lundi 30 septembre 2019

RASSEMBLEMENT CITOYEN POUR UNE ALTERNATIVE A NICE EN 2020

 Communiqué

UN RASSEMBLEMENT CITOYEN

POUR UNE ALTERNATIVE A NICE EN 2020

«Nous, citoyennes et citoyens de Nice, engagés dans le mouvement associatif ou syndical, militants ou non d'une force politique*, soutenons une démarche de rassemblement citoyen, unitaire et populaire pour les élections municipales de mars 2020 Nice.

Depuis le mois de juin, ce mouvement se réunit en vue de construire une alternative démocratique, écologique, sociale et solidaire.

Les Niçoises et les Niçois ont de plus en plus de mal à se loger dans leur propre ville, ville où sous notre ciel bleu azur, l’air est plus pollué qu’à Paris. Pour cause : une politique de transports en commun désastreuse, un plan vélo inexistant, sur fond de farandole d’avions et de bateaux de croisière. Le tout, au détriment de la santé des habitantes et des habitants de la métropole de Nice.

Nous souhaitons que les citoyennes et citoyens de la ville de Nice puissent profiter de la beauté de leur ville, de sa culture, de ses activités et de son rayonnement.

Pour ces raisons et tant d’autres, ce collectif a mis en place divers groupes de travail pour faire émerger des solutions.

Par ce communiqué, nous invitons toutes celles et ceux révoltés par les inégalités et les discriminations, indignés de la prédation politique des barons locaux, du clientélisme et de l’indifférence de la majorité municipale à l’égard des Niçoises et des Niçois, à nous rejoindre.

C’est un appel à vous, membres d’associations, de partis, sans partis, gilets jaunes, verts, rouge ou arc-en-ciel, ignorés, oubliés ou abandonnés.»

Contactez-nous : nissassemblee2020@gmail.com

*PCF, FI, Ensemble !, EELV, GRAF, Libertaires, Gilets Jaunes, Indépendants, PG, NPA

mercredi 25 septembre 2019

Nice : 10 après, la réhabilitation du quartier Vernier - Notre Dame à l'arrêt ?

Des 73 millions d'euros promis pour la réhabilitation du centre ville niçois, qu'a fait précisément le maire de Nice et son équipe ? Pietonnisation au rabais, locaux commerciaux vides, habitants délaissés et non informés, 10 ans après son lancement tonitruant, le temps de la transparence est venu pour le Programme National de Requalification des Quartiers Anciens Dégradés à Nice.

Le Programme National de Requalification des Quartiers Anciens Dégradés (PNRQAD) est un programme d'Etat salutaire destiné à réhabiliter les centres villes délabrés et à lutter contre l'habitat indigne. Il vise à cartographier les logements offrant des conditions de vie inadaptées voire dangereuses, les détruire et les reconstruire ou, selon les cas, les rénover. Il a également pour but de réaménager l'espace public afin d'augmenter la qualité de vie des habitants sans pour autant y augmenter le coût de la vie et de revitaliser les quartiers vieillissants. 

A Nice, le PNRQAD concerne le périmètre allant de la rue Vernier jusqu'à la rue d'Italie, englobant le quartier de la gare Thiers, et s'étendant, à l'est, jusqu'à Lépante. Lors de son lancement avec clairons et trompettes en juillet 2009, Christian Estrosi annonçait fièrement que 149,8 millions d'euros seraient débloqués. Six mois plus tard l'enveloppe tombait à 90 millions pour au final se stabiliser à 73 millions, les deux tiers à la charge de l'Etat, l'ANAH et les bailleurs sociaux et le tiers restant à la charge des collectivités locales. 

10 ans après, quel est le bilan de ce beau projet, bénéficiant d'un financement tout de même conséquent, pour changer la vie des niçois du centre ville ? 

