lundi 5 juin 2023

Plaidoyer pour la gratuité des transports en commun sur la Métropole Nice Côte d’Azur

 

Plaidoyer pour la gratuité des transports en commun sur la Métropole Nice Côte d’Azur


Par Robert Injey et David Nakache

 


Les Alpes-Maritimes sont touchées de plein fouet par le dérèglement climatique et le risque est désormais une réalité. La Métropole Nice Côte d'Azur fixe elle-même, dans ces deux documents planificateurs que sont le Plan Climat Air Energie Territorial 2019-2025  (1) et le Plan d'Action de la Qualité de l'Air (2), ses objectifs pour atteindre la neutralité carbone, parmi lesquels :

- Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 22 % d'ici 2026, de 33% d'ici 2030 et de 75 % d'ici 2050  

- Réduire les émissions de polluants atmosphériques de 44 % d'ici 2026 et de 48 % d'ici 2030. 

 

Or la Métropole n'a réduit sa production de gaz à effet de serre que de 1,4% par an depuis 10 ans et ne sera pas, à ce rythme, au rendez-vous de 2050. Ce chiffre est confirmé par le baromètre de la transition écologique mis en ligne par la Métropole.


Au lieu de tout faire pour réduire la production de GES et d'augmenter la captation des GES déjà produits, la Métropole prend successivement plusieurs décision climaticides : extension de l'aéroport de Nice, maintien des vols en jets privés et des yachts de luxe hyper polluants, bétonisation de la plaine du Var, non application des Zones à Faibles Emissions de carbone, et, plus récemment, augmentation des tarifs des transports en commun et des vélos bleus.

 

Pour changer radicalement la donne et inverser le cours des choses, nous proposons la gratuité des transports en commun dans la Métropole Nice Côte d'Azur. 38 villes en France dont Calais, Dunkerque et tout récemment Montpellier ont adopté la gratuité des transports en commun. Nice pourrait devenir la 39ème ville et la deuxième métropole de France à la déployer.

 

 

Un double objectif, écologique et social :

 

Ecologique: Sur le territoire de la Métropole Nice Côte d'Azur, le transport routier représente 55 % de la production de gaz à effet de serre et 40 % des polluants atmosphériques. Aujourd'hui 40% des trajets effectués dans la Métropole font moins de 3 km, beaucoup se font à l'intérieur de Nice intra-muros. L'enjeu est de parvenir à faire abandonner l’usage de la voiture au plus grand nombre. Pour y parvenir, il nous faut tout à la fois modifier radicalement l'image collective que nous avons des transports en commun et provoquer un changement de comportement profond. 

 

La gratuité, c'est la liberté de monter dans un bus ou un tramway sans se soucier d'avoir renouvelé son abonnement, d'avoir payé un titre de transport ou de risquer un contrôle. C'est la liberté pour toutes et tous d'abandonner la voiture pour se déplacer.

 

Les aménagements tarifaires par catégories d'usagers sont socialement utiles mais ne provoquent pas ce choc de mentalités, la gratuité oui. 

 

La gratuité permet également de rendre effectives les Zone à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m). Pour circuler dans les territoires placés en ZFE-m, il faut un certificat qualité de l’air et les véhicules les plus polluants ne peuvent y accéder. Une obligation légale qui est un levier important pour faire baisser la pollution atmosphérique en centre-ville. Mais la Métropole a délimité le plus petit périmètre possible (2% des véhicules concernés sur seulement 4% de la superficie de la commune de Nice), et Christian Estrosi a déclaré en Conseil métropolitain qu'il ne sanctionnerait pas le non-respect de ces zones. 

L'argument avancé pour ne pas rendre opérationnel ce dispositif est d'ordre social, il doit être pris en compte : beaucoup de personnes, malgré les primes à la conversion, ne peuvent changer de véhicule et se verraient ainsi privées d'accès au centre-ville et devant cette difficulté les élus métropolitains renoncent à cet outil déterminant de lutte contre la pollution atmosphérique. Notre proposition, en rendant l'accès au centre-ville libre et gratuit en transport en commun, permet de mettre en œuvre les ZFE-m sans aggraver la ségrégation urbaine. 

