vendredi 22 décembre 2023

Mobilisation devant l'opéra pour dénoncer l'invitation de la ville de Nice à une cheffe d'orchestre néo fasciste

 Mobilisation le 22 décembre 2023 devant l'opéra de Nice pour dénoncer l'invitation faite à Béatrice Venezi, néo fasciste italienne.









BMF Nice : 





Notre communiqué commun de juillet 2023 : 

Communiqué de presse collectif :

Non à la venue à Nice de Béatrice Venezi,

cheffe d'orchestre néo fasciste italienne

 

La Ville de Nice invite à la tête de son Orchestre Philharmonique, pour les traditionnels ballets de Noël et "Concert du Nouvel An", la cheffe d'orchestre italienne Béatrice Venezi.


Nous souhaitons rappeler les prises de positions politiques et intellectuelles de Béatrice Venezi qui s'est engagée auprès de Giorgia Meloni, présidente du Conseil Italien, en tant que conseillère en musique. Très présente dans les médias italiens, elle a assisté, en mai 2022, à la convention du parti d’extrême-droite Fratelli d’Italia et se montre soucieuse de donner à l'idéologie qu'elle défend la plus grande visibilité possible, utilisant pour ce fait sa notoriété de cheffe d’orchestre.


Dans un contexte de banalisation de l’extrême-droite et du fascisme, l'invitation faite à Mme Venezi à Nice constitue un geste politique que nous contestons et dénonçons fermement.


La mise en avant médiatique de sa qualité de femme pour justifier sa programmation dans la saison de l’Opéra de Nice n’est pas entendable, s’agissant d’un soutien du gouvernement italien qui prétend limiter les droits des femmes et affiche des valeurs comme « Dieu, famille, patrie », héritées de l’idéologie mussolinienne.


Depuis des années à Nice, les ballets de Noël et le "Concert du nouvel an", s'inscrivant dans la période privilégiée des fêtes de fin d'année, se déroulent dans un esprit d’échange et de partage.


La Ville de Nice n'a pas, sous couvert d'un événement artistique et en instrumentalisant l'Opéra de Nice, à donner un blanc-seing au néo fascisme italien.


Nous demandons expressément au Directeur Général de l'opéra de Nice Côte d'Azur et au Maire de Nice d'annuler l'invitation faite à Béatrice Venezi.

Nice, le 10 juillet 2023


Signataires :  Les Amis de la Démocratie, l'Association pour la Démocratie à Nice, Attac 06, CDDF06, CGT MNCA, Comité antifasciste 06, EELV 06, Ensemble!-06, Nice au Cœur, Planning Familial 06, le NPA, Roya citoyenne, Tous citoyens, Le rassemblement citoyen Viva !

 



jeudi 21 décembre 2023

ENCADREMENT DES LOYERS À NICE: "ESTROSI DANS L'INERTIE" POUR DAVID NAKACHE

 

ENCADREMENT DES LOYERS À NICE: "ESTROSI DANS L'INERTIE" POUR DAVID NAKACHE

Un article rédigé par Stèvelan Chaizy-Gostovitch - RCF Nice Côte d'Azur, le 21 décembre 2023  -  Modifié le 21 décembre 2023

L'encadrement des loyers, balayé, fait réagir à Nice. 



Engagé dans le groupe de gauche Viva! qui a lancé une pétition pour l'encadrement des loyers, David Nakache réagit sur RCF Nice Côte d'Azur à l'enterrement de la réflexion par le maire de Nice. 

 Ce 20 décembre 2023, Christian Estrosi a écouté les professionnels de l'immobilier qui lui demandaient de ne pas appliquer cette mesure dans la ville de Nice. 

 Pour David Nakache, cette annonce faites en conseil municipal est "affligeante". "Christian Estrosi retombe à la fois dans l'inertie face à la spéculation immobilière, l'inaction face à l'urgence sociale et le déni de démocratie" dit-il à RCF en précisant la durée de la réunion: "Le rejet de l'encadrement des loyers à Nice après une réunion d'à peine deux heures est affligeant".

vendredi 8 décembre 2023

Une urgence sociale à Nice : l'encadrement des loyers


  Pétition du rassemblement citoyen 

« ViVA! démocratie, écologie, solidarité »


Pétition pour l'encadrement des loyers à Nice !
 

La Métropole Nice Côte d’Azur n’a jamais fait du logement une de ses priorités. Pourtant, il est possible d’agir.

Le constat :

Il devient impossible de se loger à Nice. Le prix du mètre carré et le montant des loyers explosent. Nice a les loyers les plus chers de France après Paris !

Beaucoup quittent Nice ou renoncent à y venir en raison de la cherté du logement. L’accession à la propriété s’éloigne de plus en plus pour la très grande majorité des Niçoises et des Niçois.
 
De nombreux habitant·es subissent le mal logement et vivent dans des appartements ne correspondant pas aux besoins de leur foyer. Beaucoup, pour garantir un logement décent à leur famille, y consacrent l’essentiel de leur budget et sont contraints à de gros sacrifices au niveau de la nourriture, des soins, des vêtements ou de leur vie sociale.
 
Celles et ceux qui, après de longues années d’attente, ont enfin obtenu un logement social y sont piégé-es et ne peuvent plus en sortir : au lieu de libérer le logement pour de futurs occupant·es, ils y restent par contrainte car la marche est trop haute entre le montant d’un loyer en logement social et le montant d’un loyer du parc privé.
Le nombre de personnes Sans Domicile Fixe, vivant à la rue ou dans des squats, ne fait qu’augmenter. A Nice, le dispositif d’urgence sociale et d’hébergement d’urgence est largement sous-doté.

