. Savoir à chaque instant où est chaque individu, ce qu'il fait et avec qui, voilà le projet fou et terrifiant que nourrissent certains. Est-ce par simple calcul électoral et par cynisme politique ? Est-ce par conviction ou par idéologie ? Sont-ils mus par une incontrôlable volonté de puissance, un désir pathologique de domination ? Quoi qu'il en soit, ce monde dystopique qu'ils nous imposent progresse à chaque nouvelle mesure liberticide et à chaque nouveau dispositif sécuritaire.

Revenons désormais à notre quadruple questionnement.

Pourquoi un tel acharnement contre les migrants ? 

Des murs bâtis entre Etats-Unis et Mexique ou aux frontières de l'Europe, la Méditerranée et la Manche devenues charniers, partout dans le monde, la fermeture des frontières tue. Pourquoi un tel acharnement ? La xénophobie et le racisme ne suffisent pas, à eux seuls, à rendre raison d'un tel phénomène. Quand on veut instaurer une société de contrôle et de défiance de tous contre tous, quand on veut, par la vidéosurveillance, les drones et la reconnaissance faciale, savoir où est et que fait chaque individu à chaque instant, l'idée même qu'une personne transgresse les interdits et passe la frontière, quelqu'un qui n'a pas de papiers d'identité, pas de visa et qui vient, ici et maintenant, incarner, là, devant vous, la figure de l'étranger, voilà qui est proprement insupportable. Le migrant symbolise à lui seul l'échec annoncé du désir irrépressible qui anime les tenants d'un contrôle permanent des individus. Il est la preuve incarnée que leur insatiable volonté de puissance et de contrôle est par définition irréalisable. Le migrant est la matérialisation de leur frustration. Dans un processus d'imposition d'une domination autoritaire et sécuritaire, le degrés d'intensité de la traque des migrants est l'exact baromètre de la frustration des puissants.

Pourquoi un tel acharnement contre les mineurs isolés ?

Pourquoi cibler désormais les mineurs isolés étrangers, désignés également sous le sigle de "Mineurs Non Accompagnés" ? Dans les années 80, l'extrême droite de Jean-Marie Le Pen s'en prenait à l'immigration légale, au regroupement familial et aux clandestins, mais elle ne touchait pas aux réfugiés, et l'on ne parlait même pas, à l'époque, dans le débat public, des mineurs. Puis, dans les années 2000 l'extrême droite et la droite extrême ont commencé à remettre en question le droit d'asile. Les attentats leur ont permis d'imposer peu à peu dans les médias l'équation "migrants = terrorisme". Mais on ne touchait toujours pas aux mineurs. Enfin, certains politiques, en commençant par Eric Ciotti, alors président du Département des Alpes-Maritimes et député, ont commencé à remettre en question la protection de l'enfance en insinuant le doute entre les "vrais" et les "faux" mineurs. Jamais jusqu'à présent, les mineurs isolés n'avaient constitué un enjeu lors de l'élection présidentielle. Or on a vu Valérie Pécresse, tout récemment, lors de l'un des débats de la primaire LR, s'y positionner contre les MNA. On avait entendu, déjà, les propos extrêmement violents et discriminatoires d'Eric Zemmour déclarant que les mineurs isolés étaient tous "des voleurs, des assassins et des violeurs". Les droites françaises font d'une pierre deux coups : s'en prendre aux migrants sous un angle nouveau et casser la protection de l'enfance, pierre angulaire du modèle social français. La décentralisation ayant confié aux Départements la protection de l'enfance, les entraves aux droits des mineurs isolés dépendent des potentats politiques des barons locaux. Ainsi, des politiques discriminatoires peuvent être mises en œuvre en ne ciblant qu'une frange très réduite de la population. Elle vise des victimes qui ne pourront de toutes façons que très exceptionnellement s'exprimer pour dénoncer ce qu'elles subissent, seuls les citoyens solidaires qui les accompagnent font alors entendre leurs voix.

Pourquoi un tel acharnement contre les citoyens solidaires ?