 

Social: L'augmentation des tarifs votée par les élus métropolitains sanctionne financièrement les habitants les plus en difficulté. Selon les propres propos de Gaël Nofri, l’adjoint de Christian Estrosi ce n’est pas moins de 6 à 9 millions d’euros de billetterie supplémentaire qui sont attendus de cette hausse. Une mesure qui en rajoute à la fracture sociale sur le périmètre d’une métropole où plus 20% de la population vit sous le seuil de pauvreté, et où de plus en plus de familles aux revenus modestes sont obligées de s’éloigner des centres villes pour pouvoir se loger. C’est la double peine pour les ménages subissant les effets de la gentrification qui subissent de ce fait de plein fouet la hausse du coût des déplacements. Cela pénalise les habitants des quartiers périphériques qui se retrouvent de fait totalement enclavés avec le phénomène de ghettoïsation que cela entraîne.  

La gratuité rend la mobilité accessible à tous et toutes.

 

 

Mise en œuvre :

 

La principale question pour la mise en œuvre d’une telle mesure est bien évidemment la question du financement.  

Hors crise covid, la vente des titres de transport représente près de 50 millions d’euros des recettes de la Régie Ligne d’Azur (RLA). Passer à la gratuité implique de compenser ces recettes, mais aussi de prendre en compte l’investissement que représente un réseau plus important, avec plus de conducteurs et conductrices de tramway et de bus. Le passage à la gratuité est possible et des pistes existent pour en assurer le financement, sans restreindre les autres actions de la Métropole 



• L’alignement du taux du versement mobilité des entreprises sur celui de plusieurs départements de l’Ile-de-France. Sur la Métropole Nice-Côte d’Azur, il est de 2 % de la masse salariale des entreprises de 11 salariés et plus, contre 2,95 %  sur Paris, les Hauts de Seine, la Seine Saint Denis et le Val de Marne. La seule mise à niveau de ce taux permettrait de financer plus de 40 millions d’euros.

 

• La contribution des touristes au financement de la gratuité via une réévaluation substantielle de la taxe de séjour (hôtels, meublés, locations touristiques, etc.) payée pour chaque nuitée et qui est ridiculement basse pour les quatre et cinq étoiles à Nice. Aujourd'hui, par exemple, une chambre Junior suite luxe avec vue mer à 2400 € la nuit, la taxe de séjour est de 4,04 € par personne ! Et pour donner la dimension du possible, on compte 3,5 millions de nuitées dans les Hôtels quatre et cinq étoiles des Alpes-Maritimes (chiffres 2019 hors Monaco).

 

• Comme proposé pour le financement du Grand Paris Express, l’adoption du principe d’une taxe sur les bureaux et les parkings des hypermarchés. 

 

• La perception d’une part de la TICPE (taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques) au titre de la transition énergétique. 

 

Ces quatre mesures exigent que la législation évolue (modification du taux du taux du versement mobilité, affectation d’une part de la taxe de séjour à l’autorité organisatrice des transports (la Métropole), taxe sur les bureaux et parkings, etc.). Aujourd’hui face à l’urgence climatique une majorité peut se dégager au sein même du parlement. 

 

Pour être efficace, la mise en place de la gratuité doit s’accompagner d’un renforcement du maillage, en particulier sur le haut et le moyen pays, et d’une augmentation du cadencement selon les besoins. Cela nécessite d'expérimenter, de se concerter avec les usagers et d’ajuster au mieux le dispositif. L’expérimentation pendant une année de la gratuité le week-end est utile pour engager tout à la fois ce retour des usagers vers les transports en commun, mais aussi permettre à la Régie d’adapter le réseau avec la croissance des fréquentations qu’engendre la gratuité. 



Seule la gratuité des transports en commun permet un changement radical de la mobilité dans notre imaginaire collectif et rend possible l'abandon du "tout voiture". Nice peut devenir la 39ème ville et la 2ème métropole de France à la mettre en œuvre.

 

Nous portons cette proposition avec le rassemblement citoyens Viva ! depuis l'élection municipale de 2020. Nous continuons (3) et nous continuerons à la porter car c’est une des solutions d’avenir pour faire face au dérèglement climatique.

