samedi 28 avril 2018

Pour le tram à l’Ariane : Non à la ségrégation urbaine !

Le Maire de Nice a annoncé que le tramway ne desservirait pas le quartier de l'Ariane or c’est dans les quartiers où le taux de chômage est le plus élevé, où l’accès à la santé et aux hautes études est le plus difficile et où l’insécurité est la plus forte que le tramway est une priorité. Nous refusons la ségrégation urbaine : l’Ariane, c’est Nice, et le tramway doit aller à l’Ariane !

L'association "Tous citoyens !" se joint à plusieurs associations citoyennes et partis politiques pour s'opposer à la ségrégation urbaine à Nice et pour que le tramway desserve l'Ariane et la Trinité :

TRAMWAY – EXTENSION DE LA LIGNE 1 

Pour le tram à l’Ariane : Non à la ségrégation urbaine ! 

Depuis le début des années 2000, l'Ariane et la Trinité attendent le tram. Jacques Peyrat s'y était engagé vis-à-vis de l'Etat qui avait subventionné la ligne 1. Plusieurs débats avaient même été organisés pour choisir le tracé du tramway, validé par le conseil de quartier de 2004. Depuis, plus rien ! 
Lors de la dernière séance du conseil métropolitain du 5 avril 2018, Christian Estrosi a confirmé l’abandon définitif du projet d’extension de la ligne 1 du tramway, à partir d’une analyse basée sur la seule rentabilité au détriment de la qualité de vie des habitants et habitantes. Les arguments avancés par la mairie de Nice sont fallacieux. Cette décision est une faute politique majeure car elle ôte aux Arianencs et aux Trinitaires tout espoir de désenclavement. 

1 – Les arguments fallacieux du maire de Nice 

Un TER n’est pas un TRAM ! Le premier argument du maire de Nice est que le tramway n’est pas indispensable à l’Ariane car le TER y va déjà. Or le service rendu n’est pas comparable. 
La fréquence des arrêts ? Un TER toutes les 20 minutes contre un tramway toutes les 4 minutes ! 
La distance entre les arrêts ? Tous les 1,5 kilomètre avec le TER contre un arrêt tous les 400 mètres avec le tramway ! 
Et le TER passe sur la rive gauche du Paillon alors que l’Ariane est sur la rive droite, là où pourrait passer le tramway. 
Le second argument du maire de Nice est le ratio de population. Il faudrait desservir 12.000 habitant-e-s au kilomètre pour rentabiliser une extension du tramway. Il n’en compte que 5.000. Nous dénonçons cette logique comptable, axée sur la rentabilité de l’aménagement urbain. Si l’on suivait la logique de Christian Estrosi, aucune ligne de bus ni de train n’irait dans l’arrière-pays et la France rurale serait un désert. 
Mais, même si l’on suit sa logique, on se rend compte que son calcul est faux : l'extension de la ligne 1 entre Pasteur et La Trinité est de 3,9 kilomètres. Cette ligne desservirait directement : 
- Le centre hospitalier spécialisé de Sainte-Marie qui représente 1.139 emplois. 
- Le secteur de l’Ariane : 12.000 habitants. 
- La Trinité : 10.200 habitants. 
- Mais, aussi indirectement par du transport multimodal (tramway + voiture ou bus) les communes des vallées du Paillon, soit a minima : Berre-les- Alpes (1.300 habitants), Blausasc (1.500 habitants), Cantaron (1.300 habitants), Châteauneuf (900 habitants), Contes (7.400 habitants), Drap (4.400 habitants), L'Escarène (2.500 habitants), Peillon (1.500 habitants), Saint-André-de-la- Roche (5.400 habitants), et Tourrette-Levens (4.900 habitants). 
Ce sont 30.100 habitants supplémentaires qu’il faut rajouter, ce qui conduit à un ratio minimum de 13.360 habitants au kilomètre de ligne. 
Les arguments avancés par Christian Estrosi ne tiennent donc pas ! 

