mercredi 29 octobre 2025

Journal d'un bénévole, 27 octobre 2025

Comment une jeune fille, ayant subi une excision, des violences sexuelles et un naufrage en Méditerranée, peut elle être passée par un foyer de l'Aide Sociale à l'Enfance des Alpes-Maritimes sans avoir vu ni gynécologue, ni psychologue ?

Parce qu'elle est guinéenne et étiquetée "migrante" ?

Ecœurement.

Journal d'un bénévole, 27 octobre 2025

David Nakache
Association Tous citoyens

Esplanade du 14 juillet 2016

L'association Tous citoyens, le rassemblement citoyen Viva et la liste Nice Front Populaire soutiennent la proposition faite par des victimes du terrorisme de nommer le parvis du futur hôtel de police de Nice "Esplanade du 14 juillet 2016" : une proposition digne, pleinement légitime, et de nature à faire consensus.

La proposition de Célia Viale et Thierry Vimal : 

ESPLANADE DU 14 JUILLET 2016
Puisqu’au lendemain de l’attentat du 14 juillet 2016, les services de la ville et les services de l’État se sont violemment rejeté la responsabilité du drame (les archives en ce sens abondent),
Puisque les deux protagonistes semblent s’être finalement réconciliés autour de la création d’un hôtel de police qui rassemblera sous un même toit police nationale et police municipale,
Puisque glorifier Nicolas Sarkozy à l’heure même de sa condamnation représenterait a contrario une nouvelle rupture entre le pouvoir local et l’Institution nationale,
Puisque l’attentat du 14 juillet 2016 et celui du 29 octobre 2020 ont fait de Nice l’une des villes françaises les plus meurtries par le terrorisme,
et que M. Sarkozy a été condamné en première instance pour avoir, entre autres, envoyé en 2005 des émissaires pactiser avec le commanditaire lybien de l’attentat contre le DC-10 d’UTA, qui avait coûté la vie à 170 personnes, dont 54 citoyens français,
Puisque, donc, la mise à l’honneur de M. Sarkozy à Nice sera perçue comme une violence par l’immense majorité des familles des victimes de terrorisme, niçoises ou non,
Et puisque, enfin, 2026 sera l’année du dixième anniversaire de la tragédie du 14 juillet 2016, qui fit 86 morts, des centaines de blessés physiques et des milliers de blessés psychiques,
il nous paraîtrait décent et respectueux de ne pas nommer l’esplanade située devant le nouvel Hôtel de police de Nice
Esplanade Nicolas Sarkozy,
mais plutôt
ESPLANADE DU 14 JUILLET 2016
Célia VIALE
Thierry VIMAL


La presse s'est largement fait écho de cette proposition :

France 3 Côte d'Azur : 



BFM Nice : 





Le Parisien :



lundi 27 octobre 2025

Parvis Sarkozy : "J'appelle Christian Estrosi à revenir à la raison, à la décence"

 Article France 3 Côte d'Azur :

"J'appelle Christian Estrosi à revenir à la raison, à la décence. Il faut qu'il revienne sur cette idée qui choque tout le monde, à la fois les familles de victimes des attentats terroristes et toutes celles et ceux qui ne supportent plus qu'on honore, à Nice, à répétition, des personnes qui ont été condamnées par la justice", assure David Nakache, président de l'association Tous Citoyens ! et numéro 4 de la liste Nice Front Populaire.


Article complet ici : https://france3-regions.franceinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/nice/parvis-nicolas-sarkozy-a-nice-les-membres-de-familles-de-victimes-de-l-attentat-de-nice-proposent-de-nommer-le-parvis-14-juillet-2016-3239755.html

mardi 21 octobre 2025

Non au "parvis Sarkozy" : vsite guidée anti-corruption à Nice !

Nice Front Populaire a organisé une "visite guidée unique au monde" : le parcours des rues, cours, statue et futur parvis, à Nice, honorant des personnes corrompues.

Un grand merci et un grand bravo à toutes et tous avec un mention spéciale à notre guide, Jonathan Gensburger !

Quelques photos (cliquez sur la photo pour l'agrandir) :


 



 

 


Quelques retours presse :





lundi 20 octobre 2025

« En finir avec la corruption à Nice »

 

« En finir avec la corruption à Nice »

(mise à jour octobre 2025)

 

Lorsque, durant la campagne des élections municipales 2020, j’ai déclaré « Il faut en finir avec la corruption à Nice », Christian Estrosi, se sentant directement visé, m’a attaqué en justice pour diffamation. Il a fallu deux ans de procédure pour que je sois définitivement relaxé. Sujet sensible, quiconque dénonce la corruption à Nice peut se retrouver soi-même sur le banc des accusés…

En réalité, il faut lever le tabou de la corruption, reconnaitre l’étendue du problème et se donner les moyens de lutter efficacement contre ce phénomène. La lutte contre la corruption doit devenir une priorité de l’action publique locale.

Depuis plusieurs décennies les affaires de corruption se multiplient. A Nice, les années 1990 ont été marquées par les condamnations, la fuite en Uruguay puis l’arrestation de Jacques Médecin à la suite d’un mandat d’arrêt international (délit d’ingérence, détournement de fonds, abus de biens sociaux…). Les années 2000 ont été rythmées par l’affaire Vialatte (détournement de fonds), la condamnation du juge Renard (violation du secret professionnel) puis celle du groupe Thalès (corruption active dans l’affaire de la ligne 1 du tramway). Mais Nice n’est pas la seule où la corruption sévit : rien qu’en Provence Alpes-Côte d’Azur, l’affaire Guerini, dont la condamnation vient d’être définitivement confirmée, a profondément marqué Marseille. Rappelons la condamnation définitive et l’inéligibilité du maire de Toulon, Hubert Falco, ou celle de l’ancien maire de Cannes, Bernard Brochand, etc.

Il y a actuellement plus d'une douzaine d'« affaires majeures » concernant la Ville de Nice, la Métropole Nice Côte d'Azur, le Département 06 ou, directement, certains de leurs élus respectifs. 