Partout les citoyens solidaires sont poursuivis. Dans les Alpes-Maritimes les procédures tendant à imposer un délit de solidarité n'ont pas cessé depuis 2015. Plusieurs ont été médiatisées comme celles engagées contre Martine Landry, Pierre Alain Mannoni et bien sûr Cédric Herrou qui interviendra tout à l'heure. Et, quand on ne parvient pas à trouver dans les actions humanitaires de quoi accuser un citoyen solidaire, on tente le faire taire autrement, par des attaques en justice pour diffamation ou injure publique, ce qui est mon cas personnel. Il s'agit de "procédures baillons" n'ayant aucune autre vocation que de réduire au silence celles et ceux qui s'opposent à la traque des exilés. Nous sommes dans un département où les principaux élus, dont la parenté idéologique avec l'extrême droite italienne est évidente, on institutionnalisé la xénophobie en politique publique locale. Mais, plus que cela, ils glorifient l'ordre, l'uniforme, et vouent un véritable culte à l'autorité. La pensée sécuritaire veut réduire les citoyens à des individus dociles, obéissants et, surtout, ne réfléchissant pas trop. Que des personnes transgressent les interdits voilà qui est pour elle, là aussi, proprement insupportable. Que ces personnes pensent par leurs propres moyens, évaluent les règlements, lois et décrets et décident, selon leur propre conscience, de les appliquer ou non, voilà qui remet en question tout l'édifice élaboré par une caste de dominants occupant un à un les lieux de pouvoirs. La désobéissance civile est un acte de liberté, perçu par les tenants du tout sécuritaire comme un acte de résistance à l'ordre autoritaire qu'ils veulent imposer. La solidarité devient pour eux l'ennemi à abattre. Le simple geste consistant à aider son prochain devient un acte de résistance. Aujourd'hui, dans une société tendant au tout sécuritaire et à l'autoritarisme, aider, c'est résister.

Pourquoi un tel acharnement contre Domenico Lucano ?

Mon dernier questionnement concerne l'acharnement contre Mimmo Lucano lui-même. Mais la réponse découle logiquement de ce que nous venons de voir. Dans une tentative d'instauration d'une société fermée, xénophobe, et de contrôle permanent, la figure du migrant symbolise l'échec de ce contrôle total et son impossibilité même. Dans une tentative d'instauration d'une société autoritaire où les individus ne doivent qu'obéir, le citoyen solidaire, par sa désobéissance civile, vient contrecarrer l'ordre établi et symbolise la résistance à cet autoritarisme. Dans une société qui tente d'imposer l'image du migrant comme constituant le mal absolu, le danger de l'invasion et du terrorisme, et qui tente d'imposer l'image du citoyen solidaire comme celle d'un passeur de terroristes, rendre l'accueil impossible devient un objectif stratégique. Or un maire qui démontre au quotidien, dans sa commune, que la question n'est pas de savoir s'il y a ou non invasion ou s'il faut ou non accueillir, mais, à l'inverse, que l'enjeu est de faire société avec les exilés, voilà qui constitue le comble de l'inadmissible pour les tenants d'un ordre autoritaro-xénophobe. Alors qu'ils tentent de la réduire à une contestation du système, l'expérience de Riace démontre que la solidarité peut être érigée en règle et qu'elle peut devenir la clef de voûte du vivre ensemble. Voilà qui constitue pour eux le paroxysme de l'insupportable. Et Mimmo incarne ce paroxysme, il est celui qui a démontré qu'accueillir dignement les migrants et être solidaires nous permettait de refaire société et de retrouver, à travers cette solidarité, notre propre dignité. Et il n'est alors malheureusement pas étonnant qu'ils s'en prennent autant à lui, d'où la démesure absolue de sa condamnation à treize années de prison.

Mais Mimmo nous ouvre la voie. Mimmo est le contre-exemple par excellence. Il est le démenti concret du modèle de société fermée, du tout sécuritaire autoritaire et xénophobe. C'est pour cela que nous le soutenons, et c'est pour cela que nous luttons et que nous ne cesserons de lutter ensemble."



dimanche 1 mars 2020

Nice, ville d'hospitalité

Jeudi 27 février 2020, au Théâtre de la Tour Gobella à Nice, la liste Viva a présenté le volet « solidarité » de son programme municipal. En charge de la partie consacrée à la grande précarité et l’urgence sociale, voici en substance les éléments que j’ai présenté, pour faire de Nice, enfin, une ville d'hospitalité. Verbatim.

"On nous demande souvent ce que l’on pense du bilan de Christian Estrosi. La liste Viva pose un premier principe simple : tant que nous verrons à Nice des enfants dormir à la rue ou des personnes âgées contraintes de faire les poubelles pour se nourrir, nous ne pourrons pas considérer que le bilan d’une municipalité soit positif. 

