Le mot d'ordre de la marche citoyenne du 5 mai 2013 organisée par Jean-Luc Mélenchon était un appel à la VIème République... mais sans jamais définir la VIème République en question.
Jean-Luc Mélenchon a tenu, durant cette manifestation, un triple discours : à la fois anti-austérité, anti-Hollande et pour la VIème République.
Précisons d'emblée que ces trois discours sont légitimes, mais pris séparément. Nous pouvons à bon droit rejeter la politique économique d'austérité de l'Union Européenne et je m'associe à ce rejet. Je comprends très bien les "déçus du changement" qui espéraient tant de la première année du quinquennat de François Hollande, même si je ne partage pas les critiques de Jean-Luc Mélenchon à l'égard du gouvernement et du Président de la République. Je soutiens l'action d'Arnaud Montebourg et l'idée d'une VIème République pour en finir avec les dérives du présidentialisme français et, a priori, voir cette idée reprise et diffusée est une satisfaction.
Pour autant, en superposant les discours, on brouille le message. Cette confusion, si elle ne porte pas atteinte aux arguments contre l'austérité en Europe ou contre la politique de François Hollande, porte atteinte à l'idée de VIème République en France et, de fait, nuit à sa possible mise en oeuvre. La démarche s'avère, en définitive, contre productive.