dimanche 12 janvier 2020

Affaire Estrosi / Nakache : de la liberté de s'opposer

Christian Estrosi tente de me réduire au silence, comme il l'a fait avec d'autres opposants avant moi, en m'attaquant en justice pour diffamation. Le prétexte ? J'ai osé parler du clientélisme et de la corruption à Nice. Eh bien oui, nous parlerons clientélisme, corruption et rétablissement d'une éthique municipale à Nice et, non, personne ne me fera taire.

A quelques jours de Noël j'ai reçu dans ma boite aux lettres un drôle de cadeau : la signification d'une action en justice de Christian Estrosi à mon encontre pour diffamation. Je suis convoqué au tribunal de grande instance de Nice le 13 janvier à 13h30. La raison de cette procédure ? Un tweet que j'ai posté le 4 décembre :

"Mireille Damiano est notre candidate, une femme juste pour en finir avec le clientélisme et la corruption à Nice, l'accroissement des inégalités sociales et le sacrifice de notre santé et de notre environnement sur l'autel du béton et de la recherche effrénée des profits"

Cette procédure lancée à mon encontre appelle trois commentaires : la judiciarisation du débat politique et la tentative de musellement des opposants, le contenu de mon tweet et la question de la diffamation, et enfin le débat que certains cherchent à éviter sur le clientélisme et la corruption à Nice.

La judiciarisation du débat politique et la tentative de musellement des opposants

Des militants de Greenpeace Nice ont collé des autocollants "ville polluée", "on veut respirer" et "climat en danger" sur le local des amis du maire de Nice. Au lieu de répondre en tentant de démontrer que la politique municipale permet de lutter efficacement contre la pollution atmosphérique, le maire de Nice annonce porter plainte contre ces militants pour dégradation.

J'indique par mon tweet que nous souhaitons mettre fin au clientélisme et à la corruption à Nice. Au lieu de tenter de démontrer, s'il souhaite participer à ce débat, ce que la municipalité a fait pour combattre le clientélisme et la corruption à Nice, Christian Estrosi m'attaque en justice pour diffamation.

Cette judiciarisation systématique de la vie politique constitue une tentative pour intimider et museler toute opposition afin que l'on se dise "attention, si je dis ceci ou cela, je vais avoir un procès." Eh bien non, personne ne me privera de ma liberté d'expression. Personne ne me fera taire. 

Attaquer en justice un candidat aux élections municipales engagé sur une liste adverse c'est tenter de priver les citoyens d'un réel débat démocratique, de ce moment privilégié pour la démocratie locale que constitue l'élection municipale. Eh bien non, le débat sur le clientélisme et la corruption à Nice aura lieu. Et personne n'en privera les électrices et les électeurs. 

Attaquer en justice ses opposants au frais de la municipalité c'est faire un curieux usage des deniers publics. D'autant plus que cette action contre moi est engagée (page trois de la procédure) par Christian Estrosi "actuel maire de Nice et (non officiel) candidat à sa réélection". Eh bien non, les Niçoises et les Niçois n'ont pas à payer avec leurs impôts  les tentatives d'intimidations du maire et encore moins celles d'un candidat à l'élection municipale.

Des propos diffamants, sérieusement ?

L'argumentaire développé par Christian Estrosi dans la procédure engagée consiste à dire que :

- La partie de mon propos concernant "l'accroissement des inégalités sociales et le sacrifice de notre santé et de notre environnement sur l'autel du béton et de la recherche effrénée des profits" est une simple opinion ou un jugement de valeur. Elle ne dérange pas Christian Estrosi alors qu'il s'agit précisément de santé publique.

- La partie concernant la corruption et le clientélisme, elle, constitue l'objet de la procédure : selon Christian Estrosi, dire qu'avec l'élection de Mireille Damiano il sera mis fin à la corruption induit que c'est la majorité actuelle qui est corrompue et donc le maire lui-même.

