dimanche 26 mars 2017

Pour une refondation de la gauche azuréenne

L’opportunisme électoral des ralliements à Emmanuel Macron contribue au "tous pourris" qui fracture le lien de confiance en citoyens et élus. Il masque de plus une conversion au libéralisme intégral qui prépare à termes l'avènement de l'extrême droite. Dans les Alpes-Maritimes, plus qu'ailleurs encore, un rassemblement de la gauche et des écologistes est une absolue nécessité.

La gauche azuréenne est dans un état critique. Le Parti Socialiste, longtemps première force politique de gauche des Alpes-Maritimes, est en déliquescence.
Patrick Allemand, leader de l’opposition municipale niçoise, a rallié Emmanuel Macron, contre le candidat démocratiquement élu par les primaires.
Xavier Garcia, 1er secrétaire fédéral du PS 06, travaille à des alliances pour les législatives avec le camp Macron, sapant lui aussi la campagne du candidat désigné par les primaires qu’il a lui-même organisé dans le département.
Le PRG 06 ne semble pas suivre la décision nationale et ne fait pas campagne pour Benoit Hamon.
Au-delà des personnes, le ralliement à Emmanuel Macron masque en réalité une conversion à un libéralisme aveugle, qui, sous couvert de barrage à l'extrême droite, n'en n'est pas moins dangereuse pour la France. 
Partout où le libéralisme intégral a été mis en œuvre, les politiques se sont trouvés privés de toute marge de manœuvre et de tout pouvoir réel. Partout les conditions de vie se sont dégradées, la désespérance a gagné du terrain et a jeté ceux qui souffrent dans les bras d'une extrême droite apparaissant à leurs yeux comme la seule alternative. Tout en prétendant être le seul rempart face au FN, la conversion au libéralisme prépare en réalité, de façon totalement irresponsable et, je l’espère, inconsciente, son avènement.
Déjà, la tendance vallsiste avait instauré une ligne politique arc-boutée sur l’obsession identitaire, une laïcité falsifiée à des fins islamophobes, un quitus donné à la tentative de déchéance de nationalité et s’était perdue, sous-couvert de peur des attentats, dans un soutien coupable à la politique ultra-sécuritaire locale.
Le manquement à la parole donnée, le non-respect des engagements pris et les trahisons à répétition constituent un manque d’éthique flagrant. Ils contribuent au « tous pourris » qui jette l’opprobre sur l’ensemble des élus et accentue la fracture entre les citoyens et leurs représentants. En pleines affaires Le Pen et Fillon, ils donnent le sentiment que la classe politique dans son ensemble n’est pas digne de confiance. Ces reniements successifs sont insupportables. Nous n’en pouvons plus. Nous avons atteint notre seuil éthique de tolérance.
Nationalement, Yannick Jadot et Benoit Hamon ont eu l’intelligence collective de dépasser les égos et de conclure une alliance. EELV a su retirer sa candidature pour faire porter plus efficacement ses idées et ses propositions pour le pays.
Le poids des partis et des égos empêche une alliance entre Benoit Hamon et Jean-Luc Melenchon, alors que leurs programmes et, plus encore que telle ou telle mesure, leur façon d’appréhender les mutations profondes de notre société et de penser les solutions à mettre en œuvre sont très proches.
Mais localement, un rassemblement de la gauche et des écologistes est possible comme l’ont montré Cécile Dumas et Arnaud Delcasse dans la 7ème circonscription. Un appel citoyen a récemment été lancé en ce sens. Je vous invite à le signer ici.
Les succès de l’apéro-citoyen du 4 mars et du rassemblement du 11 mars à Nice ont été l’expression d’une volonté commune, forte et déterminée. Il s'agit d'agir à court, moyen et long terme en oeuvrant pour :
- Une candidature unique à gauche pour l'élection présidentielle et à un accord entre Benoît Hamon et Jean-Luc Melenchon
- Des candidatures uniques, réellement à gauche, aux élections législatives
- Bâtir une alternative à gauche dans les Alpes-Maritimes
Personne ne peut prédire l'issue d'un suffrage, encore moins après le Brexit et la prise de pouvoir de Donald Trump. Si le pire arrive pour la France, nous devrons nous poser la question : "Avons-nous réellement tout fait pour éviter cela ?"
Et que dire de l'absurdité consistant à attendre d'être à quelques mois d'une élection présidentielle pour savoir ce sur quoi nous sommes d'accord ou non ? Les différentes forces de gauche doivent se parler tout au long de l'année, unir leurs efforts sur des causes communes tout en gardant chacune leur spécificité et leur liberté d'action.
Sans un rassemblement de la gauche nos idées et nos valeurs ne seront pas représentées au second tour de l'élection présidentielle et les Français ne pourront choisir qu'entre, au mieux un libéralisme intégral, au pire la droite extrême ou l'extrême droite.
Sans un rassemblement de la gauche dans les Alpes-Maritimes les voix seront à nouveau divisées en juin et nous resterons un département sans aucun député de gauche pour nous représenter à l'Assemblée Nationale.
Sans un rassemblement de la gauche nous, citoyens solidaires et humanistes, serons à nouveau condamnés à rester spectateurs sans pouvoir peser réellement sur le destin des Alpes-Maritimes.
Dans notre département comme dans le reste de la France, la recomposition de la gauche et de l’écologie politique est en cours. A nous d’en faire une refondation.

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