dimanche 25 juin 2023

Lettre ouverte à Christian Estrosi sur l'augmentation des tarifs des transports en commun

 



A l’attention de Christian Estrosi, maire de Nice, 

Président de la Métropole Nice Côte d’Azur.

Nice le 26 juin 2023

 

Monsieur le Président de la Métropole

A quelques jours de l'augmentation des tarifs sur le réseau Lignes d’Azur, nous voulons attirer votre attention sur plusieurs aspects qui nous inquiètent et qui ne peuvent vous laisser indifférent.

Cette décision constitue un véritable déni social quand les Niçoises et les Niçois sont plus durement touchés par l'inflation que le reste des français·es ("paniers" de course le plus cher et cherté du logement) et quand 74 000 d'entre elles et eux vivent sous le seuil de pauvreté. 

Elle constitue également un contre sens écologique : le transport routier et l'automobile sont l'une des principales sources de pollution atmosphérique. Dissuader les habitant·es de prendre les transports en commun  en augmentant les tarifs va à l'encontre du plan climat de la Métropole et de l'objectif de neutralité carbone à atteindre dès 2050.

Plus de 2 500 Niçoises et Niçois ont signé, en ligne et en version papier, une pétition s'opposant à cette mesure (1) 

Nous sommes de plus dans une totale incertitude quant à la durée de validité des cartes multi-10 voyages.  Il y a encore des milliers de cartes de ce type en circulation et les utilisateurs et utilisatrices ne savent toujours pas jusqu'à quand ils et elles pourront les utiliser. Le président de RLA a laissé entendre un délai de quelques jours. Cela nous semble pour le moins bien trop court. Cette décision vient à l’encontre de l'usage qui permet de continuer à utiliser les anciens tickets en cas d’augmentation des tarifs.

Par ailleurs, beaucoup d'usager·es n'ont pas pris la mesure de l'ampleur des augmentations de tarifs qu'ils et elles vont avoir à subir à partir du 1er janvier. En particulier celles et ceux, les plus précaires souvent, qui utilisent occasionnellement les transports en commun et par voie de conséquence utilisent massivement la carte multi 10 voyages à 10 €. Dans quelques jours ces femmes et ces hommes vont se rendre compte que pour avoir la même prestation il faudra dépenser 17 €. 

Vous conviendrez avec nous que 70 % d'augmentation du jour au lendemain pour ces personnes, parmi les plus modestes, va entraîner un véritable choc. 

Au 1er juillet, et contrairement à certaines affirmations, Nice sera la seconde métropole la plus chère, après Lyon, pour le forfait 10 voyages. Dans ces conditions, monsieur le Président, et n’ayant malheureusement pas encore pu vous convaincre sur la nécessité du passage à la gratuité des transports en commun, nous vous suggérons trois mesures de bon sens :

    • Surseoir  à l'augmentation des tarifs. 

    • Mettre à profit ce nouveau délai pour trouver un dispositif qui permette de préserver pour des milliers d'usager·es (habitant·es, étudiant·es et celles et ceux qui travaillent sur le territoire de la métropole) la possibilité d'une carte multi-voyages à un tarif très préférentiel.

    • Lancer une étude sur la gratuité des transports en commun en s'inspirant de la métropole de Montpellier et des 38 villes, en France, qui ont déjà mis en œuvre cette mesure écologique et sociale majeure.

 

Dans l’attente de vos réponses, nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la Métropole , en l’assurance de notre respectueuse considération.

Rassemblement Citoyen VIVA !

 

(1): https://www.mesopinions.com/petition/social/transports-commun-nice-augmentation-tarifs/204302

 

 

samedi 24 juin 2023

Démocratie 2 - 0 Estrosi

 Communiqué de presse

Démocratie 2 - 0 Estrosi



Démocratie 1 - 0 Estrosi
Christian Estrosi m'a attaqué en justice pour diffamation pour avoir, lors de la campagne des élections municipales 2020, déclaré vouloir mettre fin à la corruption à Nice. Si j'ai été condamné en 1ère instance à Nice, j'ai été relaxé en appel à Aix en Provence. Le maire de Nice a déposé un pourvoi en cassation mais qui a été classé "Non admis" le 14 juin 2022. Cette affaire est définitivement close. 

Démocratie 2 - 0 Estrosi
Christian Estrosi m'a attaqué en justice pour injure publique pour avoir déclaré, durant ces mêmes élections municipales 2020 que la ville de Nice avait un maire xénophobe. J'ai été relaxé en 1ère instance. Il a fait appel mais j'ai à nouveau été relaxé en appel. Il a déposé un pourvoi en cassation mais n'a jamais fourni le mémoire indispensable à l'aboutissement de son pourvoi. Une ordonnance de déchéance a été prononcée le 20 avril 2022, dont je viens enfin d'obtenir copie. Cette seconde affaire est donc elle aussi définitivement close.

Enseignement n°1
Dire qu'il faut mettre fin à la corruption à Nice n'est pas diffamant envers M. Estrosi. Et, oui, il faut mettre fin à la corruption à Nice.

Enseignement n°2
Dire que Nice a un maire xénophobe n'est pas injurieux envers M. Estrosi. La xénophobie est un fait social et politique et en faire le constat n'est pas une injure. Et, oui, la politique menée à Nice est xénophobe.

