mardi 25 novembre 2014

Election du 1er secrétaire fédéral du PS 06 : pourquoi je soutiens Jean-François Verdier

Patrick Allemand a choisi de démissionner de ses fonctions de 1er secrétaire fédéral des Alpes-Maritimes avant le terme de son mandat, à six mois du congrès national et fédéral du Parti Socialiste, qui aura lieu du 5 au 7 juin. Si je respecte la décision de l'homme, je déplore les conditions dictées pour l'élection de son successeur, et ce pour trois raisons majeures :
1. Un débat tronqué
Patrick Allemand, en annonçant sa démission à la presse puis aux adhérents du Parti Socialiste des Alpes-Maritimes, a dévoilé le calendrier qu'il avait choisi, seul, sans en avoir préalablement informé les instances de la fédération : une semaine de dépôt de candidature, et une semaine à peine de campagne interne. Ce calendrier ne permet pas le déroulement d'un débat riche et apaisé dans l'ensemble du département, et je pense tout particulièrement aux camarades non niçois qui ne pourraient se rendre à l'unique débat fédéral organisable en si peu de temps. 
2. La relégation des élections départementales au second plan
Le vote des adhérents doit avoir lieu le 3 décembre, date à laquelle ils sont déjà appelés à voter sur la charte issue des Etats Généraux du PS et, surtout, sur la désignation des candidats socialistes aux élections départementales. Or c'est là le véritable enjeu politique du moment. Face à une tentative d'hégémonie de la droite sur le département des Alpes-Maritimes, face à la montée inquiétante du Front National dans notre territoire, le 3 décembre devait être la désignation et donc la présentation de nos candidats à ces élections locales si importantes. La mobilisation de l'ensemble des militants et sympathisants est cruciale pour mettre nos candidats dans les meilleures conditions et réaliser une campagne déterminante. Mais, hélas, le choix de Patrick Allemand de placer l'élection du 1er secrétaire fédéral le 3 décembre relègue cet enjeu au second plan dans la vie de notre fédération.
3. Une personnalisation de la vie politique locale
Au delà du calendrier et des enjeux proches, ce choix témoigne d'une vision de la politique que je ne partage pas. Elire un premier secrétaire fédéral par intérim, à six mois d'un congrès, revient à personnaliser la vie politique locale. Notre parti s'est toujours battu pour faire primer les idées sur le choix des personnes. Nous ne concourrons pas à un casting de personalités nous menant droit à un conflit d'égo. Nous posons des textes, lors des congrès, des visions programmatiques où nous redéfinissons la ligne idéologique de notre parti sur l'économie, l'environnement, la société, les rapports humains, etc. Et, lors du congrès prévu à cet effet, nous défendons des textes, des idées, et des propositions concrètes pour faire du Parti Socialiste un vecteur d'émancipation individuelle et collective, et comme il a si bien été dit, "changer la vie". Une élection hors congrès, sans vision programmatique nouvelle à exposer, revient à un unique choix de personnes qui n'est souhaitable ni pour notre parti ni pour la vie publique locale. Car, même si l'on connait les orientations de chacun, ce n'est pas les individus qui portent des idées qui doivent primer, mais les idées elles-mêmes.
C'est la raison pour laquelle j'ai co-signé, avec Camille Bories (représentante de la motion 4) et Arnaud Delcasse (représentant de la motion 3) une lettre demandant la mise en place d'une direction collégiale de transition jusqu'au congrès de juin, disposition prévue par les statuts de notre parti.
Cette proposition étant de fait refusée, il est désormais essentiel d'offrir une alternative et d'éviter un nouveau vote sans enjeu, degré zéro de la démocratie locale. En effet, notre fédération n'a que trop connu des votes où tout était joué d'avance puisqu'il n'y avait qu'un seul candidat, pouvant fièrement afficher ensuite, à moindre frais, un plébiscite des urnes. Ces convocations à des pseudo-votes ne font que décourager nos militants qui se rendent bien compte que tout est joué et organisé d'avance et que l'on ne requiert leur présence que pour valider une pseudo-démocratie interne.
Ce sont les raisons pour lesquelles je soutiens pleinement la candidature de Jean François Verdier à la fonction de 1er secrétaire fédéral. Jean-François, ancien principal du collège Ségurane à Nice, camarade connu et respecté de tous dans la Fédération, présente toutes les qualités pour assurer au mieux la transition jusqu'au prochain congrès. Clair sur ses engagements et ses valeurs, mais à l'écoute de toutes les sensibilités de notre parti, il saura être le 1er secrétaire fédéral de rassemblement et d'apaisement dont nous avons besoin. Nous devons préparer et mener à bien la bataille des élections départementales. Nous devons préparer sereinement le prochain congrès, sans nous lancer dans des querelles d'ego stériles. Il en va de l'intérêt du parti, il en va de l'intérêt de tous.

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