Une dynamique commerciale entravée 

Dans le cadre du PNRQAD, la Ville a la possibilité de préempter les locaux vides afin de choisir le type de commerce qu'elle souhaite voir s'implanter dans le quartier. Il s'agit de dynamiser et revitaliser le commerce de proximité, et notamment les commerces de bouche. Or la sélection drastique pratiquée par la ville au non de la "diversification" et la "mixité" des activités est telle que plus d'une dizaine de locaux commerciaux restent vides sur une zone restreinte, après de longues années, plongeant le quartier de la gare dans une sorte de laisser-aller et, pour les habitants, de sentiment d'abandon. Le maire de Nice s'était alors lancé dans une diatribe anti-kebab clairement stigmatisante. Si la rue de Suisse a été piétonnisée, l'animation commerciale n'est pas au rendez-vous et les habitants et touristes faisant leurs courses sur l'avenue Jean Médecin sont bien peu nombreux à prendre cette perpendiculaire et à s'aventurer au-delà du Café Malongo. La sélection opérée par l'équipe du maire de Nice, selon des critères obscures, constitue une entrave à la dynamique d'entreprise à laquelle le commerce de proximité contribue pourtant fortement.

Un embellissement toujours inachevé

Si la reconversion du parking situé derrière l'Eglise Notre Dame en jardin public est une réussite pour la partie jardin d'enfant, une moitié de l'espace du "Jardin Notre Dame" demeure quasi inoccupée et étrangement vide, sans banc, sans fonction précise, laissant un gout d'inachevé dans cette réhabilitation. Le volontarisme de Christian Estrosi semble s'être arrêté au bout de ce jardin et la réhabilitation de la suite des rues d'Italie et de Suisse vers l'ouest, du bas de la rue d'Angleterre et de la rue Paganini semblent bel et bien enterrée. La rue Auber attend toujours son embellissement. La rue Trachel est un chantier perpétuel et invivable. Le projet de la Ville pour Trachel et Vernier demeure illisible et suscite l'incompréhension. Les habitants de Raimbaldi et des rues situées entre Jean Médecin et Lépantes ont le sentiment d'être les perpétuels oubliés de l'équipe municipale. La revégétalisation et la transition écologique de la ville de Nice seraint en marche, mais toujours pas dans ce périmètre pourtant en cours de réhabilitation...

Une piétonnisation au rabais ou à l'arrêt ?

Si l'on peut légitimement contester les immanquables dalles grises foncées importées de Chine (à quel coût et pour quel bilan carbone ?) qui assombrissent inutilement le quartier, au moins, la piétonnisation du début de la rue de Suisse côté Jean Médecin a redonné un sentiment de "propre" et de "neuf" aux riverains. Mais tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. La piétonnisation du haut de la rue de Belgique et de la rue d'Angleterre a été faite à la va-vite, avec un inélégant revêtement ocre et sans finition. Les habitants et commerçants sont dans le flou. La Ville aurait dit à certains que ce n'était que temporaire. Mais ce temporaire dure et risque de devenir définitif. Pourquoi poser un revêtement pour le changer ensuite ? L'immeuble à l'angle des rues de Belgique et d'Angleterre aurait "bougé" disent d'autres et la Ville attendrait de le sécuriser. Beaucoup se sentent délaissés et ont l'impression désagréable de ne bénéficier que d'une piétonnisation au rabais. Le dynamisme commercial, lui, est au rendez-vous et les restaurateurs sortant leurs tablent en terrasse font vivre ces rues donnant vers la gare et vers Jean Médecin. Mais leurs efforts ne sont pas aidés par une municipalité muette et inconséquente.