Enseignement n°3
Les procédures bâillons engagées pour faire taire des opposants sont des procédés d'intimidation qui n'ont pas leur place en démocratie. Elles constituent des atteintes évidentes à la liberté d'expression. Les puissants instrumentalisent la justice à des fins personnelles mais la justice, ici, a mis fin aux tentatives du maire de Nice. Au delà de mon cas personnel, ces deux victoires sont des victoires pour la liberté d'expression et la démocratie.

Enseignement n°4
Christian Estrosi a obtenu une protection fonctionnelle pour m'attaquer dans chacune de ces deux affaires : en première instance, en appel et en cassation. Mais il n'a, dans la seconde affaire, même pas fourni le mémoire demandé. Le principe de protection fonctionnelle est ici dévoyé. Le maire de Nice doit rendre des comptes sur l'usage de ces deniers publics. Il a été fait état, en conseil municipal, d'un montant dépassant 23 000 €. Combien l'acharnement de Christian Estrosi contre moi a-t-il finalement coûté au contribuable niçois ? Et son acharnement contre d'autres opposants, d'autres citoyens solidaires ou contre des journalistes ? En quoi l'utilisation de ces fonds est-il justifié ? Les Niçoises et les Niçois n'ont pas à payer l'acharnement politique du maire de Nice.

Enseignement n°5
Face aux atteintes à la liberté d'expression et aux intimidations, l'action collective, la solidarité et le droit triomphent.
Je remercie ma compagne et mes proches qui m'ont soutenu dans cette épreuve, Maître Rebstock pour sa défense sans faille et Maître Damiano pour son soutien constant. Je remercie l'ensemble des associations, syndicats et forces politiques qui m'ont publiquement soutenu et ont condamné l'action du maire de Nice. Je remercie Jean-Christophe Picard pour avoir porté le fer au conseil municipal sur le dévoiement de la protection fonctionnelle. Je remercie l'ensemble des citoyennes et les citoyens qui m'ont soutenu, y compris financièrement en m'aidant à régler mes frais d'avocats. Sans vous, toutes et tous, rien n'aurait été possible : à cause commune, défense participative et victoire collective !
Si Christian Estrosi a fait payer ses frais de procédures par la Ville de Nice et donc par nos impôts locaux, c'est grâce à votre participation et votre soutien que j'ai pu me défendre et que nous avons pu, ensemble, faire triompher la liberté d'expression et la démocratie.


Nice, le 25 juin 2023

David Nakache,
Président de l'association Tous citoyens ! 
Membre du rassemblement citoyen Viva !

vendredi 23 juin 2023

PLUm : un débat tronqué

 



PLUm : un débat tronqué



Le Plan Local d'urbanisme Métropolitain (PLUm) est un document central pour l'aménagement du territoire et la vie quotidienne des habitants de la Métropole pour les 10 à 15 années à venir.

Outre la question du logement, des déplacements ou du développement économique, la révision du PLUm va mettre en œuvre une nouveauté législative majeure : le zéro artificialisation nette, c'est-à-dire, concrètement, la fin de la bétonisation.

La Métropole a ouvert une phase de concertation publique qui sera close le 22 juin 2023. Or cette concertation est une coquille vide :  absence d'éléments de diagnostic détaillés et chiffrés permettant d'évaluer les enjeux, absence de trame explicitée de Projet d'Aménagement et de Développement Durable (PADD). Les citoyennes et citoyens ne peuvent, dans cette phase de concertation, se prononcer que sur des principes généraux.

La faible présence aux réunions publiques et la quasi absence de documents accessibles autrement que sur internet montrent le peu de cas fait de la participation citoyenne. Cette concertation ne permet pas l'appropriation du projet par les habitants et les usagers du territoire

La Métropole a également arrêté le calendrier de la révision de son PLUm : l'enquête publique, phase finale et décisive pour l'expression des habitants sur la stratégie et les projets d'aménagement du territoire est reportée... après les élections municipales de 2026 !

Le rassemblement citoyen Viva dénonce ce débat tronqué sur l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Les élections municipales de 2026 vont se dérouler sans que le débat ne soit alimenté par le bilan chiffré de l'action de la Métropole, notamment en termes de logements sociaux, de transports, de développement économique et de bétonisation et artificialisation des sols. On prive les citoyennes et les citoyens d'éléments clefs pour évaluer les politiques menées. On dédouane les équipes sortantes des communes membres et de la Métropole qui n'auront pas à rendre compte de leurs actions à partir des éléments précis fournis lors de la révision d'un PLUm.

Le rassemblement citoyen Viva ! rappelle ses priorités en matière d'aménagement du territoire pour la Métropole Nice Côte d'Azur :
- Atteindre 25% de logements sociaux et développer un parc privé intermédiaire abordable
- Atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050
- Atteindre le zéro artificialisation nette à l'horizon 2050
- Préserver les terres agricoles, et celles potentiellement cultivables afin d'augmenter significativement l'autonomie alimentaire du territoire
- Préserver les espaces naturels et les continuités écologiques
- Développer la vie économique locale dans les Moyen et Haut Pays, et préparer notamment la reconversion des stations de ski de basse altitude
- Définir et déployer une stratégie de préservation des ressources en eau à la hauteur des enjeux présents et à venir
- Créer un véritable réseau sécurisé de pistes cyclables et favoriser les modes de déplacements doux
- Rendre les transports en commun gratuits sur l'ensemble du réseau pour réduire la pollution atmosphérique
- Diversifier les axes de développement économique pour sortir de la dépendance au tourisme
- Développer les énergies renouvelable et rendre le territoire plus autonome
- Sortir du sur-tourisme et opérer, avec les acteurs du secteur touristique, une conversion vers un tourisme éco responsable
- Définir et déployer une stratégie d'attractivité économique compatible avec les enjeux écologiques

Le rassemblement citoyen Viva ! pointe une contradiction de fond dans la stratégie d'aménagement du territoire de la Métropole Nice Côte d'Azur : la poursuite effrénée d'un sur-tourisme et d'une sur-attractivité au détriment des enjeux sociaux (conditions de vie des habitantes et des habitants, carence de logements sociaux, etc.) et des enjeux écologiques (lutte contre le dérèglement climatique, autonomie alimentaire, préservation de l'environnement, etc.).

