vendredi 4 janvier 2019

Quand le Samu Social 06 laisse une femme enceinte et ses trois enfants à la rue

 31.12.2018 - Communiqué de presse inter-associatif - "Quand le Samu Social 06 laisse une femme enceinte et ses trois enfants à la rue"

"Lorsque vous êtes confrontés à une situation d’urgence sociale, vous devez appeler le 115, le numéro du Samu social, c’est la porte d’entrée unique du système d’aide sociale pour les personnes à la rue. C’est ce que nous faisons pour chaque famille et chaque femme enceinte avec enfants à la rue à Nice.

C’est ce que nous avons fait pour Salimata, demandeuse d’asile ivoirienne, enceinte de quatre mois et ses trois enfants, âgés de 2, 3 et 6 ans. Et, à chaque fois, la réponse du Samu Social des Alpes-Maritimes est la même : ne sont logées prioritairement que les personnes vulnérables, c’est-à-dire les enfants de moins d’un an et les femmes enceintes de plus de 7 mois de grossesse.

Autrement dit, le Samu social des Alpes-Maritimes estime qu’une femme enceinte de six mois ou un bébé de 13 mois ne sont pas en danger s’ils dorment à la rue, même en hiver !

Contacté hier, recontacté aujourd’hui, le Samu social a imperturbablement répété la règle et nous a expliqué que Salimata et ses enfants n’étaient pas vulnérables, donc pas prioritaires, et qu’il n’y avait plus de place d’hébergement d’urgence. Les seuls conseils prodigués : les accompagner pour dormir dehors, à côté de l’église du Vœu à Nice. La seule aide proposée : des duvets pour la nuit.

Cette réponse est totalement irresponsable et constitue une véritable mise en danger de la vie d’autrui.

Nous avons trouvé en urgence un hébergement citoyen pour Salimata et ses enfants jusqu’à mardi matin.

Nous demandons un toit pour Salimata et ses enfants. Nous demandons des explications officielles sur les critères de vulnérabilité appliqués dans les Alpes-Maritimes. 

Nous demandons la révision de ces critères. Nous demandons qu’aucune femme enceinte ni aucun enfant ne dorme à la rue."

Les associations « Cent pour Un », « Habitat et citoyenneté » et « Tous citoyens ! »

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Quand le Samu Social 06 laisse à nouveau une mère isolée avec trois enfants à la rue

 Communiqué de presse inter associatif : "Quand le Samu Social 06 laisse à nouveau une mère isolée avec trois enfants à la rue"

 "Badria et ses trois enfants de 2, 4 et 9 ans ont dormi à la rue à Nice la nuit dernière. Demandeurs d’asile koweïtiens, ils ne sont pas jugés prioritaires pour être hébergés par le Samu social des Alpes-Maritimes car les enfants ont plus d’un an.

C’est la même réponse que le Samu Social nous a fait pour Salimata et ses trois enfants il y a deux jours jusqu’à ce qu’un article paraisse dans la presse et que, soudain, il était possible de payer un hôtel meublé pour elle et ses enfants (lire ici).

Dans plusieurs départements, les enfants de moins de 3 ans sont jugés prioritaires alors que dans les Alpes-Maritimes ils ne le sont plus dès les un an passés. Ce qui veut dire que, dans les Hauts-de-Seine ou la Loire Atlantique, Badria et ses enfants seraient hébergés alors qu’à Nice ils sont à la rue.

Qui peut prétendre répondre à l’urgence sociale en laissant un enfant de deux ans dormir dehors en plein hiver ?

Pourquoi les critères de prise en charge au titre de l’urgence sociale ne sont-ils pas les mêmes partout en France ?

Pourquoi sont-ils plus restrictifs dans les Alpes-Maritimes qu’ailleurs ?

Nous demandons au Préfet des Alpes-Maritimes des explications claires sur ces critères de prise en charge.

Nous demandons que plus aucun enfant ne dorme à la rue et que des moyens matériels et humains suffisants soient enfin débloqués pour répondre réellement à l’urgence sociale dans les Alpes-Maritimes.

Et nous demandons, de toute urgence, un toit pour Badria et ses trois enfants.

Dans l’attente, et pour palier à nouveau aux carences des pouvoirs publics, les citoyens solidaires se relaient pour les nourrir et les héberger…"

Les associations "Cent pour Un", "Habitat et citoyenneté" et "Tous citoyens".

