lundi 22 août 2022

Nice : la traque des pauvres doit cesser


Communiqué de presse de l’association Tous citoyens


Nice : la traque des pauvres doit cesser


74 000 personnes vivent sous le seuil de pauvreté à Nice et quand la misère est trop visible on chasse les pauvres un peu plus loin. L'évacuation annoncée du camp de l'autopont est un leurre sécuritaire. C'est d'accompagnement social et de logements dont ces familles ont besoin.

En effet, après un nouvel arrêté anti-mendicité et après l’évacuation du campement situé au port, la Ville de Nice annonce l’évacuation à venir du campement situé sous l’autopont à Nice Ouest. Or ces arrêtés et ces évacuations ne font que déplacer le problème sans le régler. On chasse les pauvres au lieu de résorber la pauvreté.

Le campement de l’autopont regroupe des familles bosniaques et bulgares. L’accompagnement sanitaire, sociale et administratif de ces familles demande du temps et de la continuité, tout comme la scolarisation progressive des enfants. Lui seul permet de trouver des solutions sans séparer parents et enfants. Les évacuations « coup de poings » viennent interrompre l’accompagnement des travailleurs sociaux et des associations. Les familles se cachent, deviennent invisibles quelques temps, puis se regroupent à nouveau ailleurs.

Le show sécuritaire niçois n’est qu’une mascarade. Les personnes vulnérables, à Nice, sont les victimes d’une surenchère et de règlements de compte politiciens entre la Ville, le Département et l’Etat. Ces trois acteurs institutionnels doivent travailler en complémentarité pour assurer une prise en charge réelle des personnes vulnérables.

La traque des pauvres organisée à Nice doit cesser. Nous appelons les responsables politiques au respect du droit et de la dignité humaine.


Association Tous citoyens,
Nice, le 20 août 2022

jeudi 18 août 2022

Tous citoyens : Collecte et distribution solidaire de fournitures scolaires 2022

 ADN - Cent Pour Un 06 - Habitat et citoyenneté – PCF 06

RESF 06 – Roya citoyenne - Tous citoyens !

Collecte et distribution solidaires

de fournitures scolaires 2022

Chaque année des enfants démunis vont à l’école mais n’ont pas les fournitures scolaires demandées. Leurs parents, souvent sans papiers ou demandeurs d’asile, ne perçoivent pas l’allocation de rentrée scolaire et ne peuvent acheter le matériel scolaire nécessaire pour la rentrée des classes.

L'an dernier vos dons et notre collecte ont permis à 315 enfants démunis de recevoir un kit de base de fournitures (cartable, trousse, cahier, stylo, crayon, feutres, gomme, règle, etc.).

Vous pouvez soit apporter des fournitures neuves ou en bon état soit faire un don qui permettra d’acheter des fournitures neuves et de les distribuer aux enfants.

Liste du matériel le plus recherché :

  • Cartables et sacs à dos
  • Calculatrices collège et lycée
  • Dictionnaires
  • Cahiers 24x32, protège-cahiers
  • Grands classeurs et intercalaires
  • Papier canson, chemises à élastiques, porte-vues
  • Feutres et surligneurs
  • Compas, matériel de géométrie, ciseaux, colle en stick 
  • Feuilles simples et doubles
  • Stylos billes de toutes les couleurs
  • Crayons à papier

Dépôts des fournitures dans les locaux du PCF :

  • A Nice (6 rue Balatchano) les 23, 24, 25, 26 et 30 août de 10h à 17h
  • A La Trinité (82 Bd Général de Gaulle) les 23, 24, 25, 26 et 30 août de 10h à 12h

Dons financiers :

Distribution des fournitures aux familles :

  • A Nice (6 rue Balatchano) le mercredi 31 août de 14h à 18h et le samedi 3 septembre de 10h à 12h
  • A Cannes (40 rue Jean Gras, bat. Le Cézanne C, Cannes La Bocca) le mercredi 31 août de 14h à 18h

Solidairement,

ADN - Cent pour Un 06 - Habitat et citoyenneté – PCF 06 – RESF 06 – Roya citoyenne - Tous citoyens !

vendredi 12 août 2022

Demandeurs d'asile à Nice : une évacuation inhumaine

 Communiqué de presse de l'association Tous citoyens


Demandeurs d'asile à Nice : une évacuation inhumaine


L'évacuation du campement de demandeurs d'asile situé sur la digue du port de Nice a eu lieu ce matin.

