jeudi 24 octobre 2019

Nice 2020 : ne nous résignons pas !

Des citoyennes et des citoyens, anonymes, n'attendent qu'un signal pour enclencher le cycle du renouveau politique à Nice. La mobilisation des abstentionnistes de gauche est la seule voie possible pour mettre fin au règne des inégalités sociales, de la xénophobie et du chacun pour soi dans notre ville. Ensemble, nous proposerons une alternative.

La gauche niçoise est divisée et affaiblie. Le choix d'EELV d'une liste autonome avec l'Alliance Ecologiste Indépendante est un non sens. Cette décision est d'autant plus regrettable qu'elle intervient au moment où les partis traditionnels et les mouvements citoyens étaient prêts à se ranger sous la bannière écologique pour faire localement face à l'urgence climatique.

Mais l'important n'est pas là. Quand bien même l'ensemble des partis traditionnels de gauche seraient unis et quand bien même ils feraient le plein de voix de leurs adhérents respectifs, cela ne changerait pas l'équilibre politique local. La seule alternative possible pour inverser les choses est la mobilisation des niçoises et des niçois ayant le cœur à gauche et n'allant jusqu'à présent pas voter.

La mobilisation des abstentionnistes de gauche est la seule voie possible pour mettre fin au règne des inégalités sociales, de la xénophobie et du chacun pour soi dans notre ville.

Proposer une alternative à gauche, ce n'est pas simplement déplacer le curseur de la politique menée par Christian Estrosi de quelques degrés vers la gauche. C'est un changement de nature, un changement de paradigme pour repenser de fond en comble la politique municipale et métropolitaine.

Nous souhaitons un changement de paradigme écologique pour baisser drastiquement la production locale de gaz à effet de serre, endiguer les pics d'ozones et la pollution aux particules fines. Nous voulons revégétaliser notre environnement urbain, lutter contre l'artificialisation et l'imperméabilisation des sols et mettre enfin le cap sur la qualité de vie des habitants. Nous devons accompagner les entreprises locales dans leur transition environnementale grâce à une ambitieuse stratégie de développement économique à l'échelle de la Métropole.

Nous voulons un changement de paradigme social pour faire de Nice une ville d'hospitalité où l'on cesse de chasser les SDF, les Roms et les migrants et que l'on lutte réellement contre la pauvreté au lieu de stigmatiser les pauvres, les habitants des quartiers défavorisés et les minorités. La solidarité doit irriguer nos politiques publiques envers les séniors comme envers les jeunes étudiants, actifs ou les jeunes en situation de rejet et de marginalisation. Nous devons impulser une politique forte envers les classes moyennes actives et notamment les mères isolées qui ont tant de mal à boucler les fins de mois. Nous devons mener une politique municipale de la petite enfance qui fasse que les familles souhaitant un enfant ne soient pas immédiatement confrontées à la question financière.

Nous posons comme préalable à toute politique municipale future un changement de paradigme citoyen, pour donner enfin un réel pouvoir de décision local aux Niçoises et aux Niçois. La démocratie locale ne se satisfait plus de consultations fantoches, de comités de quartiers téléguidés et de décisions absurdes prises en dépit du bon sens. Nous avons toutes et tous une expertise en tant qu'habitant de nos quartiers et nous ne laisserons plus les décideurs bouleverser notre quotidien sans notre accord. Les citoyens doivent être partie prenante de l'élaboration des politiques municipales, de leur mise en œuvre et de leur évaluation. 

Ces changements de paradigmes sont possibles en dépit de la résignation actuelle consistant à voir la gauche marginalisée à Nice et en dépit des querelles de personnes et des jeux de pouvoir. Des citoyennes et des citoyens niçois, anonymes, n'attendent qu'un signal pour enclencher le cycle du renouveau politique à Nice.

