vendredi 13 octobre 2017

Le vrai visage d'Olivier Bettati

En engageant une action en justice contre les citoyens solidaires de la Roya Olivier Bettati montre à tous son véritable visage : non, ce n'est pas un simple opportuniste mais bel et bien l'un des acteurs azuréens d'une extrême droite xénophobe, raciste, anti-réfugiés et anti-humaniste.

Communiqué de presse : Le vrai visage d'Olivier Bettati
L'action en justice engagée par Olivier Bettati contre Roya citoyenne nous révèle le véritable visage d'Olivier Bettati.
Quand il a rejoint le FN beaucoup, notamment ceux qui l'avaient cru sincère aux élections municipales niçoises, ont préféré penser qu'il était simplement opportuniste. Comme si, dans le petit jeu politicien azuréen, tout se valait. Et bien non, tout ne se vaut pas. Non, Olivier Bettati n'est pas simplement un opportuniste, c'est l'un des nombreux partisans de cette nébuleuse d'extrême droite xénophobe, raciste et anti-humaniste. 
Il attaque aujourd'hui les citoyens solidaires de Roya Citoyenne qui, comme tous les citoyens solidaires, tendent la main à ceux qui ont faim et froid, à ceux qui ont fui la guerre, le terrorisme et la misère et qui demandent asile en France. Il attaque en justice ceux qui précisément veulent faire respecter le droit, bafoué dans notre département, puisque le Préfet a été lui-même condamné deux fois pour "atteinte grave et manifestement illégale à la liberté fondamentale qu'est le droit d'asile".
Alors bien évidemment, Olivier Bettati réalise un coup politique en essayant d'être plus radical et intransigeant encore qu'Eric Ciotti. Mais les citoyens solidaires de notre département ne doivent pas faire les frais de concurrences politiciennes pour savoir qui est le plus extrême d'entre eux dès que l'on parle de migration.
Nous apprenons à nos enfants, dans nos foyers comme à l'école, ce qu'est une action juste. Nous leur apprenons à faire la différence entre bien et mal agir. Face à l'action d'entraide et d'humanisme des bénévoles de Roya Citoyenne, Olivier Bettati offre à tous l'exemple de tout ce qu'il ne faut pas faire.