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dimanche 2 décembre 2018

Gilets Jaunes, le prix du mépris

Les violences urbaines sont totalement inacceptables et desservent la cause. Emmanuel Macron paye le prix de son mépris. Au lieu de sortir de l'impasse en rétablissant la justice fiscale et sociale, le gouvernement pousse à la faute un mouvement déjà très instable et s'avère aussi irresponsable que les casseurs.

Paris a été, pour la seconde fois, la scène de violences urbaines inacceptables. Elles desservent la cause. Elles ne font pas porter le débat sur la faute du gouvernement - son libéralisme aveugle et sa politique antisociale - mais sur la faute du mouvement des Gilets Jaunes, qui, en appelant à manifester à Paris une seconde fois, savait pertinemment ce qui allait se produire.

Le gouvernement envisage d'instaurer l'état d'urgence. Et pourquoi pas, tant qu'on y est, des chars d'assaut pour protéger Paris ? 

En réalité, Emmanuel Macron ne fait que payer le prix de son mépris. La France applique, depuis la fin du gouvernement Jospin, un libéralisme aveugle et déshumanisant, destructeur tant pour l'environnement que pour la protection sociale. Les classes moyennes sont écrasées. Les déclassés, précaires et SDF de plus en plus nombreux. Mais c'est bien le mépris de ce chef de l'Etat-là qui a fait déborder le vase de la colère et du désespoir. Ce sont « ceux qui ne sont rien », les « illettrés », les « fainéants » et ceux qui n’ont « qu’à traverser la rue » pour trouver un travail qui sont descendus les premiers dans la rue. La violence du mouvement est la réponse directe à l’arrogance et la morgue du pouvoir macronien.

Au lieu d'écouter réellement et de dialoguer, le gouvernement va poursuivre un bras de fer lourd de conséquences pour le pays.

Il suffirait pourtant d'instaurer une taxe carbone proportionnelle au taux de pollution produite et que les plus gros payeurs soient les plus gros pollueurs : Total, les compagnies pétrolières, aériennes, ferroviaires, etc. Il suffirait de réinstaurer l'impôt sur la fortune, de taxer les transactions financières et de lutter véritablement contre l'évasion fiscale. Il suffirait, pour avoir un effet immédiat et calmer la colère qui secoue le pays, d'augmenter le SMIC et d'instaurer une TVA zéro sur les produits de première nécessité. C'est l'injustice fiscale et sociale autant que le montant des prélèvements qui est source d'autant de rancœurs et de douleurs. 

Mais non, le gouvernement va continuer à pousser à la faute un mouvement déjà très instable, dans une attitude tout aussi irresponsable que celle des casseurs.

Nous avons été nombreux à alerter les Gilets Jaunes sur les dérives du mouvement, à les appeler soit à se désolidariser, soit à se démarquer en clarifiant leur position. Ce mouvement est encore tenu, localement, des groupes aux revendications populistes et aux comportements racistes et homophobes. Un peu partout, des leaders d'extrême droite, Dieudonné, Laurent Wauquiez ou, à Nice, Eric Ciotti, se sont mêlés aux Gilets Jaunes sans être repoussés. Les débordements et exactions sont nombreux, partout en France. Une femme a été forcée de retirer son voile. Des migrants ont été dénoncés et livrés à la gendarmerie. Les blocages de préfectures donnent lieu à des scènes inquiétantes où des Gilets Jaunes chantent la Marseillaise en empêchant d'entrer les demandeurs d'asile et les étrangers venant renouveler leurs cartes de séjour. Mais, surtout, le mouvement a provoqué deux décès directs et deux décès indirects, ainsi que de nombreux blessés.

La tentative d'organisation du mouvement est positive. Les revendications rédigées vont dans le bon sens. Mais il est très inquiétant d'apprendre que des représentants départementaux ne sont pas montés à Paris en raison de menace directes faites par des mouvances radicales au sein des Gilets Jaunes.

Nous ne pouvons qu'espérer que ce sombre tableau s'arrête là, que la pression mise sur le gouvernement paye tout en évitant de nouveaux drames, que cette colère collective ne sombrera pas en mouvement majoritairement populiste et ne devienne l'expression généralisée d'un racisme latent. 