Au passage, Christian Estrosi me demande 2 806 € de dommages et intérêts et 2 500 € de frais de procédure. Il réclame également que je sois obligé, si je suis condamné, à le publier sur Twitter avec une astreinte de 150 € par jour de retard en cas de non publication.

En réalité, mon tweet ne cite pas et ne vise pas Christian Estrosi. Dire qu'il y a à Nice de la corruption et du clientélisme ne veut pas dire que Christian Estrosi soit corrompu ou qu'il soit partie prenante du clientélisme. Et s'il se sent visé par ce propos, cela ne regarde que lui.

Si demain un fonctionnaire, un magistrat, un élu du conseil départemental ou le député d'une circonscription niçoise recevait des pots de vin et se faisait acheter, cela constituerait aux yeux des Niçoises et des Niçois des faits de corruption sans qu'ils songent un seul instant à en accuser le maire de Nice. Contrairement à ce que semble penser Christian Estrosi, tout ce qui se passe à Nice ne dépend pas de lui...

Le clientélisme et la corruption à Nice

Revenons maintenant au débat que Christian Estrosi veut empêcher, au tabou qu'il refuse de lever : le clientélisme et la corruption à Nice, cinquième ville de France. Oui, le clientélisme pèse sur la ville. Oui, l'histoire de notre ville a été émaillée de nombreuses affaires de corruption comme l'affaire des marchés truqués avec la condamnation de Michel Vialatte, celle du tramway avec la condamnation du groupe Thales, des affaires concernant l'office HLM ou atteignant l'institution judiciaire elle-même, jusqu'au dernier soubresaut en date avec la condamnation récente du premier adjoint au maire pour prise illégale d'intérêts. Les Niçoises et les Niçois savent tout cela, ils en ont la mémoire commune et la presse s'en fait régulièrement écho.

Mais la corruption, ce n'est pas simplement telle ou telle condamnation de justice, c'est également une perte collective de valeurs morales. Une société corrompue est une société en manque de repères où un homme corrompu peut être érigé en modèle. Lorsque la Ville de Nice honore Jacques Médecin, ancien maire de Nice condamné à plusieurs reprises notamment pour corruption, délit d'ingérence, détournement de fonds, abus de confiance, abus de biens sociaux et fraude fiscale, elle banalise la corruption. 

Le fait que Christian Estrosi inscrive son action sous l'égide de Jacques Médecin ne veut pas dire qu'il fasse lui-même acte de corruption mais qu'il délivre à tous le message selon lequel la corruption est quelque chose d'acceptable. Le fait que la ville de Nice attribue un nom de rue à Charles Pasqua, condamné pour financement illégal de campagne électorale et détournement de fonds, participe de cette normalisation de la corruption. En finir avec la corruption à Nice, c'est aussi en finir avec l'apologie des hommes corrompus.

Cette perte de repères alimente le sentiment du "tous pourris", le rejet du politique et la rupture entre le citoyen et la politique. Il est plus que temps de rétablir un minimum d'éthique en politique, nationalement comme localement et, à Nice, d’œuvrer pour une véritable éthique municipale. La Liste "Viva !", dont je suis membre, présentera très prochainement ses propositions à ce sujet.

Je ne suis membre d'aucun parti, d'aucune loge, d'aucun réseau d'influence. Je suis un citoyen qui essaie d'exercer pleinement sa citoyenneté. Nous avons créé une association dont je suis le président, "Tous citoyens !" et je suis membre de la liste "Viva ! Démocratie, écologie, solidarité" pour les élections municipales.

Christian Estrosi, du haut de son statut de maire, d'ancien député et d'ancien ministre, tente de me réduire au silence par cette procédure judiciaire. Au-delà de ma simple défense personnelle, je me battrai, plus largement, pour la liberté d'expression et la démocratie à Nice.

vendredi 27 décembre 2019

Pétition pour un référendum sur l'extension de l'aéroport de Nice

La liste "Viva ! démocratie, écologie, solidarité" pour l'élection municipale à Nice a lancé une pétition pour obtenir un référendum sur l'extension de l'aéroport de Nice. A signer et faire signer !