mercredi 27 septembre 2017

Etat d'urgence : les deux cadeaux d'Emmanuel Macron

En transférant dans le droit commun les mesures de l’état d’urgence, Emmanuel Macron mène une politique contre-productive. Il rompt avec la séparation des pouvoirs sans garantir davantage de sécurité. Il offre une victoire idéologique majeure aux djihadistes et livre clefs en main un régime autoritaire à tout parti d'extrême droite arrivant un jour au pouvoir en France.
Le débat sur l'état d'urgence ne peut pas être un débat serein. Il est empreint de notre peur légitime des attentats, habité par l'insondable douleur des proches des victimes, écrasé par le poids de nos frustrations, de notre incapacité collective à trouver des solutions efficace face au terrorisme.
Il ne s'agit pas ici d'opposer libertés individuelles et sécurité. Nous devons dépasser les clivages manichéens entre sécuritarisme et laxisme. Nous souhaitons tous garantir un maximum de sécurité possible à chacun et endiguer au mieux la menace djihadiste.
La question est de savoir quelle est la meilleure politique sécuritaire pour atteindre cet objectif. L'état d'urgence n'est que l'un des outils à disposition, un traitement dont nous devons évaluer l'efficacité et mesurer l'impact des effets secondaires avant de l'abandonner, l'amender ou le pérenniser.
Le gouvernement a choisi, en suivant ainsi le gouvernement précédent, d'intégrer les dispositions de l'état d'urgence dans le droit commun. C’est un choix paradoxal car tout en actant officiellement la sortie de l’état d’urgence il transfert en réalité ses principales dispositions dans le droit commun et, de ce fait, l’entérine. Emmanuel Macron convertit donc ce qui était l’exception en règle. Ce faisant, il modifie profondément l'équilibre des pouvoirs en France en mettant sur de nombreux points le pouvoir judiciaire en retrait au profit d'un exécutif libre de tous contre-pouvoirs.
Concrètement de quoi s’agit-il ?
Le projet de loi de lutte contre le terrorisme présenté par le gouvernement reprend très largement les dispositions prévues par l’état d’urgence et les intègre dans le droit commun :
  • Il instaure des périmètres de protection autour de grands événements sportifs ou culturels, laissés à la libre discrétion des préfets, dans lesquels les fouilles de véhicules et palpations physiques pourront être réalisées par des agents de sécurité privés et des policiers municipaux.
  • Les perquisitions, aseptisées en « visites domiciliaires », seront toujours réalisées sans l’aval du juge, sur simple décision administrative.
  • Les assignations à résidence passent également dans le droit ordinaire en étant renouvelables tous les trois mois durant un an avec obligation de pointer tous jours.
  • Les contrôles au faciès rendus possibles dans les zones frontalières seront généralisés puisque ces zones seront elles-mêmes étendues : au lieu de s’appliquer dans un périmètre de 20km autour des frontières, elles s’appliqueront dans un périmètre de 20 km autour des gares recevant des trains de l’étranger !
  • La fermeture des lieux de culte sera possible durant six mois sur simple décision préfectorale et donc sans décision ou avis d’un juge.
À titre d’exemple, le Préfet des Alpes-Maritimes a été condamné deux fois par le tribunal administratif pour atteinte grave et manifestement illégale à la liberté fondamentale qu’est le droit d’asile. En conséquence, lorsque l’on sait qu’un Préfet peut impunément enfreindre la loi et poursuivre son action de façon inchangée, on ne peut que s’inquiéter de leur voir confier des pouvoirs exorbitants.
Un état d’urgence à l’efficacité non prouvée et détourné de sa fonction
Rappelons que les gouvernements qui se sont succédé depuis l’instauration de l’état d’urgence en novembre 2015 n’ont pas été capables de démontrer de façon incontestable son efficacité.
Faut-il le rappeler, les attentats de Nice, de Saint Etienne du Rouvray en 2016 ou celui des Champs-Élysées en 2017 ont eu lieu durant l’état d’urgence.
Les projets terroristes déjoués par les forces de l’ordre l’ont très majoritairement été grâce au travail des services de renseignement et d’infiltration et non grâce aux dispositions de l’état d’urgence.
Sur les 4000 perquisitions annoncées fièrement au début de l’instauration de l’état d’urgence 95 % n’ont fait l’objet d’aucune procédure.
De plus, l’état d’urgence, dont la fonction est de lutter contre les attentats terroristes, a été détourné de son objectif et utilisé à des fins purement politiciennes : arrestations et assignations à résidence d’opposants écologistes durant la COP 21, fermeture de la frontière franco-italienne et politique délibérée de non accueil des réfugiés…