La Métropole niçoise a :

  • Trop de résidences secondaires : 17 % contre une moyenne nationale de 9,8%
  • Trop de logements vacants : 11,6 % contre une moyenne nationale à 8%
La Ville de Nice a :
  • Un taux de pauvreté énorme : 21% contre une moyenne nationale à 14,4%
  • Pas assez de logements sociaux : 14,2 % contre une obligation légale à 25%
Et l’on y construit toujours plus de bureaux…
 
Les leviers d’actions :
 
Plusieurs pistes reviennent régulièrement dans le débat public, notamment :
  • Construire : la contrainte du foncier disponible nous limite et l’objectif de stopper l’empiètement sur les espaces naturels nous oblige, mais il faut impérativement parvenir à construire plus de logements sociaux. Il est par exemple possible de donner la priorité sur le logement à toute autre construction (bureaux, etc.). Il est également possible d’abaisser la superficie minimale à partir de laquelle le logement social est obligatoire pour toute nouvelle construction de logements collectifs.
  • Capter des logements vacants : il s’agit d’acquérir des logements vides pour les reconvertir en logements sociaux. Le processus est long mais nécessaire. A Nice, le Programme de Requalification des Quartiers Anciens Dégradés lancé autour de la gare Thiers est à la peine et la plus grande opacité demeure sur l’avancée de ce projet qui devait précisément capter des logements vacants pour en faire des logements sociaux.
  • Limiter les résidences secondaires : cela devient également indispensable à Nice. Les principaux outils pour limiter les résidences secondaires sont des outils fiscaux. Les pouvoirs de collectivités locales existent mais sont limités et il faudrait une réforme au niveau national pour contrer fortement ce phénomène.
  • Lutter contre les résidences touristiques de type AirBnB : c’est un sujet prioritaire à Nice et le rassemblement citoyens Viva fera prochainement des propositions sur le sujet.

 
L’encadrement des loyers :

Un autre levier d’action a fait ses preuves et n’est pas utilisé à Nice : l’encadrement des loyers.

Prévue par la loi Alur en 2014, relancé par la loi Elan en 2018, l’encadrement des loyers est déjà mis en œuvre par de nombreuses villes en France comme Paris (depuis 2019), Lille (2020) Lyon (2021), Bordeaux (2022) ou Montpellier (2022). Cette mesure permet de freiner l’augmentation des loyers et permet à de nombreuses familles et personnes isolées de mieux se loger.

Nice est en zone tendue. L’augmentation des loyers y est uniquement soumise à l’Indice de Référence des Loyers (IRL). Mais la Métropole Nice Côte d’Azur n’a toujours candidaté pour appliquer le plafonnement des loyers.

Comment fonctionne cette mesure ?

Le montant maximum qu’un propriétaire peut fixer pour un loyer est calculé sur la base du prix du marché et est fixé chaque année par le préfet. Le loyer de référence tient compte du quartier, de l’année de construction du logement, de sa superficie et du nombre de pièces, de la typologie du logement (vide ou meublé).

Les villes qui appliquent l’encadrement des loyers peuvent moduler la mesure et l’adapter à leur territoire, avec plus ou moins de volontarisme. Paris applique des sanctions contre les propriétaires ne respectant pas l’encadrement des loyers. Les propriétaires particuliers risquent jusqu’à 5 000 € d’amendes et les agences jusqu’à 15 000 €. La Fondation Abbé Pierre publie un baromètre annuel de l’encadrement des loyers.

S’il ne permet pas une baisse massive des loyers, l’encadrement des loyers garantit de stopper la folle augmentation des loyers et permet de mettre fin aux loyers abusifs.
 
Non, même à Nice, le mal logement et l’augmentation des loyers ne sont pas une fatalité.
 
Vous pouvez signer pour l’encadrement des loyers à Nice ici :

https://www.mesopinions.com/petition/politique/petition-encadrement-loyers-nice/222871

lundi 27 novembre 2023

Défense du droit de manifester à Nice



Communiqué de presse de l’association Tous citoyens :

Défense du droit de manifester à Nice

 

L’acharnement du préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, à vouloir interdire les manifestions à Nice pour la paix entre israéliens et palestiniens interroge : ses cinq derniers arrêtés ont tous été cassés par le tribunal administratif de Nice. A chaque fois le tribunal administratif constate que les arrêtés du préfet portent « une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale », le droit de manifester.

Nous sommes en conséquence devant un phénomène paradoxal : le préfet, représentant de l’Etat dans le département, est le garant de l’état de droit. Il est rappelé à l’ordre par la justice qui lui notifie explicitement que l’une de ses décisions est contraire au droit. Tout préfet devrait alors se conformer au droit. Or le préfet Moutouh, lui, récidive… à quatre reprises ! Cela veut dire qu’à quatre reprises il décide de prendre sciemment une décision qu’il sait être contraire au droit.

