mardi 16 janvier 2018

Nice, la surveillance de tous contre tous

La Ville de Nice a lancé la phase test d'une application mobile nommée "Reporty" permettant à tout citoyen géolocalisé l'ayant installée d'envoyer les images d'incivilités dont il est témoin au centre de supervision urbain où des policiers municipaux les visualiseront en direct.

Il y a au minimum trois enseignements à tirer de cette expérimentation :

1. La Ville de Nice veut faire de tous ses fonctionnaires des auxiliaires de police

En effet, la Ville de Nice teste son application sur un panel de 2000 personnes dont en premier lieu ses agents disposant d'un téléphone portable professionnel qu'elle a incités à plusieurs reprises à utiliser Reporty.

Or on peut très bien être fonctionnaire territorial sans vouloir automatiquement devenir un auxiliaire de police bis...

2. Le maire de Nice enfreint les règles de la CNIL et porte atteinte à la vie privée

En effet, lors de la pause des premières caméras de vidéo surveillance, la ville de Nice s'était engagée auprès de la CNIL à ne pas filmer l'intérieur des maisons et à orienter ses caméras de telle sorte que ne puisse être filmée la vie privée des citoyens.

Or avec Reporty, n'importe quelle personne peut envoyer une image filmée à l'intérieur d'une habitation et cette image sera immédiatement visionnable au centre de supervision urbain. Cela constitue une atteinte manifeste à la liberté fondamentale qu'est le respect de la vie privée.

3. Christian Estrosi prône un modèle de société où la défiance et la délation deviennent la règle

Ainsi, quiconque voulant régler des comptes personnels, nuire à un voisin ou tout autre personne pourra utiliser Reporty pour cela. Christian Estrosi avait déclaré vouloir faire de Nice un laboratoire de la sécurité. Mais le tout sécuritaire franchit ici un pallier supplémentaire et on ne pourra plus revenir un arrière : la surveillance de tous contre tous est érigée en règle de vie. Une ville où la délation est félicitée, où les pouvoirs publics incitent à la défiance généralisée ne peut retrouver le chemin du vivre ensemble et de la cohésion sociale.

Un an et demi après l'attentat du 14 juillet 2016, Nice panse encore ses plaies et doit retrouver le chemin de l'apaisement. Attiser les peurs, alimenter la défiance et la surveillance de tous contre tous ne fait qu'entretenir un climat malsain et nous ramener en arrière. Alors que les citoyens relèvent la tête et veulent aller de l'avant, alors que partout les solidarités se font jours et que les citoyens tendent la mains aux plus démunis, le maire de Nice veut replonger la ville dans la peur. La France a déjà connu des régimes encourageant la délation. Nous refusons de revivre cela à Nice.

jeudi 4 janvier 2018

L'islamophobie ou la convergence des haines

Alors que la convergence des luttes est à la peine, l'islamophobie apparaît peu à peu comme le point de cristallisation et de convergence de haines aux origines diverses : défenseurs des thèses d'extrême droite, laïcistes de droite et de "gauche", sionistes radicaux. Et notre devoir de citoyens est de la combattre.

Nous sommes nombreux à œuvrer pour la convergence des consciences et des luttes. Si nous ne parvenons pas aux résultats escomptés, une autre convergence a lieu sous nous yeux et se révèle, elle, d'une redoutable efficacité : la convergence des haines.

Le point de cristallisation de cette convergence est l'islamophobie, c'est-à-dire l'ensemble des discriminations subies en raison de la croyance réelle ou supposée en la religion musulmane.

Le facteur démultiplicateur de cette haine est d'une part la peur légitime des attentats et d'autre part le rejet illégitime de nos concitoyens de confession musulmane. 

Cette peur est légitime car la France, de Paris à Nice, est frappée de plein fouet par les attentats. Il s'est développé en France, puisque de nombreux terroristes ayant commis ou tenté de commettre des attentats sont français, ce qu'il faut désormais nommer un "terrorisme français". 

Ce rejet est, lui, illégitime car quand bien même ces attentats sont commis au nom de l'islam nos concitoyens musulmans dans leur immense majorité n'ont strictement rien à voir à ces actes odieux.

