jeudi 9 octobre 2014

Nice : halte à la surenchère populiste sur le Djihad !

La droite niçoise semble avoir perdu sa boussole républicaine. La politique extérieure de la France et la lutte contre le terrorisme avaient jusqu'à présent échappé aux querelles politiciennes en donnant lieu à une union nationale salutaire.
Le départ de nos jeunes pour le Djihad est un phénomène complexe, aux causes multiples, qu'il faut analyser dans le calme et face auquel il faut prendre toutes les mesures adéquates, sans complaisance aucune. La recrudescence de ce phénomène appelle à une gravité et à un esprit de responsabilité de chacun des décideurs publics. Le débat peut et doit avoir lieu mais dans un cadre républicain, sans exacerbation des ressentiments et sans dénigrement, mise à l'index ou accusation péremptoire.
Christian Estrosi, député maire de Nice, a publié une tribune sur Facebook et a convoqué, hier, une conférence de presse accusant le gouvernement de laxisme face à la montée du terrorisme. Le ton volontairement polémique, "Djihad : j'accuse", et le visuel anxiogène ajoutent au propos une dimension populiste, à visées électoralistes évidentes. Sa publication sur Facebook a donné lieu, en un jour, à 2432 "likes", 679 partages et 389 commentaires.

mardi 7 octobre 2014

L'entreprise, le business et les opposants imaginaires de Manuel Valls

En l'espace de quelques semaines Manuel Valls a développé une stratégie de communication déconcertante autour du thème de l'entreprise. Tout d'abord en français, devant le MEDEF par un retentissant "j'aime l'entreprise", puis en allemand lors de son déplacement outre Rhin et, enfin, en anglais, par un "my Government is Pro Business"  à la City de Londres.

En l'espace de quelques semaines Manuel Valls a développé une stratégie de communication déconcertante autour du thème de l'entreprise. Tout d'abord en français, devant le MEDEF par un retentissant "j'aime l'entreprise", puis en allemand lors de son déplacement outre Rhin et, enfin, en anglais, par un "my Government is Pro Business"  à la City de Londres.
Cette communication primo ministérielle appelle au moins trois commentaires :
1. Sortir du pathos
Le premier motif d'étonnement vient du champs lexical choisi, celui de l'affect, du sentiment. Lorsque l'on décide et met en oeuvre une politique économique on n'a pas à aimer ou non l'entreprise, mais à soutenir durablement et efficacement l'entreprenariat. La thématique du "j'aime" ou du "je n'aime pas" renvoie à l'acte arbitraire d'aimer telle ou telle chose, au fait du Prince et non à un choix de raison.
On est en droit d'espérer que le choix de verser 41 milliards d'euros aux entreprises relève d'autre chose que des goûts et des couleurs de Manuel Valls...
Rien ne semble donc expliquer ce choix communicationnel hormis, peut être, la référence implicite à la phrase malheureuse de François Hollande, qu'il viendrait corriger, "je n'aime pas les riches".

lundi 6 octobre 2014

Monsieur Valls, il y a urgence pour les ménages !

Manuel Valls a déclaré aujourd'hui 6 octobre 2014, à Londres, que s'il fallait, en France, baisser les impôts sur les ménages, il fallait d'abord baisser ceux qui pèsent sur les entreprises... "question de priorités", me direz-vous.
Mais, de retour de la première université d'automne d'Arnaud Montebourg, à Laudun-L'Ardoise, je garde en mémoire l'analyse éclairante de Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire Français des Conjonctures Economiques, et notamment le graphique présenté sur la baisse constante et significative du pouvoir d'achat des ménages depuis 2010 : 

 © Mathieu Plane© Mathieu Plane
 En un mot : Monsieur Valls, si vous n'écoutez pas ce que vous disent les Français, si vous restez sourd aux alertes des associations qui vous disent que nous sommes confrontés à une crise sociale majeure en France, regardez cet indicateur : il y a urgence pour le ménages !