Pourquoi le préfet Moutouh s’entête-t -il à porter atteinte à une liberté fondamentale ? Ses nombreuses déclarations dans la presse font apparaître une raison d’ordre idéologique : il a déclaré, le 7 novembre, que « les manifestations qui sous couvert d’être des manifestations pour la paix et pour le peuple palestinien ne sont que des appels à la haine contre les autres et notamment contre les juifs de France et d’Israël. »

Nous rappelons au préfet des Alpes-Maritimes que :

1. L’opposition à la politique colonialiste du gouvernement de Benyamin Netanyahou n’est pas de l’antisémitisme. Il s’agit de lutter contre l’oppression subie par le peuple palestinien, de défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et de défendre les droits de l’Homme.

2. Manifester pour la paix, la protection des civils israéliens et palestiniens, et l’application des résolutions de l’ONU tendant à la création de deux états autonomes, c’est défendre la position officielle de la France. Cette position a été réaffirmée avec constance par les présidents de la Républiques françaises successifs, et récemment par Emmanuel Macron.

3. Le préfet est, comme tout fonctionnaire, astreint au principe de neutralité et au devoir de réserve : il ne doit pas tenir de propos à caractère purement idéologique ou partisan.

4. Le préfet est le garant du respect des lois et de l’état de droit, il ne doit pas porter sciemment atteinte à des droits fondamentaux.

5. Manifester un droit fondamental. La liberté d’expression, y compris sur la voie publique, est l’une des modalités d’exercice de la citoyenneté. Manifester est un acte citoyen qui fait vivre la démocratie.

 

Nice, le 28 novembre 2023

Association Tous citoyens


dimanche 26 novembre 2023

Affaire des « prières » dans les écoles : une précipitation fautive pour stigmatiser

 


Affaire des « prières » dans les écoles : une précipitation fautive pour stigmatiser


Communiqué du rassemblement citoyen «ViVA! démocratie, écologie, solidarité»


Le respect de la laïcité et la lutte contre les radicalisations sont des sujets sérieux qui nécessitent vigilance et volontarisme, mais aussi rigueur, mesure et discernement. La Ville de Nice en a singulièrement manqué dans le traitement de ce qu’elle a qualifié de « phénomènes de prières dans les écoles ».

En effet, le maire de Nice, Christian Estrosi, non freiné en cela par le rectorat, s’est précipité pour rendre public des faits signalés avant même qu’ils ne soient réellement vérifiés. Les derniers signalements médiatisés se sont avérés complètement erronés et infondés. Les enfants en question jouaient et n’avaient en rien pratiqué des rites religieux dans l’enceinte de l’école. Les parents et grands-parents des enfants ont dénoncé publiquement l’emballement de la mairie, le traitement réservé aux enfants et le déferlement médiatique suscité. Il y a eu, et c'est la moindre des choses, des mises au point de certains médias, revenant sur un traitement des faits précipité et faux en définitive.

Mais le mal a été fait et il concerne de jeunes enfants et des familles : c'est grave et inacceptable !

La précipitation du maire de Nice a entraîné plusieurs conséquences dramatiques :

- Une mise en cause de façon inconsidérée des enfants et leur famille, littéralement accusés de non-respect de la laïcité, voire de radicalisation.

- Une exposition de ces enfants, de leurs familles et de leurs camarades de classe, à une sur - médiatisation dangereuse.

- Un sentiment de culpabilité chez des enfants souvent très jeunes.

- Un sentiment de stigmatisation chez les familles, notamment de culture ou de confession musulmane.

- Une ingérence du maire dans la communauté éducative des établissements concernés.

Nous dénonçons l’instrumentalisation politicienne de la laïcité et l’obsession de l’islam du maire de Nice qui, dans sa recherche du buzz permanent, a mis en cause des enfants de façon totalement irresponsable et indigne. Faut-il rappeler que l'UNICEF a décerné le label "Ville amie des enfants" à la ville de Nice ?

Nous appelons le maire de Nice et le rectorat à la raison. Le signalement pour des faits de radicalisation est un acte lourd de conséquences qui doit être effectué avec prudence et sens des responsabilités.

Si réellement les faits avaient été si graves comme l'ont déclaré le maire de Nice et la rectrice, il aurait fallu informer et laisser travailler les services du renseignement au lieu de se vautrer dans les médias. Le travail des services de l’Etat sur le suivi des personnes pouvant présenter un danger est suffisamment difficile pour ne pas être encombré de signalements infondés, fantaisistes et diffamatoires.

L’école est un lieu d’apprentissage qui doit être préservé de l’agitation politico-médiatique. Les enfants n'ont pas à être jetés en pâture et stigmatisés et doivent s’y sentir protégés. Les familles doivent être considérées et respectées, quelles que soient leurs origines ou leurs croyances : c'est ce que nous dit aussi la laïcité. La communauté éducative a besoin de soutien et se voit aujourd’hui déstabilisée par l’agitation générée par la Ville de Nice. Dans quel but, au juste ?



Nice, le 25 novembre 2023

ViVA! – Démocratie, écologie, solidarité



lundi 20 novembre 2023

Statue de Jeanne d'Arc - Il était une fois un maire...


Statue de Jeanne d'Arc - Il était une fois un maire...


Il était une fois un maire provocateur qui s'ennuyait un peu.

Nous étions dans le sud de la France, en 2023, en plein conflit israélo-palestinien. Il avait bien affiché un soutien inconditionnel au gouvernement de Netanyahu en tentant de caricaturer toute défense de la paix en apologie du terrorisme et tout défenseur des droits de l'Homme en antisémite, mais ça ne l'amusait plus vraiment.

