samedi 17 octobre 2015

Referendum socialiste : à la recherche d'une légitimité perdue

Le PS veut organiser un referendum sur l'union de la gauche aux élections régionales dès le premier tour. 
La logique veut pourtant que chaque parti interroge ses propres adhérents sur la stratégie électorale pour savoir s'ils souhaitent des unions avec les autres partis, sous quelles formes et à quel moment, ce que les autres formations politiques de gauche ont fait.
Le PS, lui, veut interroger au delà de ses rangs, dans des conditions plus qu'aléatoires, pour trouver une légitimité qu'il n'a pas à proposer une union d'une gauche qu'il ne représente plus.
Ce referendum résonne donc comme un terrible constat d'échec, celui d'une perte de légitimité à incarner les valeurs communes de la gauche suite à trois années de libéralisme appliqué méthodiquement par le gouvernement.
Ce qui veut dire que le PS a tellement peu de légitimité naturelle à proposer l'union de la gauche à ses partenaires qu'il a besoin d'un vote populaire pour imposer cette idée.
La réalité c'est que l'on ne peut pas impunément attaquer un à un les acquis de la gauche et se poser ensuite en rassembleur de cette gauche que l'on n'a eu de cesse de maltraiter.
Car à quoi bon proposer une union si c'est pour entraîner les autres formations de gauche dans une politique libérale destructrice de l'identité même de la gauche ? Une union pour faire quoi ? Pour mener quelle politique ? Silence radio.
La réalité, c'est que ce referendum constitue un aveu d'impuissance évident. Il y a aujourd'hui plus de socialistes en dehors du parti socialiste qu'à l'intérieur. Un vote des adhérents socialistes ne suffit visiblement plus à garantir, aux yeux de la direction du PS, sa propre légitimité.
Si par ailleurs ce referendum vise à sonder les électeurs de gauche non encartés, cela veut dire que JC Cambadélis est tellement attaché à une démocratie directe leur donnant la possibilité de s'exprimer sur les choix du PS même s'ils ne sont pas adhérents du PS qu'il ne manquera pas, en 2016, d'organiser une primaire ouverte...
Il semble enfin que le PS n'accorde pas suffisament de crédit aux votes réalisés en interne par les autres formations politiques de gauche puisqu'il souhaite interroger directement leurs adhérents.
Il s'agit très certainement d'une stratégie visant à mettre ces autres formations politiques de gauche au pied du mur, en leur proposant une union contrainte. 
Il s'agit, dans l'esprit malade des stratèges de Solferino, de faire porter le chapeau de l'échec annoncé aux régionales aux autres partis de gauche. Ils se protègent. Ils anticipent. Ils sont très fiers d'eux. Ce qui veut dire qu'ils n'envisagent à aucun moment la victoire. Normal, ils ne font rien pour.
Pendant ce temps, la gauche meurt de ces stratégies politiciennes. Pendant ce temps, le peuple subit les méfaits d'un libéralisme sauvage.
Et l'on s'étonne que les électeurs n'aillent pas voter.

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