Aujourd’hui que se passe-t-il à Nice ? Comme d’autres acteurs associatifs, on nous appelle parce qu’il y a une jeune maman en larmes dans un square avec deux enfants. Ils ont déjà dormi deux ou trois nuits dehors, ils ont faim, ils sont épuisés. Si vous appelez la Ville de Nice, on vous répond d’appeler le 115. Si vous appelez de 115 on vous demande immédiatement l’âge des enfants : dans les Alpes-Maritimes les enfants de plus d’un an ne sont pas prioritaires. On estime qu’ils ne sont pas en danger et peuvent dormir dehors, alors que dans la majorité des autres départements les enfants sont automatiquement pris en charge jusqu’à trois ans. Et si les foyers sont pleins on prend une chambre d’hôtel meublée pour la famille. Mais pas dans les Alpes-Maritimes. Et, bien souvent, quand des familles sont hébergées parce qu’elles ont un enfant de moins d’un an, on les met à la rue la semaine suivant le 1er anniversaire du bébé. Et il en va de même pour les femmes enceintes à la rue : on ne les prend qu’à partir du 7ème mois de grossesse alors elles sont accueillies ailleurs dès leur 4ème mois de grossesse. Quelle est cette ville où l’on considère qu’une jeune fille à la rue, enceinte de six mois, n’est pas vulnérable ?

Bien évidemment, la municipalité sortante se défaussera sur les prérogatives légales de l'État et sur la compétence du Conseil Départemental. « Ce n’est pas nous, c’est eux… ». Mais d'autres villes en France assurent, elles, davantage de solidarité et pallient aux multiples carences par un maillage serré de dispositifs autrement plus denses et plus efficaces que l'organisation niçoise de l'action sociale.

Nous posons un second principe d’action : quand bien même il faut pousser chaque partenaire institutionnel à jouer son rôle et assumer pleinement ses prérogatives, la Ville de Nice mènera une action volontariste pour garantir des conditions de vie dignes pour toutes et tous.

Mais la Ville de Nice ne se défausse pas que sur ses partenaires, elle ne s’en remet pas seulement au dévouement de ses travailleurs sociaux qu’elle pressurise sans cesse en leur laissant de moins en moins de moyens d’action, elle laisse également les associations et les citoyens solidaires pallier son indifférence.

Nous posons un troisième principe d’action : si le soutien aux associations est indispensable et sera maintenu avec une planification dans la durée, la Ville de Nice cessera de se défausser sur le travail des associations et mettra en œuvre une véritable politique municipale de solidarité et d’hospitalité.

En effet, le dévouement des travailleurs sociaux ne parvient à pas compenser le manque criant d’équipements de solidarité et de première nécessité. Et, lorsque l’on parle de conditions de vies dignes, cela passe en premier lieu par l’hébergement d’urgence.

Les places d’hébergement d’urgence sont largement insuffisantes. Il y a à Nice, 5ème ville de France, 80 places municipales d’hébergement d’urgence pour hommes, nous les doublerons.

Il n’y a que 19 places réservées aux femmes ! C’est dérisoire et indigent quand l’on connait les besoins et les risques de violences pour les femmes à la rue. Nous triplerons ce chiffre pour atteindre 60 places d’hébergement d’urgence pour femmes.

Il n’y a pas de centre municipal d’hébergement d’urgence pour les familles, nous en créerons un.

Il n’y a pas de centre municipal d’accueil spécifique pour les exilés alors que nous sommes si proche de la frontière, nous en créerons un également.

Mais l’on nous oppose systématiquement l’argument du manque de foncier disponible pour créer ces structures. Il n’y aurait donc, à Nice, pas de locaux ni de terrains disponibles pour répondre à l’urgence sociale. Et il y a là un phénomène bien étrange : quand il s’agit de sécurité, tout est possible à Nice, mais, dès qu’il s’agit de social, soudain, la volonté, la détermination et les moyens financiers font défaut !

La liste Viva s’engage à restituer sa dimension sociale à l’ancien Hôpital Saint Roch, qui redeviendra un lieu de soin, de solidarité et d’hospitalité.

Nous avons déjà le plus grand nombre de policiers municipaux et le plus grand nombre de caméras de vidéo surveillance par habitant, nous avons un budget sécurité largement supérieur à celui des villes semblables pour des résultats équivalents, nous n’avons pas besoin de dépenser 45 millions d’euros en trois ans pour un grand centre de sécurité ! Nous allons utiliser les 45 millions prévus pour répondre à l’urgence sociale. Nous casserons la convention passée avec le gouvernement et nous utiliserons les 30 000 m2 de l’hôpital, qui avait une capacité de 218 lits en 2014, pour accueillir et prendre soin. EHPAD ? Lieu intergénérationnel ? Hébergement d'urgence pour femmes, familles ou pour exilés ? Maison des femmes ou centre de soin ? Le bâtiment est suffisamment vaste pour y installer plusieurs structures faisant actuellement défaut mais nous aviserons en fonction d'un état des lieux précis des besoins puisque les données fournies par la Ville sont partielles et partiales.