Il avait bien essayé de monter en épingle des prétendus phénomènes de prières musulmanes dans les écoles, mais il avait été vite démasqué.

Il avait bien, depuis déjà de longues années, détourné la laïcité en islamophobie tout en paradant, en tant que maire, à chaque messe ou procession catholique possible. Il avait même trouvé le prétexte d’une ancienne tradition pour remettre le destin de sa ville dans les mains de la vierge Marie et il allait renouveler ce Vœu, chaque année, en tant que maire, dans une église ! Mais ses opposants s'étaient lassés de dénoncer cette atteinte flagrante à la laïcité et non, vraiment, maintenant, il s'ennuyait ferme.

Alors il s'était souvenu de sa joie enfantine quand il avait fait payer par sa ville une statue du pape Jean Paul II. Ah la belle polémique ! La belle empoignade ! Les micros tendus, les bons mots et les plateaux télé...

Alors un jour il se lança. C'était en conseil municipal, le 7 novembre, et il avait bien préparé son coup. Il trépignait d'impatience, vous savez, comme ces petits enfants cachés derrière la porte qui attendent de pouvoir faire peur à la personne qui va entrer. Il avait fait voter une délibération sur la laïcité et il savait que ses opposants de gauche seraient obligés de lui rappeler que lui-même manquait de neutralité et participait régulièrement à des offices catholiques en qualité de maire. Et là, triomphant, savourant en le dévoilant son nouveau coup d'éclat, dans un élan aussi superbe que puéril, il annonça la truculente et absurde nouvelle : il allait faire ériger une statue de sainte Jeanne d'Arc sur un parking-jardin en face d'une église éponyme ! Une énorme statue pour une sainte ! Une statue qui allait coûter très très cher aux contribuables qui, pour beaucoup d'entre eux, n'arrivaient plus à se nourrir ni à se soigner ! Une statue commandée à un collectif d'artistes d'extrême droite ! Ah la belle polémique ! La gauche abasourdie ! L'extrême droite ravie et en même temps décontenancée devant un si beau cadeau sans même avoir à le demander ! Tous les petits fascistes de la ville, tous les petits nazillons de la région allaient pouvoir faire les fiers et déposer des gerbes devant leur idole !

Et ce maire goguenard qui défie en plein conseil les possibles opposants à ce projet : "On va vous donner du fil à retordre..."

Mais, depuis son coup d'éclat, bien peu d'émoi. A croire que les défenseurs de la laïcité, lassés de ses provocations permanentes, ne l'écoutaient même plus. A croire que s'autoproclamer défenseur de la laïcité tout en lui portant atteinte, s'autoproclamer rempart contre l'extrême droite tout en lui faisant des cadeaux, ça ne faisait plus recette. En fait, ça faisait même très très 20ème siècle...

Reste le dilemme existentiel des défenseurs de la laïcité : que faire ? Des communiqués de presse indignés devant tant d'indignité ? Oui, bien sûr. Mais, en attendant, un peu d'humour pourra peut-être empêcher que ce maire provocateur ne nous emporte complètement dans ses vaines provocations.

 

mardi 14 novembre 2023

Normalisation de l'extrême droite niçoise

 

Normalisation de l'extrême droite niçoise 



La marche contre l'antisémitisme du dimanche 12 novembre 2023 a été l'objet, en France, d'une instrumentalisation politicienne : loin de sa juste cause, elle a servi à normaliser les extrêmes droites françaises.

A Paris, Elisabeth Borne, première ministre, a défilé avec ceux qu'elle qualifiait quelques mois plus tôt "héritiers de Pétain". L'ensemble de la classe politique du centre et de la droite a ainsi adoubé Marine Le Pen, Jordan Bardella, Éric Zemmour et Marion Maréchal, lavant officiellement l'extrême droite de son passé.

Rappelons que lorsque nous luttons contre l'antisémitisme nous luttons contre toute forme de discrimination et de racisme. S'associer à des forces politiques qui refusent d'accepter l'égalité entre tous les êtres humains est incompatible avec la lutte contre l'antisémitisme.

A Nice, la querelle entre Christian Estrosi et Eric Ciotti passant pour eux avant la lutte contre l'antisémitisme, il y a eu deux rassemblements. Dans chacun des deux rassemblements, Philippe Vardon fut présent et intégré parmi les élus, achevant ainsi le long processus de normalisation de l'extrême droite la plus radicale.

Philippe Vardon, conseiller municipal et métropolitain niçois, a participé dans sa jeunesse a un concert entouré de jeunes faisant le salut hitlérien, chantant des chansons du groupe Fraction Hexagone ou "Zyclon Army" d'Evil Skins. Il est passé par le Bloc identitaire, Nissa Rebela, Unité radicale, le MNR de Bruno Mégret, le RN de Marine Le Pen et est désormais membre de Reconquête d'Eric Zemmour. Il incarne une frange politique de l'extrême droite française la plus radicale ayant accédé au statut d'élu.

Christian Estrosi l'a qualifié en 2017 "d'héritier de Goebbels" mais ne cesse depuis de trouver avec lui des convergences au conseil municipal et au conseil métropolitain. Ils étaient présents ensemble dimanche 12 novembre. Christian Estrosi y a déclaré : "La haine a changé de visage mais elle n'a pas changé de victimes". Or si l'antisémitisme est aujourd'hui alimenté à la fois par l'extrême droite française et par les mouvements djihadistes, le maire de Nice fait volontairement comme si l'extrême droite n'était plus une menace pour les français de confession juive.