Le maintien de la stratégie touristique et économique actuelle de la Métropole rend inatteignables les deux objectifs légaux et réglementaires majeurs que sont la neutralité carbone et le zéro artificialisation nette. Le maintien d'une telle stratégie compromet dès le départ toute perspective de répondre réellement aux enjeux écologiques du territoire.


Rassemblement citoyen Viva!
Nice, le 22.06.2023

jeudi 22 juin 2023

La CNIL met en demeure Côte d'Azur Habitat


Communiqué

Protection des données personnelles : la CNIL met en demeure Côte d’Azur Habitat


Le 25 mars 2021 le conseil municipal de la ville de Nice autorisait la signature d’une convention de partenariat entre la ville de Nice, le préfet des Alpes-Maritimes, le procureur de la république et le bailleur social Côte d’Azur Habitat. L’article 4 de la convention prévoit la transmission au bailleur social, en particulier par le procureur, d’informations nominatives dont certaines peuvent être qualifiées de particulièrement sensibles.

En se prévalant de cette convention, le bailleur social Côte d’Azur Habitat lançait, à grands renforts de publicité, un plan d’expulsions de locataires, dont un des volets les plus scandaleux consistait à infliger une punition collective à toute famille dont un des membres aurait commis un délit.

Le 4 octobre 2021 les associations LDH-Nice, SAF-Nice, DAL-Nice, Habitat et Citoyenneté et Tous citoyens publiaient un communiqué [ cliquez ici] pour dénoncer ces pratiques inadmissibles favorisées par la convention.

Le 8 décembre 2021 les associations LDH-Nice, SAF-Nice, DAL-Nice, Habitat et Citoyenneté et Tous citoyens saisissaient la CNIL par l’intermédiaire de la LDH-Nice en mettant en évidence que la convention quadripartite ne contenait aucune disposition en vue de protéger les données nominatives sensibles dont Côte d’Azur Habitat pourrait éventuellement être le destinataire.

Le 24 avril 2023 la CNIL adressait une réponse aux associations [cliquez ici]

Il ressort de ce document que :

Après consultation par la CNIL des délégués à la protection des données (DPO) de la ville de Nice, du ministère de l’intérieur, du ministère de la justice et de Côte d’Azur Habitat, la CNIL conclut :

Rappel au ministère de l’intérieur 

Dans la mesure ou la convention prévoyait une éventuelle transmission de données personnelles, il lui appartenait de réaliser une analyse d’impact relative à la protection des données (AIPD), ce qui n’a pas été fait.

Rappel au ministère de la justice 

L’analyse d’impact relative à la protection des données (AIPD) globale effectuée par les services du ministère de la justice dans le cadre de la mise en place du dossier pénal numérique ne permettent pas de vérifier l’effectivité des mesures de sécurité mises en œuvre à chaque fois que les transmissions prévues par la convention étaient opérées.  Ces éléments ont conduit le secrétaire général de la CNIL à adresser un rappel à la réglementation applicable au procureur de la République de Nice. Les échanges avec d’autres organismes doivent être particulièrement sécurisés, les données d’infraction doivent être chiffrées.

Mise en demeure adressée à Côte d’Azur habitat 

Aucune analyse d’impact relative à la protection des données (AIPD) n’a été faite dans le cadre de la convention quadripartite ; or la CNIL considère qu’elle est nécessaire puisque l’autorisation invoquée par CAH, d’une part est obsolète et que, d’autre part, le champ couvert par la convention est beaucoup plus large que celui couvert par l’autorisation alléguée par CAH. En outre, la CNIL considère que la protection des accès aux messageries des destinataires d’éléments éventuellement transmis à CAH par la police ou le procureur est insuffisante.

Mises en demeure :
a/ réaliser une analyse d’impact .
b/ mettre en œuvre des mesures appropriées afin de garantir un niveau des sécurité adapté.
c/ mettre en œuvre une procédure afin que les données nominatives soient conservées  pendant une durée n’excédant pas celle nécessaire au regard des finalités pour lesquelles elles sont traitées.
Le bailleur social Côte d’Azur Habitat, dans sa vision purement répressive des réponses à apporter aux réels problèmes qu’il rencontre parfois, a beaucoup communiqué à propos d’une convention censée apporter une réponse à tous les maux de l’habitat social ; méprisant à l’égard de ses administrés, Il a totalement négligé la protection de leurs données personnelles.

Le préfet et surtout le procureur ont paraphé une convention qui ne prend pas en compte les principes élémentaires du RGPD, alors qu’ils auraient dû attirer l’attention de Côte d’Azur Habitat sur les dangers de cette convention.