Le camp s'est peu à peu constitué il y a deux ans et a regroupé des occupants successifs. Il s'agissait principalement de demandeurs d'asile venant d'Afrique subsaharienne mais aussi de ressortissants français sans ressources, bénéficiaires du RSA. Nous y avons, au fil de nos visites, rencontré trois mineurs : deux mineurs isolés étrangers accompagnés pour demander la protection de l'enfance et un mineur français,en fugue de chez ses parents, accompagné auprès des services sociaux. Il s'agit donc tout autant d'une poche de pauvreté regroupant des personnes vulnérables qu'un "camp de migrants" tel que présenté par les autorités.

Nous dénonçons cette évacuation honteuse. Il s'agit d'un acte grave et profondément inhumain pour au moins cinq raisons :

1. La destruction des biens :
Même si la mairie a obtenu le recours de la force publique pour évacuer ce campement, rien ne l'autorise à détruire les affaires des occupants. Or les tentes, les habits, un téléphone et même des papiers d'identité ont été détruits par les services de nettoyage de la ville.
Même SDF, même demandeurs d'asile, ces personnes ont des droits et la destruction de leurs biens est illégale.

2. La Ville de Nice renonce à sa vocation sociale :
La Ville de Nice doit, via son Centre Communal d'Action Sociale, proposer un accompagnement social et un hébergement d'urgence aux personnes vulnérables. Au lieu de cela, elle chasse les personnes pauvres pour les rendre invisibles. Elle renonce à son rôle social au profit d'une politique sécuritaire. Elle ne fait, en réalité, que déplacer le problème.

3. Cette évacuation porte atteinte au droit d'asile
Respecter le droit d'asile ce n'est pas uniquement enregistrer et traiter des demandes, c'est accueillir dignement les demandeurs le temps de l'instruction de leur dossier. Le Centre d'Accueil des Demandeurs d'Asile et les foyers du 115 sont saturés. Un demandeur d'asile bénéficie d'une allocation d'attente d'environ 420 € par mois et n'a pas le droit de travailler durant les six premiers mois qui suivent le dépôt de sa demande. Quelle autre solution, dans ces conditions, que de dormir dehors ? Cette précarisation des demandeurs d'asile est organisée et, une fois à la rue, ils sont traqués et chassés.

4. La Ville de Nice mène une politique discriminatoire :
Alors que la mairie a assuré l'accueil des réfugiés ukrainiens, leur prise en charge sociale et sanitaire ainsi que la scolarisation de leurs enfants, elle laisse à la rue les autres exilés et les évacue de camps en camps.
La Ville de Nice doit accueillir tous exilés, ukrainiens et non ukrainiens, de la même manière, sans tri ni discrimination.

5. Les demandeurs d'asiles sont les victimes de rivalités politiciennes
En évacuant ce campement, la Ville de Nice cède aux demandes de l'extrême droite.
Le maire de la Ville, Christian Estrosi, porte un discours répressif dans une surenchère permanente avec le député Eric Ciotti.
Les demandeurs d'asile sont, à Nice, les victimes de règlements de compte politiciens entre les droites locales.
Nous appelons les responsables politiques de tous bords au respect du droit et de la dignité humaine.

Les occupants de ces camps, demandeurs d'asile comme ressortissants français en situation de précarité ont besoin d'accompagnement social et administratif. La traque des personnes vulnérables est une pratique inhumaine et totalement inadmissible.


Association Tous citoyens, Nice, le 12 août 2022