 

Robert Injey et David Nakache

 

(1): Plan Climat Air Energie Territorial 2019-2025 (PCAET), voté en conseil métropolitain le 5 avril 2018

(2): Plan d'Action de la Qualité de l'Air (PAQA), voté le 16 décembre 2016

(3): Viva a lancé une pétition contre l'augmentation des tarifs des mobilités douces et pour la gratuité des transports en commun qui a déjà récolté plus de 1 500 signatures. A signer et faire signer ici : https://www.mesopinions.com/petition/social/transports-commun-nice-augmentation-tarifs/204302

 

 

 

Réponses aux objections :

 

La question de la gratuité suscite régulièrement plusieurs objections.  Voici quelques éléments de réponses à ces objections :

 

Réduction de la marche à pied

Un premier argument avancé contre la gratuité des transports est qu'elle réduit le recours à la marche à pied, les personnes qui d'habitude feraient des trajets à pied les feraient désormais en bus ou en tramway. C'est en partie vrai, mais l'expérience démontre que c'est davantage le côté agréable ou désagréable de l'environnement urbain qui incite à marcher ou à ne pas marcher en ville. Améliorons l'environnement urbain (trottoir, bancs, végétalisation, piétonisation, réduction du bruit) et déployons en même temps des pistes cyclables sécurisées et la gratuité des transports en commun.

 

Injustice sociale

Un second argument consiste à dire qu'il est injuste de rendre gratuits les transports pour les personnes aisées, qui n'en n'ont pas besoin. C'est également vrai mais d'une part les personnes les plus aisées ne prennent actuellement que très peu les transports en commun, et, d'autre part, on ne peut changer radicalement l'image des transports en commun dans notre imaginaire collectif sans passer par une gratuité inconditionnelle pour toutes et tous et sur tout le réseau. Les personnes aisées n'ont certes pas besoin de prendre les transports en commun, mais, pour notre avenir commun, nous avons tous besoin qu'elles les prennent.

 

Les touristes ne paient pas d’impôts

C’est encore vrai et c’est bien la raison pour laquelle avec une revalorisation de la taxe de séjour perçu sur chaque nuitée nous voulons faire contribuer d’une manière plus juste les touristes à l’offre gratuite de transport qu'offrirait notre Métropole. 

 

Une fausse gratuité

Il s'agirait là d'une fausse gratuité car en réalité le coût en investissement et en fonctionnement des transports en commun est financé par les impôts des contribuables et des entreprises. C'est également vrai. Mais dans ce cas, il faudrait arrêter de dire que l'école publique est gratuite ou que l'hôpital public est gratuit. Nous sommes partisans d'un système de redistribution par l'impôt. L'ensemble des services publics sont financés par nos impôts mais sont "gratuits" au moment de leur usage. L'accès à la mobilité doit être gratuit au même sens que le sont l'accès à l'éducation et aux soins.

 

La gratuité se ferait au détriment de salariés de la Régie Ligne d’Azur 

C’est faux. Une partie de la rémunération des salariés est, actuellement, fondée sur des primes d'intéressement au chiffre d'affaire. La mise en place de la gratuité des transports en commun ne saurait se faire sur le dos de celles et ceux qui y travaillent. Le montant actuel des rémunérations doit être préservé. De la même manière, les salariés actuellement affectés aux contrôles et à la verbalisation doivent pouvoir intégrer d’autres fonctions au sein de l'entreprise, notamment l'accompagnement et la sécurisation des voyageurs. La gratuité entraîne partout où elle a été mise en œuvre un développement de l’offre de transport et donc de l’emploi. La mise en place de la gratuité implique, en amont, une véritable concertation avec les salariés et leurs représentants pour aborder tous ces points.



vendredi 2 juin 2023

"Reconquête" à Nice, la convergence des haines


"Reconquête" à Nice, la convergence des haines


Le mouvement d'Eric Zemmour, "Reconquête", organisait une "fête de la droite" square Durandy à Nice le 2 juin 2023 avec Philippe Vardon et Marion Maréchal en vedettes. A l'initiative du Comité Antifasciste 06, plus d'une trentaine de partenaires associatifs, syndicaux et politiques, dont l'association Tous citoyens et le rassemblement citoyen Viva, ont organisé un contre événement solidaire et fraternel, place Garibaldi. Il est important de mettre des mots sur ce à quoi nous sommes désormais confrontés.

Eric Zemmour, président du mouvement "Reconquête" a été condamné à trois reprises pour provocation à la haine raciale et religieuse. Reconquête est donc un mouvement mené par un délinquant multirécidiviste qui, les décisions de justice l'attestent, porte une parole raciste.

