mercredi 12 juillet 2023

Exilé.es dormant à l'église du Voeu : victoire !

 Exilé.es dormant à l'église du Voeu : victoire !



Un grand bravo à la Cimade et à Maître Bessis-Osty et Maître Almairac pour cette victoire importante.

La Ville de Nice est déboutée de sa demande d'expulsion. Le trouble à l'ordre public, le risque pour la sécurité des personnes et le risque sanitaire ne sont pas établis.

Reste désormais à l'Etat d'assumer son obligation légale d'hébergement d'urgence des personnes vulnérables et de prendre en charge les exilé.es qui dorment au Voeu.

Reste également à la Ville de Nice de ne pas renoncer à sa vocation sociale et d'aider les exilé.es au lieu de les traquer et tenter de les chasser de camps en camps.

C'est la misère qu'il faut combattre, pas les personnes qui en souffrent.



Nice, 12 juillet 2023
Association Tous citoyens !

lundi 10 juillet 2023

Non à la venue à Nice de Béatrice Venezi, cheffe d'orchestre néo fasciste italienne



Communiqué de presse collectif :

Non à la venue à Nice de Béatrice Venezi, cheffe d'orchestre néo fasciste italienne


La Ville de Nice invite à la tête de son Orchestre Philharmonique, pour les traditionnels ballets de Noël et "Concert du Nouvel An", la cheffe d'orchestre italienne Béatrice Venezi.

Nous souhaitons rappeler les prises de positions politiques et intellectuelles de Béatrice Venezi qui s'est engagée auprès de Giorgia Meloni, présidente du Conseil Italien, en tant que conseillère en musique. Très présente dans les médias italiens, elle a assisté, en mai 2022, à la convention du parti d’extrême-droite Fratelli d’Italia et se montre soucieuse de donner à l'idéologie qu'elle défend la plus grande visibilité possible, utilisant pour ce fait sa notoriété de cheffe d’orchestre.

Dans un contexte de banalisation de l’extrême-droite et du fascisme, l'invitation faite à Mme Venezi à Nice constitue un geste politique que nous contestons et dénonçons fermement.

La mise en avant médiatique de sa qualité de femme pour justifier sa programmation dans la saison de l’Opéra de Nice n’est pas entendable, s’agissant d’un soutien du gouvernement italien qui prétend limiter les droits des femmes et affiche des valeurs comme « Dieu, famille, patrie », héritées de l’idéologie mussolinienne.

Depuis des années à Nice, les ballets de Noël et le "Concert du nouvel an", s'inscrivant dans la période privilégiée des fêtes de fin d'année, se déroulent dans un esprit d’échange et de partage.

La Ville de Nice n'a pas, sous couvert d'un événement artistique et en instrumentalisant l'Opéra de Nice, à donner un blanc-seing au néo fascisme italien.

Nous demandons expressément au Directeur Général de l'opéra de Nice Côte d'Azur et au Maire de Nice d'annuler l'invitation faite à Béatrice Venezi.


Signataires : l'Association pour la Démocratie à Nice, Les Amis de la Démocratie, CDDF06, CGT MNCA, Comité antifasciste 06, EELV 06, Ensemble!-06, Nice au Cœur, Planning Familial 06, Roya citoyenne, Tous citoyens, Le rassemblement citoyen Viva !


jeudi 6 juillet 2023

Lignes d’azur : chronique d’un racket annoncé

 


Communiqué du rassemblement citoyen ViVA!

 Lignes d’azur : chronique d’un racket annoncé

 

Dès le 9 décembre 2022, le rassemblement citoyen ViVA ! publiait un communiqué de presse intitulé « Hausse des tarifs des transports en commun : non au racket, oui à la gratuité ! » pour alerter sur la décision insensée de la Métropole Nice Côte d’Azur et de la Région Ligne Azur.

En effet, cette hausse des tarifs des transports en commun constitue un contresens écologique, à l’heure où nous devons tout faire pour réduire la pollution atmosphérique et donc inciter à prendre le tram et les bus, et un déni social, à l’heure où un·e Niçois·e sur cinq vit sous le seuil de pauvreté.

Le 30 mars 2023 nous avons tenu une conférence de presse pour expliquer en détail les enjeux écologiques et sociaux soulevés par cette décision et nous avons lancé une pétition contre ce racket organisé qui a déjà récolté plus de 2 800 signatures (en ligne et papier).

Le 26 juin 2023 nous avons adressé une lettre ouverte à Christian Estrosi pour lui demander de sursoir à cette augmentation et de lancer une étude de faisabilité sur la gratuité des transports à Nice, en vain.

Depuis, nos craintes se confirment chaque jour :

- L’annonce très tardive du changement de supports des titres de transports a suscité l'inquiétude chez beaucoup d’usager·es, notamment des personnes âgées.

- Le maintien d’une seule agence Lignes Azur dans le centre-ville niçois a généré un engorgement et d’interminables files d’attente.

- La fébrilité de la direction de Lignes Azur a provoqué à plusieurs reprises la fermeture provisoire de cette unique agence quand les usager·es demandaient des comptes sur cette augmentation insensée

- La communication hasardeuse et méprisante de Gaël Nofri, adjoint aux transports et président de la Régie Lignes Azur, a généré incompréhension et colère

- L’annonce assumée par Gaël Nofri de faire volontairement surpayer les touristes en ne leur proposant à la borne située à l’aéroport qu’un tarif à 10 € confirme l’esprit malhonnête de la politique mise en œuvre.