La longue tradition de l’état d’exception
En transposant dans le droit commun les dispositions de l’état d’urgence, Emmanuel Macron créé un état d’urgence permanent. Or l’état d’urgence constitue un régime d’exception et relève d’une longue tradition. L’état d’exception, quelle que soit sa forme (état de siège, état d’urgence, pleins pouvoirs), est avant tout une suspension du droit commun, de la norme, pour instaurer un état temporaire permettant de prendre des mesures extraordinaires en confiant des pouvoirs accrus à l'exécutif. Il est au fondement de théories politiques extrêmes comme le décisionnisme de Carl Schmitt, dont on connait la compromission avec le régime nazi. Il rompt avec une longue tradition française visant à instaurer des contre-pouvoirs afin d’éviter les dangers d’une concentration des pouvoirs dans les mains d’un seul. Ainsi, la constitution française est un savant jeu d’équilibre. Elle met en place des voies de recours à chaque type de décisions et des organes de contrôle indépendant du pouvoir exécutif. De même, la séparation des pouvoirs prônée par Montesquieu, visait déjà à empêcher la concentration des pouvoirs et la tentation de l’arbitraire.
Historiquement, l’état d’exception renvoie aux pages sombres de l’Histoire. En 1933, Adolf Hitler promulgue un décret suspendant les articles de la Constitution de Weimar relatifs aux libertés individuelles, ouvrant ainsi la porte aux pires exactions et à la Shoah. Non révoqué durant tout le IIIème Reich, cet état d'exception a duré 12 ans. En 2001 le Sénat américain vote le Patriot Act qui suspend une partie des droits individuels et a rendu possible les exactions de Guantanamo. En France l’état d’urgence est instauré lors de la guerre d’Algérie, en Nouvelle Calédonie puis lors des violences urbaines de 2005.
En intégrant ce qui était exceptionnel dans le droit ordinaire le gouvernement banalise ce qui a toujours été considéré comme un dernier recours, une action ultime et temporaire pour rétablir l’ordre et réinstaller ensuite une vie normale.
Les deux cadeaux d'Emmanuel Macron
Mais il y a plus grave encore. Avec l'intégration de l'état d'urgence dans le droit commun Emmanuel Macron fait deux cadeaux :
Le premier cadeau est donné aux terroristes :
Si la séparation des pouvoirs limite les prérogatives dont dispose le gouvernant en lui imposant des contre-pouvoirs, c’est pour préserver les libertés individuelles. Or ces libertés individuelles constituent tout ce que le terrorisme souhaite abolir et tout ce dont la France, en tant que fer de lance de l'idéal démocratique, est porteuse. Le terrorisme combat nos libertés et ce n'est pas en renonçant à nos libertés que nous le combattrons. Restreindre nos libertés pour combattre le terrorisme, c'est très précisément faire le jeu du terrorisme et lui donner gain de cause. En nous privant nous-mêmes de ce que nous avons de plus précieux et de ce qui fait notre identité, nous offrons aux terroristes une victoire à peu de frais. Daech n'en n'attendait pas moins.
Le second cadeau est fait à l'extrême droite :
Si un jour l'extrême droite arrive au pouvoir en France, elle n'aura même pas à faire voter des lois d'exception pour museler ses opposants. L'exception devenant la règle, l'exécutif disposera désormais d'un panel complet permettant un usage autoritaire et discrétionnaire du pouvoir. Que deviendront les « zones de protections », les « visites domiciliaires », les fermetures de lieux de culte, les assignations à résidence et les contrôles au faciès si l’extrême droite arrive un jour au pouvoir en France ? Il sera alors trop tard pour pleurer notre belle démocratie et nos libertés perdues : c’est nous-même qui nous en privons ! Le Front National, lui non plus, n'en n'espérait pas tant.
En transférant dans le droit commun les mesures de l’état d’urgence, Emmanuel Macron mène une politique contre-productive. Ce projet de loi ne garantit pas plus de sécurité pour nos concitoyens. Il constitue un danger en concentrant dans les mains du seul pouvoir exécutif des prérogatives exorbitantes. Il rompt avec la séparation et l’équilibre des pouvoirs en France. Il rompt avec la défense des libertés individuelles. Il offre une victoire idéologique majeure aux djihadistes et livre clefs en main un régime autoritaire à tout parti d'extrême droite arrivant un jour au pouvoir en France.