La thèse de la radicalisation de l'islam (à l'inverse de celle de l'islamisation de la radicalité) laisse penser qu'il n'y a entre l'islam pratiqué par nos concitoyens et les actes terroristes sanguinaires qu'une différence de degrés et non une différence de nature. De l'islam au terrorisme, il n'y aurait qu'un pas à franchir. Nous devons dénoncer avec force l'amalgame abject selon lequel tout maghrébin serait musulman et tout musulman serait un terroriste potentiel. Cet amalgame permet de légitimer et de raviver la vieille haine des arabes sous couvert de lutte contre le terrorisme.

Nous voyons donc converger et s'unir dans le rejet des musulmans trois vecteurs de haine de provenances différentes : les promoteurs des thèses d'extrême droite traditionnelle, des laïcistes de droite et de gauche et des sionistes radicaux.

L'extrême droite tout d'abord, qui, pour recycler sa vieille haine des arabes est prête à mettre de côté son antisémitisme fondateur. Elle trouve dans la peur des attentats non seulement la justification de son racisme anti-arabe mais aussi la légitimation de sa politique migratoire et de la thématique de l'invasion puis du grand remplacement. Les réfugiés sont ainsi des victimes collatérales de cette islamophobie d'extrême droite, puisque sous prétexte que des terroristes se cacheraient parmi les migrants, on justifie la fermeture des frontières.

Les thèses de Renaud Camus ont trouvé dans Soral puis dans Zemmour et Finkielkraut des promoteurs très efficaces. La banalisation des idées d'extrême droite est généralisée. De nombreux leaders de la droite dite républicaine les reprennent à leur compte en toute impunité et les Identitaires, aux actions souvent violentes, s'en abreuvent directement. Surfant sur la peur légitime des attentats, cette extrême droite là n'a plus besoin de parti politique de pointe pour exister. Son corpus idéologique est posé et progressivement accepté, son accès aux grands médias est indéniable, son intégration à la doxa populaire est effective.

Les laïcistes de droite comme de "gauche" (car malheureusement les guillemets s'imposent) font eux aussi feu de tout bois contre l'islam. Sous couvert de défendre de façon intransigeante la laïcité ils en viennent à la dénaturer. Alors que la République française respecte toute les croyances (article 1er de la Constitution) et qu'elle est garante du libre exercice du culte (article 1er de la loi de 1905), les laïcistes vont instrumentaliser la laïcité pour combattre une religion spécifique, l'islam.

Les laïcistes sont en réalité de deux ordres, qui dépassent le clivage droite/gauche : ceux qui travestissent la laïcité pour combattre une religion donnée (l'islam) et ainsi en réaffirmer une autre (le christianisme), on a ainsi vu le député Ciotti déposer un amendement pour inscrire dans la Constitution les racines chrétiennes de la France... Et ceux qui combattent toute forme de religiosité, comme si l'interdiction de tout signe religieux dans l'espace public, quel qu’il soit, suffirait à arrêter les attentats... Cette seconde catégorie défend davantage la sécularisation que la laïcité et ses partisans devraient en réalité être appelés des "sécularistes"...

L'une des victimes collatérales de l'islamophobie laïciste est le féminisme, copieusement instrumentalisé et détourné pour la cause. Les propos d'Elisabeth Badinter en sont la sinistre démonstration...

Le sionisme radical (à défaut d'une meilleure dénomination) vient compléter ce sombre tableau, voyant là un moyen détourné de justifier l'occupation militaire de la bande de Gaza. La haine du sioniste à l'égard de l'arabe trouve dans la peur du terrorisme un exutoire inespéré. La survie d'Israël dépend pour les sionistes radicaux de la diabolisation de l'islam, notamment dans les pays comme la France. 

Victime collatérale de cette islamophobie sioniste, l'antisionisme politique peine à exister : ce sionisme là se nourrit de l'amalgame entre judaïsme et sionisme en tentant de disqualifier tout argument antisioniste en taxant son auteur d’antisémitisme. 

Alors que l'on peut saluer le fait qu'Emmanuel Macron n'ait jamais versé dans l'islamophobie, son amalgame entre antisionisme et antisémitisme est désastreux. 

L'instrumentalisation politique de la shoah se poursuit sans fin et se métamorphose à son tour. 

L'une des constantes commune aux différents vecteurs de haine est le fait de passer bien plus de temps à lancer des anathèmes et jeter l'opprobre sur des ennemis potentiels qu'à combattre les ennemis déclarés, c'est-à-dire le terrorisme proprement dit. Et ces ennemis potentiels sont ceux qui pourraient être en réalité des terroristes (les musulmans, les réfugiés) mais aussi ceux qui seraient des traîtres car des soutiens de cette islamisation rampante : les islamo-gauchistes, ceux que, dans son livre de campagne, François Fillon nommaient les "collaborateurs". 

