samedi 7 septembre 2024

"Ils ont déjà à peine de quoi se nourrir", une distribution solidaire de fournitures scolaires à Nice

 France 3 Côte d'Azur - "Ils ont déjà à peine de quoi se nourrir", une distribution solidaire de fournitures scolaires à Nice


Publie le 05.09.2024

"Ils ont déjà à peine de quoi se nourrir", une distribution solidaire de fournitures scolaires à Nice

Comme chaque année, "rentrée scolaire" rime, pour beaucoup, avec "dépenses en hausse". Alors, afin "d’assurer l’essentiel pour "une rentrée digne pour toutes et tous", sans condition, ni restriction, plusieurs associations niçoises se sont associées. Leur objectif : permettre de remplir le cartable d'un enfant avec un kit complet.

Elles sont sept ! Sept associations niçoises à être à l’origine d’une distribution solidaire de fournitures scolaires, cette rentrée 2024 à Nice.


Lors de la rentrée 2023, ce sont 700 kits qui ont été distribués. Cette année, dès la fin de la première journée... 595 kits étaient déjà partis.
Les kits de l’égalité des chances

Aider les plus précaires et contribuer à l'égalité des chances à l'école. Il est bien là l’objectif de ce collectif.
"En France on a comme principe républicain l’égalité où l'école publique est gratuite. Alors, si elle l’est en théorie, elle doit aussi l’être dans les faits." (David Nakache - Président de "Tous citoyens !")
Et le président de "tous citoyens !" d'ajouter : "un enfant a le droit d’avoir du beau matériel neuf, ça aide à prendre confiance et favorise forcément l’intégration. L'intégration de ces familles passe par l’école et il n’est pas rare que les enfants instruits aident ensuite leur famille dans leurs démarches”.
Une action citoyenne de longue halène

Depuis plus de 7 ans, ce collectif agit dans le département des Alpes-Maritimes. Il fonctionne de deux manières distinctes. D’une part, en faisant appel à la générosité de chacun et d’autre part en effectuant, lui-même, des achats de fournitures.

Ainsi, cet été, les associations ont lancé une campagne d’appel aux dons, qu’ils soient financiers ou matériels. Leur but, sensibiliser le public à la difficulté d’acheter des fournitures à la rentrée pour les familles dans le besoin.

“Nous avons effectué trois journées de récoltes devant le magasin Cultura et nous avons aussi pu négocier des achats groupés à un prix très compétitif avec Auchan La Trinité” explique David Nakache.


Ils sont une dizaine de bénévoles pour accueillir, durant deux jours entiers, les parents qui viennent chercher un ou plusieurs kits pour leurs enfants. • © France Montagne/FTV
Une aide sans condition ni restriction

Cette action citoyenne s’adresse à des familles en grande précarité, et ce, sans condition, ni restriction, comme l’explique David Nakache : "En fait, on a beaucoup de familles qui ne perçoivent aucune d’allocation familiale. Dans 90% des cas, ce sont des familles demandeuses d’asile, des "primo arrivants" en situation régulière dont les enfants doivent aller à l’école et qui ne perçoivent pas encore d’allocation rentrée scolaire".

Dans le système français, pour prétendre aux allocations familiales, les personnes étrangères doivent attendre 6 mois de résidence avant de pouvoir, légalement, y avoir droit.


Lors de la rentrée 2023, ce sont 700 kits qui ont été distribués. Cette année, dès la fin de la première journée... 595 kits étaient déjà partis ! • © France Montagne/FTV

Et David Nakache d'ajouter : "En général, les enfants de ces familles ont connu l’exil. Pour la plupart, ils sont traumatisés par leur histoire. Aujourd’hui, ils arrivent dans un pays qu’ils ne connaissent pas et dont ils ne comprennent pas la langue. Quand vient le moment de la rentrée scolaire, ils n'ont aucune fourniture scolaire. Leurs parents n'ont absolument pas les moyens de leur en offrir. Ils ont déjà à peine de quoi se nourrir, vous imaginez bien ! Alors, bien évidemment, c’est humain, quand ces enfants se retrouvent avec les petits Niçois... ils se sentent déclassés ! À part. Ils n’ont ni crayon, ni gomme, ni cahier. Rien".
En leur offrant des fournitures scolaires, nous les aidons aussi et surtout à s’intégrer par l’école. (David Nakache)
Alisa Marchitau est moldave. Elle a entendu parler, par le bouche-à-oreille, de cette distribution de fournitures scolaires. Elle a deux enfants qui sont scolarisés, cette rentrée, à Nice.

