Communiqué de presse de l’association Tous citoyens !
dimanche 19 juin 2022
Non au grand prix de formule 1 à Nice !
jeudi 19 mai 2022
Côte d’Azur Habitat : un plan d’expulsions massives et arbitraires
Côte d’Azur Habitat a mis en place un dispositif lui permettant d’expulser ses locataires condamnés ou poursuivis pénalement et d’expulser avec eux l’ensemble des membres de leur famille vivant sous le même toit. Ce procédé est rendu possible par une convention signée par le bailleur social avec la Ville de Nice, le préfet et le procureur des Alpes-Maritimes. Les familles sont préalablement convoquées à un « conseil des droits et des devoirs », simulacre de tribunal où elles se rendent sans avocat ni conseil. Le président de Côte d’Azur Habitat, Anthony Borré, se livre à une médiatisation constante des convocations à ce conseil des droits et des devoirs ainsi que des expulsions prononcées. Il a qualifié les personnes concernées d’« ennemis de la République » et a déclaré vouloir attribuer les logements à ceux qui « le méritent », s’autoproclamant décideur de qui « mérite » ou non un logement, de qui est ou n’est pas un « ennemi de la République ».
J’ai dénoncé dans la presse ce procédé dès janvier 2021, puis, lors de la première procédure effective d’expulsion, par un argumentaire plus détaillé (lire ici). Le Syndicat des Avocats de France, la Ligue des droits de l’Homme, le DAL, ADN, Habitat et citoyenneté et l’association Tous citoyens ont dénoncé très clairement ce dispositif répressif et les termes de cette convention quadripartite (lire ici)
Anthony Borré vient d’annoncer un plan massif d’expulsions reposant sur ce dispositif profondément injuste et arbitraire.
Sur le fond :
- Côte d'Azur Habitat n'a pas à se substituer à la justice pour infliger une condamnation sociale (la perte du logement) en plus de la condamnation pénale décidée par un juge. Il s'agit là d'une inadmissible double peine.
- En décrétant que toute personne condamnée par la justice peut perdre son logement social, Côte d'Azur Habitat instaure un nouveau critère d'attribution de logement social : avoir un casier judiciaire vierge. Il s'agit là d'une atteinte évidente au droit au logement, principe pourtant acté par le législateur.
- En faisant payer les proches qui habitent avec la personne condamnée Côte d'Azur Habitat bannit socialement des individus pour des faits dont ils ne sont pas responsables, ce qui est profondément injuste.
- En communiquant à outrance sur ces expulsions, Anthony Borré cherche à masquer le non respect de la loi SRU par la Ville de Nice qui paye plus de 400 000 € de pénalités par an pour n'avoir que 13% de logements sociaux au lieu des 25% légaux. 16 000 familles sont actuellement en attente d'un logement social à Nice. Cette sur-médiatisation ne compensera pas l'absence d'une politique de logement digne de ce nom.
- En faisant du logement social un outil de répression, Anthony Borré détourne Côte d'Azur Habitat de sa vocation sociale pour en faire un nouveau dispositif sécuritaire.
- Expulser des familles ne diminuera en rien la délinquance : on ne fait que déplacer le problème à d'autres quartiers en plongeant des familles entières dans la précarité. Sans logement social et sans argent pour louer légalement un logement privé, où iront elles ? Côte d’Azur Habitat ne fait que pousser ces familles vers des marchands de sommeil, des squats ou la rue.
- En annonçant 132 procédures d'expulsions à venir, Anthony Borré confirme la mise en place d'un plan d'expulsions massives fondées sur un procédé arbitraire, portant manifestement atteinte au droit au logement.
lundi 18 avril 2022
Voter Macron sans voter "pour" Macron : lettre au Président - candidat
M. Le Président - candidat,
Je vais utiliser un bulletin de vote à votre nom dimanche prochain sans jamais voter "pour" vous, mais seulement afin de voter "contre" le fascisme. Je sais que vous ne lirez pas cette lettre et que vous vous fichez royalement de cette distinction : le soir de votre victoire, vous considérerez, et les médias avec vous, que mon vote vous est acquis. Mais, voyez vous, et cela doit être dit et écrit, il n'en n'est rien.
Nous sommes très nombreux à avoir dû voter pour vous en 2017 afin de faire barrage au Rassemblement National et à nous être promis à nous-mêmes, ensuite, de ne plus jamais accepter cette compromission politique et morale. Et nous sommes très nombreux, aujourd'hui, à devoir rompre cette promesse faite à nous-mêmes par esprit de responsabilité et par amour de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.
Nous sommes également très nombreux à vous tenir pour responsable de la situation politique actuelle de notre pays. Si, pour beaucoup de personnes, le besoin de faire "barrage à Macron" est aujourd'hui plus fort que la nécessité de faire "barrage à Le Pen", c'est parce qu'elles ont le sentiment légitime d'avoir été méprisées, voire humiliées, cinq années durant. Votre quinquennat constitue en effet l'une des périodes de régression démocratique et sociale les plus importantes de la cinquième République : lois liberticides et discriminatoires, répressions policières violentes et répétées, accroissement des inégalités, enrichissement odieux des plus riches et appauvrissement des classes moyennes et précaires, petites phrases assassines où votre insupportable morgue a blessé inutilement nos concitoyens, etc. La montée du fascisme en France découle en partie directement de la façon dont vous avez mené votre mandat. Et si, par malheur, le fascisme accédait au pouvoir, votre quinquennat resterait dans l'histoire comme la période pré-fasciste menant à l'avènement du fascisme.
C'est parce que nous sommes d'autant plus conscients des méfaits de votre politique que notre vote nécessite courage, détermination et abnégation.