Ces "affaires" sont de natures bien différentes mais toutes liée à la gestion de l'action publique locale :

- Cumul d'emplois
Un rapport de la Cour Régionale des Comptes de décembre 2023 (chapitre 5.6.2) relève que quatre collaborateurs de cabinet et deux agents du Département 06 qui exerçaient également leurs fonctions au sein du cabinet ont été, dans le même temps, assistants parlementaires d'Eric Ciotti à l’Assemblée nationale. Ces cumuls d'emplois ne sont pour certains pas légaux et, pour d'autres, auraient pu l'être mais les autorisations nécessaires n'ont pas été demandées ni délivrées.

13.05.2024 : enquête préliminaire ouverte par le procureur de Nice pour détournement de fonds publics. 

- Détournement de déchets : 
Suite à un reportage de la chaine M6 dévoilant le détournement illégal de 26 000 tonnes de déchets vers l’Espagne, une enquête judiciaire a été déclenchée. Enjeux : l'exécution des marchés publics. Le producteur de déchets (la Métropole Nice Côte d'Azur) doit en garantir la traçabilité jusqu'à l'exutoire final, même s'il en a confié ou délégué la gestion a un prestataire.

30.06.2024 : perquisition dans les locaux de la Métropole

27.06.2025 : six personnes mises en examen dont une placée en détention provisoire
- Emplois fictifs : 
Soupçons d’emplois fictifs au Centre Départemental de Gestion de la fonction publique des Alpes-Maritimes (organisme de formation du personnel de la fonction publique territoriale), à la suite d’un rapport de la Cour Régionale des comptes de 2020 (chapitre 6.7) visant deux proches du maire de Nice actuellement Adjoint à la Ville de Nice et la Métropole Nice Côte d'Azur pour l'un et Directeur de cabinet pour l'autre.

24.11.2020 : ouverture d'une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics par le procureur de Marseille

- Fichage d'administrés :
Soupçons de fichage illégal d'administrés. L'affaire a été révélée par le journal Libération : le député et conseiller départemental aurait fiché sans leur consentement plus de 800 personnes avec des données sensibles et des mentions spécifiques : "sourde", "non voyant", "confession juive", "protestant", "propriétaire foncier". En outre, les fichiers mentionneraient également les personnes ayant bénéficié d'interventions positives "crèche", "emploi", "terrain"... ce qui s'apparente clairement à une démarche clientéliste. 

12.08.2025 : perquisition dans les locaux du Département 06

 13.10.2025 : dépôt de plainte de la LDH et l'association ADN

- Favoritisme :
Charles Ange Ginesy, président du Département 06 est soupçonné de favoritisme en ayant signé en 2017 un bail incluant plus de 500.000 euros de travaux pour reloger les salariés du SICTIAM, syndicat qu’il présidait, sans appel d’offres pour une part des travaux (331.000 euros), ce qui est contraire aux règles de la commande publique.

03.07.2025 : le procureur de la République requiert à l'encontre du président du Département 06 une peine de 18 mois de prison avec sursis, trois ans d’inéligibilité ainsi qu'une une amende de 35 000 €.

29.09.2025 : le tribunal correctionnel de Marseille prononce la relaxe de Charles Ange Ginesy. Reste à savoir si le Parquet fera appel de cette décision. 


- GIP Grand Prix de Formule 1 : 
Soupçons d’irrégularités comptables avec 32 millions de dettes à la clef dans la gestion du Grand Prix de Formule 1 par le Groupement d'Intérêt Public dont Christian Estrosi était le président et qui est placé depuis en liquidation. L'enquête vise également des frais de bouches et des voyages de Christian Estrosi dont un voyage de 3 jours pour 10 personnes à Abu Dhabi dans le cadre du Grand Prix chiffré à 70 000 €. 
Christian Estrosi a par ailleurs fait voter, en tant que président de la Métropole, une subvention de 12 millions d’euros alors que le Grand prix se déroulait… au Castellet dans le Var.
Septembre 2023 : ouverture d'une enquête judiciaire pour favoritisme et détournement de fonds. 

 - Hopman Cup : 

Enquête préliminaire menée par le Parquet National Financier pour détournements de fonds publics concernant la gestion du tournoi de tennis Hopman Cup en juillet 2023. 
Le "Nice Lawn Tennis Club" aurait reçu 800 000 € de la mairie et 150 000 € de l'office de tourisme mais pourrait ne pas avoir été, sur le plan légal, le réel organisateur du tournoi.

22.05.2024 : perquisitions à la mairie de Nice et à l'office du tourisme

- Loi SRU : 

Enquête pour concussion visant l’ancien préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez, qui aurait dû faire payer des pénalités à la Ville de Nice qui ne produit pas assez de logements sociaux et ne respecte pas la loi SRU. 

- Nice Climate Summit et l’Eurovision Junior :

Laura Tenoudji-Estrosi et Christian Estrosi visés par une enquête pour prise illégale d’intérêts et détournement de fonds publics. 
L'épouse du maire a co animé la cérémonie d'ouverture de l'Eurovision junior alors que la ville de Nice aurait contribué à l'événement à hauteur de 605 000 €.
Laura Tenoudji-Estrosi devait également animer le Nice Climate Summit mais y a renoncé suite à la polémique suscitée par cette annonce.

03.04.2025 : perquisition à la mairie de Nice et dans les locaux de la Métropole

30.06.2025 : Christian Estrosi et son épouse sont placés 13h en garde à vue.

Voir à ce sujet mon interview BFM Nice Côte d'Azur


- Parking du port de Nice :
Soupçons de détournements de fonds publics concernant la mise à disposition gratuite de cartes de parking par la CCI 06 entre 2021 et 2023 au bénéficie d'Eric Ciotti et de plusieurs de ses collaborateurs, notamment durant la campagne des législatives de 2022.

31.05.2024, enquête préliminaire pour détournements de fonds publics par le procureur de Nice 

20.11.2024 : perquisition au port de Nice 


- Projets immobiliers « Iconic » et « Avant-Scène » : 
Enquête pour trafic d’influence, escroquerie en bande organisée, abus de bien sociaux, faux et usage de faux. L’Avant-Scène, construit face à la nouvelle gare Saint Augustin, dans une zone longtemps classée inondable, s’est enfoncé de 16 cm dans le sol (communiqué Tous citoyens).

