mardi 19 février 2013

Allocations familiales: sous conditions de ressources, oui, fiscalisées, non !

L'idée de limiter les allocations familiales n'est pas une idée scandaleuse. Mais, pour avoir un débat de qualité sur la question il faut tout d'abord savoir de quoi l'on parle (ce qui est), et, ensuite, savoir ce vers quoi l'on veut tendre (ce qui doit être).
Nous parlons d'une façon floue des allocations familiales et beaucoup pensent à l'aide qu'ils touchent pour leur enfant en bas âge (moins de trois ans), ou à l'aide qu'ils perçoivent parce qu'ils ont une famille nombreuse (à partir de trois enfants) ou encore aux aides au logement.
En réalité, les prestations familiales sont diverses et sensées répondre à des besoins spécifiques : la Prestation d'Accueil du Jeune Enfant (PAJE), sous conditions de ressources, est versée pour un enfant de moins de trois ans. Le Complément Familial, sous conditions de ressources également, est versé pour les familles ayant au moins trois enfants de plus de trois ans. Des prestations sont liées au handicap (AAH, AEEH), d'autres à l'isolement (ASF, RSA majoré), d'autres encore au logement (AL ou APL), à la précarité (RSA) ou la rentrée scolaire (ARS).
Parmi toutes ces prestations, les allocations familiales de base (AL), celles qui font l'objet de la controverse, sont versées sans condition de ressource à toute personne ayant au moins deux enfants à charge dont l'ainé à moins de 20 ans. Elles sont issues d'une politique nataliste tendant à inciter les parents à avoir plus d'enfants, les allocations étant majorées en fonction du nombre d'enfants supplémentaires.

jeudi 7 février 2013

Séparation des activités bancaires : Esprit du Bourget, es-tu là ?

Depuis le début du quinquennat, si les engagements sociétaux sont tenus et saturent l'espace médiatique, si le changement semble véritablement à l'œuvre en matière de santé, de logement, d'éducation ou de justice et si François Hollande est irréprochable dans la représentation de la France à l'étranger, la politique économique, elle, constitue le véritable talon d'Achille du retour de la gauche au pouvoir.
Le volontarisme politique et l'interventionnisme d'Arnaud Montebourg ont été stoppés net dans leur élan avec le désaveu public que lui a inutilement infligé Jean-Marc Ayrault. Ce coup d'arrêt, au moment même où le recours possible à la nationalisation temporaire comme outils de réaffirmation de la souveraineté industrielle de la France trouvait un véritable écho populaire et obtenait l'adhésion au-delà des positions partisanes, est le symptôme d'une gauche qui s'auto-censure. Le gouvernement se prive de ses meilleures armes pour lutter contre une mondialisation aussi déloyale que destructrice et Florange restera comme le moment de l'auto-mutilation politique du changement.