Traité bien souvent d'islamogauchiste, j'ai vu les insultes à mon encontre redoubler de virulence lorsque j'ai remis en cause l'une des cautions intellectuelles de cette convergence des haines : Alain Finkielkraut, paré de ses beaux habits d'académicien et des ors de la République. 

Le maintien du statut d'académicien de celui que reprend à son compte la catégorisation des citoyens en "français de souche" et "non souchiens" et la  théorie du grand remplacement contribue à la banalisation de ces thèses.

A la suite d'une pétition lancée pour sa destitution de l'Académie Française (lire ici), j'ai reçu un flot d'insultes à la fois des identitaires d'extrême droite et à la fois de sionistes me reprochant d'être un "mauvais juif", un "traître", un "renégat", un "kapo"... (lire ici). Les laïcistes de gauche, eux, se sont contentés de quelques reproches sur la thématique de la défense de la liberté d'expression... du moment, encore une fois, qu'elle permet de dénigrer l'islam.

La figure institutionalisée de Finkielkraut déversant son islamophobie dans tous les grands médias apparaît bien alors comme une clef de voûte de cette convergence des haines.

En définitive, pendant que certains ergottent encore sur le mot islamophobie, la réalité qu'il désigne, à savoir les discriminations subies par toute personne supposée musulmane, insultes verbales et agressions physiques, ne peut être niée. Cette discrimination là constitue le point de convergences des haines d'extrême droite, laïcistes et sionistes. Et le devoir de tout citoyen oeuvrant pour le vivre ensemble et la solidarité est de la combattre.

mercredi 13 décembre 2017

Antisémitisme, Twitter, Finkielkraut

"On appelle les collabos juifs des kapos et David Nakache en est un" ; "Tu écris comme un gauchiste, comme une merde donc" ; "Le coallahbo David Nakache devrait faire son Aliah" ; "J'en peux plus des gauchiasses" ; "islamogauchos même en Israël ils ne veulent pas de toi" ; ... Bref, il ne fait pas bon critiquer Alain Finkielkraut sur Twitter.

Le lundi 11 décembre au soir, j'ai lancé une pétition afin qu'Alain Finkielkraut soit destitué de l'Académie Française. Cette pétition a déjà récolté plus 13 000 signatures (lire et signer ici) et j'ai subi dans le même temps, sur Twitter, un déluge d'insultes dont un bon nombre à caractère clairement antisémite.

Comment réagir ? Quels enseignements tirer de cette profusion de haine ? 

Revenons tout d'abord sur cette pétition...

Pétition pour la destitution d'Alain Finkielkraut de l'Académie Française :

On peut être contre cette pétition parce que l'on défend les idées portées par Alain Finkielkraut. 

On peut y être opposé parce que, quand bien même on n'approuve pas les propos de l'intellectuel, on pense que l'exclusion n'est pas la solution. 

Pour ma part je pense qu'Alain Finkielkraut, qui a déjà repris à son compte la thématique du "grand remplacement", en opérant une catégorisation des citoyens entre français "de souche" et "non-souchien" contribue à promouvoir les thèses d'extrême droite. Et le fait qu'il le fasse en sa qualité d'académicien alimente la banalisation et la normalisation de ces thèses.

En clair, on peut tenir des propos xénophobes dans tous les grands médias et y être toujours présenté comme membre de l'Académie Française, comme si, en France, nous honorions ceux qui propagent la discrimination et la haine.

Et je précise que cette pétition ne porte pas atteinte à la liberté d'expression : que M. Finkielkraut s'exprime, mais pas en tant qu'académicien.

Cette pétition appelle deux grands débats qui ne pourront être traités et tranchés ici : 

- Qu'est-ce que l'extrême droite ? Selon quels critères peut-on déterminer que nous sommes face à une pensée d'extrême droite ?

- Comment lutter contre elle ? Doit-on pour cela aller jusqu'à interdire ou exclure, puisque le racisme n'est pas une opinion mais un délit ?

Riposte laïque a, par ailleurs, lancé une contre pétition citant la mienne pour s'y opposer, ce qui montre à quel point le rôle de caution intellectuelle joué par Alain Finkielkraut pour ces mouvements est important.