Reconquête est le parti qui promeut en France la théorie du "grand remplacement". Cette doctrine complotiste est totalement démentie par les faits : en 2021 le solde migratoire en France est de + 140 000 personnes à peine sur 67 millions d'habitants, et la population augmente seulement de + 0,3%. C'est une doctrine violente qui appelle à la "remigration" forcée des personnes étrangères. De nombreux attentats ont été commis par des suprémacistes blancs spécifiquement au nom du grand remplacement :
- Pittsburgh aux Etats Unis en octobre 2018 : 11 juifs tués devant une synagogue
- Christchurch en Nouvelle Zélande mars 2019 : 51 musulmans tués devant deux mosquées
- Buffalo aux Etats Unis en mai 2022 : 10 personnes majoritairement afro-américaines abattues dans un supermarchés
Les leaders de Reconquête font la promotion cette thèse en France, sans aucun discernement, sur tous les plateaux télé, sans se soucier de savoir si leur discours ne va pas pousser un plus extrémiste qu'eux à passer à l'acte.

Les campagnes menées par Reconquête libèrent la parole raciste, sexiste et homophobe dans le pays et incitent à la haine de l'autre. Les partis d'extrême droite institutionalisés désignent des cibles aux groupuscules d'activistes violents. On l'a vu avec le maire de Saint Brévin dont les véhicules et la maison ont été incendiés parce qu'il avait accepté que la préfecture ouvre un centre d'accueil pour réfugiés dans sa commune. Lorsque Philippe Vardon ou Alexandra Masson vont manifester devant un gymnase à Menton ou des hôtel meublés réquisitionnés pour l'accueil de mineurs isolés étrangers, ils désignent des cibles aux groupuscules d'ultra droite et rendent possible des actions violentes.

Si nous combattons Reconquête, qui est la formation politique la plus extrême et la plus radicalisée du panel politique actuel, nous combattons plus largement les idées d'extrêmes droites qui se propagent dans l'ensemble de la société via les médias et internet. Elles sont reprises par un arc de formations politiques ultralibéral et profondément xénophobe. Les thèses du retour au droit du sang, de la préférence nationale, de la déchéance de nationalité, de l'invasion, du grand remplacement ou de la remigration sont repris sous différentes formes et se diffusent de façon complètement banalisée. Pire, une partie du monde intellectuel et littéraire défend ouvertement des idées discriminatoires et fournit une matrice et une caution intellectuelle à l'extrême droite : Houellebecq, Onfray, Finkielkraut, Renaud Camus, etc. relayés sur une fascosphère très active sur les réseaux sociaux. Le rejet de l'autre, la xénophobie et le racisme sont leur ciment commun.

Le Président de la République reprend lui même le terme de "décivilisation" et c'est bien là une de leurs  caractéristiques communes : la défense d'une "civilisation" fantasmée qu'ils décrètent en danger, celle de l'homme blanc hétérosexuel, capitaliste et chrétien. Et cela se traduit par un dénigrement et un déclassement systématique de l'autre, de l'étranger. La diffusion et la banalisation des idées d'extrême droite est présente dès la première loi asile immigration de Macron avec Gérard Collomb. Elle est à l'œuvre dans chaque paragraphe de la loi sur le séparatisme. Elle transpire dans l'ensemble du travail législatif de la macronie. Elle est également à l'œuvre dans les pressions exercées sur la presse et sur les associations, dans le musèlement de l'action parlementaire, et, bien sûr, dans la répression des mouvements sociaux et les violences policières. On ne combat l'extrême droite en adoptant son langage, ses idées, et ses méthodes.

Du côté des LR, nous sommes à un point de bascule, celui d'un parti auto proclamé "les Républicains" qui passe publiquement à l'extrême droite. Quand des nationalistes veulent attaquer les droits de l'Homme dans leur pays ils doivent au préalable s'affranchir des accords et traités internationaux qui les en empêchent. C'est très précisément le sens de la réforme constitutionnelle et de la loi immigration proposées par Éric Ciotti. Ce projet va plus loin, sur plusieurs aspects, que celui du RN. La prise de contrôle des Républicains par Eric Ciotti est un tournant : Eric Ciotti, c'est le "républicain" qui est plus extrême que l'extrême droite elle-même.

