lundi 26 juin 2017

Pour que le Préfet Leclerc écoute le Président Macron

Le Préfet des Alpes-Maritimes a déployé une double stratégie aveugle et mortifère : entrave systématique au droit d'asile et harcèlement des citoyens solidaires. Cette stratégie entre en contradiction flagrante avec la volonté du Président de la République d'accueillir dignement les demandeurs d'asile.

Le Président de la République a déclaré, le 23 juin à Bruxelles : "Nous devons accueillir les réfugiés car c'est notre tradition et notre honneur".
Cette volonté louable entre en totale contradiction avec la double stratégie mise en oeuvre et réaffirmée récemment par le Préfet des Alpes-Maritimes : l'entrave au droit d'asile et le harcèlement des citoyens solidaires.

1. L'entrave au droit d'asile est organisée de façon systématique dans les Alpes-Maritimes en empêchant les demandeurs d'accéder à Nice et aux bureaux d'enregistrement de leur demande : on essaie d'empêcher les exilés d'atteindre le domicile de Cédric Herrou en transformant sa demeure en une encerclée par les forces de l'ordre et surveillée en permanence ; la plate-forme d'acceuil des demandeurs d'asile (PADA) est située à Nice alors qu'elle pourrait l'être à Breil ou Menton et la SNCF réclame désormais que les exilés payent un billet de train pour y accéder alors qu'ils fuient des pays en guerre et que nous sommes face à une crise humanitaire évidente ; après le passage à la PADA les exilés ont un rendez-vous en Préfecture généralement une, deux ou trois semaines plus tard mais sans hébergement, nourriture ou soins proposés ; les rendez-vous sont souvent donnés à des heures où les bureaux sont annoncés fermés au public et sans un accompagnateur francophone, impossible d'accéder au guichet. 
La Préfecture des Alpes-Maritimes s'entête alors qu'elle a déjà été condamnée par le Tribunal administratif pour "atteinte grave et manifestement illégale au droit d'asile" le 31 mars dernier. Plus grave encore, une quinzaine de réfugiés sont décédés ou ont été grièvement blessé en tentant de passer la frontière franco-italienne. 
2. Le harcèlement policier et judiciaire des citoyens solidaires est également organisé de façon intentionnelle, préméditée et systématique : surveillance permanente, perquisitions, arrestations et poursuites judiciaires alors que ces citoyens font simplement oeuvre de solidarité et d'humanisme.
Cédric Herrou a ainsi été à nouveau placé en garde à vue arbitrairement la semaine dernière, sans aucun fondement juridique. 
Au total dans les Alpes-Maritimes se sont 18 personnes arrêtées, placées en garde à vue ou poursuivies. Les peines avec sursis et les relaxes prononcées par les différents juges ne plaisent par au Procureur qui, sur ordre, a fait appel des jugements concernant Pierre Alain Mannoni et Cedric Herrou.
Aucun de ces citoyens solidaires n'a jamais profité de la situation pour obtenir de l'argent. Seule la SNCF veut faire payer les réfugiés de guerre...
Ce harcèlement constant témoigne d'une volonté de pousser les citoyens solidaires à la faute, sûrement pour décridibiliser ce mouvement de contestation. Mais cette stratégie est dangereuse et peut nous mener à un drame.
Plus d'une quinzaine d'associations dont Médecins du monde, la Ligue des droits de l'Homme, Roya citoyenne ou Tous citoyens ont demandé audience au Préfet pour trouver une solution pour un accueil digne et efficace des demandeurs d'asile dans le département, en vain. Nous en avons alors appelé au Ministre de l'intérieur pour obtenir la nomination d'un médiateur avec qui dialoguer, en vain.
Dans le bras de fer absurde que nous impose le Préfet Leclerc nous, citoyens, devons être responsables pour deux.
Nous espérons que le Préfet Leclerc entende les discours du Président de la République et que ce dernier veille à l'application de sa politique jusque dans les Alpes-Maritimes.
Dans l'attente et face à cette double stratégie aveugle et mortifère il nous revient de ne pas céder aux provocations policières, judiciaires et politiciennes. 
Nous poursuivrons nos actions de solidarité et, ensemble, nous ferons respecter le droit dans les Alpes-Maritimes.

vendredi 23 juin 2017

Nice, acharnement contre la mosquée En-nour et les Niçois de confession musulmane

La Ville de Nice et la Préfecture des Alpes-Maritimes reprennent leur acharnement administratif et judiciaire contre la mosquée niçoise En-nour. Dans leur entreprise aveugle et purement idéologique le Maire et le Préfet ont juste oublié deux petits détails qui font que la France est un état de droit et un état laïque : le respect de la loi et la liberté de culte.

Alors que la Ville de Nice a déjà été condamnée par le Conseil d’Etat pour atteinte aux libertés fondamentales et excès de pouvoir contre l'Institut Niçois En-nour, et que l'entrave à la liberté de culte a, à Nice, un lourd passé (lire ici et ici), le maire de Nice, poussé par le Préfet des Alpes-Maritimes, va déposer une seconde déclaration d'utilité publique (DUP) pour obtenir l'expropriation du lieu de culte.
Si nous devons tous lutter contre la propagation du djihadisme en France, rappelons qu'aucun élément probant attestant de radicalisation ou de promotion de doctrines fondamentalistes par l'Institut Niçois En-nour n'a été ne serait-ce qu'évoqué dans le dossier.
De plus, l'Institut En-nour est désormais propriétaire des locaux et ne peut donc plus être taxé d'ingérence étrangère.
Rappelons enfin que les Niçois de confession musulmane, comme tous citoyens, ont le droit d'exercer leur culte dans des conditions décentes et que l'Institut Niçois En-nour, contribuant ainsi à apaiser un sentiment d'injustice, facilite le vivre ensemble à Nice.
Le Maire de Nice et le Préfet des Alpes-Maritimes, dans leur entreprise aveugle et purement idéologique, ont donc juste oublié deux petits détails qui font que la France est un état de droit et un état laïque : le respect de la loi et la liberté de culte.