Mais, quoiqu'il en soit de ces débats, rien ne justifie ni l'insulte ni l’antisémitisme.

Un antisémitisme tenace :

Le premier constat est la vivacité de l'antisémitisme. On entend chaque années le décompte des actes antisémites. On se fait parfois insulter quand on porte un nom juif (lire ici). Mais ce déferlement là, vulgaire, bête, avilissant, me rappelle brutalement à la réalité :

Illustration 1
Illustration 2

Pourtant, j'avais déjà du porter plainte suite à un tweet antisémite en janvier :

Illustration 3

Je n'avais pas subi un tel déluge quand je m'étais opposé à l'opération Defend Europe des Identitaires. Il a suffi cette fois d'un échange sur Twitter avec Philippe Vardon, ancien identitaire devenu leader du Front National local, pour alerter la fachosphère :

Illustration 4

Il est significatif de voir qui défend Alain Finkielkraut et les thèses qu'il promeut. Mais ne nous méprenons pas : il est très probable que l'auteur de L'identité malheureuse ne sache pas lui-même qui le défend. Et l'on peut se demander s'il a conscience ou non d'alimenter par ses écrits et ses prises de positions des militants aux propos violents et même parfois aux actes violents.

La radicalisation de la droite dite républicaine, la banalisation et la normalisation de la xénophobie et ici la virulence et la violence des attaques antisémites, bien au-delà de mon cas personnel, doivent nous conforter, plus que jamais, dans notre combat contre la promotion et la diffusion des idées d'extrême droite, où qu'elles soient, d'où qu'elles viennent. 

Mise à jour du 28.12.2017 :

La pétition pour la destitution d'Alain Finkielkraut de l'Académie Française a rassemblée 16 409 signatures à ce jour. Celle pour son maintien, soutenue par Boulevard Voltaire et Riposte Laïque, 8 447. Au-delà des batailles de chiffres, quelles leçons tirer de cette polémique et surtout de la violence qu'elle a libérée ?

Les attaques les plus violentes à mon encontre, sur Twitter et Facebook, viennent de personnes juives défendant Alain Finkielkraut et me reprochant d'être un "mauvais juif", un "traître", un "renégat" ou un "kapo" car je serais "islamo-gauchiste". Il ne s'agit donc pas d'un antisémitisme classique mais, en réalité, d'un anti-non-sémitisme juif, voir sioniste.

Au-delà de ma personne, cette violence révèle à quel point l'islamophobie de Finkielkraut sert de ciment entre la haine d'extrême droite "traditionnelle" française et celle des sionistes, toutes deux tournées contre les musulmans ou les personnes supposées musulmanes.

Bref, la figure d'Alain Finkielkraut, paré de ses beaux habits d'académicien et des ors de la République, caution intellectuelle d'une islamophobie délirante, devient le triste symbole de la convergence des haines.

mardi 28 novembre 2017

Alpes-Maritimes : généralisation de la séparation familiale contrainte

L'Aide Sociale à l'Enfance des Alpes-Maritimes généralise le principe de la séparation familiale contrainte en proposant des hébergements pour les enfants en bas-âges seulement, parfois accompagnés de leur mère, les séparant du reste de leur famille. Une situation indigne, inhumaine et intenable.

Triste constat dans les rues de Nice et des autres villes du département, de nombreuses familles avec enfants en bas âges dorment à la rue en plein hiver.

Roms, demandeurs d'asile, quiconque va parler un peu avec ces parents fait le même constat, récurrent : les services de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) des Alpes-Maritimes proposent des places d'hébergement pour une partie de la famille seulement, séparant tantôt parents et enfants, tantôt les fratries.

Dans certains cas, on propose un hébergement au plus jeune enfant et sa mère, les séparant du père et des frères et soeurs. Mais l'ASE propose de plus en plus des places pour les enfants en bas âge seuls, séparés même de leur mère.

Le plus souvent les familles refusent la séparation, avec toujours la peur qu'elle soit définitive, amplifiée par la barrière de la langue et la méconnaissance des droits.

On peut bien sûr discuter de la responsabilité des parents dans ce choix et de l'intérêt de l'enfant, mais la réalité est qu'aucune administration ne devrait placer des familles face à de tels dilemme.

Comment peut-on oser proposer à une mère de se séparer de son fils de 3 ans et demi, qu'elle allaite encore ?

Que révèle cette procédure sur l'état de notre système d'aide sociale ? 

