dimanche 24 mars 2013

David Orrell et Tomas Sedlacek : "l'économie est une croyance comme une autre"

images.jpg
"Le crépuscule de l'Homo Oeconomicus", publié en France en novembre 2012, est un dialogue vivant et décapant, auquel se livrent sous nos yeux un mathématicien canadien, professeur à Oxford, en Angleterre, et un économiste tchèque, ancien conseiller de Vaclav Havel.
Une grande convergence de pensée amène nos deux protagonistes à développer une analyse commune de la crise économique que nous pouvons synthétiser autour de quelques idées fortes :
- Malgré les crises successives, il n'y a pas eu de refonte des idées économiques ni des modèles mathématiques utilisés.
- La domination de la finance sur l'économie réelle est un facteur aggravant de la crise.
- Nous attribuons une valeur (quasi) religieuse aux chiffres et indicateurs économiques quand bien même nous savons qu'ils ne reflètent pas la réalité (ex : PIB). Nous entretenons ainsi l'illusion que tout est quantifiable et mesurable.
- Nous appliquons abusivement des modèles mathématiques à l'économie et ces modèles se sont avérés incapables de prédire les propriétés émergentes à l'origine de la crise. Or l'utilisation de modèles mathématiques inappropriés, alors précisément que nous les savions inappropriés, a contribué à renforcer une illusion de stabilité et de sécurité du système. Pourtant, dans un monde en perpétuel devenir, la stabilité économique est un leurre.
- Nous devons modifier notre foi en une croissance omnipotente et omniprésente.
- La raison véritable de l'utilisation persistante de modèles inadéquats dans un système économique défaillant en occultant toute remise en question véritable n'est autre que la recherche et la conservation du pouvoir.

jeudi 21 mars 2013

Christian Estrosi, le vote pied-noir et la tentation communautariste

20427718.jpg
On ne peut que s'interroger sur la stratégie d'exacerbation permanente de la question pied-noire à Nice par Christian Estrosi.
De la stèle érigée sur la Promenade des Anglais symbolisant la fracture au lieu d'inciter à la réconciliation, du "vive l'Algérie française" lancé en marge d'une manifestation de rapatriés le 20 octobre 2012, au refus catégorique de commémorer le 19 mars, il est rare, de nos jours, que le réflexe communautariste pied-noir reçoive autant d’encouragements et de soutiens de la part d'un élu de la République.
La communauté pied-noire à Nice pèse lourd sur les échéances électorales et notamment municipales. Pire, elle vient peser de tout son poids... du côté du FN. Déjà en campagne pour 2014, Christian Estrosi n'a de cesse de flatter les Pieds-Noirs niçois pour siphonner le vote FN à Nice.
Surfant sur le rejet de la date du 19 mars, et quand bien même cette commémoration célèbre les victimes civiles et militaires des deux camps, de la guerre d'Algérie mais aussi des combats en Tunisie et au Maroc, le maire de Nice cultive le ressentiment, empêche volontairement les cicatrices de se refermer et souffle en permanence sur les braises de l'histoire à des fins électoralistes.

samedi 2 mars 2013

Primaires ouvertes : contre "la démocratie à géographie variable"

Le Parti Socialiste s'apprête à décider de faire des primaires "à la carte", là où ça l'arrange, là où cela ne dérange pas trop ses barons locaux.
Les primaires ouvertes aux élections locales ? "On en fera par ici, on n'en fera pas par là !"
On ne décide pas d'un mode de désignation des candidats, et donc d'un mode de scrutin, en fonction des candidats du moment. On ne négocie pas la démocratie par des petits arrangements entre amis. Ce n'est pas comme cela que l'on doit faire de la politique.
Les primaires ouvertes aux élections locales sont une chance à la fois pour la rénovation du Parti Socialiste et pour celle des pratiques démocratiques françaises. Elles permettraient :
  • D'innover et de renouer avec l'élan brisé de la rénovation et de l'exemplarité démocratique alors que les élections de mi-mandat sont traditionnellement un revers pour le parti au pouvoir.
  • D'accélérer le renouvellement du personnel politique et d'améliorer la représentativité des élus, en alliant les primaires ouvertes à la non investiture des cumulards.