Le RN de Marine Le Pen poursuit, lui, son travail de dédiabolisation, de normalisation et d'institutionnalisation, plaçant des élus à toutes les instances. Mais ce n'est pas parce qu'un parti d'extrême droite s'institutionalise qu'il n'en n'est pas moins dangereux, bien au contraire ! Après avoir été trois fois présent au second tour de l'élection présidentielle le RN est en mesure de faire basculer la France sous un gouvernement d'extrême droite, tout comme la Hongrie, la Pologne, la Suède et bien sûr l'Italie. Il se dessine ainsi une internationale fasciste très inquiétante. Quand Elisabeth Borne dit que le RN est "héritier de Pétain", Macron la recadre, alors qu'elle a historiquement raison : le RN est ici dédouané par le Président de la République lui-même.

Renaissance, LR, RN et Reconquête ont également en commun un ultralibéralisme économique et financier qui accroit les inégalités sociales. Par l'alliance du libéralisme économique et de la xénophobie ils cherchent à défaire toute possibilité de lien social et de vie commune. Ils détournent la colère des plus pauvres en désignant l'étranger comme bouc émissaire. Si l'extrême droite est souvent plébiscitée dans des territoires en difficultés c'est précisément en attisant les peurs et les ressentiments.

Marion Maréchal a expliqué, à Nice, vouloir faire des Alpes-Maritimes le "vaisseau amiral de la reconquête". Elle a réexpliqué sa volonté d'unir les droites sur la ligne idéologique de Reconquête. Or ce n'est pas un hasard si les leaders de Reconquête ou si Eric Ciotti ciblent Nice comme objectif politique. Nice est un laboratoire de ce continuum droites - extrêmes droites depuis de longues décennies : Jacques Médecin se disait d'accord à 99% avec le FN et a jumelé Nice avec le Cap en Afrique du Sud en plein apartheid. Jacques Peyrat, pro Algérie française, a opportunément rendu sa carte du FN pour prendre la ville. Christian Estrosi s'en prend régulièrement aux Roms, aux musulmans et aux SDF, pratique la ségrégation urbaine et transforme Nice en une zone techno surveillée à outrance. Et les leaders de Reconquête viennent ici festoyer, dans notre ville, et continuent de s'y implanter : nous ne laisserons pas faire. 

Nous ne laisserons pas Nice devenir un bastion xénophobe.  Nous ne laisserons pas Nice devenir le point de convergence des haines.

Une belle victoire pour les usager·es de la Bibliothèque Louis Nucéra

 


Une belle victoire pour les usager·es
de la Bibliothèque Louis Nucéra

 

Le rassemblement citoyen ViVA! est engagé, depuis plusieurs mois, dans une campagne contre un projet concernant la Bibliothèque Louis Nucéra qui entrainait la suppression de 1000 m2 de l'espace ouvert au public. A ce titre, Mireille Damiano et Robert Injey étaient reçus ce matin par le maire de Nice. L'occasion pour les représentant·es de ViVA! de faire état des préoccupations des usager·es sur le devenir de la bibliothèque et en particulier de la salle d'étude dont il était prévu qu'elle soit transformée en patio. 

Quelques heures après cette rencontre, la ville de Nice communiquait officiellement :

 «il a été décidé que la bibliothèque Louis Nucéra, haut lieu culturel central de Nice, conservera son volume intérieur et l’ensemble des espaces existants qui seront rénovés. Le patio, initialement prévu à l’intérieur de la bibliothèque, ne sera pas réalisé. Quant à l’entrée, positionnée sur la traverse Barla, elle permettra une meilleure visibilité et donnera toute sa dignité à cette bibliothèque rénovée. Des espaces extérieurs, ombragés, indépendants de la bibliothèque, seront aménagés avec du mobilier adapté, dans le cadre du prolongement de la Promenade du Paillon, afin de proposer aux Niçois un cadre extérieur doux et reposant propice à la lecture et au calme.»

Nous nous félicitons de la prise en compte de nos remarques et de celles des usager·es. C'est une belle victoire pour les plus de 4000 personnes qui ont signé la pétition contre la suppression de 1000 m2 d'espace ouvert au public.

Nous constatons que la consultation en amont aurait pu être bien plus fructueuse et éviter une perte de temps et d’argent public.

Le rassemblement citoyen ViVA!, va poursuivre son action, sur d'autres sujets qui concernent au quotidien la vie des niçoises et des niçois, comme celle engagée contre la hausse des tarifs des transports en commun et pour leur gratuité . 

 

 Rassemblement citoyen ViVA !

 

ViVA! – Démocratie, écologie, solidarité - Nice, le 2 juin 2023

samedi 27 mai 2023

Mineurs Non Accompagnés : 25h d’attente au commissariat Auvare à Nice !