Quel degrés d'inhumanité faut-il atteindre pour valider et voter un tel dispositif ? 

Pourquoi le Département des Alpes-Maritimes ne se dote-t-il pas de structures pouvant accueillir dignement les familles entières ? Où sont les priorités budgétaires quand des enfants dorment dans le froid et que la seule réponse des services sociaux est la séparation familiale contrainte ?

Les citoyens continuent, eux, d'apporter des couvertures et de distribuer des repas chauds. Les travailleurs sociaux, en première ligne face à une misère sans cesse plus grande, sont les premiers choqués par ces mesures qu'on leur impose d'appliquer. Mais quand retrouvera-t-on un minimum d'humanité dans notre departement et une protection de l'enfance digne de ce nom ?

Le principe de généralisation de la séparation familiale contrainte en échange d'un hébergement est indigne, inhumain et intenable.

mercredi 22 novembre 2017

Transfert du Centre de Rétention Administrative de Nice à l'hôpital St Roch

Communiqué de presse de l'association Tous citoyens ! : 

"Transfert du Centre de Rétention Administrative à l'hôpital Saint Roch : transparence et concertation"



"Le 19 juillet dernier nous avons lancé une pétition pour l'ouverture de l'ancien hôpital Saint Roch de Nice aux réfugiés, pétition qui a rapidement recueilli près de 2000 signatures et plus de 300 commentaires de soutien (lire ici).

La logique est simple : aucune prise en charge sociale n'est prévue pour les demandeurs d'asile arrivant dans les Alpes-Maritimes jusqu'à leur rendez-vous en préfecture, rendez-vous souvent fixé à plus de deux mois. Les autorités renvoient ces demandeurs vers le 115 et les structures d'hébergement d'urgence existantes. Or ces structures sont déjà sous-dimensionnées pour l'accueil des SDF et chaque fois que notre association a accompagné des demandeurs d'asile dans ces foyers, ce sont des SDF qui ont dormi à la rue. Nous refusons d'entretenir la concurrence dans la misère. Nous avons donc demandé l'ouverture de locaux adaptés spécifiquement réservés aux demandeurs d'asiles, majeurs, mineurs isolés, familles.

Les locaux de l'hôpital Saint Roch étant très majoritairement vacants et ce site ayant une superficie de 29 900 m2, il est impératif, compte tenu de la pénurie de foncier sur Nice, de leur redonner une utilité sociale.

Notre pétition restant sans réponse, nous avons écrit au Maire de Nice et au Directeur du CHU de Nice le 7 août 2017 qui nous ont tous deux répondu en se renvoyant la balle et en bottant en touche, nous expliquant que ce lieu historique de soin et d'hospitalité serait désormais dédié à la sécurité.

La Ville de Nice a peu à peu dévoilé son projet de "centre de sécurité intérieure" regroupant police municipale, centre de supervision urbain et police nationale, mais, à l'évidence, ce projet ne couvre pas les 29 900 m2 vacants du site.

Le conseil municipal a voté le 13 novembre 2017 une délibération renvoyant à une convention signée entre l'Etat et la Ville de Nice qui, elle, prévoit également le transfert du Centre de Rétention Administrative (CRA).

Étrangement, la Ville de Nice n'a pas communiqué sur ce sujet alors que ce transfert justifie peut-être l'utilisation de la totalité de l'espace disponible sur le site.

Nous nous étonnons de l'absence de communication de l'Etat et de la Ville de Nice sur un sujet aussi sensible et aussi important que le transfert du Centre de Rétention Administrative.

Les Centre de Rétention Administrative sont les lieux où l'on enferme les étrangers en situation irrégulière dans l'attente de leur reconduite à la frontière. Mais la France y enferme également des enfants accompagnant leurs parents. La Cours Européenne des Droits de l'Homme a jugé cette pratique "inhumaine et dégradante" et a condamné la France à plusieurs reprises. De nombreux observateurs associatifs, des élus ou le Défenseur des droits ont protesté devant les conditions d'accueil indignes de ces centres.

Le CRA de Nice n'accueille pour l'instant que les hommes, les femmes et les enfants étant envoyés au centre de rétention de Marseille. Ses locaux sont exigus, vétustes et non adaptés à la mission qui est la sienne. Son transfert peut constituer une amélioration notable des conditions de rétention mais il peut également être l'occasion d'une modification de ses prérogatives et amener à la rétention d'enfants à Nice.