Sans l’intervention des associations, sans les rappels et les mises en demeure de la CNIL – qualifiée par le maire de Nice « d’institution poussiéreuse » – les locataires du bailleur social Cote d’Azur Habitat, souvent d’origine fort modeste, auraient pu voir leurs droits fondamentaux bafoués. 

Les associations signataires resteront attentives aux dispositions prises par le bailleur social afin de garantir la protection des données personnelles des locataires.

Signataires : Droit au logement 06 – Habitat et Citoyenneté – Ligue des droits de l’Homme Nice  
Syndicat des avocats de France 06 – Tous Citoyens

samedi 17 juin 2023

Stop contrôles au faciès !

Bonjour,

Un contrôle au faciès est une pratique illégale et discriminatoire qui porte atteinte à la dignité humaine.

Nous constatons une augmentation significative et une généralisation de ces contrôles par les forces de l'ordre, notamment sur les lignes TER Vintimille - Grasse et Nice - Breil - Tende.
 
En sont victimes tout autant des personnes venant d'Italie et souhaitant déposer une demande d'asile en France que des personnes vivant ici et subissant ces contrôles de façon récurrente sur le trajet de leur travail ou de leur lieu d'étude.

Les associations Cent pour Un, la Cimade, Habitat et citoyenneté, la LDH, le MRAP, le mouvement pour la paix, Roya citoyenne, Tous citoyens, le Réseau Education Sans Frontière et le Syndicat des Avocats de France lancent une opération "Stop aux contrôles au faciès" : pour dénoncer ces contrôles et inciter les passagers des trains à témoigner lorsqu'ils y assistent, nous allons distribuer un flyer aux passagers devant les gares, les sensibiliser et leur expliquer comment témoigner.

Le flyer qui nous allons distribuer (cliquez pour agrandir) :




Pour mener à bien cette opération nous devons être nombreuses et nombreux et nous vous invitons à vous inscrire sur le calendrier suivant : https://framadate.org/c9CwuQehfTyhnLLL

Les groupes de bénévoles seront constitués au minimum de 4 personnes et il y aura toujours parmi elles un-e bénévole formé-e pour répondre aux questions plus précises.

Une notice explicative avec références juridiques sur les contrôles au faciès est consultable ici : https://touscitoyens06.blogspot.com/p/stop-aux-controles-au-facies.html

Cette opération débute par un :

Point presse suivi d'une distribution de flyers
Mardi 20 juin à 11h
Sur le parvis de la gare Thiers à Nice.


Ensemble, aidons les victimes de discriminations et faisons reculer le racisme !


Solidairement,
L'équipe de Tous citoyens !

mardi 13 juin 2023

Non à la traque des exilé.es à Nice !

  Communiqué de presse collectif :

Non à la traque des exilé.es à Nice !

 

A Nice, comme chaque année avant l'été, la traque des exilé.es reprend. 

L'an dernier Christian Estrosi et son 1er adjoint Anthony Borré ont fait évacuer par les forces de l'ordre les campements installés sur la digue du port et près du Centre Administratif. Cette année, ils veulent chasser les exilé.es qui trouvent refuge près de l'Eglise du Voeu et sur la coulée verte. Ces personnes dorment dans la galerie extérieure de l'église, avec autorisation du curé, des paroissiens venant chaque matin leur apporter le petit déjeuner. Elles ne causent ni troubles ni dégradations.

Les personnes qui dorment à l'église du Vœu sont en majorité des demandeur.es d'asile non hébergé.es par l'Etat. Les Alpes-Maritimes disposent de Centres d'Accueil pour Demandeurs d'Asile mais qui sont saturés à l'année. Nous appelons l'Etat à assumer ses obligations légales et à héberger les demandeur.es d'asile. 

La Ville de Nice, elle, a l'obligation de protéger les personnes vulnérables mais elle met à disposition un nombre de places en centre d'hébergement largement insuffisant. Au lieu d'augmenter les capacités d'accueil des centres d'hébergement, le maire de Nice et sa majorité préfèrent traquer les personnes vulnérables que sont les exilé.es cherchant refuge en France. Dès que les regroupements sont visibles et dès que la période touristique approche, pour faire croire aux touristes qu'il n'y a pas de misère à Nice, ils chassent les exilé.es de campements en campements. Ils ne font en réalité que déplacer le problème. Ils rajoutent une violence sociale aux violences déjà subies par ces femmes et ces hommes en exil.

Cette traque des exilé.es à Nice est honteuse et porte atteinte à la dignité humaine et aux droits de l'Homme. Ces pratiques sont indignes de la Ville de Nice qui doit retrouver et assumer sa vocation sociale.

A l'heure ou une extrême droite de plus en plus radicalisée et de plus en plus violente grandit et étend son influence, nous rappelons au maire de Nice qu'on ne combat pas l'extrême droite en adoptant ses idées et en appliquant ses méthodes. 

