On essaie de nous faire croire que la vie d'un SDF français vaut plus que la vie d'un réfugié étranger, comme si l'on devait opposer la misère de l'un à la souffrance l'autre, comme si la préférence nationale, hier honteuse et illégale, devenait aujourd'hui la norme. Mais nous, humanistes, nous savons que l'on ne classe pas les êtres, décrétant qui mérite de vivre et qui peut mourir.
On essaie de nous faire admettre que la vie d'un demandeur d'asile chrétien vaut plus que la vie d'un demandeur d'asile musulman, comme si tout musulman était un terroriste potentiel, comme si à la préférence nationale des uns devait s'ajouter la préférence religieuse des autres. Mais nous, héritiers de la tradition des Lumières, universalistes et républicains, nous ne sommes pas de ceux qui classent les êtres en fonction de leur confession. Nous défendons une France qui demeure un pays laïque, respectant toutes les croyances. Nous refusons de traiter différemment les individus en fonction de leur origine, leur race, leur genre ou leur religion.