En conséquence, comme de nombreux citoyens, je glisserai dans l'urne un bulletin de vote "Emmanuel Macron" dimanche prochain, mais sans jamais, ô combien jamais, voter "pour" vous.
Dimanche 24 avril, je voterai contre Marine Le Pen et le Rassemblement National, contre un processus d'incitation à la haine d'une partie de la population contre une autre, contre la rupture avec la laïcité telle que définie par la loi de 1905 garantissant la liberté de culte et de conscience, contre un régime et un mode de gouvernance autoritaire et anti-démocratique, contre le retour au droit du sang et pour préserver le droit du sol, contre le rejet de l'autre, de l'étranger, de toute personne différente et n'entrant pas dans "la norme", contre la négation de la liberté de la presse et de la liberté d'expression, et, surtout, contre la négation de notre humanisme le plus noble et le plus profond. Accompagnant au quotidien des personnes en exil et en situation de précarité, je sais à quel point des lois et des décrets peuvent briser des vies.
Je voterai contre le retour du fascisme en France et je vous fais "en même temps" la promesse, à vous autant qu'à moi-même, si vous gagnez cette élection en partie grâce à mon vote, de combattre autant que faire se peut les mesures néfastes que vous mettrez en œuvre durant les cinq années à venir. Et je ferai tout, avec l'ensemble de mes compagnons de lutte et de solidarité, et ce dès les élections législatives de juin, pour contribuer à renforcer l'alternative démocratique, sociale et écologique nous permettant d'échapper à l'impasse politique dans laquelle nous sommes actuellement piégés.
David Nakache
Responsable associatif
mardi 1 mars 2022
vendredi 21 janvier 2022
Nice, conseil municipal : défendre la liberté d'expression, encore et toujours
Communiqué de presse
Nice, conseil municipal : défendre la liberté d'expression, encore et toujours
Les délibérations 10.4 et 10.5 permettant à Christian Estrosi de faire payer ses frais d'avocats par les niçoises et les niçois afin de me poursuivre en cassation, via l'octroi de la protection fonctionnelle, ont été votées ce matin en conseil municipal.
Ces délibérations sont entachées d'erreur puisqu'elles affirment abusivement que mes propos envers le candidat Christian Estrosi durant les élections municipales étaient respectivement "diffamatoires" et "injurieux" alors que la cours d'appel m'a, pour chacune de ces accusations, relaxé. Je remercie Jean-Christophe Picard de l'avoir rappelé en séance.
Contrairement à ce qu'il est écrit dans la délibération 10.4 et contrairement à ce que Mme Ouaknine a affirmé en séance, je n'ai en aucun cas dit que Nice avait un maire "raciste". J'ai affirmé par contre que la ville de Nice avait un maire "xénophobe" et j'ai publié un article en janvier 2021 pour expliquer la distinction entre ces termes et en quoi la politique menée à Nice présentait un caractère xénophobe (lire ici).
De plus, faire, en séance, comme l'a fait le 1er adjoint au maire, M. Anthony Borré, un amalgame entre mes propos envers Christian Estrosi et les attaques physiques subies par des élus, que je condamne très fermement, est un procédé dangereux. Cela revient à confondre volontairement débat démocratique et agressions physiques. Chercher à disqualifier un adversaire politique ne doit pas mener à remettre en question le principe fondamentale de la liberté d'expression.
La protection fonctionnelle est une disposition utile et parfois indispensable qu'il ne faut pas détourner pour règlements de compte politiciens. Les propos tenus étaient des propos de campagne électorale et si quelqu'un devait se sentir visé ce serait le candidat Christian Estrosi et non le maire de Nice. Ce n'est donc en aucun cas aux Niçois de payer.
Christian Estrosi cherche, par tous moyens, à judiciariser le débat démocratique afin de ne pas avoir à répondre, en débat public, aux critiques de fond émises contre sa politique. Il a pour ce faire recours à des procédures bâillon pour faire taire ses adversaires et il est prêt à aller jusqu'en cassation contre moi pour cela.
Il y a, à Nice, 74 000 personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Cela devrait être la priorité absolue de l'équipe municipale. Mais il est visiblement plus urgent d'utiliser les impôts des Niçoises et des Niçois pour poursuivre un opposant parce que le maire refuse d'admettre que la justice lui donne tort. Orgueil, quand tu nous tiens...
Nice, le 21 janvier 2022
David Nakache
Président de l'association Tous citoyens et membre du rassemblement Viva, démocratie, écologie, solidarité
Résumé des procédures en cours m'opposant à Christian Estrosi à lire ici.
mardi 18 janvier 2022
Affaires Estrosi/Nakache : quand le maire de Nice s’acharne aux frais du contribuable
Communiqué de presse
Affaires Estrosi/Nakache : quand le maire de Nice s’acharne aux frais du contribuable
Les tentatives de Christian Estrosi pour me réduire au silence et pour judiciariser le débat public ont échoué. Je remercie très chaleureusement toutes celles et tous ceux qui m’ont soutenu durant cette longue lutte.
Mais Christian Estrosi refuse ce double verdict de la justice et se pourvoit en cassation. Pire, il fait payer aux contribuables niçois son acharnement contre moi : il proposera en conseil municipal, le 21 janvier 2022, que lui soit octroyée une protection fonctionnelle pour payer ses frais d’avocats ! Le combat pour préserver notre liberté d'expression commune continue.
Nice, le 18 janvier 2022
David Nakache
Président de l'association "Tous citoyens"
Membre du collectif niçois "Viva - Démocratie, écologie, solidarité"
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