26.01.2024 : perquisitions dans les locaux de la Métropole

29.06.2024 : seconde perquisitions dans les locaux de la Métropole

- Tempête Alex : 
Enquête pour escroquerie en bande organisée, détournement de fonds publics, faux et usage de faux, blanchiment en bande organisée, prise illégale d’intérêts et recel.

La tempête Alex, en octobre 2020, a fait 11 décès et 8 disparus. Le passage de la tempête Aline en octobre 2023, a démontré que les structures de reconstruction en dur avaient tenues mais que les structures provisoires avaient été emportées. Si la tempête Aline avait été plus forte il y aurait vraisemblablement eu de nouveaux décès. 

L’enquête porte sur des travaux de reconstruction financés par la Métropole de Nice mais non réalisés ou réalisés partiellement. On estime le préjudice financier à plus de 8 millions d’euros. En question, le suivi et l’application des marchés publics de la Métropole niçoise.
Au niveau de la Métropole, trois niveaux de responsabilités sont possibles (interview BFM) :
  • Les services et les élus n’ont rien vu (défaillance ? défaut de compétence ? manque de moyens dédiés au suivi des marchés ?)
  • Ils ont laissé faire (complicité)
  • Ils ont participé (culpabilité directe)
21.12.2023 : perquisition dans les locaux de la Métropole

15.03.2024 : 21 personnes placées en garde à vue, dont des chefs d’entreprises du BTP, le Directeur de Cabinet, le Directeur Général des Services et la Présidente de la Commission d’Appels d’Offres de la Métropole. 6,5 M€ et des véhicules saisis.

- Richard Orlinski : 
Enquête du Parquet National Financier sur des cadeaux qu'aurait reçu Christian Estrosi de la part du sculpteur Orlinski alors que la Ville de Nice a passé pour 170 000 € de commande publique avec lui.
18.03.2025 : perquisitions dans les locaux de la mairie de Nice et au domicile de Christian Estrosi

- Statue de Jeanne d'Arc :

14.01.2025 : le tribunal administratif de Nice prononce l'annulation du marché public conclu entre la Régie Parcs d'Azur  et l'atelier Missor pour 170 000 € car ce marché a été passé sans publicité ni mise en concurrence. La Régie doit rembourser la somme versée et déboulonner la statue.

28.01.2025 : perquisitions dans les bureaux de la Régie Parcs Azur dans le cadre d'une enquête pour favoritisme.

17.07.2025 : la cour administrative d'appel de Marseille donne raison à la Régie Parc Azur et annule la décision du tribunal administratif de Nice. La préfecture étudie l'opportunité d'un pourvoi.

Non liée à la gestion des fonds publics mais pouvant avoir des retombées sur l'image de la Ville de Nice :

- "Projet fou"

20.10.2025 : Nice Matin révèle que Christian Estrosi et son épouse, Laura Tenoudji, sont visés par une plainte concernant la facturation de plus de 1,5 millions d'euros d'honoraires par leurs sociétés respectives Hopkins & Hopkins et Startup Story.

Il faut, dans chacune de ces affaires, respecter la présomption d’innocence et attendre la fin des procédures. Mais cette accumulation d’enquêtes judiciaires en cours interroge.

Ce qui est frappant c’est que malgré la multiplication des des enquêtes judiciaires en cours visant aussi bien la Ville et la Métropole de Nice que le Département 06, malgré les perquisitions à répétition, le placement en gardes à vues du maire de Nice lui-même, malgré la gravité des sujets en jeu, la lutte contre la corruption n’est toujours pas devenue un enjeu majeur du débat public local.

Face à la corruption à Nice, que faire ?

A minima, quelques pistes :

1. Lever les tabous et faire de la lutte contre la corruption une priorité de l’action publique locale. 
La corruption, au sens large du terme, gangrène l'ensemble de l'action municipale et métropolitaine. Elle renforce l'idée du "tous pourris" et contribue à rompre le lien entre les citoyens et les pouvoirs publics. 
2. Rétablir de l’éthique en politique : la ville de Nice doit cesser d’honorer, célébrer ou attribuer des noms de rues à des personnalités ayant été condamnées pour des faits liés à la corruption (Jacques Médecin, Charles Pasqua, Jacques Chirac…).

3. Respecter et tenir compte des décisions de justice : le maire, officier de police judiciaire, ne peut déclarer choisir délibérément de ne pas appliquer un jugement s’imposant à lui (sens de la circulation au port).
Nommer comme responsable de la police municipale un homme condamné en première instance pour violences policières (nomination de Rabah Souchi) est également un signal fort de non respect du travail judiciaire.

4. Imposer un minimum de probité aux élus. Des mesures fermes doivent être prises et être suivies d’effet dans la durée. 
Une charte éthique contraignante ou un règlement intérieur doivent être imposés pour que tout élu condamné pour un délit d’atteinte à la probité dans l’exercice de ses fonctions se voit retirer ses délégations et ne bénéficie pas d’un « reclassement opportun » dans une administration connexe (charte éthique proposée par Viva)
Au titre du principe de précaution, tout élu mis en examen pour de tels faits devrait être suspendu. De même toute entreprise privée ayant fait l’objet de condamnation ou étant sous le coup d’une procédure en cours ne devrait pas pouvoir bénéficier de la commande publique.

5. Garantir la transparence de toutes les procédures : usage des fonds publics, subventions, passation et suivi des marchés publics, procédures d’attribution des logements sociaux, des places de crèches ou des places en Ehpad municipal, etc.
Le clientélisme est le début de la corruption et il faut tout faire pour en limiter au maximum le développement.

6. Mettre fin à la frénésie de projets lancés à la va vite dans une surenchère communicationnelle permanente.
Les services administratifs n’ont pas le temps de mettre en œuvre correctement un projet que plusieurs sont déjà lancés en urgence, la communication prenant le pas sur la faisabilité technique.
L’obsession de l’attractivité permanente rend impossible une modernisation raisonnée et un aménagement progressif d’un territoire. Or, très souvent, c’est dans le suivi des marchés publics et dans la mise en œuvre effective des projets que se nichent les faits de corruption.