Illustration 1
Illustration 2

Une lutte contre l'habitat indigne opaque et incertaine

Des logements sociaux ont été rénovés rues Trachel, Vernier, Lafayette ou cour Bensa, ce qui est une très bonne chose. Mais, profitant de cette rénovation, la Ville a transformé, Bd Raimbaldi, des logements de 4 et 5 pièces, destinés aux familles, en logements pour actifs, de une à deux pièces, poursuivant ainsi sa politique d'éloignement des familles précaires du centre ville vers la périphérie. Des logements sur le haut de la rue de Belgique, débouchant sur la gare, restent murés dans l'attente d'une réhabilitation. Combien de logements indignes, combien de logements insalubres et combien d'immeubles faisant l'objet d'arrêtés de périls ont été cartographiés ? Combien ont déjà été réhabilités et combien en reste-il encore à traiter ? Les habitants de ces logements ont-ils été relogés sur place après réhabilitation ou ont-ils été déplacés ? L'une des contraintes fixées par le PNRQAD est de ne pas faire fuir les habitants des quartiers rénovés. L'enjeu est d'améliorer leurs conditions de vie sur place, sans les obliger à partir et de rénover leurs appartements à loyer constant. Or bien souvent les impôts locaux augmentent et la population en précarité doit au final partir, permettant aux municipalités d'installer dans les quartiers ainsi réhabilités et "boboïsés" des actifs solvables. La Ville de Nice manque clairement de transparence dans sa politique de rénovation de logements. De nombreux niçois souffrent de mal logement dans ces quartiers et la Ville ne leur donne pas de perspectives claires sur leur avenir et leurs conditions de vie.

Le bon usage des fonds

Quelle part de l'enveloppe budgétaire initiale de 73 millions d'euros a-t-elle été consommée ? Combien reste-t-il de disponible, quand et comment cet argent sera-t-il utilisé ? Autant de questions pour lesquelles les Niçois ont le droit d'avoir des réponses et à propos desquelles la Ville de Nice demeure étrangement silencieuse.

mercredi 18 septembre 2019

Nouveau réseau de transports en commun à Nice : le fiasco

La Ville de Nice a commis cinq erreurs majeures : modifier le réseau à la rentrée, oublier des quartiers entiers, imposer trop de correspondances, faire détester le tramway et oublier la concertation. Ceux qui sont le plus habilités à parler des transports en commun sont ceux qui les utilisent. Il est temps de faire vivre la démocratie locale à Nice et de miser enfin sur l'intelligence collective.

La mairie de Nice nous demande de laisser le temps aux usagers de s'habituer au nouveau réseau de transport en commun de Nice avant de le juger. Lancé le 1er septembre, quel bilan deux semaines plus tard ? 

La ville de Nice et Ligne Azur ont commis cinq erreurs majeures :

 1. Chambouler le réseau à la rentrée des classes

La rentrée est un moment de stress pour les parents, les enfants, et l'ensemble de la communauté éducative. Pourquoi diable modifier toutes les lignes de transports en commun en même temps que la rentrée des classes ? Ne pouvait-on attendre le 1er janvier ou une autre date ? Les parents d'élèves qui accompagnent leurs enfants et les élèves qui vont seuls au collège ou au lycée avaient bien d'autre chose à penser que de s'adapter à un nouveau parcours pour se rendre sur le lieu d'apprentissage, avec plus de changements de transports qu'avant.

 2. Oublier des quartiers entiers et des points névralgiques

Comment peut-on prétendre "repenser" un réseau de transport en commun en oubliant de desservir des quartiers entiers de Nice, la gare SNCF centrale ou un IUT ?  Ligne azur a beau se rattraper au coup par coup en rajoutant des lignes non prévues, ces oublis constituent une incroyable bévue qui montre le degré d'impréparation et la précipitation avec laquelle la Ville de Nice gère les transports en commun, le quotidien des Niçois et la question environnementale. On oublie Riquier et on rajoute une ligne en catastrophe, on oublie le Parc Impérial où les habitants voulant se rendre à la gare doivent faire deux changements pour y accéder. On oublie même la gare Thiers ! Je n'ose imaginer le nombre d'heures de travail des équipes d'ingénieurs, d'heures de réunions, de comités de pilotages, de validations techniques puis de validation politique par l'équipe municipale et par le maire lui-même pour constater au final de telles aberrations.

Oublier, à Nice, que se déplacer pour des personnes âgées ou des personnes à mobilité réduite est un enjeu central de leur qualité de vie est tout simplement une faute politique.

