samedi 22 septembre 2012

Stéphane Hessel, Edgar Morin, et la démondialisation

Le petit opuscule Le chemin de l'espérance est paru chez fayard en 2011, pour la somme très abordable de 5 €.
Stéphane Hessel et Edgar Morin y dressent en quelques pages les enjeux de notre temps et appellent à la mobilisation d'un « puissant mouvement citoyen » et d'une « insurrection des consciences », seuls capables d'y faire face ( p.60).1
Le texte est riche et pertinent, les analyses sont puissantes. Le résistant et le philosophe nourrissent ainsi encore un peu plus notre réflexion commune. Plusieurs propositions concrètes sont émises comme la création de « maisons de la fraternité », d'un « service civique de la fraternité », d'un « conseil d’État éthique », d'un « office publique de la consommation », le développement de l'économie « verte », des coopératives, du commerce équitable, etc.
Pour autant, le projet ne se veut pas seulement « programmatique » mais aussi « paradigmatique », prônant un changement de mode d'appréhension du monde et de méthodologie cognitive, pour développer une politique du « Bien vivre » renouant avec l'idéal de la pensée grecque.
Aux totalitarisme du XXème siècle a succédé la tyrannie du capitalisme financier, se développant en parallèle de replis sur soi xénophobes et de fanatismes religieux. « La voie pour une politique du Bien vivre ne peut se développer si l'on entreprend pas juguler la pieuvre du capitalisme financier et la barbarie de la purification nationale » (p. 57)