Nice, le 13 juin 2023 


Signataires : AdN, Alternatiba 06, Attac, CCFD-Terre Solidaire 06, Cent pour Un 06, Comité antifasciste 06, Emmaüs Roya, Habitat et citoyenneté, Mouvement pour la paix 06, MRAP 06, RESF 06, Roya citoyenne, Syndicat des Avocats de France, Tous citoyens !

lundi 5 juin 2023

Plaidoyer pour la gratuité des transports en commun sur la Métropole Nice Côte d’Azur

 

Plaidoyer pour la gratuité des transports en commun sur la Métropole Nice Côte d’Azur


Par Robert Injey et David Nakache

 


Les Alpes-Maritimes sont touchées de plein fouet par le dérèglement climatique et le risque est désormais une réalité. La Métropole Nice Côte d'Azur fixe elle-même, dans ces deux documents planificateurs que sont le Plan Climat Air Energie Territorial 2019-2025  (1) et le Plan d'Action de la Qualité de l'Air (2), ses objectifs pour atteindre la neutralité carbone, parmi lesquels :

- Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 22 % d'ici 2026, de 33% d'ici 2030 et de 75 % d'ici 2050  

- Réduire les émissions de polluants atmosphériques de 44 % d'ici 2026 et de 48 % d'ici 2030. 

 

Or la Métropole n'a réduit sa production de gaz à effet de serre que de 1,4% par an depuis 10 ans et ne sera pas, à ce rythme, au rendez-vous de 2050. Ce chiffre est confirmé par le baromètre de la transition écologique mis en ligne par la Métropole.


Au lieu de tout faire pour réduire la production de GES et d'augmenter la captation des GES déjà produits, la Métropole prend successivement plusieurs décision climaticides : extension de l'aéroport de Nice, maintien des vols en jets privés et des yachts de luxe hyper polluants, bétonisation de la plaine du Var, non application des Zones à Faibles Emissions de carbone, et, plus récemment, augmentation des tarifs des transports en commun et des vélos bleus.

 

Pour changer radicalement la donne et inverser le cours des choses, nous proposons la gratuité des transports en commun dans la Métropole Nice Côte d'Azur. 38 villes en France dont Calais, Dunkerque et tout récemment Montpellier ont adopté la gratuité des transports en commun. Nice pourrait devenir la 39ème ville et la deuxième métropole de France à la déployer.

 

 

Un double objectif, écologique et social :

 

Ecologique: Sur le territoire de la Métropole Nice Côte d'Azur, le transport routier représente 55 % de la production de gaz à effet de serre et 40 % des polluants atmosphériques. Aujourd'hui 40% des trajets effectués dans la Métropole font moins de 3 km, beaucoup se font à l'intérieur de Nice intra-muros. L'enjeu est de parvenir à faire abandonner l’usage de la voiture au plus grand nombre. Pour y parvenir, il nous faut tout à la fois modifier radicalement l'image collective que nous avons des transports en commun et provoquer un changement de comportement profond. 

 

La gratuité, c'est la liberté de monter dans un bus ou un tramway sans se soucier d'avoir renouvelé son abonnement, d'avoir payé un titre de transport ou de risquer un contrôle. C'est la liberté pour toutes et tous d'abandonner la voiture pour se déplacer.

 

Les aménagements tarifaires par catégories d'usagers sont socialement utiles mais ne provoquent pas ce choc de mentalités, la gratuité oui. 

 

La gratuité permet également de rendre effectives les Zone à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m). Pour circuler dans les territoires placés en ZFE-m, il faut un certificat qualité de l’air et les véhicules les plus polluants ne peuvent y accéder. Une obligation légale qui est un levier important pour faire baisser la pollution atmosphérique en centre-ville. Mais la Métropole a délimité le plus petit périmètre possible (2% des véhicules concernés sur seulement 4% de la superficie de la commune de Nice), et Christian Estrosi a déclaré en Conseil métropolitain qu'il ne sanctionnerait pas le non-respect de ces zones. 

L'argument avancé pour ne pas rendre opérationnel ce dispositif est d'ordre social, il doit être pris en compte : beaucoup de personnes, malgré les primes à la conversion, ne peuvent changer de véhicule et se verraient ainsi privées d'accès au centre-ville et devant cette difficulté les élus métropolitains renoncent à cet outil déterminant de lutte contre la pollution atmosphérique. Notre proposition, en rendant l'accès au centre-ville libre et gratuit en transport en commun, permet de mettre en œuvre les ZFE-m sans aggraver la ségrégation urbaine. 

 

Social: L'augmentation des tarifs votée par les élus métropolitains sanctionne financièrement les habitants les plus en difficulté. Selon les propres propos de Gaël Nofri, l’adjoint de Christian Estrosi ce n’est pas moins de 6 à 9 millions d’euros de billetterie supplémentaire qui sont attendus de cette hausse. Une mesure qui en rajoute à la fracture sociale sur le périmètre d’une métropole où plus 20% de la population vit sous le seuil de pauvreté, et où de plus en plus de familles aux revenus modestes sont obligées de s’éloigner des centres villes pour pouvoir se loger. C’est la double peine pour les ménages subissant les effets de la gentrification qui subissent de ce fait de plein fouet la hausse du coût des déplacements. Cela pénalise les habitants des quartiers périphériques qui se retrouvent de fait totalement enclavés avec le phénomène de ghettoïsation que cela entraîne.  

La gratuité rend la mobilité accessible à tous et toutes.

 

 

Mise en œuvre :

 

La principale question pour la mise en œuvre d’une telle mesure est bien évidemment la question du financement.  