7. Lutter contre le poids des lobbys : des mesures phares qui pourraient améliorer la vie des habitants de la Métropole, comme l’encadrement des loyers, sont bloquées par des lobbys à qui l’on donne trop d’importance.
Le politique cède face aux pressions économiques et perd le sens de l’intérêt général.

8. Une véritable prise de conscience citoyenne : les citoyennes et les citoyens ne peuvent continuer à élire (ou laisser élire en s’abstenant) des personnes présentant des signes forts de manque d’éthique.
La démocratie, le "gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple", implique et nécessite, pour être effective, une responsabilité citoyenne. 
Il revient aux citoyennes et aux citoyens d’imposer aux politiques des pratiques dignes et éthiques. Si certains profitent et abusent du système, c’est aussi parce qu’on les laisse faire.

dimanche 19 octobre 2025

Le Paillon : face au risque, un immobilisme coupable !



Communiqué de presse NiFP

Le Paillon : face au risque, un immobilisme coupable !


Le jour de l’inauguration de l’extension de la coulée verte, sur le Paillon, Christian Estrosi déclare dans la presse locale « Un jour le Paillon débordera ». Il se veut ensuite rassurant en avançant l’argument que « l’eau (du Paillon) puisse s’écouler (vers la mer) sur une surface libérée »

Sur quoi se base le maire pour être si rassurant ? Mystère. Car, s’il y a bien un sujet tabou dans cette affaire, c’est bien le Paillon lui-même.

En effet concernant les risques de submersion, il y a un document majeur qui fait l’objet d'études, d’une enquête publique avant d'être approuvé par les services de l’Etat constituant une servitude d'utilité publique annexé au plan local d'urbanisme, le PPRI-Nice Paillon (Plan Prévention Risques d’Inondation).

Mais nous sommes confrontés à une lenteur coupable dans la révision de ce document majeur. Le plan actuel a été adopté, au siècle dernier, le 17 novembre 1999. C’est le plus ancien du département et sans doute un des plus anciens en France et les études datent de 1996. Il y a près de 30 ans, une époque où nous n’envisagions pas l’ampleur des conséquences du réchauffement climatique. Un arrêté préfectoral, en date de mars 2020, avait lancé la révision de ce document. Mais la ville de Nice n'ayant pas fait le nécessaire, la préfecture a dû prendre un nouvel arrêté en date du 14 janvier 2025.

A ce jour, aucune information. Où en sont les études sur les risques et les niveaux de submersion ? Un retard qui repousse encore plus loin les prises de décisions pour prendre les mesures pour réduire les risques liés aux crues du Paillon. Un retard qui prive les habitantes et les habitants de nos territoires du droit à l’information concernant ce risque majeur (1).

De plus, Christian Estrosi a annoncé en conseil municipal, le 13 octobre 2023, qu'il demandait à la Région le déplacement du Lycée Apollinaire en raison du risque de submersion, sur la base d'une étude qu'il n'a jamais rendue publique. La Région a récemment déclaré qu'il n'y avait aucun risque mais sans produire, elle non plus, d'étude étayant sa position.

Pourquoi détruire le TNN et Acropolis en laissant le lycée Apollinaire et le Palais des expositions, qui sont les deux bâtiments les plus exposés en cas de submersion ? Tout cela mérite explications et clarté.

Nous demandons au préfet et au maire de Nice de faire toute la transparence sur la révision de PPRI et sur les risques auxquels sont exposés le Lycée Apollinaire et le Palais des expositions. Sans préjuger des implications de cette révision et des mesures à prendre, les habitant·es ont le droit d’être informé-es.

 
Nice, le 19 octobre 2025

Nice Front Populaire

 


1/ Code de l’Environnement Article L125-2

(https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000044375243)

Modifié par LOI n°2021-1520 du 25 novembre 2021 - art. 10

(https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGIARTI000044368598/2021-11-27)

I.-Toute personne a un droit à l'information sur les risques majeurs auxquels elle est soumise dans certaines zones du territoire et sur les mesures de sauvegarde qui la concernent. Ce droit s'applique aux risques technologiques et aux risques naturels prévisibles.


vendredi 17 octobre 2025

Inauguration de la Bourgada : ces pratiques que l’on ne veut plus voir à Nice

 


Communiqué de presse :

Inauguration de la Bourgada : ces pratiques que l’on ne veut plus voir à Nice

 

La ville de Nice s’apprête à subir, samedi 18 octobre 2025, une pratique d’un autre temps : l’utilisation de moyens humains, matériels et financiers de la Ville et la Métropole à des fins électoralistes.

Les nombreuses condamnations de personnalités politiques de premier plan, comme l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy ou la leader de l’extrême droite Marine Le Pen, démontrent un fait majeur : le temps de l’impunité est révolu. L’exigence de comportements éthiques en politique, d’une exemplarité et d’une probité des élus nationaux comme locaux est pleinement légitime.

A rebours de cette évolution salutaire, Christian Estrosi se comporte comme un baron local du passé. Lors des élections législatives de 2024, déjà, il a démultiplié les événements officiels pour mettre en avant ses candidats. Subterfuge grossier qui ne trompe personne, au lieu d’inaugurer l’extension de la coulée verte une fois les travaux totalement achevés, il séquence les événements, allant jusqu’à inaugurer quelques mètres d’espace verts à peine. Christian Estrosi sera sûrement le seul maire de France à avoir inauguré 4 à 5 fois le même jardin public :

·        Inauguration de la coulée verte en 2013

·        Inauguration du « belvédère de la Bourgada » en juin 2024

·        Inauguration de l’esplanade De Lattre de Tassigny en octobre 2024

·        Inauguration de l’esplanade de la Bourgada le 18 octobre 2025

·        Inaugurations à venir si l’extension se poursuit au-delà de l’actuel Palais des expositions

Christian Estrosi, qui refuse obstinément de publier ses notes de frais, cerné lui-même par les affaires en cours, honore au nom de notre ville des personnalités corrompues : Jacques Médecin, Jacques Chirac, Charles Pasqua et désormais Nicolas Sarkozy (pétition à signer ici).

