lundi 19 septembre 2022

Ouvrir une voie légale de migration entre la frontière italienne et Nice

 Communiqué de presse de l’association Tous citoyens : 

« Ouvrir une voie légale de migration entre la frontière italienne et Nice »


Deux personnes ont été 
fauchées par une voiture en longeant l'autoroute près de Menton, à pied et en pleine nuit, dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 juillet 2022. L'une d'elle est décédée et l'autre hospitalisée dans un état grave. Ces deux personnes seraient des exilés cherchant refuge en France.

Ce drame s'ajoute à une très longue liste d’exilés morts en tentant de rejoindre la France depuis l’Italie : renversés par des voitures, électrocutés dans les armoires électriques ou sur les toits de trains, victimes de chutes en montagne, etc.

Quand ouvrira-t-on enfin des voies légales de migration ? Quand supprimera-t-on ce « no man's land juridique » meurtrier entre la frontière italienne et Nice ?

En effet, un migrant passant par l’Italie pour rejoindre « le pays des droits de l’Homme » doit se cacher pour passer la frontière et doit se rendre invisible en parcourant les 32 km qui séparent la frontière de Nice. Une fois à Nice, il pourra tout à fait légalement demander l’asile et circuler sans être arrêté dans l’attente de son rendez-vous en Préfecture.

Ces nombreux décès surviennent dans ce vide juridique de 32 km où ils sont considérés comme clandestins. Ces décès sont donc le fait d’une décision politique qui créé de toutes pièces un « no man’s land » juridique, une zone d’irrégularité administrative.

Trois solutions simples permettraient aux exilés de déposer une demande d’asile en France sans risquer leur vie :

  • La première consiste à rouvrir cette frontière interne de l’Union Européenne entre l’Italie et la France.
  • La seconde consiste à enregistrer les demandes d’asile au poste frontière français à la frontière franco-italienne en y installant une Structure de Premier Accueil des Demandeurs d'Asile (SPADA).
  • La troisième consiste à délivrer au poste frontière français des laissez-passer permettant aux migrants de rejoindre la SPADA de leur choix pour y enregistrer leur demande d’asile dans un délai mentionné.

Quelle que soit la solution retenue, nous demandons à l’Etat et à son représentant, le préfet des Alpes-Maritimes, la création d’une voie légale de migration entre la frontière franco-italienne et Nice afin de sauver des vies et d’éviter ces nombreux drames.

Demander l’asile est un droit fondamental. La France doit respecter la convention de Genève, la charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Elle ne peut continuer à mettre volontairement en danger des personnes souhaitant exercer leur droit d’asile.


Association Tous citoyens, Nice, le 19.07.2022

jeudi 8 septembre 2022

Refus d'obtempérer - "Nice, un homme est mort"

 Libération 9 septembre 2022




Viva : "Drame du 7 septembre à Nice : un traitement indécent"


 

Rassemblement citoyen « Viva, démocratie, écologie, solidarité »

Drame du 7 septembre à Nice : un traitement indécent


 
Mercredi 7 septembre à Nice, un policier âgé de 23 ans a tué un homme âgé de 24 ans, Zied B ., dans le cadre d’un refus d’obtempérer. Immédiatement après les faits plusieurs voix se sont hâtivement exprimées dans les médias : maire, 1er adjoint, élus, syndicat de police prenant fait et cause pour le policier sans un mot pour la victime, sa famille et ses proches, afin de justifier le tir létal du policier.

Nous attendons les résultats des enquêtes en cours et nous dénonçons l’absence totale de retenue et d'objectivité des élu·es et des syndicats policiers dans le traitement politique et médiatique de ce drame. 

Nous souhaitons souligner plusieurs éléments :

- Les premières déclarations faites aux médias pour relater les faits étaient orientées, présentant la situation comme un cas de légitime défense pour justifier la mort de ce jeune.

- Les premières images diffusées sur les réseaux sociaux démentaient ces propos. Le rassemblement citoyen Viva ! souligne ici l’importance de préserver la possibilité légale de diffuser des images impliquant des forces de l’ordre.

- Les premiers éléments communiqués, repris largement par la presse, s’attardaient sur le profil et le passé de la victime comme si un casier judiciaire légitimait l’exécution d’une personne. Nous rappelons que la France a aboli la peine de mort et que rien ne justifie de donner la mort, hormis une absolue nécessité.

- L’augmentation des tirs de policiers nous interroge sur le manque de formation des policiers. Les gendarmes tirent trois fois moins que les policiers dans des cas similaires. Le jeune policier qui a tué Zied B., quelle que soit l’issue des poursuites pénales à son encontre, devra vivre avec le décès de Zied sur sa conscience. Était-il suffisamment formé pour faire face à de telles situations ?

- Nous dénonçons la répétition des faits mettant en cause l’action policière à Nice : charge violente et disproportionnée dans l’affaire Geneviève Legay, décès du jeune Maïcol dans le cadre d’une course poursuite, décès d’un migrant dans un camion frigorifique lors d’un refus d’obtempérer…

- Devant l’augmentation des décès dus à l’usage d’armes à feu par la police, nous rappelons que cet usage doit être strictement soumis à deux principes : la proportionnalité de la réponse et l’absolue nécessité. Nous demandons la constitution d'une enquête parlementaire sur les neuf décès provoqués par des tirs de policiers lors de refus d'obtempérer depuis le 1er janvier 2022.

Le rassemblement citoyen Viva ! tient à apporter son soutien à la famille et aux proches de la victime et appelle à participer à la marche blanche qu'ils organisent dimanche 18 septembre à 11h, départ au 93 Bd de la Madeleine en direction du Palais de Justice.

Viva – Démocratie, écologie, solidarité - Nice, le 15 septembre 2022