Hors crise covid, la vente des titres de transport représente près de 50 millions d’euros des recettes de la Régie Ligne d’Azur (RLA). Passer à la gratuité implique de compenser ces recettes, mais aussi de prendre en compte l’investissement que représente un réseau plus important, avec plus de conducteurs et conductrices de tramway et de bus. Le passage à la gratuité est possible et des pistes existent pour en assurer le financement, sans restreindre les autres actions de la Métropole 



• L’alignement du taux du versement mobilité des entreprises sur celui de plusieurs départements de l’Ile-de-France. Sur la Métropole Nice-Côte d’Azur, il est de 2 % de la masse salariale des entreprises de 11 salariés et plus, contre 2,95 %  sur Paris, les Hauts de Seine, la Seine Saint Denis et le Val de Marne. La seule mise à niveau de ce taux permettrait de financer plus de 40 millions d’euros.

 

• La contribution des touristes au financement de la gratuité via une réévaluation substantielle de la taxe de séjour (hôtels, meublés, locations touristiques, etc.) payée pour chaque nuitée et qui est ridiculement basse pour les quatre et cinq étoiles à Nice. Aujourd'hui, par exemple, une chambre Junior suite luxe avec vue mer à 2400 € la nuit, la taxe de séjour est de 4,04 € par personne ! Et pour donner la dimension du possible, on compte 3,5 millions de nuitées dans les Hôtels quatre et cinq étoiles des Alpes-Maritimes (chiffres 2019 hors Monaco).

 

• Comme proposé pour le financement du Grand Paris Express, l’adoption du principe d’une taxe sur les bureaux et les parkings des hypermarchés. 

 

• La perception d’une part de la TICPE (taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques) au titre de la transition énergétique. 

 

Ces quatre mesures exigent que la législation évolue (modification du taux du taux du versement mobilité, affectation d’une part de la taxe de séjour à l’autorité organisatrice des transports (la Métropole), taxe sur les bureaux et parkings, etc.). Aujourd’hui face à l’urgence climatique une majorité peut se dégager au sein même du parlement. 

 

Pour être efficace, la mise en place de la gratuité doit s’accompagner d’un renforcement du maillage, en particulier sur le haut et le moyen pays, et d’une augmentation du cadencement selon les besoins. Cela nécessite d'expérimenter, de se concerter avec les usagers et d’ajuster au mieux le dispositif. L’expérimentation pendant une année de la gratuité le week-end est utile pour engager tout à la fois ce retour des usagers vers les transports en commun, mais aussi permettre à la Régie d’adapter le réseau avec la croissance des fréquentations qu’engendre la gratuité. 



Seule la gratuité des transports en commun permet un changement radical de la mobilité dans notre imaginaire collectif et rend possible l'abandon du "tout voiture". Nice peut devenir la 39ème ville et la 2ème métropole de France à la mettre en œuvre.

 

Nous portons cette proposition avec le rassemblement citoyens Viva ! depuis l'élection municipale de 2020. Nous continuons (3) et nous continuerons à la porter car c’est une des solutions d’avenir pour faire face au dérèglement climatique.

 

Robert Injey et David Nakache

 

(1): Plan Climat Air Energie Territorial 2019-2025 (PCAET), voté en conseil métropolitain le 5 avril 2018

(2): Plan d'Action de la Qualité de l'Air (PAQA), voté le 16 décembre 2016

(3): Viva a lancé une pétition contre l'augmentation des tarifs des mobilités douces et pour la gratuité des transports en commun qui a déjà récolté plus de 1 500 signatures. A signer et faire signer ici : https://www.mesopinions.com/petition/social/transports-commun-nice-augmentation-tarifs/204302

 

 

 

Réponses aux objections :

 

La question de la gratuité suscite régulièrement plusieurs objections.  Voici quelques éléments de réponses à ces objections :

 

Réduction de la marche à pied

Un premier argument avancé contre la gratuité des transports est qu'elle réduit le recours à la marche à pied, les personnes qui d'habitude feraient des trajets à pied les feraient désormais en bus ou en tramway. C'est en partie vrai, mais l'expérience démontre que c'est davantage le côté agréable ou désagréable de l'environnement urbain qui incite à marcher ou à ne pas marcher en ville. Améliorons l'environnement urbain (trottoir, bancs, végétalisation, piétonisation, réduction du bruit) et déployons en même temps des pistes cyclables sécurisées et la gratuité des transports en commun.

 

Injustice sociale

Un second argument consiste à dire qu'il est injuste de rendre gratuits les transports pour les personnes aisées, qui n'en n'ont pas besoin. C'est également vrai mais d'une part les personnes les plus aisées ne prennent actuellement que très peu les transports en commun, et, d'autre part, on ne peut changer radicalement l'image des transports en commun dans notre imaginaire collectif sans passer par une gratuité inconditionnelle pour toutes et tous et sur tout le réseau. Les personnes aisées n'ont certes pas besoin de prendre les transports en commun, mais, pour notre avenir commun, nous avons tous besoin qu'elles les prennent.

 

Les touristes ne paient pas d’impôts

C’est encore vrai et c’est bien la raison pour laquelle avec une revalorisation de la taxe de séjour perçu sur chaque nuitée nous voulons faire contribuer d’une manière plus juste les touristes à l’offre gratuite de transport qu'offrirait notre Métropole. 

 

Une fausse gratuité

Il s'agirait là d'une fausse gratuité car en réalité le coût en investissement et en fonctionnement des transports en commun est financé par les impôts des contribuables et des entreprises. C'est également vrai. Mais dans ce cas, il faudrait arrêter de dire que l'école publique est gratuite ou que l'hôpital public est gratuit. Nous sommes partisans d'un système de redistribution par l'impôt. L'ensemble des services publics sont financés par nos impôts mais sont "gratuits" au moment de leur usage. L'accès à la mobilité doit être gratuit au même sens que le sont l'accès à l'éducation et aux soins.

