mardi 20 septembre 2016

Quand la Ville de Nice s'en prend à la vie associative

La Ville de Nice a récemment demandé à des associations utilisant la Maison des associations d'assurer à leurs frais la sécurité des participants à leurs événements par l'embauche d'un agent de sécurité d'une société privée agrée.*

La Maison des associations à Nice, comme bien d'autres structures équivalentes dans d'autres communes, a vocation à soutenir la vie associative locale. Mais, à travers la vie associative, c'est des citoyens dont il est question, de leur l'accès à la culture, à l'éducation populaire, à l'entraide, au vivre ensemble et à la citoyenneté. 
Or les citoyens payent déjà des impôts locaux dont une partie est destinée à leur sécurité et à la sécurisation des espaces et équipements publics (parcs et jardins, bibliothèques, piscines, salles municipales, etc).
Les associations de loi 1901 ont un but "non lucratif", ce qui veut dire qu'elles ne vivent que de leurs adhésions, des subventions publiques ou de la vente limitée de certains produits mais sans faire de "bénéfices" et sans rechercher de profits. 
Par ailleurs, l'accès aux salles de la Maison des associations à Nice, à la différence à d'autres villes, n'est pas gratuit. A titre d'exemple, la réservation de l'amphithéâtre place Garibaldi à Nice coûte déjà aux associations la modique somme de 150 € pour une simple conférence de 2h !
Si l'on suit la logique initiée par la Ville de Nice, cela voudrait dire que les associations devront bientôt payer, pour l'usage de toute salle municipale, un vigile pour la sécurité et pourquoi pas, demain, apporter leur propre poste de secours ou payer leur propre défibrillateur... Mais l'on sait pertinemment qu'un club de bridge, une association de lutte contre illettrisme ou une amicale d'anciens combattants ne pourront pas assumer de tels frais. 
La Ville de Nice cherche-t-elle à freiner la vie associative locale ? En quoi l'éducation populaire et la vie citoyenne inquiètent-elles le maire de Nice ?
Nice a été frappé par un terrible attentat le 14 juillet dernier, faisant 86 morts et plus de 400 blessés.
Les associations constituent un maillon essentiel du lien social et de la démocratie locale. Elles participent à l'indispensable effort collectif pour surmonter ce drame et favoriser l'unité et la solidarité qui font tant défaut dans la 5ème ville de France.
S'attaquer à la vie associative en lui imposant des contraintes financières qui relèvent de sa propre responsabilité est à l'évidence une faute qui témoigne d'une appréciation erronée de la situation. 
Gageons qu'il ne s'agisse que d'une maladresse qui sera rapidement corrigée et que nous n'en serons pas réduit, à Nice, à défendre à nouveau le droit de réunion et les plus élémentaires expressions de la vie démocratique locale.

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