Nous créerons également une aire de grand passage pour les gens du voyage et nous développerons un accompagnement social spécifique à leur attention.

Illustration 1

Mais, lorsque l’on parle de conditions minimales d’existence, avec l’hébergement, vient la question de l’hygiène. Les conditions de vie et d’hygiène dans les rues de Nice pour les sans-abris sont indignes : ni toilettes, ni douches gratuites.

Nous rétablirons des toilettes et des douches publiques fixes et gratuites dans tous les quartiers de la ville !

On ne peut garantir des conditions dignes sans nourriture et sans eau. Faut-il rappeler que nous avons dû mener bataille pour que l’accès à l’eau potable soit rétablie sur la Place du Pin car la mairie avait trouvé le moyen de couper l’eau pour chasser les SDF ?

Nous garantirons l’accès gratuit à l’eau potable pour toutes et tous, nous organiserons des maraudes municipales en complément des maraudes associatives pour un maillage complet du territoire et nous créerons des épiceries sociales municipales.

La dignité passe également par le respect de la personne, la non-discrimination et le respect des biens et des droits. Car, non contente de laisser les sans-abris dans des conditions indigentes, la Ville de Nice mène une politique discriminatoire à leur encontre en prenant chaque année des arrêtés anti-mendicité en période estivale, tout aussi injustes qu’inefficaces. Elle installe du mobilier urbain anti-SDF : accoudoirs sur les bancs publics et revêtement de galets pour empêcher les SDF de s’allonger, espaces publics clos et grillagés.

Nous mettrons fin aux politiques de stigmatisation et de ségrégation : fin des arrêtés et du mobilier urbain anti-SDF

Nous faciliterons l’inclusion des sans-abris par un véritable accompagnement municipal à la domiciliation, la préservation des biens et des données personnelles et par le respects des droits individuels.

Nous permettrons au sans-abri d’exercer leur citoyenneté et leur droit de vote et de participation aux nouvelles instances démocratiques que nous créerons.

Mireille Damiano, notre tête de liste et la liste Viva font d’ailleurs partie des premiers signataires de la charte de la Fondation Abbé Pierre pour des villes d’hospitalité et les droits des sans-abris.

Mais, dès que l’on veut mettre en place une véritable politique sociale, après l’argument du foncier non disponible, on nous objecte immédiatement qu’il n’y a pas d’argent pour cela. Or, après douze années de mandat, force est de constater que l’action sociale est le véritable parent pauvre de la politique menée à Nice par Christian Estrosi et son équipe. Et cet abandon de la politique sociale est flagrant dès que l’on regarde le budget de la Ville de Nice.

Dans le budget primitif 2020, en investissement, quand la sécurité rafle 21 M€, l’action sociale cumulée à la politique de la ville ne plafonne qu’à 8 M€. En fonctionnement, quand la sécurité atteint 72 M€ l’action sociale n’a que 25 M€ !

Et que dire des dépenses d’événementiel et de communication de la Ville qui vont s’élever à 22 M€ en 2020 !

Et que dire du financement du grand prix de formule 1 du Castellet à hauteur de 6 M€ ? À titre d’exemple, 6 M€, c’est le coût de construction d’un centre d’hébergement et d’accompagnement social.

Nous posons un quatrième principe : le gel des dépenses non indispensables de la Ville de Nice tant que les réponses à l’urgence sociale ne sont pas garanties. C’est cela, faire du social une véritable priorité !

Vous le voyez, toutes ces mesures concrètes et ces quatre principes d’action concourent à faire de Nice une ville de solidarité et d’hospitalité, qui sache tout autant prendre soin de ceux qui sont déjà ici qu'accueillir ceux qui arrivent. 

Nous refusons toute concurrence dans la misère entre « nos » SDF et les exilés qui arrivent et cherchent un refuge.

La précarité frappe aussi bien les jeunes, les familles et notamment les familles monoparentales que les personnes âgées. Nous combattrons la pauvreté sans stigmatiser les pauvres, quels qu’ils soient.  Et c’est l’engagement que nous prenons ici, ce soir, devant vous…"

David Nakache

Président de l'association "Tous citoyens !"

Membre de la liste Viva pour les élections municipales 2020 à Nice