Comme à Paris, l'extrême droite est désormais officiellement normalisée. Mais, à Nice, la confusion est encore accrue car les prises de positions d'Eric Ciotti et Christian Estrosi sont souvent très proches de celles de l'extrême droite.

Eric Ciotti reprend à son compte des thèses classiques d'extrêmes droite comme le retour au droit du sang. Il pousse l'ensemble de sa famille politique, sur la question migratoire et sur l'intégration des personnes de nationalité étrangère, sur des positions souvent plus extrêmes que celles du RN. Il utilise la question du referendum de façon populiste pour dresser les français contre les étrangers et fracturer la société française. Au Département des Alpes-Maritimes il n'a eu de cesse de stigmatiser les bénéficiaires du RSA et les mineurs isolés étrangers. Il glorifie l'ordre, l'uniforme et le culte de l'autorité. Il n'y a aujourd'hui plus aucun moyen objectif de différencier un discours ou un projet de loi d'Eric Ciotti de ceux de l'extrême droite.

Christian Estrosi se place dans la filiation de Jacques Médecin qui se déclarait lui même d'accord à 99% avec les idées du FN. Il a intégré dans on équipe municipale et métropolitaine Gael Nofri, ancien directeur de campagne de Jean Marie Le Pen aux élections européennes de 2014. Il tient régulièrement des propos hostiles aux étrangers, aux Roms et aux musulmans (l'islam et la démocratie seraient "incompatibles" ; donner le droit de vote aux étrangers reviendrait à donner le droit de vote à "ceux qui haïssent la France" ; il déclare vouloir "mater" les Roms et a proposé sa méthode à tous les maires de France ; etc.). Il mène une politique du tout sécuritaire à outrance et du contrôle permanent des personnes. Il pratique une ségrégation urbaine en repoussant sans cesse le désenclavement du quartier de l'Ariane, en stigmatisant les pauvres et en organisant la traque des migrants. Il est bien difficile aujourd'hui de différencier la gestion de Nice par Christian Estrosi de la gestion par l'extrême droite des villes où elle est majoritaire.

De nombreux opposants politiques comme certains journalistes ont d'abord qualifié la ligne politique incarnée par Christian Estrosi et Eric Ciotti de "droite radicale" puis de "droite extrême". Ils ne savent plus vraiment quel qualificatif employer aujourd'hui. Certains vont jusqu'à penser que, de Christian Estrosi à Eric Ciotti et d'Eric Ciotti à Philippe Vardon, nous sommes désormais confrontés à Nice à un continuum gradué de droites extrêmes ou d'extrêmes droites.

Cette normalisation de l'extrême droite niçoise est grave et lourde de conséquences. Il revient désormais à Christian Estrosi et Eric Ciotti de dire et de démontrer publiquement ce qui les différencie encore de ceux avec qui ils s'associent.

vendredi 10 novembre 2023

Asile – immigration : un projet de société profondément xénophobe


Asile – immigration : un projet de société profondément xénophobe


La loi asile immigration actuellement en débat au Sénat est bien plus qu’un projet de loi, c’est un projet de société. Et c’est, précisément, le projet d’une société dans laquelle nous ne voulons pas vivre.

Quiconque est attaché aux principes humanistes et aux valeurs républicaines ne peut accepter un tel projet.

1. Aide Médicale d’Etat : la haine jusqu’à la déraison !

Le débat sans fin sur l’Aide Médicale d’Etat est symptomatique d’une xénophobie ambiante poussant à la déraison collective. La suppression de l’Aide Médicale d’Etat ou sa réduction aux cas les plus graves sous la forme d’une Aide Médicale d’Urgence est une absurdité à trois niveaux :

I. Nous avons un devoir de soin et d’humanité envers toute personne malade se trouvant sur notre territoire. On ne peut pas refuser de soigner un enfant ou un adulte malade simplement parce qu’il n’est pas français. Cela constituerait une discrimination dans l’accès aux soins qui n’est pas acceptable.

II. Nos soignants ont une obligation de soins. Limiter d’Aide Médicale d’Etat revient à leur demander de renoncer au serment d’Hippocrate et à leur déontologie médicale.

III. Nous devons garantir la santé publique. Ne pas soigner les patients en provenance de pays où circulent des maladies qui pourraient s’avérer contagieuses en France est tout simplement irresponsable. Supprimer ou limiter l’Aide Médicale d’Etat c’est mettre en péril la santé publique et prendre, par pur rejet des étrangers, le risque de contamination de la population en France.
Les sénateurs « Les Républicains » et la majorité gouvernementale ont acté la réduction de l’Aide Médicale d’Etat en Aide Médicale d’Urgence, quand bien même le risque sanitaire a été clairement exposé lors des débats.

2. Métiers en tension : des travailleurs jetables ?

Le projet de loi présenté initialement par le gouvernement opère un changement de paradigme majeur : l’obtention d’un titre de séjour ne dépend plus en premier lieu de la situation de la personne mais relève d’abord des besoins économiques du pays d’accueil, la France. Cette bascule est une vieille rengaine de la droite française, « l’immigration choisie » défendue par Nicolas Sarkozy, sur le modèle américain ou australien. En effet, il s’agit de n’accepter que les personnes apportant une plus-value économique ou répondant à un besoin de main d’œuvre spécifique et ponctuel du pays d’accueil. Les intérêts économiques d’un pays passent alors avant les droits des personnes.

