vendredi 8 octobre 2021

S'opposer à Zemmour, un devoir citoyen

 Éric Zemmour a été condamné pour provocation à la haine raciale. Il est raciste et prône une vision raciste de la société. Nous devons le dire, l'écrire, le dénoncer et combattre son projet politique. Toute pondération et tout atermoiement à ce sujet est le début d'une inacceptable compromission.

Le régime de Vichy a participé à la solution finale. Minimiser le rôle du Maréchal Pétain et tenter de le réhabiliter comme le fait Érc Zemmour n'est rien d'autre qu'une forme de révisionnisme.

La mise sur le même plan, volontaire, par Éric Zemmour de l'islam et de l'islamisme et ses propos réitérés contre les musulmans sont clairement islamophobes.

Le virilisme qu'il défend depuis de longues années repose tout à la fois sur un sexisme rétrograde assumé et sur une homophobie à peine voilée.

La droite qui nous somme, à chaque élection, de faire un front républicain contre l'extrême droite n'ose pas s'opposer à Éric Zemmour et refuse de dénoncer clairement son racisme, son révisionnisme ou son sexisme. Sa non-opposition à Zemmour lui retire toute légitimité à prétendre être une droite "républicaine".

Dans les Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, député LR et questeur à l'Assemblée, dévoile plus ouvertement encore qu'auparavant sa ligne politique d'extrême droite et annonce qu'il voterait Zemmour face à Macron.

La Ville de Nice, via son Centre Universitaire Méditerranéen, a invité plusieurs fois Éric Zemmour, sans contradicteurs face à lui. Un conseiller municipal de la majorité et adjoint au maire, Gaël Nofri, l'a récemment "accueilli" pour un quasi-meeting de campagne.

La gauche, quant à elle, a trop longtemps fait l'autruche. Le sempiternel argument selon lequel parler de Zemmour serait faire sa promotion a cautionné un silence coupable face au déversement de thèses d'extrême droite dans les médias.

Le simple fait que l'on débatte pour savoir si Jean-Luc Mélenchon devait ou non débattre avec Zemmour est le symptôme d'un profond renoncement.

Bien au-delà de la personne d'Éric Zemmour, la politique qu'il défend est profondément discriminatoire et attentatoire aux libertés comme à l'égalité. Elle repose sur une vision de la société qui ne peut générer, si elle accède au pouvoir, de façon directe ou indirecte, que des conflits ouverts, de la violence d'État et de multiples souffrances. Elle est l'antithèse des valeurs républicaines qui fondent et régissent notre démocratie.

Aujourd'hui, qu'Éric Zemmour aille au bout de la campagne présidentielle ou non et que les partis politiques progressistes se décident ou non à réellement s'opposer à lui, il revient à chaque citoyenne et à chaque citoyen de combattre pied à pied chacune des thèses dont il fait la promotion.