Déjà porteurs d’une charte éthique lors des élections municipales de 2020, les membres de la liste « Nice Front Populaire » s’engagent à rétablir une éthique municipale à Nice :

·        Cesser tout éloge de la corruption.

·        Garantir le bon usage des fonds publics

·        Assainir la gestion des marchés publics

·        Assurer la plus grande transparence dans la gestion de la Ville et de la Métropole

·        Permettre aux citoyennes et citoyens de participer à l'élaboration, la décision, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques municipales.

 

Nice, le 17 octobre 2025

Nice Front Populaire





mercredi 15 octobre 2025

Rejoignez "Nice Front Populaire" !


Rejoignez nous !


Nous avons lancé, dimanche 12 octobre, notre campagne pour les élections municipales à Nice, lors d'un beau rassemblement, festif et populaire. Notre liste, "Nice Front Populaire", résolument de gauche, résolument écologiste, est menée dans un esprit d'ouverture et de dialogue et nous appelons toutes celles et ceux qui sont fidèles à l'esprit et au programme du Nouveau Front Populaire à nous rejoindre.

Je suis heureux et fier d'y figurer en 4ème position avec mes ami-es Mireille Damiano (n°1), Olivier Salerno (n°2) et Anne-Laure Chaintron (n°3).

Lors de cette présentation je suis intervenu pour esquisser brièvement un premier bilan des mandatures de Christian Estrosi, maire de Nice pour la première fois il y a... 17 ans ! Crise sociale, déni écologique et greenwashing, mono activité économique et dépendance au tourisme, extension du narcotrafic, décisions unilatérales littéralement "hors sol" (destruction du TNN et d'Acropolis, drapeau israélien, parvis Sarkozy...), il aurait fallu de longue heures pour décrire et analyser la situation de notre ville et de notre métropole. 

J'ai également évoqué la radicalisation progressive d'Eric Ciotti, aboutissement de la banalisation de l'extrême droite en France. Mais ceux que la presse présente comme des "frères ennemis" demeurent en réalité des frères et, entre la droite extrême de Christian Estrosi et l'extrême droite d'Eric Ciotti, il y a une différence de degrés et non une différence de nature.

 Vous retrouverez la vidéo de mon intervention ici : 




J'ai également été interviewé par Ici Azur et j'ai pu préciser que nous continuerons à tendre la main à l'ensemble des forces de gauche et écologistes jusqu'à la date butoire de dépôt des listes au 1er tour de l'élection, le 26 février à 18h :




Vous pouvez suivre l'actualité de notre liste "Nice Front Populaire" : 






Il est un moment où s'engager n'est plus une option, c'est une nécessité. Rejoignez nous !

Solidairement,
David Nakache



mercredi 8 octobre 2025

Menaces de l’extrême droite : nous ne nous laisserons pas intimider !

 


 Communiqué de presse de l'association Tous citoyens !

Menaces de l’extrême droite : nous ne nous laisserons pas intimider !


A la suite du rassemblement du 14 septembre 2025 devant le Monument aux morts, notre association a publié un communiqué de presse intitulé « Un inquiétant rassemblement néo fasciste à Nice ».

Le président de notre association, David Nakache, après avoir partagé ce communiqué sur Facebook, y a reçu le commentaire suivant :

"Laissez les gens et leur identité. Tous ne sont pas vendus comme vous .on vous connaît, le temps viendra où faudra rendre des comptes .Pas une menace juste une mise en garde sur votre futur ....Nakache"

Ce message constitue une menace explicite. Proférer des menaces est passible de poursuites pénales.

Le dépôt d’une plainte est en cours : nous ne nous laisserons pas intimider. Nous répondrons à toute menace par la force du droit.

La menace d'extrême droite est globalement sous estimée. Personnes racisées, LGBT, bénévoles associatifs, militants politiques de gauche, de nombreuses personnes subissent des menaces et des actes de violences verbales ou physiques, notamment dans les Alpes-Maritimes.

Nous appelons les citoyennes et les citoyens à la plus grande vigilance et à l'entraide face à ce danger. 

Nous demandons aux pouvoirs publics la plus grande fermeté face à cette menace.


Nice, le 8 octobre 2025

Association Tous citoyens !

lundi 6 octobre 2025

7 octobre

 

7 octobre


Par Jonathan Gensburger et David Nakache


Il y a deux ans jour pour jour, le 7 octobre 2023, le Hamas lançait depuis la bande de Gaza une attaque terroriste contre Israël par les airs, la terre et la mer, faisant 1 195 victimes et 250 otages. Des femmes, des enfants, des vieillards.

Aujourd'hui, alors que nous espérons un cessez le feu, nous voulons réaffirmer à la fois notre profonde condamnation de la politique meurtrière de Benyamin Netanyahu et de son gouvernement et notre profond soutien aux juifs du monde, victimes collatérales innocentes. Et non, cela n'est pas antinomique : combattre la folie guerrière de l’Etat d’Israël et combattre aussi les actes antisémites qui ont lieu dans notre pays et notre région.

Rien ne peut justifier d'arracher les oliviers plantés en souvenir du jeune Ilan Halimi à Epinay-sur-Seine et à Menton. Rien ne peut justifier qu'un jeune cannois soit coursé et doive se réfugier, sous les insultes antisémites, chez un commerçant. Rien ne peut justifier qu'un rabbin soit roué de coups devant son fils à Orléans ou qu’un homme soit traité de « sale juif » sur la promenade des anglais. Rien. Celui qui agresse un juif en prétextant la guerre à Gaza se trompe d’adversaire et ne saurait être excusé. Il est l’auteur d’une agression antisémite et doit répondre de ses actes devant la justice.

Aujourd’hui, le Rassemblement National se maquille mais nous n’oublions pas que c’est historiquement le parti de l’antisémitisme et du négationnisme. La poussière est seulement sous le tapis, la haine derrière la cravate.