 

La gratuité se ferait au détriment de salariés de la Régie Ligne d’Azur 

C’est faux. Une partie de la rémunération des salariés est, actuellement, fondée sur des primes d'intéressement au chiffre d'affaire. La mise en place de la gratuité des transports en commun ne saurait se faire sur le dos de celles et ceux qui y travaillent. Le montant actuel des rémunérations doit être préservé. De la même manière, les salariés actuellement affectés aux contrôles et à la verbalisation doivent pouvoir intégrer d’autres fonctions au sein de l'entreprise, notamment l'accompagnement et la sécurisation des voyageurs. La gratuité entraîne partout où elle a été mise en œuvre un développement de l’offre de transport et donc de l’emploi. La mise en place de la gratuité implique, en amont, une véritable concertation avec les salariés et leurs représentants pour aborder tous ces points.



vendredi 2 juin 2023

"Reconquête" à Nice, la convergence des haines


"Reconquête" à Nice, la convergence des haines


Le mouvement d'Eric Zemmour, "Reconquête", organisait une "fête de la droite" square Durandy à Nice le 2 juin 2023 avec Philippe Vardon et Marion Maréchal en vedettes. A l'initiative du Comité Antifasciste 06, plus d'une trentaine de partenaires associatifs, syndicaux et politiques, dont l'association Tous citoyens et le rassemblement citoyen Viva, ont organisé un contre événement solidaire et fraternel, place Garibaldi. Il est important de mettre des mots sur ce à quoi nous sommes désormais confrontés.

Eric Zemmour, président du mouvement "Reconquête" a été condamné à trois reprises pour provocation à la haine raciale et religieuse. Reconquête est donc un mouvement mené par un délinquant multirécidiviste qui, les décisions de justice l'attestent, porte une parole raciste.

Reconquête est le parti qui promeut en France la théorie du "grand remplacement". Cette doctrine complotiste est totalement démentie par les faits : en 2021 le solde migratoire en France est de + 140 000 personnes à peine sur 67 millions d'habitants, et la population augmente seulement de + 0,3%. C'est une doctrine violente qui appelle à la "remigration" forcée des personnes étrangères. De nombreux attentats ont été commis par des suprémacistes blancs spécifiquement au nom du grand remplacement :
- Pittsburgh aux Etats Unis en octobre 2018 : 11 juifs tués devant une synagogue
- Christchurch en Nouvelle Zélande mars 2019 : 51 musulmans tués devant deux mosquées
- Buffalo aux Etats Unis en mai 2022 : 10 personnes majoritairement afro-américaines abattues dans un supermarchés
Les leaders de Reconquête font la promotion cette thèse en France, sans aucun discernement, sur tous les plateaux télé, sans se soucier de savoir si leur discours ne va pas pousser un plus extrémiste qu'eux à passer à l'acte.

Les campagnes menées par Reconquête libèrent la parole raciste, sexiste et homophobe dans le pays et incitent à la haine de l'autre. Les partis d'extrême droite institutionalisés désignent des cibles aux groupuscules d'activistes violents. On l'a vu avec le maire de Saint Brévin dont les véhicules et la maison ont été incendiés parce qu'il avait accepté que la préfecture ouvre un centre d'accueil pour réfugiés dans sa commune. Lorsque Philippe Vardon ou Alexandra Masson vont manifester devant un gymnase à Menton ou des hôtel meublés réquisitionnés pour l'accueil de mineurs isolés étrangers, ils désignent des cibles aux groupuscules d'ultra droite et rendent possible des actions violentes.

Si nous combattons Reconquête, qui est la formation politique la plus extrême et la plus radicalisée du panel politique actuel, nous combattons plus largement les idées d'extrêmes droites qui se propagent dans l'ensemble de la société via les médias et internet. Elles sont reprises par un arc de formations politiques ultralibéral et profondément xénophobe. Les thèses du retour au droit du sang, de la préférence nationale, de la déchéance de nationalité, de l'invasion, du grand remplacement ou de la remigration sont repris sous différentes formes et se diffusent de façon complètement banalisée. Pire, une partie du monde intellectuel et littéraire défend ouvertement des idées discriminatoires et fournit une matrice et une caution intellectuelle à l'extrême droite : Houellebecq, Onfray, Finkielkraut, Renaud Camus, etc. relayés sur une fascosphère très active sur les réseaux sociaux. Le rejet de l'autre, la xénophobie et le racisme sont leur ciment commun.

Le Président de la République reprend lui même le terme de "décivilisation" et c'est bien là une de leurs  caractéristiques communes : la défense d'une "civilisation" fantasmée qu'ils décrètent en danger, celle de l'homme blanc hétérosexuel, capitaliste et chrétien. Et cela se traduit par un dénigrement et un déclassement systématique de l'autre, de l'étranger. La diffusion et la banalisation des idées d'extrême droite est présente dès la première loi asile immigration de Macron avec Gérard Collomb. Elle est à l'œuvre dans chaque paragraphe de la loi sur le séparatisme. Elle transpire dans l'ensemble du travail législatif de la macronie. Elle est également à l'œuvre dans les pressions exercées sur la presse et sur les associations, dans le musèlement de l'action parlementaire, et, bien sûr, dans la répression des mouvements sociaux et les violences policières. On ne combat l'extrême droite en adoptant son langage, ses idées, et ses méthodes.