2 – Une faute politique majeure 

Dire aux Arianencs que le tramway n’ira pas jusqu’à eux et jusqu'à elles, c’est les exclure encore un peu plus. C’est leur dire : « Tout ce qui est beau et neuf dans la ville, tout ce qui est moderne et améliore la qualité de vie, ce n’est pas pour vous. » 
Lutter contre les bouchons et les thromboses automobiles ? Oui, mais pas à l’Ariane ! Permettre aux jeunes et aux moins jeunes d’être mobiles pour trouver un emploi plus facilement ? Oui, mais pas à l’Ariane ! 
Permettre aux personnes âgées de se déplacer en ville pour leurs visites médicales, leurs courses, pour voir leur famille ? Oui, mais pas à l’Ariane ! 
Le Maire de Nice doit être le maire de tous les habitants, de toutes les habitantes et pas seulement de ceux et celles des beaux quartiers. 
C’est très précisément dans les quartiers où le taux de chômage est le plus élevé, où l’accès à la santé et aux hautes études est le plus difficile, que le tramway est prioritaire. 
Christian Estrosi ne cesse de parler de sécurité. Nous affirmons que désenclaver un quartier isolé par le tramway est un levier plus efficace que toutes les stratégies sécuritaires que le maire de Nice ne pourra inventer (Reporty, reconnaissance faciale, caméras de vidéosurveillance). 
Nous affirmons que rien n’égalera un quartier ouvert, embelli, où les allers-retours du centre-ville et vice versa seront facilités. Un quartier où un transport public performant permettra le développement de l’économie locale, le renouvellement urbain et de nouveaux investissements. 
Dire aux Trinitaires que le tramway n'ira pas jusqu'à eux et jusqu'à elles, c'est leur ôter tout espoir d'en finir avec ce nœud routier qui est devenu chaque matin un enfer. 
La non-desserte de l’Ariane et de La Trinité par le tramway n’est rien d’autre qu’une politique volontaire de ségrégation urbaine. Nous refusons que l’Ariane soit coupée du reste de la ville. L’Ariane, c’est Nice, et le tramway doit aller à l’Ariane et à La Trinité ! 


Premiers signataires : Association Les Arianencs, EELV 06, Ensemble ! Nice, la LDH Nice, le MRAP, le MRC 06, Nice Au Cœur, le PCF Nice, le PS 06, l'association Ressources, Tous citoyens !

vendredi 27 avril 2018

Les deux impostures du 1er mai à Nice

Le 1er mai à Nice se joue une double imposture. La première est celle de Marine Le Pen qui fait passer le FN pour un parti républicain mais révèle sa vraie nature invitant des partis d'extrême-droite européens publiquement nostalgiques du fascisme. La seconde est celle de Christian Estrosi qui s'auto-proclame opposant à l'extrême-droite mais mène à Nice une politique digne des villes frontistes.

Nice est, à l'occasion du 1er mai, le théâtre d'une double imposture. 

La première imposture est celle commise par Marine Le Pen. Depuis qu'elle est à la tête du Front National elle tente de faire croire qu'il s'agit d'un parti respectable et républicain. Elle nie systématiquement qu'il soit une formation politique d'extrême-droite. Or Marine Le Pen révèle la vraie nature du FN en invitant, à Nice, les leaders de partis d'extrême-droite européens, dont certains sont ouvertement néo-fascistes, nostalgiques du IIIème Reich, tiennent publiquement des propos racistes et ont fait l'objet de condamnations par la justice. 

Le rassemblement frontiste du 1er mai est piloté par Philippe Vardon, fondateur de feu le Bloc Identitaire. Les Identitaires est un mouvement d'ultra-droite radical, longtemps tenu à distance par Jean-Marie Le Pen, qui fait la promotion des thèses de Renaud Camus comme le "grand remplacement". Il s'agit ni plus ni moins d'une coordination de différents groupuscules européens d'extrême-droite jusqu'alors éparses et non structurés. Génération Identitaire organise, via son projet "Defend Europe", des campagnes en méditerranée ou au Col de l'Echelle pour stopper les migrants. Si cette opération n'est pas déclarée illégale et empêchée, elle finira par provoquer un drame.

La dédiabolisation du FN est une mascarade. Nous refusons que la ville de Nice deviennent le point de rassemblement de l'extrême-droite européenne. Nous ne laisserons pas Nice devenir le point de convergence des haines.

Face au rassemblement des extrêmes-droites européennes, de nombreux syndicats, partis politiques et associations citoyennes se sont réunis pour organiser à Nice un 1er mai fraternel : 

Défilé pour la justice sociale

départ à 10h30, Jardins Albert 1er 

et concert-meeting contre l'extrême droite

13h, place Garibaldi

La seconde imposture est celle commise par Christian Estrosi. Le maire qui, au quotidien, mène à Nice une politique d'exclusion digne des villes frontistes et tente de se faire passer pour un opposant à l'extrême droite en publiant une tribune dans Le Monde, signée notamment par Eric Ciotti. Or combattre l'extrême droite ne se résume pas à faire de beaux discours, il faut mettre en conformité les paroles et les actes. Christian Estrosi et Eric Ciotti ont en réalité grandement contribué à banaliser les thèses du Front National en les reprenant à leur compte. 

