jeudi 25 février 2016

Pour une vraie mosquée à Nice

Les niçois de confession musulmane n'ont pas de mosquée digne de ce nom et l'ouverture de l'Institut En-nour est bloquée sous des prétextes fallacieux. Or c'est paradoxalement en cessant d'entraver l'islam que nous combattrons le mieux l'islamisme. Et l'entrave à la liberté de culte, tout comme l'entrave à la liberté d'opinion ou d'expression, est intolérable, à Nice comme ailleurs.

Selon l'article 1er de notre constitution la France est une République laïque et respecte toute les croyances. La laïcité garantit a chacun la liberté de croire ou de ne pas croire et de pratiquer un culte dans le respect de la loi et de l'ordre public.
Nos concitoyens de confession musulmane doivent avoir les mêmes droits et ne pas voir leur liberté de culte entravée.
Or c'est le cas à Nice, 5ème ville de France, où, de façon récurrente, des projets d'ouverture de mosquées sont bloqués sous des prétextes fallacieux.
Ce fut le cas lorsque l'ancien maire de la ville, Jacques Peyrat, préempta un local destiné au culte pour en faire un... local à poubelles. Ce fut le cas encore, en juin 2012, lorsque l'actuel maire de la ville, Christian Estrosi, préempta un local lui aussi dédié au culte musulman pour en faire... un commissariat.
C'est le cas actuellement avec l'Institut niçois En-nour. Le maire de Nice a lancé une Déclaration d'Utilité Publique pour faire de ce lieu... une crèche ! Oui, il manque des crèches à Nice et le maire n'est pas sans responsabilité à ce sujet. Oui, il en manque dans ce périmètre mais d'autres espaces y sont disponibles à proximité, dont ceux qu'occupait précédemment l'inspection académique ou des locaux vides de 800m2, eux aussi juste en face de l'Institut. 
Christian Estrosi a par ailleurs évoqué l'origine des fonds permettant le financement du projet. Oui, il faut contrôler la provenance des fonds avant ouverture d'un lieu de culte. Mais c'est le rôle de l'Etat et ce n'est pas la prérogative du maire.
En réalité, rien ne justifie l'entrave systématique à la création de lieux de culte musulmans à Nice.
Visite de l'Institut niçois En-nour le 24.02.2016 (de gauche à droite : David Nakache, l'imam Mahmoud Benzamia, Michel Cernay, Jean-François Verdier et Feiza Ben Mohamed)Visite de l'Institut niçois En-nour le 24.02.2016 (de gauche à droite : David Nakache, l'imam Mahmoud Benzamia, Michel Cernay, Jean-François Verdier et Feiza Ben Mohamed)
Nous sommes tous préoccupés par la montée du fondamentalisme religieux. Mais en refusant une place et une reconnaissance légitime à nos concitoyens de confession musulmane nous alimentons la radicalisation. Et cette reconnaissance passe par des lieux de culte décents et dignes.
Nous devons cesser de laisser progresser une islamophobie latente qui alimente le sentiment de rejet et de discrimination. Nous devons cesser de donner des arguments à ceux qui tentent de monter nos jeunes contre notre pays et qui prennent en exemple les conditions dégradantes de pratique du culte pour les convaincre que la France ne les respecte pas et les exclut.
L'islam des caves non seulement permet la prolifération de pseudo imams incontrôlables, mais alimente le soupçon et l'inquiétude. Une mosquée visible, ayant pignon sur rue, ouverte aux non musulmans et au dialogue, est un bien meilleur antidote que le mépris et le rejet.
C'est paradoxalement en cessant d'entraver l'islam que nous combattrons le mieux l'islamisme.
L'entrave à la liberté de culte, tout comme l'entrave à la liberté d'opinion ou d'expression, est intolérable, à Nice comme partout ailleurs. 
Les Niçois et l'Institut © Institut En-nour

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