Du côté des LR, nous sommes à un point de bascule, celui d'un parti auto proclamé "les Républicains" qui passe publiquement à l'extrême droite. Quand des nationalistes veulent attaquer les droits de l'Homme dans leur pays ils doivent au préalable s'affranchir des accords et traités internationaux qui les en empêchent. C'est très précisément le sens de la réforme constitutionnelle et de la loi immigration proposées par Éric Ciotti. Ce projet va plus loin, sur plusieurs aspects, que celui du RN. La prise de contrôle des Républicains par Eric Ciotti est un tournant : Eric Ciotti, c'est le "républicain" qui est plus extrême que l'extrême droite elle-même.

Le RN de Marine Le Pen poursuit, lui, son travail de dédiabolisation, de normalisation et d'institutionnalisation, plaçant des élus à toutes les instances. Mais ce n'est pas parce qu'un parti d'extrême droite s'institutionalise qu'il n'en n'est pas moins dangereux, bien au contraire ! Après avoir été trois fois présent au second tour de l'élection présidentielle le RN est en mesure de faire basculer la France sous un gouvernement d'extrême droite, tout comme la Hongrie, la Pologne, la Suède et bien sûr l'Italie. Il se dessine ainsi une internationale fasciste très inquiétante. Quand Elisabeth Borne dit que le RN est "héritier de Pétain", Macron la recadre, alors qu'elle a historiquement raison : le RN est ici dédouané par le Président de la République lui-même.

Renaissance, LR, RN et Reconquête ont également en commun un ultralibéralisme économique et financier qui accroit les inégalités sociales. Par l'alliance du libéralisme économique et de la xénophobie ils cherchent à défaire toute possibilité de lien social et de vie commune. Ils détournent la colère des plus pauvres en désignant l'étranger comme bouc émissaire. Si l'extrême droite est souvent plébiscitée dans des territoires en difficultés c'est précisément en attisant les peurs et les ressentiments.

Marion Maréchal a expliqué, à Nice, vouloir faire des Alpes-Maritimes le "vaisseau amiral de la reconquête". Elle a réexpliqué sa volonté d'unir les droites sur la ligne idéologique de Reconquête. Or ce n'est pas un hasard si les leaders de Reconquête ou si Eric Ciotti ciblent Nice comme objectif politique. Nice est un laboratoire de ce continuum droites - extrêmes droites depuis de longues décennies : Jacques Médecin se disait d'accord à 99% avec le FN et a jumelé Nice avec le Cap en Afrique du Sud en plein apartheid. Jacques Peyrat, pro Algérie française, a opportunément rendu sa carte du FN pour prendre la ville. Christian Estrosi s'en prend régulièrement aux Roms, aux musulmans et aux SDF, pratique la ségrégation urbaine et transforme Nice en une zone techno surveillée à outrance. Et les leaders de Reconquête viennent ici festoyer, dans notre ville, et continuent de s'y implanter : nous ne laisserons pas faire. 

Nous ne laisserons pas Nice devenir un bastion xénophobe.  Nous ne laisserons pas Nice devenir le point de convergence des haines.

Une belle victoire pour les usager·es de la Bibliothèque Louis Nucéra

 


Une belle victoire pour les usager·es
de la Bibliothèque Louis Nucéra

 

Le rassemblement citoyen ViVA! est engagé, depuis plusieurs mois, dans une campagne contre un projet concernant la Bibliothèque Louis Nucéra qui entrainait la suppression de 1000 m2 de l'espace ouvert au public. A ce titre, Mireille Damiano et Robert Injey étaient reçus ce matin par le maire de Nice. L'occasion pour les représentant·es de ViVA! de faire état des préoccupations des usager·es sur le devenir de la bibliothèque et en particulier de la salle d'étude dont il était prévu qu'elle soit transformée en patio. 

Quelques heures après cette rencontre, la ville de Nice communiquait officiellement :

 «il a été décidé que la bibliothèque Louis Nucéra, haut lieu culturel central de Nice, conservera son volume intérieur et l’ensemble des espaces existants qui seront rénovés. Le patio, initialement prévu à l’intérieur de la bibliothèque, ne sera pas réalisé. Quant à l’entrée, positionnée sur la traverse Barla, elle permettra une meilleure visibilité et donnera toute sa dignité à cette bibliothèque rénovée. Des espaces extérieurs, ombragés, indépendants de la bibliothèque, seront aménagés avec du mobilier adapté, dans le cadre du prolongement de la Promenade du Paillon, afin de proposer aux Niçois un cadre extérieur doux et reposant propice à la lecture et au calme.»

Nous nous félicitons de la prise en compte de nos remarques et de celles des usager·es. C'est une belle victoire pour les plus de 4000 personnes qui ont signé la pétition contre la suppression de 1000 m2 d'espace ouvert au public.

Nous constatons que la consultation en amont aurait pu être bien plus fructueuse et éviter une perte de temps et d’argent public.

Le rassemblement citoyen ViVA!, va poursuivre son action, sur d'autres sujets qui concernent au quotidien la vie des niçoises et des niçois, comme celle engagée contre la hausse des tarifs des transports en commun et pour leur gratuité . 

 

 Rassemblement citoyen ViVA !

 

ViVA! – Démocratie, écologie, solidarité - Nice, le 2 juin 2023