Ainsi on pourrait, avec ce texte, régulariser pour un an renouvelable une personne qui travaille dans un secteur économique en « tension », c’est-à-dire qui a besoin de salariés, puis, quand ce secteur sera moins « tendu », on refusera tout simplement de renouveler le titre de séjour du salarié. Et, comme on facilite la délivrance des Obligations de Quitter le Territoire et leur exécution, tout salarié étranger dont le secteur d’activité n’est plus en tension pourra se retrouver soudain sous le coup d’une expulsion. Un travailleur en situation régulière se retrouverait dans l’illégalité sans avoir rien fait de mal, simplement parce qu’il a la malchance que son secteur d’activité aille mieux.

Cela revient ni plus ni moins à créer un réservoir de main d’œuvre à disposition, des travailleurs taillables et corvéables à merci. La France créerait ainsi des milliers de travailleurs jetables et expulsables, tout simplement parce qu’ils ne sont pas français.

Les sénateurs « Les Républicains » ont pourtant trouvé que ce texte était trop favorable aux étrangers car ils pouvaient prétendre de « plein droit », tant que leur métier était « en tension », à un titre de séjour d’un an renouvelable. Ils ont donc négocié avec la majorité gouvernementale un accord pour que l’octroi de ce titre de séjour dépende du bon vouloir du préfet et de son fameux « pouvoir discrétionnaire ».

3. Limitation des recours, augmentation des expulsions : la fin de l’état de droit ?

Le projet de loi tend à faciliter les expulsions par différents moyens, notamment en limitant le regroupement familial ou en imposer des critères de maitrise de la langue française mais sans proposer dans le même temps des dispositifs d’apprentissage suffisants. Il généralise également la double peine qui constitue une entrave au principe d’égalité devant la loi : une personne ayant purgée sa peine n’a pas à subir une seconde sanction qu’est l’expulsion vers son pays d’origine.

L’un des aspects les plus dangereux de ce texte est la généralisation des expulsions sur le fondement de la « menace à l’ordre public » que représenterait un ressortissant étranger quand bien même il n’aurait pas fait l’objet d’une condamnation. Cette notion de « menace à l’ordre public » étant juridiquement très floue, ce dispositif laisse une place trop importante à l’arbitraire et aux pressions politiques. En effet, la délivrance d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) est une décision administrative du préfet et la justice n’intervient qu’en cas de recours. Or les délais et les conditions de recours sont eux aussi drastiquement réduits ce qui entrave la reconnaissance des droits des personnes étrangères.

Rappelons qu’il ne suffit pas de dire que tout justiciable a le droit de faire une demande ou de déposer un recours, il faut garantir des conditions matérielles d’existence durant l’examen des demandes et des recours.

Les sénateurs ont encore durci le texte en supprimant les protections empêchant les expulsions et en renvoyant systématiquement au pouvoir discrétionnaire du préfet. Gérald Darmanin, lors des débats, s’est défendu de tout manquement à l’état de droit en rappelant sans cesse que le juge pouvait être saisi. Or tous savent que très peu d’exilé-es ont la possibilité matérielle d’exercer leur droit de recours. Et l’expérience nous montre que quand bien même de nombreuses décisions de justice viennent contredire une pratique préfectorale, cette pratique demeure, faisant quantité de nouvelles victimes qui ne peuvent matériellement pas saisir la justice.

4. De quoi ce projet est-il le nom ?
- Refuser de soigner un malade simplement parce qu’il est étranger et risquer de mettre en péril la santé publique en France.

- Créer des travailleurs jetables que l’on peut régulariser tant que nous avons besoin d’eux puis les expulser ensuite.

- Exiger un niveau de français suffisant sans créer les conditions d’apprentissage nécessaires.

- Proclamer des droits de recours tout en retirant aux justiciables la possibilité de les exercer.

- Expulser systématiquement sous couvert de « menace à l’ordre public » tout en sachant que cette notion est juridiquement mal définie. 
- S’en remettre systématiquement au « pouvoir discrétionnaire » du préfet, véritable porte ouverte à tous les arbitraires, notamment si les préfets obéissaient demain à une extrême droite qui aurait accédé au pouvoir.

- Faire croire que l’on respecte l’état de droit parce que la justice peut être saisie alors que tous savent que très peu d’exilé-es sous le coup d’une OQTF ont la possibilité matérielle de contester cette décision en saisissant le tribunal administratif.
Ces mesures emblématiques du projet de loi asile immigration sont à l’évidence discriminatoires : discrimination entre les travailleurs, discrimination entre les malades et discrimination entre les justiciables.

Comment nommer ces discriminations ? Comment qualifier ce projet de loi ?

Il s’agit là d’une vision d’ensemble de la société qui est profondément xénophobe. La peur et l’hostilité envers les étrangers viennent fracturer le principe d’égalité républicaine : rupture d’égalité devant la loi, rupture d’égalité au regard du droit au travail, rupture d’égalité dans l’accès aux soins. Cette xénophobie institutionnalisée va à l’encontre des principes éthiques et de la déontologie médicale. Elle va à l’encontre de l’état de droit en renonçant au principe d’égalité devant la loi et en favorisant systématiquement l’arbitraire des décisions administratives. Elle va à l’encontre de la séparation des pouvoirs et du contrôle du pouvoir exécutif par le pouvoir judiciaire en réduisant sans cesse le champ d’intervention de la justice.