Le 7 octobre 2023 est également le début de la réponse totalement disproportionnée à l’attaque du Hamas, l’épuration ethnique lancée par Israël à Gaza faisant plus de 67 000 morts. Benyamin Netanyahu est sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour crime de guerre et crime contre l’humanité. L’ONU a déclaré l’état de famine à Gaza touchant plus de 500 000 personnes. L’annexion de la Cisjordanie se poursuit sans lien avec la lutte contre le Hamas.

Tout comme s’en prendre aux personnes de confession juive en pensant combattre l’Etat d’Israël est une erreur, assimiler la défense des droits de l’Homme et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes à de l’antisémitisme est une faute politique.

Assimiler la dénonciation des exactions israéliennes à de l’antisémitisme revient à faire taire la défense des droits de l’Homme et à empêcher la dénonciation du génocide en cours.

Plus que jamais attachés à une paix juste et durable entre israéliens et palestiniens, condamnant l’assimilation des personnes de confession juive aux exactions de l’Etat d’Israël, condamnant l’assimilation de la défense des droits de l’Homme à de l’antisémitisme, nous devons nous rassembler et réaffirmer sans relâche nos valeurs humanistes.

 

Nice, le 7 octobre 2025

Jonathan Gensburger et David Nakache


Lancement de campagne le 12 octobre à Nice !

 

Un nouveau souffle de la gauche et de l’écologie à Nice !


Crise du logement exacerbée, taux de pauvreté record, surtourisme asphyxiant, , pollution récurrente, retards d’équipements collectifs criants… Notre ville a besoin d’un profond changement pour rompre avec des décennies de  gestion affairiste.

Face au risque d’un énième mandat de Christian Estrosi, face au danger  d’une mainmise de l’extrême droite d’Éric Ciotti sur notre ville, il y a urgence.

Urgence  de proposer une  alternative résolument écologique, résolument de gauche, ouverte au dialogue et  à l’ensemble de la société civile.

Urgence de donner à la gauche et à l’écologie  un nouveau souffle.

Citoyen·nes engagé·es dans la vie associative, syndicale, sportive ou culturelle,  dans nos quartiers, insoumis·es, écologistes, communistes, socialistes, alternatives  et alternatifs, nous vous donnons rendez-vous:

Dimanche 12 octobre, à 15 heures place Garibaldi à Nice

pour vous présenter les premiers éléments d’une liste pour Nice, d’une gauche et d’une écologie qui  demeurent fidèles à l’ambition du Nouveau Front Populaire.



Non, Monsieur Rivère, une ville n'est pas une entreprise

Non, Monsieur Rivère, une ville n'est pas une entreprise !


Jean Pierre Rivère, ancien président de l’OGCN ayant rejoint la liste du candidat d'extrême droite Éric Ciotti a déclaré : "Une Ville doit être gérée comme une entreprise."



Et bien non, Monsieur Rivère, une ville n'est pas une entreprise et ne doit être gérée comme telle. Une ville, c'est avant tout une commune, ce que nous avons en commun, et non le chacun pour soi. Une municipalité doit gérer des services publics locaux, des "communs", comme l'éducation, la santé,  l'action sociale, les transports ou le logement. Si cette gestion doit être efficiente, fonctionnelle et garante du bon usage des fonds publics, elle n'a pas pour but la recherche du profit mais celle de l'intérêt général.

Par ailleurs, une ville, et qui plus est une métropole, doit déployer une stratégie de développement économique adaptée à son territoire : stable mais dynamique, diversifiant les secteurs de croissance, elle crée les conditions propices au développement des entreprises. Mais elle ne se comporte pas elle-même comme une entreprise. Elle planifie, oriente, accompagne et facilite l'entreprenariat mais en restant, elle, dans sa position d'acteur public. C'est en confondant la gestion du bien public et des biens privés que l'on aboutit souvent à des complications fâcheuses...

samedi 4 octobre 2025

Nice : quelle politique face au narcotrafic ?



Nice : quelle politique face au narcotrafic ?


Une nouvelle fusillade meurtrière a eu lieu à Nice vendredi 3 octobre 2025, dans le quartier des Moulins, faisant deux morts et cinq blessés. Des familles sont endeuillées. Les habitants du quartier sont une nouvelle fois plongés dans l'effroi, l'horreur et la terreur.

Le narcotrafic étend son emprise sur notre ville : l'année 2024 comptabilise au moins 9 décès direct liés au narcotrafic (règlements de compte et incendie criminel). Depuis le 1er janvier 2025, déjà 5 décès directs sont recensés. Et combien de victimes indirectes ? Les victimes du narcotrafic sont multiples et diverses : les personnes vivant sous le joug des trafiquants (dealers, guetteurs, nourrices, mules, habitants et commerçants des quartiers défavorisés), les consommateurs victimes d'addictions et leurs proches, mais aussi les professionnels et forces de l’ordre qui luttent contre le déploiement du narcotrafic (exposition au danger, pressions, épuisement).

2024 - 2025, les années pivots

Le narcotrafic n'est pas, à Nice, une nouveauté. Comme partout en France, le confinement de 2020 a marqué un tournant dans les modalités de vente avec la généralisation des livraisons à domicile dites "Uber shit". Mais c'est en 2024, véritable année pivot, que l'étendue de la mainmise sur la ville et le nombre de ses victimes directes a pris une ampleur nouvelle. Le tournant auquel nous assistons depuis rend la nécessité de repenser collectivement la politique de lutte contre ce phénomène plus urgente encore.

Bref rappel des faits en 2024 (liste non exhaustive) :
  • 24 janvier 2024 : un homme est abattu bd René Cassin, à Nice Ouest, de plusieurs balles dans la tête et au thorax
  • 26 mars 2024 : rixe entre bandes rivales et tirs en pleine rue place des Amaryllis aux Moulins, à Nice Ouest
  • 18 juillet 2024 : 7 personnes décèdent dans un incendie criminel aux Moulins
  • 30 août 2024 : un homme abattu par plusieurs tirs de kalachnikov rue Fenoglio de Briga, quartier de Roquebillière à Nice Est
  • 11 décembre 2024 : rafales de tirs à la kalachnikov aux Moulins, pas de blessés mais plusieurs immeubles touchés, une balle se loge dans le plafond d'un appartement.
La préfecture des Alpes-Maritimes a dressé le bilan annuel de son action de lutte contre le narcotrafic en 2024 :
  • 1629 opérations « Places nettes » effectuées
  • 1,2 million d'euros liés au narcotrafic, deux tonnes de cannabis, plus de 300 kilos de cocaïne et 94 armes à feu saisis
  • 5 points de deals démantelés, il en reste alors 48, début 2025, à Nice.