Le texte de la pétition :

"L'extension de l'aéroport de Nice, avec plus de 20 millions de passagers à l'horizon 2030 contre 13 millions aujourd'hui, est un projet stratégique majeur aux enjeux écologiques, économiques et sociaux déterminants, avec des conséquences directes pour la santé publique.
Nous exigeons :
- la suspension de toute décision
- la tenue d'un véritable débat démocratique
- l'organisation d'un référendum, comme cela a été le cas pour le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, puisqu'il s'agit là-aussi d'une "question locale ayant une incidence sur l'environnement".
A Nice et dans toutes les communes touchées, les habitantes et les habitants ont le droit de décider !"

Le lien vers la pétition : Référendum sur l'extension de l'aéroport de Nice

jeudi 19 décembre 2019

La liste Viva ! demande un audit indépendant sur l’état des écoles à Nice

 Communiqué de presse :

La liste Viva ! demande un audit indépendant sur l’état des écoles à Nice

La liste municipale "Viva !", menée par Mireille Damiano, place comme priorités pour Nice la démocratie, l’écologie et la solidarité, et a commencé à organiser des assemblées populaires dans les quartiers de la ville. Dès la première assemblée populaire dans le quartier de Saint-Roch, le thème qui ressort en priorité est l’état de délabrement de plusieurs écoles.

Murs fissurés, toitures endommagées, infiltrations d’eau, mauvais état des cours de récréation et de l’évacuation des eaux pluviales, fenêtres ou portes défectueuses, problèmes d’isolation, de température dans les classes, toilettes inutilisables, réfectoires trop bruyants, etc. La liste est longue. Le quotidien dans les écoles de Nice est difficile et inégalitaire selon les quartiers.

Malgré les demandes répétées des parents d’élèves et des enseignant·e·s lors des conseils d’écoles, et en dépit de l’engagement et du professionnalisme de l’ensemble de la communauté éducative, les problèmes sont réels et non réglés. La réponse de la municipalité n’est pas à la hauteur. Les budgets sont insuffisants et les gros travaux pourtant reconnus comme nécessaires sont sans cesse
repoussés.

La liste "Viva !" demande :

- Un audit indépendant de l’état des écoles de Nice et la transparence sur les conclusions de
cet audit. 

- La réalisation, dans les plus brefs délais, des travaux nécessaires aux bonnes conditions
d’étude et de travail des élèves et des personnels.

Les écoles de Nice méritent mieux !

Nice, le 15 décembre 2019

Liste Viva! Démocratie - Écologie - Solidarité

La liste Viva ! demande un referendum populaire sur l'extension de l'aéroport de Nice

 Communiqué de presse de la liste "Viva ! Démocratie, écologie, solidarité"

Extension du terminal 2 de l'aéroport de Nice : c'est trois fois non !
 

Depuis la première extension de l'aéroport et l'inauguration en 1987 de l'aérogare 2, les Niçoises et les Niçois ainsi que les populations des communes environnantes souffrent au quotidien de multiples nuisances et pollutions.
C'est dans ce contexte déjà insupportable (avec 500 morts prématurées par an à Nice, liées à la pollution atmosphérique) que Christian Estrosi, la droite, la CCI et les actionnaires de l’aéroport ont eu l'idée du projet d'extension supplémentaire du terminal 2 de l'aéroport.
 
Privatisé en 2016, l'aéroport de Nice, contrôlé à 64% par un consortium associant la société italienne Atlantia (ex-Autostrade, filiale du groupe Benetton et gestionnaire de l'aéroport de Rome), EDF Invest et Monaco, cherche encore à faire toujours plus de bénéfices au détriment des populations. Pour cela, ils veulent agrandir l'aéroport et construire une nouvelle structure capable d'accueillir jusqu'à 6 avions classiques et jusqu'à deux très gros porteurs comme l'A380. C'est une opération de très grande envergure aux chiffres très alarmants : accueillir 18 millions de passager·es en 2022 et 21 millions en 2030 (contre 13,25 millions en 2018)... soit une augmentation de 30%, puis 50% de la fréquentation !
 