Mais, au vu de sa situation personnelle, elle n'a pas les moyens de leur offrir tout ce que l'école demande : " Nous sommes arrivés à Nice depuis seulement un mois et je n'ai droit à rien. Avant, nous étions dans un autre département français. Si je n'avais pas eu connaissance de cette action, les enfants n'auraient pas eu grand-chose pour étudier. C'est vraiment formidable, car ici, on ne nous demande rien. Pour être éligible à ce genre de chose, il faut tout un tas de documents que je n'ai pas encore. Je suis tellement heureuse qu'ils puissent être "un peu" comme les autres. Pour nous, les grands ce n'est déjà pas facile, mais pour eux encore plus. Les enfants ne sont pas tendres les uns avec les autres".


A chaque niveau sa spécificité en termes de matériel demandé par l'école. Pour le cours élémentaire, pas de compas ! • © France Montagne/FTV

Des kits pour chaque niveau

Accrochées au mur du local de distribution, les listes détaillées du matériel nécessaire pour chaque enfant, selon son niveau. Au pied de ces pense-bêtes, des sacs prêts entassé les uns sur les autres. Une sorte de "petit nécessaire" de première nécessité pour bien apprendre à l’école, cahiers, feuilles, stylos, classeurs ou encore trousses et ardoises…


Les listes des fournitures scolaires de rentrée sont, au fil des ans, de plus en plus fournies. • © France Montagne/FTV
Nous essayons de fournir ce qu’il n’y a pas ou ce qui manque à une rentrée digne.
Marica Gassin - Bénévole du collectif
Ainsi, un kit complet est constitué pour chaque niveau.

Pour les maternelles, il s’agit d’un petit sac à goûter, d’une boîte de crayon de couleur et d’un petit cahier et un crayon gris. "C’est symbolique, mais c’est important pour faire sa rentrée à l’école en maternelle" nous confie la bénévole.

Pour les plus grands, du CP au lycée : ardoise blanche, compas, kit de traçage, feutres ou crayons de couleurs, cahiers petit et grand format, classeurs, feuilles de copie simples et doubles, intercalaires, stylos, colle, gommes…


Depuis 7 ans, les associations ADN, Cent Pour Un 06, Habitat et citoyenneté, Réseau Education Sans Frontière 06, Roya citoyenne, Tous citoyens et Vallées solidaires 06 organisent, à chaque rentrée, une distribution de fournitures scolaires. Cette année elles ont distribué gratuitement plus de 800 kits scolaires. • © France Montagne/FTV

Ce sont les bénévoles eux-mêmes qui collectent et confectionnent les kits. Et ils font de leur mieux possible avec les moyens qu'ils ont comme l'explique Marica Gassin : “Ces kits ne répondent pas toujours, exactement, à la liste de fournitures qui est souvent trop grande au collège ou au lycée, mais ils permettent d’assurer l’essentiel pour une rentrée digne”.
Des demandes en nette hausse

Cette année, la rentrée scolaire s'est traduite, pour beaucoup de familles, par une augmentation sensible des dépenses.

Lors de la rentrée scolaire 2023, le collectif niçois a distribué 700 kits.

Cette année, la demande est en forte croissance : “Nous avons préparé 200 kits de rentrée supplémentaires après en avoir distribué 700 le premier jour ! Soit pratiquement deux fois plus que l’an dernier” nous fait remarquer David Nakache.

Parmi les dons, matériels, récoltés par les bénévoles il y a aussi des dictionnaires, des calculatrices, des livres... De quoi faire le bonheur de ceux qui les recevront. • © France Montagne/FTV

"Aujourd’hui, nous avons à faire à une vraie misère sociale, à une vraie précarité. Il y a beaucoup de personnes qui se présentent chez nous qui ne sont soutenues par aucune structure sociale. Elles ne sont dans aucun circuit d’aide et leurs enfants ont vraiment besoin d’aide".

