mardi 19 janvier 2016

Plan d'urgence pour l'emploi : déjà la fin du quinquennat ?

Outre des mesures certainement utiles sur la formation et l'embauche, outre la poursuite de la casse systématique de la protection des salariés et des 35h et outre les savants calculs pour inverser la courbe d'une statistique à des fins électorales évidentes, ce plan de lutte contre le chômage laisse l'étrange impression que le quinquennat de François Hollande est politiquement terminé.

Le Président de la République a présenté en personne son plan d'urgence pour l'emploi le 18 janvier 2016. Si nous sommes nombreux à nous opposer à la banalisation de l'état d'exception, force est de constater que ce plan d'urgence-là n'a rien d'exceptionnel.
Outre des mesures certainement utiles sur la formation et l'embauche, outre la poursuite de la casse systématique de la protection des salariés et du démentèlement des 35h et outre les savants calculs pour inverser la courbe du chômage et entretenir ainsi l'artifice d'une légitimité politique perdue, les mesures annoncées donne l'impression étrange que le quinquennat est déjà politiquement terminé. 
Et François Hollande inscrit donc volontairement cette fin de règne sous le signe de l'urgence.
Etat d'urgence suite aux attentats : politique sécuritaire improvisée, atteintes aux libertés fondamentales (loi sur le renseignement), au principe d'égalité (décéhance de nationalité) et à la séparation des pouvoirs (état d'exception) mais aussi questionnement tardif et maladroit sur l'identité nationale à défaut d'avoir pensé réellement la citoyenneté.
Plan d'urgence pour l'emploi : présenté tardivement et dépourvu d'innovation, il sonne le glas des réformes attendues. La lutte contre le monde de la finance et le "changement" promis n'auront pas lieu, ce n'est plus une surprise. Le CICE, le pacte de responsabilité et, plus largement, la politique de l'offre sont des échecs singlants en terme de création d'emploi et un gouffre financier en terme de dépenses publiques. 
La droitisation de la politique gouvernementale et du Parti Socialiste s'accentue inexorablement, tantôt sur un sécuritarisme et un identitarisme primaires, tantôt sur un libéralisme économique forcené.
La perte des valeurs, les manquements à la parole donnée et les attaques répétées aux principes fondateurs de notre modèle social, démocratique et républicain auront très largement contribué à la montée des populismes, des extrêmes, des fanatismes et, avant tout, de la désespérance.

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