Communiqué de l’association Tous citoyens :

Mineurs Non Accompagnés : 25h d’attente au commissariat Auvare à Nice !


Une convention passée entre le Département des Alpes-Maritimes et le Préfet impose à tout Mineur Non Accompagné (MNA) souhaitant bénéficier de la protection de l’enfance de se rendre au commissariat Auvare à Nice. Les policiers signalent alors la présence de mineurs à l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), service du Département 06, qui doit envoyer un éducateur pour venir les chercher. Les jeunes sont ensuite mis à l’abri et l’ASE procède à leur évaluation de minorité.

Le premier visage de l’administration française sera donc, pour les jeunes exilés, un homme en armes et une ancienne caserne militaire. Le service du « Quart » du commissariat Auvare est un lieu totalement inadapté à la prise en charge de mineurs en souffrance. Les jeunes attendent dans un couloir plusieurs heures, dans le même espace que des gardés à vue, et assistent à des altercations souvent violentes. Aucun dispositif n’est prévu : ni repas, ni accompagnement, ni traducteur.

Ibrahim, Mamady et Madou, trois jeunes exilés déclarant être mineurs ont été accompagnés par le Secours Catholique et l’association Tous citoyens au commissariat Auvare pour une demande de protection de l'enfance mardi 25 avril à 16h30. Ils n’ont été pris en charge par le Département 06 que le lendemain à 17h30, après une attente de 25h. Aucun repas ne leur a été donné et se sont nos bénévoles qui leur ont apporté de quoi manger !

Le 5 avril dernier le jeune Youssouf avait déjà attendu, seul, 9h au service du Quart. Le 27 avril, le jeune Mohamed a, lui, attendu 10h30 dans ce service. Le 26 avril, Ousmane et Ibrahima ont attendu, eux, 9h.

Ces attentes prolongées et les nuits passées sur place sur multiplient alors que l’Aide Sociale à l’Enfance doit prendre en charge les Mineurs Non Accompagnés dans des délais raisonnables. Les policiers relancent l’ASE régulièrement qui n’envoie personne. Pour les MNA, à Nice, ni la « charte d’accueil » des services publics ni la « charte d’accueil du public et d’assistance aux victimes » du ministère de l’intérieur ne sont respectées.

Nous demandons :

- Que les Mineurs Non Accompagnés puissent déposer une demande de protection de l’enfance dans les locaux des services sociaux du Département 06 et soient pris en charge par un travailleur social, comme c’est le cas dans d’autres départements ;

- Que, lorsque ces locaux sont fermés, les Mineurs Non Accompagnés soient accueillis au commissariat dans un espace adapté, par du personnel formé à l’aide aux mineurs en danger, et que l’Aide Sociale à l’Enfance envoie un éducateur les chercher dans un délai raisonnable.


Nice, le 27 mai 2023
L'association Tous citoyens


mardi 23 mai 2023

Nice : inadmissibles éloges de la corruption

 

Communiqué de presse de l'association "Tous citoyens !"

Nice : inadmissibles éloges de la corruption

 

Chaque élu de droite condamné par la justice française aura-t-il son mot de soutien du maire de Nice et de son premier adjoint ?

Le 14 avril 2023, alors qu'Hubert Falco, maire de Toulon, vient d'être condamné à trois ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité avec effet immédiat pour recel de détournement de fonds publics, Christian Estrosi partage sur twitter un courrier avec en tête de la Ville de Nice et de la Métropole pour lui réaffirmer son amitié et son soutien. 

Le 17 mai 2023 la cours d'appel de Paris confirme la condamnation à trois ans de prison dont un an ferme de Nicolas Sarkozy avec ajout d'une privation de droits civiques pour trois ans, pour corruption et trafic d'influence. Anthony Borré se précipite alors pour réaffirmer sur twitter son "total soutien" pour celui qui "a inspiré tout une génération d'élus." Dans la foulée, Christian Estrosi publie sur le même réseau social un nouveau message de solidarité.

La Ville de Nice a, à plusieurs reprises, honoré des personnes corrompues :

- En novembre 2018, attribution d'un nom de rue à Charles Pasqua, condamné à 18 mois avec sursis pour financement illégal de campagne électoral et à un an avec sursis pour détournement de fonds en 2010.