Pour la démocratie, l'écologie, la solidarité : il y a trois raisons de dire non à l'extension du terminal 2 de l'aéroport !
 
Sur le plan environnemental et écologique, le projet d'extension du terminal 2 est totalement absurde :
 
Si les États continuent à ne rien faire face à l'urgence climatique, les risques d'inondation de l'aéroport vont se multiplier et l'aéroport sera englouti dans 50 ans.
 
Dans l'immédiat, ce projet aggraverait une situation déjà insupportable pour les riverain·es de l'aéroport : encore plus de nuisances sonores et olfactives, encore plus d'odeur de kérosène, encore plus d'embouteillages, de circulation automobile, encore plus de déchets à recycler, une dégradation supplémentaire des conditions de vie et de la santé publique de toutes et de tous, et en particulier des enfants et des personnes âgées, sans pour autant améliorer en quoi que ce soit le bien vivre des Niçoises et des Niçois.
 
Après avoir bétonné la plaine du Var, ils veulent bétonner la mer.
Assez de béton et de pollution !
 
> L'écologie et l'urgence climatique ne doivent pas rester des mots, cela doit se traduire en actes à l'échelle de toute la ville : un véritable plan vélo, la gratuité des transports collectifs, la réduction de la voiture, des poumons verts autour de la ville et un aménagement réellement écologique de la plaine du Var.
 
Sur le plan économique et de la solidarité, la logique qui sous-tend l’extension est une aberration mortifère :
 
Le but avec cette extension est d'augmenter davantage encore le nombre de passager·es et de touristes, dans une fuite en avant irresponsable vers un sur-tourisme qui à terme va être un handicap. Trop de tourisme tue le tourisme. Les touristes de demain ne souhaitent pas les embouteillages infernaux, les files d'attente exaspérantes et la pollution permanente. La logique du sur-tourisme rend notre économie encore plus dépendante, et sur le plan social et celui de la solidarité, les conséquences sont lourdes.
 
Des emplois en grande majorité précaires, sous-payés et contribuant à renforcer les inégalités sociales déjà criantes sur la Côte d'Azur.
 
Une plus grande dépendance au sur-tourisme, ce serait aussi une hausse de la spéculation immobilière par l'augmentation du prix d’achat au m2 ou des loyers. Alors que les hôtels ont un taux de remplissage quasi complet, ce sera, faute d’un véritable encadrement, la multiplication des abus dans le développement du phénomène AirBnB avec comme conséquence la réduction du nombre de logements disponibles et une pression à la hausse des loyers.
 
> Le tourisme que nous voulons c'est un tourisme vert, responsable, durable, créateur de vrais emplois et un véritable encadrement des locations touristiques pour empêcher la dérive spéculative.
 
Sur le plan de la démocratie, c’est un nouveau déni :
 
Le maire de Nice a décidé d'organiser une enquête publique très limitée dans le temps et sans permettre qu'un vaste débat citoyen et contradictoire s'engage, le temps nécessaire, dans toute la ville et plus particulièrement dans les quartiers et les communes les plus impactés.
 
On comprend mieux sa précipitation quand on examine le résultat final de cette enquête publique : un rejet presque total de ce projet d'extension du terminal 2 de l'aéroport par la population de Nice !
 
Cette précipitation s'est retournée contre Christian Estrosi et les promoteurs du projet. L'enquête publique sur le projet d'extension du terminal 2 de l'aéroport ne suffit pas, c'est à la population de se prononcer :
 
- Le préfet doit suspendre sa décision.

- Un référendum populaire doit être organisé, pour ou contre l'extension du terminal 2 de l'aéroport.
 
Christian Estrosi et les actionnaires de l’aéroport devront respecter la démocratie !


Nice, le 18 décembre 2019


Liste ViVA! Démocratie - Écologie - Solidarité