Cette rentrée, nous avons pratiquement distribué deux fois plus de kits que l’an dernier.
David Nakache.
"J’en appelle aux pouvoirs publics. C’est leur rôle de fournir, à ces enfants, du matériel pour pouvoir bien travailler à l’école et donc de bien s’intégrer dans le pays qui les accueille. La ville de Marseille le fait. Lille aussi. À paris aussi".

Un schéma identique au niveau national

La semaine dernière, l'Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) alertaient sur "les conséquences désastreuses, d'une enfance sans toit. Selon elles, plus de 2000 enfants sont contraints de dormir à la rue".

"C'est inadmissible, on ne peut pas accepter qu'une société traite ses enfants de cette manière", déclare à l'AFP la représentante de l'agence onusienne dans l'Hexagone, Adeline Hazan, dénonçant une "violation flagrante des principes de la Convention internationale des droits de l'enfant" ratifiée par la France.

À noter que ce baromètre ne prend pas en compte ceux qui ont renoncé à appeler le 115, les enfants vivant dans des bidonvilles ou en squats ou encore les mineurs non accompagnés. Le chiffre de 2000 serait donc largement sous-évalué, insistent Unicef France et la FAS.

Une étude qui fait, à sa plus grande tristesse, écho aux oreilles de David Nakache.

Y a une vraie précarité de l’enfance et de la petite enfance dans les Alpes-maritimes. Pour ces enfants-là, le fait d’avoir un stylo, un cahier et une trousse un peu jolie, c’est un rayon de soleil.
David Nakache.

Pour mémoire, selon l’enquête du 18 novembre 2023 sur le mal-logement sur le territoire de la Métropole Nice Côte-d’Azur réalisée par la Fondation Abbé Pierre auprès d’un panel d’acteurs institutionnels et associatifs, "près d’une personne sur cinq vit sous le seuil de pauvreté dans la Métropole Nice Côte d’Azur".

À titre de comparaison, en France, selon les données de l'INSEE de février 2024, 9,1 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, incluant environ 3 millions de familles.

vendredi 6 septembre 2024

Pour notre citoyenneté et notre démocratie

Bonjour,

Alors que le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête des élections législatives, alors que les électrices et les électeurs ont largement participé au front républicain pour faire barrage à l'extrême droite, Emmanuel Macron a nommé Michel Barnier premier ministre avec l'aval de l'extrême droite.

Tout semble être mis en œuvre pour pousser les citoyennes et les citoyens à se détourner des urnes, tant le résultat du suffrage n'est pas respecté.

Pour défendre notre citoyenneté et notre modèle démocratique, l'association Tous citoyens appelle à rejoindre la mobilisation "Face au coup de force de Macron" lancée à l'initiative d'organisations étudiantes.

Manifestation samedi 7 septembre

à 10h place Garibaldi à Nice


Signataires des Alpes-Maritimes : 

AFPS 06, Alternatiba 06, Alternative communiste 06, ATTAC 06, DAL 06, CGT Educ Action 06, Les Écologistes, Ensemble! 06, FNEC FP - FO, LDH Nice, JC 06, La Libre Pensée 06, LFI 06, PCF 06; Collectif Queer 06, Le Mouvement de la Paix des Alpes Maritimes, Nous Toutes 06, Planning Familial, Rassemblement citoyen ViVA!, Solidaires 06, Tous Citoyens !


Nice, le 6 septembre 2024
Association Tous citoyens,


mercredi 4 septembre 2024

BFM Nice Côte d'Azur - "Des fournitures scolaires pour les familles précaires"

 Reportage BFM Nice Côte d'Azur du 04.09.2024 à Nice. Distribution de fournitures scolaires aux enfants démunis organisées par les associations ADN, Cent Pour Un 06, Habitat et Citoyenneté, Roya citoyenne, Tous citoyens, Vallées solidaires 06 et le Réseau Education Sans Frontières 06




lundi 2 septembre 2024

Nice, chronique d'un racisme institutionnel ordinaire


Nice, chronique d'un racisme institutionnel ordinaire


"Il n'avait qu'à pas venir en France". 

"Il est venu jusqu'ici de Guinée ? Il peut bien passer encore une nuit dehors". 