Depuis le 1er janvier 2025 (liste non exhaustive) :
  • 1er février 2025 : un homme est abattu dans un appartement, rue Fenoglio de Briga, quartier de Roquebillière à Nice Est. 5 personnes dont 3 mineurs interpellées avec détention de kalachnikov
  • 12 avril : rue Maurice Maccario, un homme exécuté par balles
  • 18 avril 2025 : rixe rue Fenoglio de Briga, un blessé grave par coups de couteaux, trois interpellations
  • 24 mai 2025 : un homme meurt égorgé aux Moulins
  • 30 septembre 2025 : un jeune homme est blessé par balle à la jambe aux Moulins
  • 3 octobre 2025 : fusillade aux Moulins, 2 décès et cinq blessés dont trois graves

Les faits nouveaux :
  • L'étendue du trafic, l'augmentation de la consommation de drogues dures
  • La multiplication des règlements de comptes et tirs en pleine rue, le nombre de blessés et décès directs et indirects
  • Les renforts de trafiquants extérieurs, venant de Marseille ou de la région parisienne, le recrutement des Mineurs Non Accompagnés
  • L'ampleur de la circulation d'armes et notamment d'armes de guerre.

Face au narcotrafic comme face à la menace terroriste, personne, en France, en Europe ou dans le monde, n'a de solution miracle. De droite comme de gauche, les mairies luttent pour endiguer la progression du phénomène. Cependant, à Nice, plusieurs erreurs ont été commises, lourdes de conséquences, empêchant de lutter efficacement contre le narcotrafic. 

Il est indispensable de changer de paradigme et d’appréhender différemment le phénomène auquel nous sommes confrontés :

Instaurer une véritable politique de prévention :

La politique du tout sécuritaire est un échec : la répression, sans la prévention, est inefficace dans la durée.

La prévention constitue la prérogative des maires en matière de sécurité. Nice manque d'une politique ambitieuse et cohérente de prévention, complémentaire de la politique de répression pilotée par le préfet, dotée de moyens humains et matériels suffisants, mobilisant l'ensemble des acteurs concernés, qu'ils soient institutionnels, associatifs, sociaux, culturels ou sportifs.

Nous devons analyser pourquoi certains quartiers tombent plus facilement que d'autres sous la domination du narcotrafic, pourquoi des personnes, principalement des jeunes, basculent dans la délinquance et ne parviennent pas à en sortir. Car c'est là l'angle mort de la politique du tout sécuritaire : ignorer les facteurs qui font que des personnes sont plus exposées à basculer dans le trafic de drogue, à devenir des proies faciles pour les narcotrafiquants.

Il est, en parallèle, déterminant d'identifier l'ensemble des acteurs locaux qui doivent être mobilisés et doivent pouvoir agir ensemble, de façon cohérente et complémentaire. Il faut activer l’ensemble des leviers d’actions qui permettent d'affaiblir le narcotrafic et de limiter autant que possible son extension. Cette stratégie globale ne produira pas d'effets immédiats mais elle est indispensable, à long terme, pour déployer les politiques à mettre en œuvre dans chacun des domaines concernés.

Favoriser la résilience sociale des territoires :

Si les consommateurs de drogue vivent bien souvent dans les beaux quartiers, le narcotrafic ne s'implante ni à Cimiez ni dans le Carré d'Or : à Nice, la carte du narcotrafic se superpose à l'identique à une autre carte, celle de la pauvreté. La lutte contre la pauvreté et le mal logement sont, de fait, des facteurs déterminants d’une politique globale de sécurité. La présence de tous les services publics est nécessaire. Le renforcement des moyens humains et matériels donnés au travail social est central.

La situation des femmes est particulièrement préoccupante dans les quartiers défavorisés. Elles sont davantage touchées par la précarité et y sont donc plus nombreuses, mais elles y sont littéralement invisibilisées dans l'espace public. Un soutien accru à la parentalité et notamment à la monoparentalité y est indispensable. 

Les quartiers défavorisés cumulent extrême pauvreté, ghettoïsation et insécurité. Le renouvellement urbain constitue, même s’il ne porte ses fruits que sur un temps long, un puissant levier à la fois de mixité sociale et de lutte contre le développement de la délinquance et la criminalité. 

Rendre un quartier plus résilient socialement, c’est-à-dire plus à même de résister aux menaces et, ici, au déploiement d’un réseau de trafic de drogue, demande une action conjuguée dans tous ces domaines : action sociale, renouvellement urbain, désenclavement par les transports en commun, lutte contre les inégalités.

Lutter contre les facteurs de bascule dans la délinquance et la récidive :

Les trafiquants repèrent les « proies faciles ». Un jeune exilé à la rue sera bien plus facile à recruter qu’un jeune soutenu par ses parents et ses amis, ayant de bons résultats au lycée et se projetant déjà dans un avenir professionnel et social. Une mère isolée, au RSA et en impayés de loyer, sans famille autour d’elle pour la défendre, sera plus exposée à la menace physique et plus susceptible de devenir, sous la contrainte, une « nourrice » et que son appartement serve à cacher de la drogue ou des armes, etc.

Les critères qui exposent les personnes au narcotrafic sont connus : la précarité, le chômage, l’échec scolaire et l'absence de projet personnel des jeunes, l’absence d’activités structurelles (sportives ou culturelles), la rupture des liens familiaux et sociaux, un environnement violent, une culture « antisociale » (rejet des institutions et des normes associé à une valorisation de l’illégalité et de la violence), etc.

Une politique de prévention devra travailler sur chacun de ces facteurs : la lutte contre l’échec scolaire, l'aide à l'emploi, le soutien aux associations culturelles et aux clubs de sports, le renforcement de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, un accueil digne et adapté des Mineurs Non Accompagnés, la refonte de certaines structures d’accueil des mineurs et jeunes majeurs, etc.

