Déchéance de nationalité, état d'urgence : le hollandisme sécuritaire, sous couvert d’union nationale et de lutte contre le terrorisme et sous couvert de lutte contre la progression de l’extrême droite en France, d’une part valide les thèses portées par l’extrême droite en les reprenant à son compte et d’autre part contribue à la division des français recherchée par les terroristes eux-mêmes.
En réaction aux attentats de janvier 2015, François Hollande et son gouvernement ont fait voter une loi sur le renseignement donnant une nouvelle orientation à la politique sécuritaire française. Les droites françaises, prises de court, après avoir ergoté, ne purent qu’approuver.
En réaction aux attentats de novembre 2015, François Hollande a tenu, devant le Parlement réuni en congrès, à Versailles, un discours guerrier, annonçant la mise en place de l’état d’urgence et de plusieurs mesures sécuritaires.
Il était alors important d’une part de montrer aux Français que l’Etat prenait la mesure du danger et ne restait pas inactif, afin d’éviter que chacun cherche à se faire justice soi-même en trouvant des boucs émissaires, et d’autre part d’envoyer un signal fort et de fermeté aux terroristes qui préparaient de nouvelles attaques contre la France.
Pour autant ce n’est pas parce que François Hollande, au lendemain des attentats, reprenait à son compte une idée que nous avions combattue lorsqu’elle était défendue par Nicolas Sarkozy, Nadine Morano et Marine Le Pen que cette idée doive soudain nous sembler positive. Ou alors disons clairement que Nicolas Sarkozy, Nadine Morano et Marine Le Pen avaient raison avant nous tous.
Alors que la loi sur le renseignement, le nouvel usage de la notion de guerre et la constitutionnalisation de l’Etat d’urgence concernent directement tous les français, le débat public se focalise sur la déchéance de nationalité des binationaux nés en France. Revenons sur les éléments du débat.