Faut il rappeler le déchaînement réactionnaire constant d'Eric Ciotti ? Stigmatisation des migrants assimilés aux djihadistes, dénigrement des pauvres, réduction de l'aide sociale à "l'assistanat", retour au "droit du sang" cher aux partis nationalistes, "préférence nationale" déguisée en "modèle social différencié", culte du chef et de l'autorité,  instrumentalisation xénophobe de la laïcité contre les musulmans au profit des "racines chrétiennes" de la France et de l'Europe, etc. 

Faut-il rappeler le populisme sécuritaire obsessionnel et l'islamophobie chronique de Christian Estrosi ? 

Il entretient volontairement un amalgame constant entre islam et djihadisme notamment en déclarant que « l’islam est incompatible avec la démocratie ». Il a été condamné par le Conseil d'Etat pour "atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte" lors de son acharnement contre la mosquée En-Nour. Il a pris de nombreux arrêtés municipaux discriminants tous cassés par le Tribunal Administratif : contre les SDF, contre les Roms, contre les "mariages bruyants", contre les "drapeaux étrangers", etc. Il condamne le quartier défavorisé de l'Ariane en refusant que le tramway le desserve. 

Il entretient une surenchère sécuritaire constante entre vidéosurveillance,  reconnaissance faciale, policiers municipaux présents dans les écoles primaires, tentative d'incitation à la défiance généralisée par l'application "Reporty", heureusement interdite par la CNIL, etc. Il instrumentalise les faits divers, comme lors de "l'affaire du bijoutier". Il alimente sans cesse le rejet de l'autre, les polémiques et les invectives. Son comportement après l'attentat du 14 juillet 2016 fut proprement indigne et indécent. 

En définitive, qu'est-ce qui différencie réellement la politique municipale d'une ville FN et celle menée à Nice ? 

Parmi les signataires de son texte nous retrouvons également Gaël Nofri, l'ancien directeur de campagne du FN lors de l'élection municipale niçoise en 2014 ! Ce dernier a été depuis accueilli à bras ouvert dans la majorité municipale estrosiste, ce qui montre la porosité entre les deux formations politiques. La signature d'un plaidoyer anti-FN par un ancien directeur de campagne FN n'ayant jamais renié publiquement son idéologie est tout simplement grotesque.  

Bref, il ne suffit pas de publier une tribune dans un quotidien national pour devenir un opposant à l'extrême-droite, il faut en faire la preuve par les actes.

Face à cette double imposture, le 1er mai, à Nice, mobilisons-nous massivement, montrons que nous sommes plus nombreux qu'eux, montrons le véritable visage de Nice, des Niçoises et des Niçois, ouverts, solidaires, bienveillants et défenseurs de libertés.

mercredi 4 avril 2018

La P.A.F. devrait faire respecter la loi et non l'enfreindre !

 Communiqué de presse de l'association "Tous citoyens !" : "La Police de l'Air et des Frontières devrait faire respecter la loi et non l'enfreindre !"

Les associations venant en aide aux réfugiés dénoncent depuis plusieurs mois les exactions commises à la frontière italienne par la France.

Le Préfet des Alpes-Maritimes, qui a vu deux fois ses procédures concernant les majeurs condamnées par le Tribunal Administratif de Nice a vu également deux fois ses services condamnés par la même instance pour avoir refoulé illégalement à la frontières des mineurs isolés étrangers. Il s'agit là non pas d'une entrave au droit d'asile mais d'une atteinte à la protection de l'enfance puisque ces mineurs, du fait de leur vulnérabilité, doivent être protégés jusqu'à leur majorité.

La note laissée par les agents de la Police de l'Air et des Frontière « Si presse sur place, pas d'embarquement de mineurs dans les trains pour Vintimille »  est d'un cynisme absolu (lire ici et ici). Elle résume à elle seule toute la situation : la PAF bafoue quotidiennement le droit à la frontière italienne et ne fait mine de le respecter que si des journalistes sont présents !

Nous rappelons que notre association a présenté jeudi 29 mars ses six propositions pour un accueil digne et efficient des mineurs isolés étrangers dans les Alpes-Maritimes (en ligne ici) dont la première est précisément l'arrêt immédiat de tout refoulement à la frontière italienne des mineurs isolés étrangers.

Nous rappelons que la Police de l'Air et des Frontières devrait faire respecter la loi et non l'enfreindre. 

Nous demandons au Préfet des Alpes-Maritimes et au Ministre de l'Intérieur de faire, le plus rapidement possible, toute la lumière sur cette note et surtout sur les pratiques qu'elle confirme. 

Nous leur demandons de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire cesser immédiatement ces entraves à la protection de l'enfance et que les jeunes exilés présents sur le sol français soient mis à l'abris et protégés conformément au droit français.

Pour l'association "Tous citoyens !"

David Nakache