- En novembre 2019, inauguration de la rue Jacques Médecin qui a été condamné en 1992 à un an de prison ferme pour délit d'ingérence, en 1995 à deux ans de prison ferme, cinq ans de privation de droits civiques pour détournements de fonds et trois ans de prison ferme pour corruption et abus de bien sociaux et, en 1998, à deux ans de prison ferme pour fraude fiscale.

- En février 2020, inauguration du cours et de la statue de Jacques Chirac, condamné à deux ans avec sursis en 2011 pour détournement de fonds, prise illégale d'intérêts et abus de confiance.

L’association Tous citoyens, dont la vocation est de favoriser l’engagement citoyen et le vivre ensemble, rappelle que la corruption des élus contribue à briser le lien de confiance entre les citoyens et les institutions. Soutenir ouvertement des personnes condamnées, voire des récidivistes, c'est faire l'éloge de la corruption.

Il serait temps que le maire de Nice et son premier adjoint cessent ces inadmissibles éloges de la corruption et, à l’inverse, défendent l’honnêteté et la probité en politique.


Nice, le 23 mai 2023

Association Tous citoyens

vendredi 19 mai 2023

Lettre ouverte à Christian Estrosi au sujet du Paillon



Lettre ouverte à Christian Estrosi au sujet du Paillon 


 A l’attention de 

Monsieur Christian Estrosi, Maire de Nice, 

Président de la Métropole Nice Côte d’Azur.

Nice le 17 mai 2023


Monsieur le Maire, 

A l’occasion du conseil municipal du 13 octobre dernier, vous avez évoqué, en citant la pluviométrie de la tempête Alex, le risque de submersion du Paillon. 

Ce risque est plus que jamais d’actualité avec l’impact du dérèglement climatique et la transformation du bassin méditerranéen en une véritable marmite, pour reprendre l’expression du GIEC.  

Nous constatons, avec regret, que mise à part cette déclaration le Paillon est souvent oublié dans l’anticipation des risques à venir. 

Ainsi, le document « La Métropole Nice Côte d’Azur face aux risques climatiques », (réalisé par le GREC-SUD et édité par Air climat en juin 2021  à la demande de la Métropole), est très intéressant, mais les risques liés au Paillon ne sont pas évoqués.

Tout aussi inquiétant : le PPRI Paillon (Plan Prévention Risques d’Inondation) adopté le 17 novembre 1999, est le plus ancien du département, et si la préfecture, par un arrêté préfectoral en date du 25 mars 2020, a lancé la révision de ce document, à ce jour rien n’a été publié, aucune consultation publique n'a été engagée.  

Pourtant, vous n’êtes pas sans savoir que les risques existent, ils sont même bien identifiés dans un autre document, «EPRI (Evaluation Préliminaire des Risques d'Inondation un diagnostic préalable pour aller vers des choix partagés, première étape de la directive inondation» (Ministère écologie, développement durable 2011 avec un ajout en 2018).

Dès 2011, ce document pointe qu’ « En l’espace d’un siècle (1868-1972) et au fil des projets urbains, le fleuve Paillon a été recouvert sur toute la traversée de la ville, et que le retour de crues exceptionnelles comme celles survenues en 1886 ou 1940 aurait des conséquences graves dans la cité. » (Partie X, page 535). Le même document pointe l’impact des inondations avec la notion EAIP, (Enveloppe Approchée des Inondations Potentielles). Pour la petite histoire, ce document ne pointait pas de risque d'inondation dans la Roya, à l’exception de Breil…

Enfin il y a le PAPI (Programme d’actions de prévention des inondations)  des inondations du bassin versant des Paillons pour les années 2013-2019, avec des actions sur lesquelles s’engagent communes, préfet, département et la Métropole…

Un avenant n°1 à ce PAPI, adopté par le bureau métropolitain en date du 12 juillet 2019, le prolonge jusqu’au 31/12/2021 afin de permettre la réalisation d’un certain nombre d’actions, lesquelles ne sont toujours pas engagées six ans après l’adoption dudit document. Ainsi la  Métropole (qui doit assurer la maîtrise d’ouvrage) est censée s’engager sur la réalisation de plusieurs actions : la réalisation d’un modèle numérique de la  traversée de Nice/ la modélisation hydraulique de la couverture du Laghet dans la traversée de la Trinité/ Créer et développer système de prévision et d’alerte sur les bassins des Paillons/ Mise en œuvre de règles d’urbanisme pour réduire le ruissellement urbain…/Étude des mesures de réduction de la vulnérabilité envisageables sur les ERP de Nice… 

A ce jour, sauf erreur de notre part, il n'y a rien de nouveau. Vous comprendrez, Monsieur le Maire, nos inquiétudes. 