dimanche 27 août 2017

L'équipage du C-Star quitte le navire !

Communiqué de presse de "Tous citoyens !" : 
"L'équipage du C-Star quitte le navire ! 
D'après les premières informations qui nous sont transmises, les identitaires ont gagné Malte et sont rentrés chez eux, mettant fin à leur abjecte et lamentable mission.
C'est une victoire car les actions des citoyens des deux rives de la méditerranée ont montré que la route leur serait barrée où qu'ils aillent.
Mais cette victoire n'est que partielle car d'autres opérations de ce type sont annoncées et qu'aucune prise de position officielle des autorités françaises (locales et nationales) ou européennes n'est venue mettre une fin de non recevoir à ces tentatives.
Nous adressons un grand merci à l'ensemble des citoyennes et citoyens qui ont répondu à appel.
Notre pétition a recueilli plus de 2000 signatures en moins de deux jours !
Ensemble, nous avons contribué à démontrer que Nice, déjà douloureusement meurtrie par la haine, refusait de devenir un bastion de l'extrême droite, de la xénophobie et de la haine de l'autre.
Ensemble, restons vigilants et mobilisés !"
David Nakache
Président de l'association "Tous citoyens !"

samedi 26 août 2017

Non au C-Star à Nice : signez la pétition !

L'association "Tous citoyens !" vient de lancer la pétition suivante :

"Le C-STAR, bateau des identitaires voulant empêcher les réfugiés d’atteindre les côtes européennes, envisage de mouiller dans le port de Nice.
Nous refusons que Nice devienne la base arrière d'une entreprise raciste et mortifère.
Nous refusons que, ce faisant, Nice fasse honte à la France et à l’Europe.
Nous demandons au Préfet des Alpes maritimes, à la Capitainerie du port de Nice, à la Chambre de Commerce et d'Industrie (qui gère le port) et à la Métropole Nice Côte d’Azur (qui en est propriétaire) d’empêcher le C-STAR de s'installer dans le port de Nice.
Nous appelons les citoyennes et citoyens niçois et azuréens à se mobiliser. Et si les autorités ne font pas le nécessaire et que le C-STAR tente d'accoster à Nice, nous serons prêts.
Nous ne pouvons pas accepter que ce bateau, qui représente la haine de l’autre et la xénophobie s'installe dans la 5ème ville de France, Nice, ville ouverte et cosmopolite, déjà douloureusement meurtrie par la haine."

Pour signer la pétition, cliquez ici.

En comptant sur votre soutien et votre participation,

Fraternellement,

David Nakache
Président de l'association "Tous citoyens !"

lundi 24 juillet 2017

Quand Christian Estrosi a peur du noir

Christian Estrosi véhicule de fausses informations et alimente délibérément les thèses de l'extrême droite.

Christian Estrosi s'est fendu, lundi 24 juillet 2017 vers 15h, d'un communiqué de presse mensonger.
Il y déclare que 200 migrants, menés par Cédric Herrou, auraient tenté de pénétrer sur la Promenade du Paillon à Nice.
Or à cette heure-là seuls 113 demandeurs d'asile étaient arrivés à Nice par le train de 12h, les 120 autres n'arrivant que par le train de 16h40.
Sur les 113 réfugiés arrivés à 12h, douze se sont rendus à la Plateforme d'Accueil des Demandeurs d'Asile, Bd François Grosso, accompagnés de bénévoles. Les autres, ne souhaitant par rester sur Nice et préférant poursuivre leur parcours migratoire vers Marseille ou Paris, se sont rendus à la gare.
Il est possible qu'un petit groupe ait tenté de passer par la coulée verte et par ailleurs rien n'interdit à des demandeurs d'asile d'emprunter la Promenade du Paillon, jardin public de la ville de Nice. Mais en aucun cas 200 demandeurs d'asile ne s'y sont rendus.
Il est par contre fort probable que le maire de Nice, ne parvenant pas à soigner sa phobie du noir, ne se renseignant qu'en lisant Twitter au lieu de vérifier les images de ses propres caméras de vidéo surveillance, ait préféré alimenter les délires de l'extrême droite et la peur de l'invasion...

vendredi 7 juillet 2017

Tramway en souterrain, je me souviens...

Le tramway en souterrain à Nice est un condensé de tout ce que l'on fait de plus absurde en démocratie : comment un projet qui est à la fois un gouffre financier, un non-sens écologique et un risque géologique majeur peut être mis en oeuvre dans la cinquième ville de France par la démesure de l'ego d'un seul, le poids du clientélisme local et la servitude volontaire d'une société civile résignée.