Cesser d'instrumentaliser le logement social à des fins sécuritaires :

La Ville de Nice et Côte d'Azur Habitat ont mis en place un dispositif d'expulsions locatives de familles dont l'un des membres du foyer commet des actes délictueux grâce à une convention passée avec le procureur de la République et le préfet. Lors du lancement de ce dispositif le 1er adjoint au maire et président de Côte d'Azur Habitat déclarait à la presse qu'un logement social "ça se mérite" et qu'il n'y aurait plus, à Nice, de logements sociaux pour "les ennemis de la République". Il s'est plus tard félicité, en conseil municipal, d'avoir expulsé 183 familles en 2024 grâce à cette convention.

En réalité, le droit au logement ne dépend pas de la moralité des personnes ni du fait d'avoir un casier judiciaire vierge, sans quoi les anciens détenus ne pourraient plus se loger. Ce dispositif ajoute à la condamnation pénale une condamnation sociale et transforme le logement social en outil de répression de la délinquance, ce qui est contraire à sa vocation sociale. Cette sanction est, de plus, collective : des familles entières sont mises à la rue. Des enfants se retrouvent sans logement parce que leur grand frère a basculé dans le deal, sanctionnés eux aussi alors qu'ils n'y sont pour rien.

Ce dispositif participe d'une stigmatisation des habitants des quartiers défavorisés qui doivent être aidés et soutenus plutôt que montrés du doigt. La solidité du cadre familial est déterminante pour aider un jeune à sortir de la drogue, expulser toute la famille ne résoudra rien. 

Sortir de la répression à courts termes :

Les préfets successifs des Alpes-Maritimes ont tout misé sur une répression visible et médiatique grâce aux opérations "place nette". Or une fois l'opération achevée, le trafic de drogue reprend son cours. Pire, les forces de l'ordre ne parviennent pas à tenir longtemps les quelques points de deals repris aux trafiquants. Fin 2024 le préfet Moutouh a dressé le bilan : "5 points de deals ont été démantelés à Nice, il en reste 48."

Les professionnels de la police et de la justice convergent sur un premier constat : c'est davantage la police d'investigation et non la police d'intervention qu'il faut développer en priorité. La police judiciaire qui peut, elle, démanteler les réseaux, est largement sous-dotée. La protection judiciaire de la jeunesse qui accompagne les jeunes pour éviter la récidive est, elle aussi, en sous effectifs et manque cruellement de moyens. La police de proximité, doit, à l'évidence, être restaurée.

Mettre fin à la désunion des institutions :

Alors que l'ensemble des institutions devraient faire bloc face au narcotrafic grandissant, le maire de Nice a demandé publiquement le remplacement du préfet Moutouh. Durant l'été 2024, après l'incendie criminel ayant coûté la vie à 7 personnes aux Moulins, le maire de Nice a demandé que soit nommé "un préfet compétent qui protège les gens", accusant le préfet Moutouh de laxisme. Ce faisant, le maire de Nice a envoyé un message pour le moins déstabilisant aux policiers nationaux leur disant que leur patron local était incompétent. Depuis, à chaque drame, le maire s'en prend au préfet qu'il accuse de ne pas garantir la sécurité des habitants. 

Les policiers, qui travaillent d'arrache-pied dans des conditions de plus en plus difficiles, ont besoin de tout sauf de cette désunion. Et comment restaurer la confiance des habitants dans les forces de l'ordre dans ces conditions ? 

Cette division des acteurs locaux de la sécurité est désastreuse et contre-productive. A l'inverse, nous avons besoin d'une complémentarité entre le préfet et le maire, entre la police nationale et la police municipale.

Stopper la privatisation de la sécurité :

La municipalité et le bailleur social Côte d'Azur Habitat ont déployé une brigade de sécurité privée nommée "Gaida" (Groupement d’Agents Interbailleurs contre les Désordres et les Abus) dont les prérogatives, les organes décisionnels et les financements sont flous. Il s'agit d'une brigade composée de 16 vigiles, anciens policiers ou anciens militaires, qui serait principalement financée, pour un total de 1,8 M€, grâce aux charges locatives des habitants du quartier et par des subventions locales. 

Pour financer cette police privée, des subventions auraient été retirées à la prévention et au moins dix postes de médiateurs spécialisés auraient été, selon la presse, supprimés. La sécurité des habitants et des habitantes ne doit pas être déléguée à des sociétés privées et encore moins au détriment de la prévention.

Affaiblir le marché de la drogue :

Le narcotrafic est un business. La structure des réseaux est conçue comme entreprise capitaliste hiérarchisée tendant vers un seul but : l'enrichissement. Un point de deal peut rapporter, pour les chefs de réseaux et sur un point de deal aussi important que fut celui de la Laverie aux Moulins, jusqu'à 15 à 20 000 € par jours.

En conséquence, tout ce qui peut contribuer à affaiblir ce marché doit être mis en œuvre :
  • La réhabilitation et le désenclavement des quartiers prioritaires qui réduit le périmètre de déploiement du narcotrafic.
  • L'accompagnement des personnes les plus vulnérables qui prive le narcotrafic d'une partie de ses recrues potentielles.
  • La lutter contre le blanchiment de l'argent de la drogue qui freine le retour sur investissement 
  • La légalisation du cannabis qui permet de retirer une part de marché importante aux trafiquants.

Conclusion :

En matière de sécurité il faut avant tout clarifier le rôle de chacun des acteurs publics afin de pouvoir coordonner leurs actions. L'Etat, la Ville et les structures sociales doivent mener leurs actions de façon complémentaires.

Il est impératif changer de paradigme et de doter la Ville de Nice d'une véritable stratégie de prévention agissant en amont sur tous les facteurs de bascule dans la délinquance et le trafic tant.

Loin de la politique spectacle et loin des querelles partisanes, il est nécessaire d'établir un diagnostic partagé et de coordonner l'intervention des acteurs institutionnels et de l'ensemble des acteurs de la société civile, dans une approche pluridisciplinaire, en constante concertation et coopération, à court, moyen et long termes.