On me demande avec insistance si je suis candidat à l'élection municipale. Je ne vais pas annoncer de candidature personnelle ni de constitution de liste autour d'une personne. Le temps des égos est révolu. J'œuvre depuis des années à faire vivre la démocratie locale à Nice, pour plus de solidarité envers les plus démunis et pour que l'humanisme ne soit pas un vain mot mais guide nos actions au quotidien. Je participe depuis plusieurs mois à un rassemblement citoyens pour les municipales et je continuerai à y contribuer. Je réponds favorablement à l'appel au rassemblement lancé par le parti communiste niçois.

Ne nous résignons pas ! Quelque soit la forme nous trouverons rapidement, ensemble, le moyen de proposer une alternative aux Niçoises et aux Niçois pour les élections municipales à Nice en 2020.

mercredi 16 octobre 2019

Combattre le terrorisme, pas les musulmans

Nous faisons face, sous couvert de défense de la laïcité et de lutte contre le terrorisme, à un déferlement de haine islamophobe et, désormais, à une institutionnalisation de l'islamophobie par Emmanuel Macron et son gouvernement. Il nous revient, à nous, citoyennes et citoyens, de lutter sans relâche contre l'islamophobie, partout et sous toutes ses formes.

En quelque jours ont eu lieu plusieurs événements consécutifs concourant à une légitimation et une institutionnalisation de l'islamophobie en France (par islamophobie j'entends toute stigmatisation ou discrimination à l'encontre de personnes en raison de leur croyance réelle ou supposée à l'islam).

Lors de son discours du 8 octobre 2019, Emmanuel Macron a appelé tous les Français à être vigilants et à signaler tout comportement de radicalisation "à l'école, au travail, dans les lieux de cultes, près de chez soi", au risque de basculer d'une "société de vigilance" à une société de délation généralisée.

Ce même 8 octobre, Christophe Castaner, ministre de l'intérieur, auditionné par la commission des lois de l'Assemblée Nationale, énonce une liste de comportements indiquant une radicalisation parmi lesquels le port de la barbe et le fait, pour un homme, de refuser de faire la bise à une femme.

Le conseiller régional du rassemblement national Julien Odoul a interpellé, en séance du Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté le 11 octobre, la présidente du Conseil Régional pour contraindre une maman voilée accompagnant une sortie scolaire à retirer son voile, provoquant les larmes de son fils. 

Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale, indique le 13 octobre, que "le voile n'est pas souhaitable dans notre société" et explique que l'éducation nationale doit signaler tout comportement anormal parmi lesquels celui d'un petit garçon qui, à l'école, refuserait de donner la main à une petite fille.

Les élus LR, de Christian Jacob à Eric Ciotti, se succèdent depuis sur les plateaux de télévision pour valider la position frontiste et demander l'interdiction du port du voile par les accompagnatrices de sorties scolaires.

Nous sommes confrontés d'une part, sous couvert de défense de la laïcité, à un déferlement de haine islamophobe de la part de la droite et de l'extrême droite et, d'autre part, sous couvert de lutte contre le terrorisme, à une légitimation, une organisation et une institutionnalisation de l'islamophobie par le Président de la République et par son gouvernement.

En réalité on se trompe d'ennemi. Une mère de famille n'est pas l'ennemie de la Nation, les terroristes oui. On ne combat pas le terrorisme en stigmatisant mamans et enfants. On ne combat pas le terrorisme en travestissant la laïcité. On ne lutte par contre le terrorisme en appelant à une société de délation généralisée. On ne lutte contre le terrorisme ni en divisant la société française ni en renonçant à nos libertés individuelles.

Il semble en conséquence nécessaire de rappeler quelques évidences.

1. La laïcité n'est pas un antidote au terrorisme

Imaginons qu'une laïcité intransigeante soit adoptée en France en modifiant ou en abrogeant la loi du 9 décembre 1905. Imaginons que tout signe religieux soit interdit dans l'espace public, au travail et dans les administrations. Plus de voile, de burka, de burkini, plus la moindre coiffe de nonne, croix, kippa ou étoile de David. Les attentats cesseront-ils en France ? A l'évidence non, et la laïcité la plus rude n'empêchera jamais le fanatisme de frapper.

