mardi 3 février 2015

Législatives dans le Doubs : premiers enseignements

Deux premiers enseignements peuvent être tirés du 1er tour de la législative partielle dans le Doubs :
1. Le Front National progresse uniquement parce que les autres partis perdent plus de voix que lui. 
Avec 8 382 voix en 2015, le FN fait moins qu'en 2012 (9 605 voix) et retrouve quasiment son score de 2002 (8 523 voix). 
Conclusion : la force du FN réside avant tout dans notre propre faiblesse. Commençons par être fort, incarnons à nouveau l'avenir et le FN reculera. Comment ? En étant fiers de vos valeurs et en arrêtant de transiger avec notre socialisme.
En effet, la dernière fois que nous avons su parler aux électeurs, c'était en 2012, avant de renoncer à nos engagements de campagne. Retrouvons l'esprit du Bourget, arrêtons de céder à la dérive libérale et nous serons plus fort que le FN. Mais pour cela, il faudra passer de l'incantation aux actes, combattre réellement le monde de la finance et œuvrer efficacement pour la justice sociale.
On me répond généralement que si la solution était à gauche, le Front de Gauche ne serait pas aussi bas. Mais le Parti Socialiste n'est pas le Front de Gauche. Et, malgré toute l'estime que je porte à aux camarades de ce parti, force est de reconnaître que le PS en 2012 incarnait un juste milieu entre une force de progrès social réellement à gauche et un parti en mesure de gouverner.
Il n'est pas trop tard. Tenons nos engagements de campagne, portons le fer au niveau européen en nous appuyant sur le rééquilibrage des forces politiques au sein de l'UE, inventons de nouvelles solutions réellement à gauche et rompons avec cette politique de centre droit qui ne nous ressemble pas.
2. L'UMP a perdu sa boussole républicaine, celle qui lui indique où se trouve l'intérêt général, le seuil de renoncement à ses valeurs. 
Conclusion : un parti qui n'a plus le réflexe de faire barrage à la haine n'est plus, lui-même, un parti républicain. Dès lors qu'il hésite, c'est que l'esprit républicain l'a quitté.
Alors que les lignes de fractures à gauche se dessinent autour de la question économique, celle du libéralisme ou de l'intervention d'Etat, les oppositions de fond à droite, qui se formalisaient jadis autour du souverainisme par opposition au fédéralisme européen, se cristallisent désormais autour des questions sociétales. 
Deux droites s'affrontent. L'une, républicaine, se cramponne à une dignité perdue depuis 2007. L'autre, populiste, court après le Front National sans jamais parvenir à le rattraper.
Cette droite là fait le déshonneur de la République et sombre définitivement dans le ni - ni : ni lisible, ni crédible. 
Le sarkozysme emportera avec lui ce qui restait de gaullisme à la droite française.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire