mardi 19 janvier 2016

Plan d'urgence pour l'emploi : déjà la fin du quinquennat ?

Outre des mesures certainement utiles sur la formation et l'embauche, outre la poursuite de la casse systématique de la protection des salariés et des 35h et outre les savants calculs pour inverser la courbe d'une statistique à des fins électorales évidentes, ce plan de lutte contre le chômage laisse l'étrange impression que le quinquennat de François Hollande est politiquement terminé.

Le Président de la République a présenté en personne son plan d'urgence pour l'emploi le 18 janvier 2016. Si nous sommes nombreux à nous opposer à la banalisation de l'état d'exception, force est de constater que ce plan d'urgence-là n'a rien d'exceptionnel.
Outre des mesures certainement utiles sur la formation et l'embauche, outre la poursuite de la casse systématique de la protection des salariés et du démentèlement des 35h et outre les savants calculs pour inverser la courbe du chômage et entretenir ainsi l'artifice d'une légitimité politique perdue, les mesures annoncées donne l'impression étrange que le quinquennat est déjà politiquement terminé. 

samedi 26 décembre 2015

Déchéance de nationalité : l'impossible synthèse

Francois Hollande est passé, aux yeux de certains, maitre en l'art de la synthèse. Après les attentats de novembre, il a tenté, sous couvert d'unité nationale, une impossible synthèse : les idées du Front National ne sont pas conciliables avec l'égalité républicaine.

Du temps où il dirigeait le PS, François Hollande était reconnu pour son art de la synthèse. Il parvenait à faire signer un texte commun aux tenants de positions diamétralement opposées. 
Ceux qui ne s'intéressent qu'à la politique politicienne louaient son sens tactique. Ceux qui se préoccupent des mesures applicables concrètement savaient qu'on ne progresse pas en rassemblant sur le plus petit dénominateur commun.
Les synthèses de François Hollande sont à la politique ce que la sophistique est à la philosophie, un leurre.
Après les attentats de novembre 2015, François Hollande a voulu, sous couvert d'unité nationale, faire une synthèse en reprenant les propositions issues de partis opposés.
Mais les idées du Front National ne sont pas conciliables avec l'égalité républicaine : cette synthèse là est impossible.

jeudi 24 décembre 2015

Déchéance de nationalité, état d'urgence : les dangers du hollandisme sécuritaire

Déchéance de nationalité, état d'urgence : le hollandisme sécuritaire, sous couvert d’union nationale et de lutte contre le terrorisme et sous couvert de lutte contre la progression de l’extrême droite en France, d’une part valide les thèses portées par l’extrême droite en les reprenant à son compte et d’autre part contribue à la division des français recherchée par les terroristes eux-mêmes.

En réaction aux attentats de janvier 2015, François Hollande et son gouvernement ont fait voter une loi sur le renseignement donnant une nouvelle orientation à la politique sécuritaire française. Les droites françaises, prises de court, après avoir ergoté, ne purent qu’approuver.
En réaction aux attentats de novembre 2015,  François Hollande a tenu, devant le Parlement réuni en congrès, à Versailles, un discours guerrier, annonçant la mise en place de l’état d’urgence et de plusieurs mesures sécuritaires.
Il était alors important d’une part de montrer aux Français que l’Etat prenait la mesure du danger et ne restait pas inactif, afin d’éviter que chacun cherche à se faire justice soi-même en trouvant des boucs émissaires, et d’autre part d’envoyer un signal fort et de fermeté aux terroristes qui préparaient de nouvelles attaques contre la France.
Pour autant ce n’est pas parce que François Hollande, au lendemain des attentats, reprenait à son compte une idée que nous avions combattue lorsqu’elle était défendue par Nicolas Sarkozy, Nadine Morano et Marine Le Pen que cette idée doive soudain nous sembler positive. Ou alors disons clairement que Nicolas Sarkozy, Nadine Morano et Marine Le Pen avaient raison avant nous tous.
Alors que la loi sur le renseignement, le nouvel usage de la notion de guerre et la constitutionnalisation de l’Etat d’urgence concernent directement tous les français, le débat public se focalise sur la déchéance de nationalité des binationaux nés en France. Revenons sur les éléments du débat.

vendredi 18 décembre 2015

Délit de solidarité : Claire, 72 ans, condamnée pour un peu d'humanité

Le TGI de Grasse vient de rétablir le délit de solidarité, pourtant supprimé par le gouvernement en janvier 2014, au détriment de Claire, 72 ans, pour avoir aidé deux réfugiés à rejoindre la gare d'Antibes. Menottée, interrogée et placée en garde à vue durant 24h, Claire a été traitée comme une dangereuse délinquante...

Claire a 72 ans. Maître de conférences à la retraite, Claire est une bénévole associative, une militante de la solidarité et de l'entraide.
Claire a été menottée, placée en garde à vue durant 24h, son domicile perquisitionné et son téléphone portable mis sous scellées.
Aujourd'hui, 18 décembre 2015, Claire vient d'être condamnée à 1500€ d'amende par le TGI de Grasse.
Son délit ?
Avoir accompagné deux réfugiés à la gare d'Antibes en voiture, leur permettant de déjouer les contrôles de police. 
Le délit de solidarité, c'est-à-dire le fait d'aider l'entrée ou le sejour de personnes en situation irrégulière (sans contrepartie et sans risque d'atteinte à la dignité humaine des personnes aidées) a pourtant été supprimé en janvier 2014 par le gouvernement. C'était même un engagement de campagne du candidat François Hollande.
Ce qui choque dans l'affaire de Claire c'est, d'une part, le fait qu'elle ait été traitée comme une dangereuse délinquante, allant jusqu'à la menotter, et, d'autre part, qu'il ne s'agit à l'évidence pas d'une passeuse mais d'une militante associative. 
A l'heure où l'on apprend à nos jeunes que les Justes parmi les Nations ont bravé l'interdit et le danger pour ce qu'ils estimaient être juste, on condamne une septuagénaire pour un geste de solidarité et d'humanité.