vendredi 18 décembre 2015

Délit de solidarité : Claire, 72 ans, condamnée pour un peu d'humanité

Le TGI de Grasse vient de rétablir le délit de solidarité, pourtant supprimé par le gouvernement en janvier 2014, au détriment de Claire, 72 ans, pour avoir aidé deux réfugiés à rejoindre la gare d'Antibes. Menottée, interrogée et placée en garde à vue durant 24h, Claire a été traitée comme une dangereuse délinquante...

Claire a 72 ans. Maître de conférences à la retraite, Claire est une bénévole associative, une militante de la solidarité et de l'entraide.
Claire a été menottée, placée en garde à vue durant 24h, son domicile perquisitionné et son téléphone portable mis sous scellées.
Aujourd'hui, 18 décembre 2015, Claire vient d'être condamnée à 1500€ d'amende par le TGI de Grasse.
Son délit ?
Avoir accompagné deux réfugiés à la gare d'Antibes en voiture, leur permettant de déjouer les contrôles de police. 
Le délit de solidarité, c'est-à-dire le fait d'aider l'entrée ou le sejour de personnes en situation irrégulière (sans contrepartie et sans risque d'atteinte à la dignité humaine des personnes aidées) a pourtant été supprimé en janvier 2014 par le gouvernement. C'était même un engagement de campagne du candidat François Hollande.
Ce qui choque dans l'affaire de Claire c'est, d'une part, le fait qu'elle ait été traitée comme une dangereuse délinquante, allant jusqu'à la menotter, et, d'autre part, qu'il ne s'agit à l'évidence pas d'une passeuse mais d'une militante associative. 
A l'heure où l'on apprend à nos jeunes que les Justes parmi les Nations ont bravé l'interdit et le danger pour ce qu'ils estimaient être juste, on condamne une septuagénaire pour un geste de solidarité et d'humanité.

vendredi 11 décembre 2015

Elections régionales PACA, l'abstentionnisme et le vote blanc

Le retrait de liste du PS en PACA laisse les électeurs de gauche orphelins. Beaucoup souhaitent manifester leur rejet des deux candidatures en lice sans pour autant s'abstenir. Pour cela, le vote blanc doit devenir bloquant. Car les Français ne se désintéressent pas de la politique, c'est l'offre politique qui est en inadéquation profonde avec leurs attentes.

"Inadmissible", "honteux", "scandaleux"... les mots sont forts et les témoignages nombreux. Le retrait de la liste PS-PRG-MRC en PACA laisse des électeurs de gauche orphelins, au bord de la nausée, avec le sentiment amer de s'être fait piégés. Impossible de voter pour une liste réellement républicaine au second tour puisqu'il n'y en a plus aucune en lice. On leur demande alors de choisir, selon la très juste expression de Jean-Luc Mélenchon, entre deux "nuances de xénophobie".
La responsabilité collective est grande dans la montée du Front National, depuis une trentaine d'années, à droite comme à gauche.
A gauche, depuis Mitterrand bien sûr, mais encore plus depuis l'arrivée au pouvoir de François Hollande. "Le changement c'est maintenant" s'est mué en la démonstration froide d'une incapacité profonde à proposer un projet de société, une vision fédératrice de l'avenir, tant le prisme de pensée de nos gouvernants s'est emmuré dans une politique libérale austéritaire empêchant toute relance économique et toute action refondatrice. Le ressentiment et le dégoût du peuple sont à la hauteur de son espérance déçue.

lundi 7 décembre 2015

Elections régionales : le retrait de liste, une faute politique majeure

Au lendemain du 1er tour des élections régionales, le retrait de listes PS constitue une faute politique majeure. Elle fausse le choix démocratique du 2nd tour et prive les citoyens d'élus de gauche pour défendre leurs intérêts à la Région. Etre candidat à une élection c'est assumer la fonction d'élu même dans l'opposition, même dans l'ombre, dossier après dossier. Un renoncement de plus.

Au lendemain du 1er tour des élections régionales 2015, le retrait de listes PS constitue une faute politique majeure.
On comprend bien évidemment le choix de ne pas porter directement et nominativement la responsabilité de l'accession du FN aux responsabilités régionales. Et ce choix constitue un réel dilemme moral.

mercredi 25 novembre 2015

Souviens toi l'été dernier : la Côte d'Azur, une plage de sable et... le roi d'Arabie Saoudite

Été 2015, la République s'efface devant le roi d'Arabie Saoudite, privatisant pour lui une plage publique au nom du partenariat financier entre le pays des Lumières et le pays de l'islamisme radical. Cet épisode est un symbole de la dérive de la politique étrangère française qui, renonçant à ses valeurs, renonce peu à peu à peser dans le monde et à parler au nom des droits de l'Homme.

Nous étions nombreux, l'été dernier, à nous émouvoir de la privatisation d'une plage azuréenne au profit du roi d'Arabie Saoudite (lire ici et ici).

Je me souviens d'élus locaux nous expliquant qu'il fallait penser aux retombées économiques du royal séjour, le roi venant avec une suite de 1000 personnes venant consommer chez nous, avec près de 800 chambres réservées.

Je me souviens des décomptes précis des bénéfices attendus pour la restauration, l'hôtellerie et les commerces des villes voisines publiés dans la presse azuréenne.

Je me souviens du sous-Prefet de Grasse, représentant de l'État, nous expliquant que l'on ne pouvait froisser l'Arabie Saoudite qui "a fourni un milliard d'euros pour équiper l'armée libanaise en armes françaises."

Le drame tout entier de la politique étrangère française est contenu dans ce type d'affaires : prétendre être le pays des droits de l'Homme tout en les reniant pour de l'argent.