Nous devons tout faire pour lutter contre ce projet xénophobe, porter une vision inclusive de la société, respectueuse des droits fondamentaux des personnes, des valeurs républicaines et humanistes, et favoriser l’accueil, la protection et l’intégration des personnes exilées.

vendredi 27 octobre 2023

Conflit israélo-palestinien : non au "deux poids deux mesures" à Nice !

 


Communiqué du rassemblement citoyen 
« ViVA! démocratie, écologie, solidarité »



Conflit israélo-palestinien : non au "deux poids deux mesures" à Nice !
 

La Ville de Nice affiche un traitement totalement déséquilibré du conflit israélo-palestinien et ravive inutilement les tensions.

En effet, le drapeau israélien est toujours positionné à l'entrée de la mairie de Nice et les visages des otages israéliens sont diffusés partout en ville sans qu'il ne soit fait état d'un souci équivalent pour les civil·es palestinien·nes. Si le maire de Nice voulait importer ici les tensions de la guerre là-bas, il ne s'y prendrait pas autrement.

Dans le même temps, le préfet des Alpes-Maritimes, qui a autorisé les manifestations de soutien à l'Etat d'Israël, interdit toute manifestation pour la solidarité avec le peuple palestinien et pour la paix, défendant la solution pourtant portée par l'ONU et par la France de deux états autonomes, dans le cadre des frontières de 1967 reconnues par la communauté internationale.

Le président de la République a (enfin !) rappelé qu'il ne devait pas y avoir de “double standard” dans le traitement de ce drame : tou·tes les civil·es, israélien·nes comme palestinien·nes, doivent être protégé·es et faire l'objet d'une égale considération.

Le rassemblement citoyen ViVA! proteste contre ce traitement partisan de la part du maire de Nice et contre ce déni de démocratie de la part du préfet avec l'interdiction de manifester à Nice, alors que l'on peut manifester partout dans le monde contre le massacre des populations civiles, israéliennes comme palestiniennes.

Tout est mis en place, à Nice, pour que l'expression d'un positionnement différent de celui du maire et du préfet devienne un acte illégal, favorisant ainsi le ressenti et le sentiment du « deux poids deux mesures ». Nous devons préserver le droit de manifester, la liberté d'expression et notre vie démocratique. C'est urgent et indispensable aussi pour la cohésion de notre ville.

Tenter d'imposer aux Niçoises et aux Niçois une pensée unique sur ce conflit est une faute lourde. Défendre les populations civiles, palestinien·es et  israélien·es, la paix, la décolonisation des territoires occupés et le droit du peuple palestinien à l'autodétermination, ce n'est ni donner un blanc-seing à Benyamin Netanyahou ni faire l'apologie du terrorisme. 

Exiger un cessez-le-feu, défendre les populations civiles et la paix, c'est un droit !

 

Nice, le 27 octobre 2023
ViVA! – Démocratie, écologie, solidarité

mercredi 11 octobre 2023

RSA : une régression sociale majeure

 


RSA : une régression sociale majeure

Communiqué du rassemblement citoyen «ViVA! démocratie, écologie, solidarité»


La majorité présidentielle et le parti Les Républicains se sont entendus pour imposer aux bénéficiaires du RSA 15h de travail obligatoire par semaine.

Cette décision constitue une très grave régression sociale : elle rompt avec la garantie d'un revenu minimum assuré à chacune et chacun, revenu qui lui est dû non pas en contrepartie de prétendus devoirs, mais en sa seule qualité d'être humain.

Nous le réaffirmons et le réaffirmerons sans relâche : tout être humain doit bénéficier de conditions de vie dignes.

L’idée d’un revenu minimum garanti, à l’origine de la création du RMI, déjà dévoyée lors du passage au RSA, vient de tomber sous les coups répétés des tenants de la théorie des « droits et devoirs » qui assimilent de façon récurrente pauvreté et assistanat.

L’imposition de 15h de travail forcé, non rémunéré, ne va en rien permettre aux personnes en précarité de sortir de la misère. La mesure n’aura d’autre effet que de pouvoir rayer arbitrairement davantage de personnes du dispositif pour ensuite pouvoir claironner sur la baisse de bénéficiaires obtenue. Que vont devenir les personnes radiées ? Elles n’auront d’autres choix que de frapper à la porte des dispositifs d’urgence sociale.

La position du Département 06 est sur ce point symptomatique : depuis la présidence d’Éric Ciotti et celle de Charles Anges Ginésy le Département 06 communique plus sur la traque des bénéficiaires du RSA supposés fraudeurs que sur l’aide qui doit leur être apportée pour sortir de la précarité. Le Département se réjouit de la baisse du nombre de bénéficiaires tout en se gardant bien de dire ce que sont devenu·es celles et ceux qui sont sorti·es du dispositif, les retours à l’emploi ne couvrant pas le nombre de personnes radiées.

Alors que les Alpes-Maritimes enregistrent un taux de pauvreté de 2,2 % supérieur à la moyenne nationale (16,6% contre 14,4 %) et que le Département 06 se fait le champion de la stigmatisation des personnes en précarité, nous serons vigilant·es à la mise en application de la mesure dans notre département et au devenir des bénéficiaires radié·es.


Nice, le 11 octobre 2023

ViVA! – Démocratie, écologie, solidarité

lundi 28 août 2023

Distribution de fournitures scolaires pour les enfants démunis !