Indépendamment du débat national sur l'existence même des centres de rétentions et sans présager du caractère positif ou négatif de ce transfert, l'association "Tous citoyens !" demande à ce que la plus grande transparence soit faite sur ce sujet.

Nous demandons à ce que les associations de défense des libertés fondamentales puissent avoir accès à ce dossier et que les citoyens niçois et azuréens soient informés sur ce transfert et sur ses conséquences.

Nous invitons en conséquence le Préfet des Alpes-Maritimes et le Maire de Nice à la transparence et à la concertation et à faire rapidement la lumière sur le transfert du Centre de Rétention Administrative de Nice sur le site de l'hôpital Saint Roch."

L'association Tous citoyens !

mardi 14 novembre 2017

Pic de pollution mégalomaniaque sur Nice

Alors que de nombreuses villes luttent contre les pollutions visuelles et lumineuses la municipalité de Nice installe une armada d'écrans publicitaires en centre ville pour y diffuser des images... de son maire. Combien coûte aux contribuables niçois la mégalomanie de Christian Estrosi ?
De nombreuses villes luttent contre les pollutions visuelles (panneaux publicitaires) qui dégradent le paysage et saturent l'espace public.
La lutte contre la pollution lumineuse (écrans, enseignes, éclairages des bâtiments publics...) est également devenue un levier majeur pour réduire la consommation énergétique.
A contre courant de tout cela et en dépit du bon sens la municipalité de Nice vient d'installer une armada d'écrans publicitaires en centre ville.
Pour quelle raison ? Pour satisfaire l'insatiable mégalomanie de Christian Estrosi qui voit là la possibilité pour sa commune de disposer d'une "chaîne de télévision sur l'espace public".
Et, effectivement, le maire omniprésent est désormais visible partout et en permanence, en vidéo, dans notre ville.
20171114-085829
Côté finances, si la Ville annonce vaguement que le coût de l'opération revient principalement à JC Decaux nous savons bien qu'aucune société privée n'est là pour faire de cadeaux et que l'entretien de tels équipements numériques a un coût. 
D'habitude, ce sont les annonceurs publicitaires qui payent pour que leurs produits s'affichent et qui rapportent de l'argent à la Ville. 
Or là c'est la Ville qui est l'annonceur....
Combien coûte aux contribuables niçois la mégalomanie de Christian Estrosi ?
Nous connaissions les nuages de pollution atmosphérique, les vagues de pollution aux hydrocarbures, voici, à Nice, un pic de pollution mégalomaniaque...

samedi 4 novembre 2017

Pour que la Ville de Nice rende un hommage laïque aux morts pour la France

Communiqué de presse : "Pour que la Ville de Nice rende un hommage laïque aux morts pour la France"
L'ancien conseiller municipal Razak Fetnan et l'actuel conseiller municipal Patrick Allemand se sont à juste titre émus qu'un hommage aux morts pour la France soit rendu par la Ville de Nice de façon discriminante : alors que les anciens combattants de confession juive, catholique et protestante seront honorés dans leurs lieux de cultes respectifs, les anciens combattants de confession musulmane le seront dans un simple jardin public.
Osons le dire : cette énième discrimination atteste encore un peu plus l'insupportable islamophobie institutionnelle entretenue par la Ville de Nice depuis plusieurs années.
Mais nous devons aller plus loin : il n'est pas normal que la 5ème ville de France ne rende pas un hommage laïque aux morts pour la France.
Ce qui rassemble ces hommes morts pour la France c'est l'appartenance à la communauté nationale, le sacrifice de leur vie pour notre pays, et c'est ce qui nous lie intimement à eux, ce pourquoi nous les honorons.
Que vient faire ici la religion de chacun ? Que viens faire ce qui nous différencie quand nous voulons rassembler ? 
De nombreuses questions se posent si l'on entérine la logique de la Ville de Nice : pourquoi honorer de façon différente les soldats musulmans ? Où sont honorés les soldats athées ou agnostiques ? Comment savoir ce en quoi croyaient ou ne croyaient pas ces soldats ?
Chaque communauté religieuse est libre d'honorer ses morts. Mais les institutions et les collectivités territoriales françaises doivent s'en tenir à un hommage républicain et laïque, unique, et commun à tous.
La Ville de Nice doit rendre un hommage laïque et républicain aux morts pour la France, sans tenir compte de la confession supposée de chacun.