- La confirmation par Gaël Nofri que le but de cette augmentation des tarifs est de contraindre l’ensemble des habitant·es à s'abonner, même s'ils et elles n’utiliseraient les transports qu’occasionnellement, atteste de la mise en œuvre d’un racket délibéré

- La reconnaissance par Gaël Nofri que la Métropole a un impératif besoin de recettes, ce qui confirme que ce sont bien la mauvaise gestion financière et l'endettement de la Métropole Nice Côte d'Azur qui causent cette augmentation drastique

Nous réitérons notre opposition à cette augmentation massive des tarifs des transports en commun. Nous dénonçons le mépris des usager·es et l'organisation calamiteuse de l'opération.

Nous demandons à Christian Estrosi de rétablir de toute urgence la carte de 10 voyages à 10 euros.

Nous réitérons notre demande à Christian Estrosi de lancer une étude de faisabilité sur la gratuité des transports en communs sur le territoire de la Métropole Nice Côte d’Azur.


Nice, le 6 juin 2023

Le rassemblement citoyen Viva !

 

Pour mémoire :

- Notre communiqué du 6 décembre 2023 : https://davidnakache.blogspot.com/2022/12/viva-transports-en-commun-nice-non-au.html

- Notre pétition en ligne : https://www.mesopinions.com/petition/social/transports-commun-nice-augmentation-tarifs/204302

- Le plaidoyer pour la gratuité de Robert Injey et David Nakache, publié le 5 juin 2023 : https://davidnakache.blogspot.com/2023/06/plaidoyer-pour-la-gratuite-des.html

 - Notre lettre ouverte à Christian Estrosi du 26 juin 2023 : https://davidnakache.blogspot.com/2023/06/lettre-ouverte-christian-estrosi-sur.html

  

mercredi 5 juillet 2023

Mères isolées en cités

 

Mères isolées en cités


On entend un discours paternaliste et xénophobe expliquer dans les médias qu'il faut responsabiliser les parents et qu'il faut couper les allocations familiales des familles dont l'un des enfants a participé à des pillages, ajouter une sanction sociale à la condamnation judiciaire... Bref, culpabiliser et punir. 

Je vais, en réponse, vous parler de Djamila, dont j'ai bien sûr changé le prénom. Djamila m'a contacté sur les réseaux sociaux l'an dernier car elle avait vu que notre association "Tous citoyens" aidait les personnes vulnérables. 

Djamila était mariée, deux enfants et vivait rue Lépante à Nice. Son mari était devenu alcoolique et violent. Pour se protéger et protéger ses enfants elle l'a quitté. Depuis sa séparation son univers social s'est effondré. Passé le temps de l'entraide d'une partie de sa famille et des amis, passé un hébergement social temporaire du 115, Djamila a demandé un logement social, dûment accompagnée par des travailleurs sociaux.

Le motif de son appel à l'aide était simple : si elle refusait trois propositions de logements sociaux, sa demande était radiée. "Est-ce que c'est normal ? Ils ont le droit de faire ça ? Vous pouvez m'aider ?"
Côte d'Azur Habitat, principal bailleur social à Nice, lui a proposé un logement social à Pasteur, quartier défavorisé. Lors de la visite, Djamila a vu les traces de moisissures lavées à la javel sur les murs et le plafond de la chambre des enfants, l'odeur d'humidité et les traces de champignons tout autour de la salle de bain. Elle a refusé ce logement et le bailleur social lui en a proposé un second aux Moulins, autre quartier défavorisé de Nice : boîtes aux lettres défoncées, caves "occupées" par les jeunes de l'immeuble et inaccessibles aux locataires, etc. Après ce second refus la dame de Côte d'Azur Habitat a expliqué à Djamila que la troisième proposition serait la dernière, qu'elle avait "bien de la chance" qu'on lui fasse encore une proposition et que dans sa situation elle devait "protéger ses enfants en leur mettant un toit sur la tête". Dernière proposition : l'Ariane nord, autre quartier sensible à Nice.

J'étais là. J'étais là au moment où la vie de Djamila et de ses enfants a basculé. J'ai vu quelque chose se briser dans son regard. Accepter de se résigner. Accepter un si sombre destin. Personne ne veut vivre dans une cité. Personne ne veut y élever ses enfants. Je n'ai pu que confirmer la règle injuste des trois propositions et l'orienter vers une association spécialisée dans le logement social pour tenter de trouver une autre solution. 

Combien de femmes payent ainsi leur isolement et leur indépendance ? Il y avait dans la famille de Djamila, des oncles et tantes qui pensaient qu'elle aurait dû rester avec son mari, que c'est normal qu'un mari "corrige" sa femme. Il y avait son père pour qui une femme divorcée est un "déshonneur" dans la famille.

Les mères isolées cumulent très souvent plusieurs emplois précaires et élèvent seules leurs enfants. Piégées par le manque de revenus elles ne peuvent plus s'extraire des citées et trouver un logement privé qui leur soit accessible. Piégées par un univers violent, l'emprise de la délinquance et de la drogue sur les quartiers, elles voient leurs enfants leur échapper alors qu'elles font tout pour les protéger.

Je n'ai plus de nouvelles de Djamila. Depuis le début de la révolte des banlieues suite à l'homicide du jeune Nahel, je pense à elle. Son fils aîné a-t-il participé aux émeutes ? A-t-elle pu l'en empêcher malgré son travail de nuit ?

Djamila et ses enfants sont désormais pris dans cette "fabrique des violences" que j'ai déjà décrite ici.

Je tiens à rendre hommage à toutes ces mères isolées qui luttent pour leurs enfants et qui payent si cher le prix de leur indépendance.