dimanche 14 septembre 2014

Moi député, je ne voterais pas la confiance au gouvernement

Les Français n'ont pas voté pour la politique menée actuellement par le gouvernement. Nous, militants et sympathisants socialistes, n'avons pas fait campagne pour cette série ininterrompue, orchestrée, de renoncements à nos valeurs. François Hollande, le 20 août 2014, a déclaré au Monde que "le débat ne peut pas rebondir sur chaque texte. Les choix ne peuvent être rediscutés à chaque fois qu'un indice trimestriel est connu." Il a parfaitement raison. Mais, précisément, le débat sur le pacte de responsabilité n'a eu lieu ni devant les militants socialistes, ni devant les électeurs. Nous n'avons pas voté pour un cadeau de 41 milliards aux entreprises sans distinguer celles soumises à la concurrence des autres, sans contrepartie en termes de création d'emplois ou d'optimisation de l'appareil productif, sans limitation de la part de dividendes reversés aux actionnaires. Le pacte de responsabilité, c'est le pacte des irresponsables. 
Manuel Valls, telle Margaret Thatcher, déclare sans sourcilier qu'il n'y a pas d'autre politique possible. Il affirme, à Bologne, qu'il n'y pas d'alternative à gauche et que la seule autre donne politique, c'est le FN. En clair, "c'est moi ou le chaos". Tel Alain Juppé en 1995, "droit dans ses bottes", il refuse tout dialogue. Il répète, à qui veut l'entendre, que "la France a besoin d'autorité". Il refuse de dialoguer avec nos partenaires de gauche, avec qui pourtant nous devrions gouverner. Il refuse le dialogue avec nos propres députés, qui pourtant ont fait des propositions constructives tout en restant dans le cadre du pacte de responsabilité. Il refuse de dialoguer avec ses propres ministres qui eux aussi font des propositions concrètes pour une politique alternative. Or refuser le dialogue, ce n'est pas restaurer une autorité perdue, c'est affaiblir le pouvoir et le refermer sur des cercles clos de plus en plus restreints, ne l'alimenter que par les analyses des hauts fonctionnaires et les notes des collaborateurs de cabinets, c'est le couper peu à peu du réel.

jeudi 5 juin 2014

Quand les fans de Christian Estrosi insultent Christiane Taubira...

Ce qui est frappant avec l'affaire des commentaires racistes présents sur la page Facebook de Christian Estrosi, c'est qu'elle agit comme un révélateur. 
L'an dernier, suite à sa démonstration de force face aux Roms, les "fans" de Christian Estrosi se sont déchaînés en propos racistes et en appel à la haine : "il faut rouvrir les camps comme en 1940", il faut les "virer au lance-flamme". 

mardi 20 mai 2014

Européennes 2014 : blocage, boycott et désobéissance

Les "eurosceptiques" ont décidément bien du mal à exprimer une position claire et constructive durant ces élections européennes du 25 mai 2014.

Les "eurosceptiques" ont décidément bien du mal à exprimer une position claire et constructive durant ces élections européennes du 25 mai 2014.
Alors qu'une position souverainiste avait été posée de façon argumentée lors du référendum sur Maastricht, alors qu'une position anti-libérale s'était fortement affirmée lors du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen, certains aujourd'hui souhaitent se faire élire pour "bloquer l'Europe", d'autre pour que la France entre "en résistance" face à l'UE et "désobéisse" à ses directives, d'autres enfin ne souhaitent pas se faire élire du tout puisqu'ils appellent au "boycott" du scrutin, et donc à l'auto-privation d'un droit fondamental acquis de haute lutte, le droit de vote.
Alors, me direz-vous, c'est parce qu'il n'y a pas "un" euroscepticisme, mais "des" eurosceptiques, certes. Vous me direz également qu'il ne faut pas mettre extrême droite et extrême gauche dans le même panier, et je vous rejoins sur ce point. Mais les positions exprimées sont elles pour autant tenables ?

jeudi 15 mai 2014

Non, Monsieur Ciotti, ce n'est pas cela la laïcité !

En souhaitant la bienvenue au nouvel évèque de Nice le 11 mai 2014, le Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, a repris une formule dont il avait déjà fait usage en septembre 2013 et qu'il a à nouveau posté sur son compte twitter : "Le principe de laïcité garantit la liberté de culte mais n'interdit en rien de revendiquer & défendre notre héritage chrétien."

 © David Nakache© David Nakache
Or, il faut ici différencier les déclarations d'une personne en son nom propre, en tant qu'individu, et ses déclarations en tant que représentant politique d'une collectivité territoriale et donc de ses administrés.