vendredi 13 février 2015

Aéroport de Nice : entre Macron et Estrosi, on n'est vraiment pas verni !

La privatisation de l'aéroport de Nice a été votée hier à l'Assemblée Nationale sous l'impulsion d'un gouvernement dit de gauche. La marche des privatisations a repris de plus belle sous une gauche renonçant à ses valeurs et à sa ligne économique. Capitulation ou conversion à un capitalisme socialiste, la loi Macron est un condensé de libéralisme appliqué dont la privatisation de l'aéroport de Nice est l'un des nombreux dégâts collatéraux. 
Camarades socialistes azuréens, vous qui êtes cette fois-ci directement concernés, comprenez-vous désormais pourquoi nous portons le fer contre la politique menée par ce gouvernement, nous, socialistes qui n'avons renoncé ni à nos engagements ni à nos valeurs ?
Face à la privatisation de l'aéroport de Nice, Christian Estrosi tente de se poser en défenseur d'une souveraineté économique locale en réalité perdue depuis longtemps. Lui qui, appartenant à des gouvernements libéraux, n'a fait que participer à ce long processus de captation des biens et équipements publics par les grands groupes privés ; lui qui a voté en 2005, précisément, une loi permettant l'ouverture du capital de l'aéroport de Paris ; lui qui, Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes puis Maire de Nice et Président de la Métropole Nice Côte d'Azur n'a rien fait pour lutter contre le règne de l'argent roi sur la Côte d'Azur, et qui, bien au contraire, l'a facilité et amplifié. 
La consultation populaire locale, organisée par le Maire de Nice, à quelques semaines à peine des élections départementales, sent bon le populisme facile.
Celui-là même qui a refusé d'organiser une consultation publique sur le passage en souterrain de la ligne 2 du tram à Nice, celui-là même qui a dénigré la consultation publique organisée par les communes de la vallée de la Roya lorsque celles-ci refusaient d'être intégrées de force à la Communauté d'Agglomération de la Rivirera Française, se rappelle, soudain, que les citoyens ont leur mot à dire, et pas seulement tous les six ans. Il était temps Monsieur Estrosi ! 
Mais cette consultation publique municipale devrait en réalité être métropolitaine puisque c'est la Métropole qui est actionnaire de l'aéroport (à hauteur de 5%) et que le rayonnement économique de l'aéroport dépasse largement les frontières de la ville. De plus, le "non" à la privatisation ayant rassemblé l'ensemble des partis politiques siégeant au Conseil Municipal (et même le Front de Gauche qui n'y siège plus), il y a déjà unanimité de la représentation municipale sur le sujet.

Enfin, si le coût de cette consultation a été annoncée à 100 000 € en conseil municipal, il est évident que la campagne d'affichage publicitaire massive déployée en ville pulvérise ce montant. Combien coûte réellement aux contribuables niçois cette consultation ? Est-ce réellement à la Ville de Nice, collectivité organisatrice de la consultation, de dire aux citoyens ce qu'ils doivent voter ? Et que dire des termes choisis de cette campagne d'affichage : "Non à la spoliation du patrimoine des niçois..." Populisme facile, vous disais-je.
Bref, entre Macron et Estrosi, qui en réalité représentent tous deux, chacun à leur manière et pour des raisons différentes, la défaite de la politique au sens noble du terme et le renoncement à défendre l'intérêt général, on n'est vraiment pas verni...

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