"Si vous n'êtes pas content, prenez le chez vous".

L'homme qui m'assène ces propos porte l'uniforme, encouragé par sa collègue, elle aussi en uniforme. Il incarne l'Etat et la République française. Nous sommes le 1er septembre 2024 devant le commissariat Auvare à Nice, et il est policier.

Les échanges se déroulent durant les 5h d'attente, de 20h à 1h du matin, passées à l'extérieur du commissariat, en présence de Mamadou (dont j'ai changé le prénom), Mineur Non Accompagné faisant l'objet d'une Ordonnance de Placement Provisoire (OPP) du tribunal pour enfants ordonnant son placement avant son audience prochaine.

Le Département 06 et la police imposent aux jeunes bénéficiaires d'une décision de placement après recours, de façon totalement inutile, de passer par le commissariat pour être ensuite placés en foyer. L'accueil au commissariat Auvare varie du tout au tout selon les équipes présentes.

Le policier a d'abord refusé de tenir compte de la décision de justice car le jeune, venu seul, la lui a présentée en photo dans son téléphone. Il a fallu que je le rejoigne sur place avec l'OPP imprimée pour qu'il accepte de s'occuper de Mamadou. 

Nous avons dû attendre 5h avant que le chauffeur d'un foyer ne vienne le chercher. Le policier a refusé de faire entrer Mamadou dans le commissariat, le laissant à l'extérieur, sous prétexte qu'aucun local, dans tout le bâtiment, n'était disponible. 

Échanges très tendus, propos racistes proférés par un agent de l’État, il a fallu parlementer pour parvenir à établir une communication plus respectueuse et, enfin, un semblant de compréhension mutuelle lorsque le policier a peu à peu réalisé que les foyers contactés et le responsable d'astreinte du Département 06 auraient dû et auraient pu faire diligence et ne pas laisser attendre Mamadou la moitié de la nuit pour rien.

Durant ces 5h, nous avons vu défiler une femme en larmes, victimes de violences conjugales, plusieurs personnes devant pointer pour un contrôle judiciaire, un homme voulant déposer plainte, etc. Chacun s'est adressé à une vitre sans tain, ne voyant pas leur interlocuteur, le commissariat Auvare étant en effet équipé d'un guichet fermé, totalement déshumanisant, où l'on ne voit personne de l'extérieur. Chacun a dû raconter les détails de sa situation et de sa vie privée : les violences du mari, le motif de la détention en prison donnant lieu au contrôle judiciaire, etc., sans aucune zone de confidentialité, les réponses des policiers au micro, cachés derrière leur vitre sans tain, résonnant fort dans le silence de la nuit.

Après ces 5h de maltraitance institutionnelle, Mamadou a pu être amené dans un hôtel à Antibes, les foyers étant pleins.

Après ces 5h d'attente, j'ai pu rentrer chez moi, non sans passer devant la plaque commémorative située sur le mur du commissariat, l'ancienne caserne Auvare. Cette plaque rappelle que c'est ici qu'étaient regroupées les personnes arrêtées avant leur déportation à Auschwitz durant l'occupation…


David Nakache

Président de l'association Tous citoyens !

lundi 26 août 2024

Rassemblement citoyens pour le respect du suffrage universel !


Communiqué de presse de l'association Tous citoyens

Rassemblement citoyens pour le respect du suffrage universel !


Emmanuel Macron refuse de respecter le résultat du scrutin et de nommer Lucie Castets, proposée par le Nouveau Front Populaire, comme première ministre. 

L'association Tous citoyens appelle à un rassemblement pour le respect du suffrage universel :

Mardi 27 août 2024 à 18h, place Garibaldi à Nice

Soyons le plus nombreuses et nombreux  possibles pour faire respecter l'expression démocratique des citoyennes et citoyens qui se sont déplacé-es massivement pour voter aux élections législatives.


Nice, le 27 août 2024

Signataires : 

Alternative Communiste 06, la CGT 06, Ensemble!06, EELV 06, la France Insoumise 06, le NPA 06, Place Publique 06, le Parti Communiste Français 06, le Parti Socialiste 06, l'association Tous citoyens !, le rassemblement citoyen Viva !