samedi 12 septembre 2015

Demandeurs d’asile : « Les Chrétiens seulement » ou l’invention de la préférence religieuse

Nous connaissions la préférence nationale chère au FN, portée par le fameux slogan « Les Français d’abord ! ».  
"Les Républicains" sont en train d’inventer une préférence religieuse qui pourrait, dans le cas spécifique de l’accueil des demandeurs d’asile, se résumer par la formule : « Les Chrétiens seulement ! »
La question de l’accueil des demandeurs d’asile agit, depuis l’invitation piégeuse du Ministre de l’intérieur aux maires de France à participer à leur prise en charge, comme un révélateur de la doctrine politique de chacun. Depuis, la ligne politique des « Républicains » oscille entre le meilleur et le pire.


Le maire "Les Républicains" de Roanne, Yves Nicolin, affirme qu'il est normal d'accueillir des réfugiés s'ils sont chrétiens mais refuse d'accueillir des réfugiés musulmans car il souhaite avoir « l'absolu certitude que ce ne sont pas de terroristes déguisés ».



mardi 8 septembre 2015

L'accueil des demandeurs d'asile, le choc des identités

La menace terroriste, l'afflux des demandeurs d'asile ou les récurrentes questions liées à la laïcité sont autant d'occasions pour les leaders politiques de définir leur ligne politique, les contours de leur idéologie. 
S'inscrivant dans le champ théorique du choc des civilisations cher à Huntington, les droites françaises nous entraînent peu à peu dans la spirale néfaste d'un choc des identités. Nous devons prendre la mesure de ce processus afin d’en anticiper les conséquences.
Le choc des identités
Alors qu'un élu est sensé défendre les intérêts de l'ensemble des citoyens qu'il représente, certains élus "Les Républicains" affirment aujourd'hui haut et fort leur appartenance à une civilisation donnée, la civilisation judéo-chrétienne.
François Fillon déclarait il y a peu que nous devions accueillir les réfugiés "sinon nous ne serions pas digne de notre héritage chrétien", préférant ainsi se référer à une identité religieuse plutôt qu'à une tradition humaniste.

samedi 29 août 2015

71ème anniversaire de la libération de Nice

Le 28 août 1944, comme le dira plus tard le Général de Gaulle, "Nice, par l'héroïque sacrifice de ses enfants, s'est libérée de ses occupants."
Ils sont 32 combattants niçois, dont les noms restent gravés sur des plaques de marbre devant lesquelles nous passons tous les jours, sans même parfois les remarquer.
32 noms, 32 vies données pour la liberté, pour notre liberté.
Parmi eux, Verdun Vial, Antoine Suarez, Jean Badino ou Raymond Albin, respectivement 28, 39, 20 et 33 ans, une jeunesse sacrifiée.
Raymond Albin, tenant son poste place Arson, touché à 14h, tout d'abord transporté par son chef Antoine Anelli à l'école Barla, decèdera ensuite à l'hôpital Saint Roch.
Raymond Albin, je passe régulièrement devant ton nom gravé sur une plaque de marbre en emmenant ma fille à l'école. Hommage à toi et à tes frères d'armes et, d'un niçois libre et trop souvent insouciant, "merci".

jeudi 13 août 2015

Pourquoi je n'irai pas à "Gaza sur Prom"

Citoyen engagé à Nice, on me sollicite pour rejoindre la manifestation "Gaza sur Prom" organisée aujourd'hui à Nice pour protester contre le fameux "Tel-Aviv sur Seine" organisé à Paris par Anne Hidalgo.
Une réponse rapide pour expliquer pourquoi je refuse de participer à cette initiative.
1. Tel-Aviv n'est pas Israel
Tel-Aviv, ville progressiste, doit être soutenue. La condamner en condamnant Israël revient à manquer de discernement et à adopter une posture manichéenne.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, s'est expliquée très clairement sur son choix (lire l'intégralité de son communiqué ici) :
Même dans le contexte enlisé et violent du conflit israélo-palestinien, Tel-Aviv reste une ville ouverte à toutes les minorités, y compris sexuelles, créative, inclusive, en un mot une ville progressiste, détestée à ce titre en Israël par tous les intolérants.
C’est à Tel-Aviv qu’ont eu lieu les manifestations de solidarité les plus impressionnantes avec la famille de l’enfant palestinien brûlé vif par des fanatiques. Et c’est de là-bas que, le 1er août, son oncle a pris la parole pour s’adresser à la foule venue partager sa douleur.
(...) je ne saurais rendre une ville ou une population comptable de la politique de son gouvernement. Ce serait mépriser la démocratie locale et donc la démocratie tout court.
S’agissant ici de la première ville d’opposition en Israël, ce serait au mieux grotesque, au pire contre-productif. On peut condamner la politique du gouvernement Nétanyahou sans punir la population israélienne et nous punir nous-mêmes en refusant tout échange permettant d’apprendre à nous connaître.
Nos pactes d’amitié avec Tel-Aviv ou Haïfa ne nous ont pas empêchés en tant que ville, de reconnaître la Palestine avant l’Etat français ; d’être solidaires de la population de Gaza en mobilisant des aides d’urgence après les destructions de l’été dernier, et surtout d’avoir avec des villes palestiniennes, comme Jéricho et Bethléem, parmi nos plus importantes coopérations décentralisées en cours dans le monde.

mardi 11 août 2015

Nice, l'islam et l'art de ne rien comprendre

L'édition du 8 août 2015 de Nice Matin révèle, au détour d'une affaire de salle de prière, un condensé de l'incurie d'une classe dirigeante et son inaptitude profonde à appréhender l'évolution sociétale qui s'impose pourtant à elle.

"Ce n'est pas entendable"
Une association qui loue un local servant de lieu de culte depuis 14 ans se voit expulsée. Faute de lieu suffisamment proche et suffisamment grand pour les accueillir, les fidèles décident de prier au pied d'une tour d'immeuble.
Nous sommes à Nice, à Bon Voyage, l'un des quartiers défavorisés de la ville, et ils sont deux cents à prier ainsi dehors, depuis près de neuf mois.
Le maire de la ville, Christian Estrosi, grand défenseur de la laïcité devant l’Éternel, déclare qu'il s'en référera au Préfet si la situation perdure.
Nice Matin a alors la bonne idée d'interviewer Dominique Estrosi Sassone, présidente du principal bailleur social local, Côte d'Azur Habitat, par ailleurs conseillère municipale et métropolitaine, adjointe au maire au logement, vice-présidente du conseil départemental, secrétaire générale de la fédération des offices publics de l’habitat, sénatrice (membre de la commission spéciale sur le projet de loi pour la croissance, membre de la commission nationale chargée de l'examen du respect des obligations de logements sociaux,  membre du conseil national des villes) et secrétaire nationale à l'industrie du parti "Les Républicains."