3. Imposer un parcours du combattant aux Niçois

L'idée centrale de faire converger les lignes de bus vers le tramway afin de limiter la pollution en centre-ville est une bonne idée. Mais il faut se donner les moyens de la mettre en œuvre en prévoyant une capacité et une cadence suffisante des lignes de tramway. Elle présente également un inconvénient majeur pour les usagers : faire davantage de correspondances et donc perdre un temps précieux.

Partir d'un point A de la ville pour arriver à un point B ne se situant par sur le tracé direct du tram veut dire prendre un premier bus, changer pour prendre le tram, parfois changer de tram entre la L1 et la L2, et enfin prendre un second bus pour parvenir à destination. Or faire deux à trois changements est tout simplement long et pénible. Les actifs qui pointent le matin doivent partir plus tôt, avoir moins de repos, moins de temps pour la vie de famille le soir. Et que dire des déplacements hors de Nice ? Ceux qui souhaitent se rendre dans une autre ville ou venir d'une autre ville pour rejoindre le centre-ville niçois sont obligés de prendre une correspondance au Parc Phoenix. Le centre de la Métropole devient inaccessible de façon directe. Que l'on souhaite rendre un centre-ville difficilement accessible aux voitures individuelles pour pousser les usagers à prendre un transport en commun à l'entrée d'une métropole, cela se comprend et est souvent indispensable pour lutter contre la pollution. Mais que l'on entrave l'accès direct à un centre-ville en transports en communs est une bêtise.

Un réseau de transport en commun ne s'évalue pas seulement à l'aune de son coût ou de l'étendue de la zone couverte, il s'évalue aussi à son degré de pénibilité. Le constat est simple : aujourd'hui, prendre les transports en commun à Nice, c'est pénible. L'effort environnemental demandé aux Niçois devient une corvée quotidienne alors que nous sommes tous volontaires pour préserver notre environnement et notre santé et que l'on aurait pu à l'évidence faire autrement.

4. Faire détester le tramway

Avant, prendre le tramway à Nice était un plaisir. Il était parfois bondé, parfois encombré avec des difficultés pour les poussettes et les personnes en fauteuils roulant, mais dans l'ensemble prendre le tramway n'était pas une corvée. Aujourd'hui c'est tout l'inverse. Le tramway est tellement saturé que c'est à dégouter les plus courageux ! Alors que ce transport en commun est l'un des moins polluants et que l'arrivée du tram dans un quartier permet non seulement de le désenclaver mais aussi de le réhabiliter, la Ville de Nice a trouvé le moyen de le rendre impopulaire. C'est comme si l'on cherchait par tous les moyens à rendre l'écologie détestable alors que la transition de nos villes est indispensable.

On se demande comment il est possible que personne n'ait anticipé le fait que faire converger toutes les lignes de bus vers le tram allait automatiquement faire augmenter sa fréquentation. Ne pouvait-on faire une estimation préalable du nombre de voyageur supplémentaires en calculant le nombre de voyageurs de ces lignes de bus ? Certains niçois usagers des transports en commun en viennent à reprendre leur voiture !

Le tramway est un moyen efficace pour améliorer la qualité des habitants. Miser sur le "tout tramway" sans anticiper la hausse mécanique de sa fréquentation est totalement contre-productif.

J'ajoute que l'on ne peut prétendre lutter contre les violences faites aux femmes et, dans le même temps, laisser les trams et les bus bondés où la promiscuité est telle qu'elle favorise le phénomène des "frotteurs" dans les transports en commun.

5. Passer en force et oublier la concertation

Les personnes les plus habilitées à parler des transports en commun sont celles qui les utilisent. Les usagers ont une expertise, au quotidien, en tant qu'usagers. On ne peut repenser leur réseau et leur mode de déplacement quotidien sans leur demander leur avis.  On ne peut prétendre concevoir un service public sans se pencher sur les besoins de ses usagers. Or c'est très précisément ce qu'a fait la Ville de Nice.

Il est plus que temps de faire vivre la démocratie locale à Nice et de miser, enfin, sur l'intelligence collective.