Nous faisons donc erreur en pensant que la laïcité est un instrument de lutte contre le terrorisme. Pire, nous dénaturons la laïcité et les tenants d'une laïcité intransigeante, en réalité, ne défendent pas la laïcité mais la sécularisation.

La laïcité n'est pas la négation du fait religieux, elle garantit la liberté de culte et de conscience de chacun dans le respect de la loi. Elle demeure avant tout un principe émancipatoire.

La laïcité doit être traitée pour elle-même et ne doit servir ni de compensation à notre frustration collective à ne pouvoir éradiquer la menace terroriste, ni de prétexte pour réaffirmer la prédominance de l'identité religieuse chrétienne de la France contre l’islam, ni de paravent à un racisme anti-arabe qui profite aujourd’hui de la peur des attentats pour se répandre en toute impunité.

Le lien sous-jacent entre laïcité et terrorisme est le concept de radicalisation. On pose par erreur le présupposé selon lequel en limitant par une laïcité devenue sécularisation les manifestations publiques d'appartenance à l'islam on combattrait le phénomène de radicalisation qui mènerait de l'islam à l'islam politique, l'islamisme et le terrorisme.

2. Ne plus parler de "radicalisation" 

Parler de "radicalisation" et d'islam "radical" laisse penser qu'il n'y a qu'une différence de degrés et non une différence de nature entre l'islam et l'islamisme, entre l'islam et le terrorisme. On serait musulman et on pourrait devenir peu à peu islamiste ou terroriste. Pire, tout musulman serait un terroriste potentiel. Et comme tout maghrébin est, dans l'inconscient collectif, supposé être musulman, le jeu des amalgames amène à banaliser le racisme anti-arabe sous-couvert de lutte contre le terrorisme. 

Il ne s'agit pas ici de soutenir que le terrorisme islamiste n'a rien à voir avec l'islam puisqu'à l'évidence il s'en réclame. Pour autant, force est de constater que le passage à l'acte terroriste est un phénomène éminemment complexe, pluriel et protéiforme.  Toute personne écrivant sur le sujet doit l’admettre : aucune explication ne s’avère suffisante en soi, personne ne détient « la » solution parce qu’il n’existe pas « une » explication mais une concomitance de facteurs multiples et interdépendants. Le terrorisme touche tout autant des adeptes de théories d'extrême droite suprémacistes que des djihadistes. Certains terroristes ne semblent recourir au djihad que pour légitimer leur passage à l'acte et il est bien difficile de déterminer si certains actes meurtriers relèvent du fanatisme religieux et sont diligentés de l'étranger ou relèvent de comportement pathologiques déconnectés d'une véritable entreprise terroriste quand bien même ils s'en réclament.

Pour ceux qui ont développé une réelle adhésion aux thèses djihadistes, parler de "djihadisation" serait plus juste que de parler de "radicalisation", en se référant non au djihad spirituel ou au djihad défensif mais au djihad offensif et aux thèses djihadistes revendiquées par Al Qaida et Daech. 

3. Ne plus parler d'islam "politique"

Si des attentats sont revendiqués au nom d’une religion, cela ne veut pas dire que cette religion soit elle-même en cause et contiendrait intrinsèquement le germe de son dévoiement. L'instrumentalisation d'une croyance pour asseoir une domination politique n'est pas un phénomène nouveau. Que l’on se souvienne des conversions forcées, des Croisades, de la Reconquista, de la torture sous l’Inquisition ou de la Saint Barthélémy. On ne parlait pas à l'époque et l'on ne parle pas, rétrospectivement, d'un "christianisme politique". De même lorsque l'Etat l’Israël mène une politique d'extension des colonies juives dans les territoires occupés, on ne parle pas de "judaïsme politique". Il s'agit d'entreprises politiques qui cherchent dans la religion une justification à leur tentatives de dominations. Pourquoi dans le cadre de l'islam parlerait-on "d'islam politique" ?

Tout comme le terme de radicalisation, le terme d'islam politique laisse penser que l'islam contient en elle-même une potentialité terroriste. Nous avons ainsi vu des personnalités comme Michel Onfray soutenir que l'islam serait incompatible avec la république car le Coran contenait des appels au meurtres, oubliant la violence de certains passages bibliques, oubliant qu'on a pu également se livrer à des massacres au nom d'une religion prônant l'amour de son prochain. 