 Bonjour,

Chaque année des enfants démunis vont à l’école mais n’ont pas les fournitures scolaires demandées. Leurs parents, souvent sans papiers ou demandeurs d’asile, ne perçoivent pas l’allocation de rentrée scolaire et ne peuvent acheter le matériel scolaire nécessaire pour la rentrée. Dès le premier jour de classe, ils se sentent déclassés.


Les associations ADN, Cent Pour Un 06, Habitat et citoyenneté, Roya citoyenne, Tous citoyens, le Réseau Education Sans Frontière 06, la France Insoumise 06 et EELV Nice organisent pour eux une collecte et distribution solidaires de fournitures scolaires.

L'an dernier vos dons ont permis à 510 enfants de recevoir un kit de base de fournitures (cartable, trousse, cahier, stylo, crayon, feutres, gomme, règle, etc.).

Vous pouvez faire un don en ligne ici qui permettra d’acheter des fournitures neuves et de les distribuer aux enfants : 


- Par virement sur le compte de "Tous citoyens" en mentionnant "fournitures scolaires" en commentaire : IBAN : FR76 1027 8089 5400 0209 8720 133 - BIC : CMCIFR2A

Les fournitures scolaires seront distribuées aux enfants au local de la FSGT, 27 rue Smolett à Nice :
- le mercredi 30 août de 10h à 17H
- le samedi 2 septembre de 14h à 17h


Solidairement,

ADN, Cent Pour Un 06, EELV Nice, la France Insoumise 06, Habitat et citoyenneté, RESF 06, Roya citoyenne, Tous citoyens

samedi 26 août 2023

Val d'Oise - Alpes-Maritimes : expulser et punir


Val d'Oise - Alpes-Maritimes : expulser et punir



Nous assistons à une forme d'injonction générale à la sévérité à l'encontre des jeunes ayant participé aux émeutes de l'été 2023 suite au décès de Nahel. 

Il ne faut cependant pas céder à la vindicte et mettre en péril deux droits fondamentaux : le droit au logement et la protection de l'enfance.

Le Préfet du Val d'Oise a annoncé l'engagement de 29 expulsions locatives concernant des jeunes ayant participé aux émeutes. La première expulsion a eu lieu le 23 août 2023.

Ces expulsions font écho au dispositif mis en œuvre par Côte d'Azur Habitat dans les Alpes-Maritimes qui a instauré un règlement intérieur permettant l'expulsion de tous les habitants d'un logement dont l'un des occupants a été condamné ou fait l'objet de poursuite judiciaires, quelle que soit la nature des condamnations ou poursuites.

En expulsant de leur logement social un jeune "émeutier" ou un jeune délinquant et tous les membres de sa famille, on impose une double peine : une sanction sociale collective en plus de la sanction pénale individuelle déjà prononcée.

De par cette sanction sociale collective des enfants peuvent se retrouver à la rue parce que leur grand frère a participé aux émeutes. Il y a là une atteinte évidente au droit au logement et à la protection de l'enfance.

Nous sommes en train de transformer un outil social, le logement social, en outil de répression.
 
Aucun bailleur social n'a mentionné, dans les critères d'obtention d'un logement social, le mérite. Et pourtant, les décisions prises par le Préfet du Val d'Oise, dans la foulée du dispositif déjà mis en œuvre à Nice, imposent le mérite comme critère sous jacent pour conserver son logement.

Le président de Côte d'Azur Habitat, Anthony Borré, n'a pas hésité à déclarer qu'il n'accorderait pas de logement à ceux "qui ne le méritent pas", allant jusqu'aux pires amalgames en annonçant "pas de logement social pour les ennemis de la République".
 
C'est la porte ouverte à toutes les dérives et tous les arbitraires. Si on écoute certains, toute personne ayant été condamnée ne devrait pas avoir de logement social. A la sanction pénale il faudrait systématiquement ajouter une sanction sociale, souvent collective et donc fondamentalement injuste.

Quid des détenus qui ont purgé leur peine ? Quid de la réinsertion sociale pour éviter la récidive ?

Il faut adopter une vision plus large et ne pas alimenter la vindicte punitive. Si l'on veut que les auteurs de délits ou de crimes ne récidivent pas, il faut favoriser leur réinsertion sociale et cela passe en premier lieu par le logement. 

Si l'on veut que les institutions soient respectées il faut appliquer des décisions justes et légitimes : on ne peut punir une personne pour des actes qu'elle n'a pas commis. On ne peut ainsi sanctionner des enfants pour les actes de leurs frères, sœurs ou parents.

L'anathème lancé sur les parents présupposés "irresponsables" ne tient compte ni de la réalité sociale dans laquelle vivent ces familles ni de la responsabilité individuelle de chacun.

Le logement social est le dernier filet de sécurité qui permet d'avoir un toit à ceux qui ne peuvent pas accéder au parc privé. Expulser une famille de son logement social c'est la condamner aux squats, à la rue, ou les livrer aux marchands de sommeil.

Pour protéger le droit au logement de la vindicte punitive, il faut couper le cordon entre le politique et le logement social. Attribuer la présidence de bailleurs sociaux à des élus accentue deux risquent majeurs : le clientélisme et le dévoiement du logement social en outil répressif.

Protégeons le droit au logement, défendons la protection de l'enfance. Ne cédons pas à l'injonction selon laquelle pour punir, il faut expulser.