Un trou béant de 5 mètre de diamètre et de plusieurs mètres de profondeurs est apparu rue de France, mardi 4 juillet 2017, juste au dessus du passage du tunnelier creusant le souterrain par lequel le tramway de Nice doit passer.
Photo Nice MatinPhoto Nice Matin
Ah, tramway de nos polémiques locales ! Je me souviens...
Je me souviens de la décision du maire de Nice de bâtir un grand stade avant la ligne 2 du tramway alors que les pics d'ozone à répétition, années après années, faisaient de la ligne de tramway est-ouest une priorité absolue pour la santé des Niçois.
Je me souviens expliquer en débat public, en 2012, que le passage en souterrain est un non-sens écologique : on fait un tramway pour réduire la pollution en limitant la circulation automobile, pas pour laisser les voitures rouler en surface pendant que le tram passe sous terre.
Je me souviens des effondrements à Cimiez à cause du gypse dans le sol, des affaissements sur la Promenade des Anglais, des chantiers de l'hôpital Pasteur II et du parking des Douanes inondés "soudainement" suite à des infiltrations d'eau "totalement imprévisibles"...
Je me souviens du regard sévère et du ton accusateur d'un adjoint au maire me reprochant "de faire peur aux niçois" lorsque je disais que le passage en souterrain comportait un risque géologique majeur, que Nice avait toujours eu un sol instable et poreux.
Je me souviens et je me revois expliquer dans le vide que le souterrain était un gouffre financier et qu'aucune autre ville ne creusait sous terre pour une si petite distance. 
Je me souviens du refus catégorique de Christian Estrosi d'organiser un référendum local sur le passage du tramway en souterrain ou en surface.
Je me souviens des recours en justice, des conférences de presse et des débats publics.
Je me souviens de la votation citoyenne organisée en 2013, lorsque j'étais encore au PS 06, et du regard incrédule des passants : "Ah bon ? Un souterrain ? Non, ce n'est pas possible..."
Je me souviens 8 470 niçois votants et des 91% d'entre eux ayant voté contre le passage en souterrain.
Je me souviens des 15 632 niçois ayant signé la pétition s'opposant à ce projet.
Je me souviens de la désinvolture du maire qui balaya ces expressions citoyennes d'un revers de la main. 
Je me souviens que Christian Estrosi a bien organisé une consultation publique, mais sur le choix des arbres le long des voies du tramway...
Je me souviens de la remarque acide d'un journaliste, après les élections municipales, me disant "Lâchez l'affaire M. Nakache, admettez votre défaite", comme si une question d'intérêt général se résumait à une bataille électorale.
Je me souviens du mot d'ordre de la ville de Nice : on ne dira plus "souterrain" mais "tunnel", ça fait moins peur... et de la presse locale qui soudain ne parla plus que du "tunnel"...
Je me souviens des fissures qui lézardaient les murs de feu le Théâtre de la Photographie et de l'Image Bd Dubouchage en novembre 2016.
Je me souviens des fissures apparues sur le Bd Victor Hugo en février 2017.
L'affaire du tramway en souterrain est un condensé de tout ce que l'on fait de plus absurde en démocratie locale : comment un projet qui est à la fois un gouffre financier, un non-sens écologique et un risque géologique majeur peut être mis en oeuvre dans la cinquième ville de France, par la démesure de l'ego d'un seul, le poids du clientélisme local et la servitude volontaire d'une société civile résignée.

lundi 26 juin 2017

Pour que le Préfet Leclerc écoute le Président Macron

Le Préfet des Alpes-Maritimes a déployé une double stratégie aveugle et mortifère : entrave systématique au droit d'asile et harcèlement des citoyens solidaires. Cette stratégie entre en contradiction flagrante avec la volonté du Président de la République d'accueillir dignement les demandeurs d'asile.