En réalité, on peut tenter de justifier toute tentative de domination politique et toute exaction par une religion ou une idéologie quelle qu'elle soit en la dénaturant et en l'instrumentalisant. Que l'on se souvienne également pour cela de l'idéal communiste et des goulags staliniens... 

4. Ne pas légitimer, organiser ni institutionnaliser l'islamophobie

La plupart des terroristes ayant commis ou tenté de commettre des attentats sur le sol français ces dernières années sont passés par l’école de la République, étaient suivi par les services sociaux et par le renseignement français, et ont été détenu dans les prisons françaises. Très peu fréquentaient assidûment les mosquées. On ne combat pas une organisation militaire, une idéologie totalitaire et des dérives sectaires en stigmatisant une religion.

Diviser la société française en discriminant une partie de la population, c'est affaiblir la France et c'est faire le jeu du terrorisme. Car, très précisément, le terrorisme islamiste cherche à détruire le modèle républicain et laïque français. Il combat la possibilité du vivre ensemble, il combat les libertés individuelles et notamment celles des femmes. Renoncer à nos libertés individuelles et rendre impossible le vivre ensemble en organisant la stigmatisation des citoyens français de confessions musulmane, c'est très précisément faciliter la tâche du terrorisme.

Alors que les millions de français de confession musulmane démontrent au quotidien que la pratique de leur foi ne menace par la Nation, la légitimation, l'organisation et l'institutionnalisation de l'islamophobie en France par le Président de la République et par le gouvernement constitue une faute politique majeure. 

Aller signaler et donc ficher un homme parce qu'il ne fait pas la bise aux femmes, aller signaler et donc ficher un petit garçon qui ne tient pas la main des petites filles est absurde et dangereux. Ériger la lutte contre la radicalisation en politique publique en y mettant un contenu aussi aléatoire et discrétionnaire touche au grotesque mais peut avoir des conséquences lourdes et dangereuses.

Cette islamophobie d'Etat devrait faire bondir l'ensemble de la classe politique progressiste et humaniste. Elle devrait susciter un tollé généralisé. L'absence de réaction à la hauteur de la gravité des faits cités montre que ces amalgames et cette confusion touchent la gauche comme la droite et l'ensemble de la société. Nous avons d'ailleurs vu récemment, avec consternation, Henry Pena-Ruiz affirmer que l'on avait "le droit d'être islamophobe" pour tenter ensuite d'expliquer son propos sans parvenir à convaincre.

Il nous revient à nous, citoyennes et citoyens, de ne pas nous leurrer sur ces sujets, de nous mobiliser et de nous élever contre les stigmatisations et discriminations subies par nos concitoyens de confession musulmane, de lutter sans relâche contre l'islamophobie, sous toutes ses formes, qu'elle émane de forces politiques ou de personnalités de gauche comme de droite et bien sûr d'extrême droite, ou qu'elle émane du gouvernement et des pouvoirs publics eux-mêmes.

dimanche 6 octobre 2019

Nice, le grillageur fou a encore frappé !

 Vous ne connaissez pas le grillageur fou de Nice ?

Non, ce n'est pas un homme ayant perdu la raison et se promenant dans la ville en posant des grillages partout où il peut. C'est bien pire que cela...

- Des SDF devant Acropolis ?

Réponse de Christian Estrosi : des grilles !

- De la drogue square Marshall ?

... des grille !

- Des SDF devant le Palais de Justice ?

... doubles grilles !

- Des plaintes place des Cigalusa ?

... des grilles !

Ce n'est plus un maire, c'est un grillageur fou... qui déplace les problèmes au lieu de les régler. Cachez cette misère que je ne saurais voir !

Une succession d'enclaves "sécurisées" ne fait pas une ville sûre. En prétendant protéger les Niçois, il les enferme.

Ce n'est pas cela le vivre ensemble.