Alors que les risques sont connus, et amplifiés avec le dérèglement climatique, tout semble traîner en longueur concernant la réactualisation du PPRI, la mise en œuvre des actions dans le cadre du PAPI, sans parler de « l’oubli » de l’existence du Paillon dans le document de la Métropole: «La Métropole Nice Côte d’Azur face aux risques climatiques»

Cela nous amène à vous poser plusieurs questions :

- Sur quels chiffres ou analyses se basent vos déclarations du 13 octobre 2022 ?

- Existe-t-il des études actualisées sur l’impact de la couverture du Paillon sur les niveaux de débordements et de submersion de celui-ci en amont du Palais des Expositions ?

- Où en êtes-vous de la réactualisation, lancée en mars 2020, du PPRI Paillon dont la précédente version date de 1999… Et quelles dispositions sont envisagées pour y associer pleinement les citoyens ?

- Où en êtes-vous des actions que la Métropole doit engager dans le cadre du PAPI Paillons depuis 2013, actions relancées par une délibération du bureau métropolitain le 12 juillet 2019?

- Lors de ce même conseil municipal, à propos du lycée Appolinaire, considérant qu’il n’aurait jamais dû être construit à cet endroit, vous avez déclaré avoir demandé au Conseil Régional de trouver un lieu de substitution pour déplacer ce lycée. Avez-vous eu une réponse et laquelle ?

- Si le TNN et Acropolis sont détruits et le lycée prochainement déplacé en raison du risque de submersion, pourquoi maintenir le Mamac ? La bibliothèque Louis Nucéra ? Pourquoi faire à la place des bâtiments détruits un parc public avec jardin d’enfants ?

- Enfin, si le danger est tel que vous l'avez décrit, pourquoi n'envisagez-vous pas d'enlever la dalle couvrant le Paillon pour redonner au fleuve son aspect naturel, en effectuant les aménagements nécessaires pour réduire au maximum tout risque de débordement ?

Ces questions relèvent d'enjeux de sécurité publique et dépassent tout positionnement partisan. Nous vous demandons expressément de faire toute la transparence nécessaire en communiquant les études dont vous disposez et en expliquant vos choix devant les Niçoises et les Niçois.

Dans l’attente de vos réponses, nous vous prions de croire, Monsieur le Maire, en l’assurance de notre respectueuse considération.

                                                                     

Rassemblement Citoyen Viva ! 


lundi 15 mai 2023

En débat sur France 3 côte d'Azur : "Mineurs isolés, comment les accueillir"

J'étais en débat, sur France 3 Côte d'Azur, le 14 mai 2023, face à Eric Pauget (député LR) et Bryan Masson (député RN) sur le thème "Mineurs isolés, comment les accueillir" :

Cliquez sur l'image pour suivre le lien :

Verbatim :

- "Il y a une grande confusion sur les chiffres. 4 fois plus d'arrivées sur les côtes italiennes ne veut pas dire 4 fois plus d'arriver à la frontière franco-italienne"

- "Quand un jeune essaie de passer 5 fois la frontière avant d'être renvoyé en Italie, Eric Ciotti et d'autres comptent 5 personnes alors qu'il s'agit de 5 passages".

- "Depuis trois ans les deux foyers de mise à l'abri sont saturés et le Département 06 prend des chambres d'hôtel à l'année, en plus. Le dispositif est saturé et le Département aurait dû anticiper en ouvrant des structures pérennes supplémentaires".

- "En accueillant 15 000 ukrainiens dans les Alpes-Maritimes en un an, et on a eu raison de le faire, on a démontré que l'on pouvait matériellement accueillir. On est davantage confronté à un problème de l'accueil, à une volonté de pas accueillir, qu'à un problème de flux migratoire."

- "On ne peut pas tout résorber par la police. Les policiers ne sont pas des travailleurs sociaux : l'entretien d'évaluation de minorité est un entretien social. Chacun son métier."

- "La frontière franco italienne est une frontière interne à l'Union Européenne et n'a pas vocation a être fermée. La fermeture de la frontière enrichit les passeurs et livre les exilés à la traite des être humain."

- "Prétendre fermer hermétiquement une frontière est un leurre. Cela n'a jamais fonctionné."