Le Président de la République a déclaré, le 23 juin à Bruxelles : "Nous devons accueillir les réfugiés car c'est notre tradition et notre honneur".
Cette volonté louable entre en totale contradiction avec la double stratégie mise en oeuvre et réaffirmée récemment par le Préfet des Alpes-Maritimes : l'entrave au droit d'asile et le harcèlement des citoyens solidaires.

1. L'entrave au droit d'asile est organisée de façon systématique dans les Alpes-Maritimes en empêchant les demandeurs d'accéder à Nice et aux bureaux d'enregistrement de leur demande : on essaie d'empêcher les exilés d'atteindre le domicile de Cédric Herrou en transformant sa demeure en une encerclée par les forces de l'ordre et surveillée en permanence ; la plate-forme d'acceuil des demandeurs d'asile (PADA) est située à Nice alors qu'elle pourrait l'être à Breil ou Menton et la SNCF réclame désormais que les exilés payent un billet de train pour y accéder alors qu'ils fuient des pays en guerre et que nous sommes face à une crise humanitaire évidente ; après le passage à la PADA les exilés ont un rendez-vous en Préfecture généralement une, deux ou trois semaines plus tard mais sans hébergement, nourriture ou soins proposés ; les rendez-vous sont souvent donnés à des heures où les bureaux sont annoncés fermés au public et sans un accompagnateur francophone, impossible d'accéder au guichet. 
La Préfecture des Alpes-Maritimes s'entête alors qu'elle a déjà été condamnée par le Tribunal administratif pour "atteinte grave et manifestement illégale au droit d'asile" le 31 mars dernier. Plus grave encore, une quinzaine de réfugiés sont décédés ou ont été grièvement blessé en tentant de passer la frontière franco-italienne. 
2. Le harcèlement policier et judiciaire des citoyens solidaires est également organisé de façon intentionnelle, préméditée et systématique : surveillance permanente, perquisitions, arrestations et poursuites judiciaires alors que ces citoyens font simplement oeuvre de solidarité et d'humanisme.
Cédric Herrou a ainsi été à nouveau placé en garde à vue arbitrairement la semaine dernière, sans aucun fondement juridique. 
Au total dans les Alpes-Maritimes se sont 18 personnes arrêtées, placées en garde à vue ou poursuivies. Les peines avec sursis et les relaxes prononcées par les différents juges ne plaisent par au Procureur qui, sur ordre, a fait appel des jugements concernant Pierre Alain Mannoni et Cedric Herrou.
Aucun de ces citoyens solidaires n'a jamais profité de la situation pour obtenir de l'argent. Seule la SNCF veut faire payer les réfugiés de guerre...
Ce harcèlement constant témoigne d'une volonté de pousser les citoyens solidaires à la faute, sûrement pour décridibiliser ce mouvement de contestation. Mais cette stratégie est dangereuse et peut nous mener à un drame.
Plus d'une quinzaine d'associations dont Médecins du monde, la Ligue des droits de l'Homme, Roya citoyenne ou Tous citoyens ont demandé audience au Préfet pour trouver une solution pour un accueil digne et efficace des demandeurs d'asile dans le département, en vain. Nous en avons alors appelé au Ministre de l'intérieur pour obtenir la nomination d'un médiateur avec qui dialoguer, en vain.
Dans le bras de fer absurde que nous impose le Préfet Leclerc nous, citoyens, devons être responsables pour deux.
Nous espérons que le Préfet Leclerc entende les discours du Président de la République et que ce dernier veille à l'application de sa politique jusque dans les Alpes-Maritimes.
Dans l'attente et face à cette double stratégie aveugle et mortifère il nous revient de ne pas céder aux provocations policières, judiciaires et politiciennes. 
Nous poursuivrons nos actions de solidarité et, ensemble, nous ferons respecter le droit dans les Alpes-Maritimes.