On a systématiquement critiqué les syndicats, qui "prenaient la France en otage" et étaient incapables d'empêcher les casseurs de ravager Paris. Si le traitement médiatique des Gilets Jaunes est, comparativement, étonnamment complaisant, on se rend compte à quel point dévaloriser la société civile et les corps intermédiaires est dangereux et rompt l'équilibre démocratique et social de notre pays

Pour sortir de l'impasse, il faudrait qu'Emmanuel Macron, son gouvernement et sa majorité comprennent que ce n'est pas en méprisant les citoyens que l'on gouverne une République. La politique a besoin d'éthique et d'équité, sans quoi elle cède la place à la violence et au chaos.

mardi 27 novembre 2018

Rue Jacques Médecin: à Nice, on honore la corruption et le racisme

 Communiqué de presse de l'association "Tous citoyens !" : 

"Rue Jacques médecin : à Nice, on honore la corruption et le racisme"

 "Après Charles Pasqua, la Ville de Nice honore le multirécidiviste Jacques Médecin, quatre fois condamnés à de la prison ferme. 

Quand arrêtera-t-on de glorifier le clientélisme et la corruption à Nice ? 

Nous demandons à ce qu'aucun nom de rue ou quelconque reconnaissance ou honneur ne soit attribué à Nice à une personne condamnée pour des faits liés à la corruption, mal qui gangrène notre société et la Côte d'Azur en particulier.

Par ailleurs, Jacques Médecin n'a jamais caché ses positions extrêmes et racistes. Il a publiquement déclaré, en juin 1987 "Aujourd'hui, 99% des thèses du Front National sont les miennes". Pire, il affirmait, en mars 1986 : "La France va être envahie par tous les macaques qui n'ont rien d'autre à faire que venir vivre chez nous". Il a de plus jumelé la ville de Nice avec celle du Cap, en Afrique du Sud, en soutien à la politique d'apartheid qui y était mené. Nous refusons que la Ville de Nice honore ceux qui ont fait la promotion des thèses d'extrême droite, du racisme et de l'apartheid. 

Donner un nom de rue à Jacques Médecin c'est donc honorer à la fois et la corruption et le racisme.

D'une façon plus large, le temps est venu d'un véritable "droit d'inventaire" du médecinisme à Nice et de ses conséquences."

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"Nice/Le Cap", oeuvre d'Ernest Pignon Ernest pour dénoncer le jumelage de Nice avec Le Cap, "capitale du racisme institutionnalisé".

mardi 20 novembre 2018

Honorer Charles Pasqua, le déshonneur de Nice

Communiqué de presse de l'association "Tous citoyens !" du 16 novembre 2018 : "Honorer Charles Pasqua, le déshonneur de Nice"

"Charles Pasqua a été condamné à deux reprises : pour complicité d’abus de biens sociaux et recel (un an de prison avec sursis) et pour financement illégal de campagne électorale (un an et demi de prison avec sursis).

Baptiser une rue à son nom revient à cautionner des actes délictueux, nier l'importance des décisions de justice et de ce fait affaiblir le pouvoir judiciaire, passer sous silence et banaliser la corruption.

La Ville de Nice, en honorant Charles Pasqua, se déshonore elle-même. 

L'image de la Côte d'Azur, et de Nice en particulier, est très souvent associée à une image de corruption, d'argent roi et de mafia locale.

Dans le même temps, on ne cesse de déplorer l'abstention croissante et la perte de sens de la parole publique aux yeux des citoyens.

A Nice aussi, la politique nécessite un minimum d'éthique."

La lutte contre l'habitat indigne : l'affaire de tous

 Communiqué de presse de l'association "Tous citoyens !" du 7 novembre 2018 : La lutte contre l'habitat indigne : l'affaire de tous

Le bilan ne cesse de s'alourdir à Marseille où une sixième victime a été découverte sous les gravats. À l'heure où beaucoup d'incertitudes subsistent, trois points sont connus de tous :

1. Il y a bien une spécificité Marseillaise où l'habitat indigne et la pauvreté sont plus fortes que dans le reste du pays. Ces immeubles étaient signalés et théoriquement suivis. L'enquête établira les culpabilités immédiates mais c'est l'ensemble des décideurs locaux, passés comme présents, qui portent une part de responsabilité.

2. Si la situation marseillaise est critique, chaque grande ville a ses logements insalubres. La Fondation Abbé Pierre tente depuis longtemps de dresser une cartographie des taudis en France. A chacun de se mobiliser localement pour faire pression sur sa mairie et demander un état des lieux précis de l'habitat indigne et des moyens mis en oeuvre pour l'éradiquer.
L'association "Tous citoyens !" demande à cet effet à la Ville de Nice de faire toute la transparence sur l'habitat indigne dans notre ville : état des lieux précis, publics concernés, mesures déjà prises et à venir.

3. Prendre des arrêtés de péril et d'insalubrité ne suffit pas. Il faut produire encore et toujours plus de logements à un coût abordable. Il faut impérativement faire respecter les 25 % de logements sociaux de la loi SRU. Le gouvernement doit faire de la lutte contre le mal logement une priorité nationale et tout mettre en oeuvre pour obtenir des résultats concrets.

Au-delà de ce constat, dans l'attente d'une réponse précise de la Ville de Nice et dans l'espoir d'une prise de conscience de chacun, nous exprimons nos condoléances pour les familles et les proches des victimes, notre tristesse pour Marseille, notre solidarité avec les personnes relogées et avec l'ensemble des personnes devant vivre, en France, dans un habitat indigne.

lundi 8 octobre 2018

Palais de justice : la chasse aux pauvres continue à Nice

Après la Place du Pin, Christian Estrosi veut chasser les SDF des marches du Palais de Justice. Manque de logements sociaux, d'hébergements d'urgence, gestion à court terme et répression ne font pas une politique sociale. Jusqu'où ira-t-on dans cette chasse aux pauvres grotesque et inhumaine ?

Autrefois les marches du Palais de Justice de Nice étaient accessibles à tous. Puis la Ville de Nice, estimant qu'il y avait trop de SDF sur ces marches, a fait poser des barrières à mi-hauteur. Mais ce qui devait arriver arriva : les SDF descendirent de quelques marches.

Le maire de Nice, Christian Estrosi, décidé à faire la chasse aux pauvres au lieu de les aider, fait poser des grilles en bas des marches. Le Palais de Justice donnera désormais l'image déplorable d'un bunker inaccessible. Et ce qui devrait arriver arrivera : les SDF se déplaceront vers la fontaine voisine.

Christian Estrosi coupera-t-il l'eau de la fontaine Place du Palais comme il a tenté de le faire Place du Pin ? Engrillagera-t-il la fontaine comme il a engrillagé le tribunal et les jardins publics ? Quand décidera-t-on à Nice d'aider les SDF au lieu de les chasser ? Et jusqu'où les chassera-t-on ainsi ? 

Le maire de Nice tente-t-il, par ce biais, d’empêcher les rassemblements de soutien aux citoyens solidaires injustement accusés parce qu’ils aident des réfugiés ?

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Nous sommes nombreux, associations, syndicats, partis politiques, citoyennes et citoyens, à avoir mené la bataille de l’eau pour rétablir l’accès à l’eau potable pour tous Place du Pin. Nous luttons pour des conditions de vie dignes pour tous à Nice. Doit-on lancer une mobilisation à chaque tentative du maire de Nice pour chasser les pauvres de la ville ?

Il est temps d’engager à Nice une véritable politique sociale de lutte contre la pauvreté. Ce sont les travailleurs sociaux et les associations d’aide aux démunis qui détiennent les solutions à long terme pour accompagner les SDF, les travailleurs pauvres, les personnes en grande précarité à se réinsérer socialement et professionnellement, à scolariser les enfants, à lutter contre la dépendance à l’alcool, à permettre l’accès aux soins, etc.

On ne peut maintenir un taux de logements sociaux à 13 % dans la 5ème ville de France, y maintenir un nombre de places d’hébergements d’urgence dérisoire et chasser les SDF de places en places. La Ville de Nice a pris un arrêté anti-SDF pour les chasser des lieux touristiques pendant l’été mais cela n'a rien réglé.

Manque de logements sociaux et d’hébergements d’urgences, répression et traque des SDF ne font pas une politique sociale. Jusqu'où ira-t-on dans cette chasse aux pauvres grotesque et inhumaine ? Qu'est-ce qu'une ville, qu'une société qui pose des grilles, des barreaux et des verrous partout ? En tentant de chasser les pauvres, Christian Estrosi engrillage la ville, enferme les Niçois à l'intérieur de ses propres peurs.

Nous voulons une ville et une société ouvertes et nous nous battrons autant qu'il le faudra pour cela.