mardi 20 mai 2014

Européennes 2014 : blocage, boycott et désobéissance

Les "eurosceptiques" ont décidément bien du mal à exprimer une position claire et constructive durant ces élections européennes du 25 mai 2014.

Les "eurosceptiques" ont décidément bien du mal à exprimer une position claire et constructive durant ces élections européennes du 25 mai 2014.
Alors qu'une position souverainiste avait été posée de façon argumentée lors du référendum sur Maastricht, alors qu'une position anti-libérale s'était fortement affirmée lors du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen, certains aujourd'hui souhaitent se faire élire pour "bloquer l'Europe", d'autre pour que la France entre "en résistance" face à l'UE et "désobéisse" à ses directives, d'autres enfin ne souhaitent pas se faire élire du tout puisqu'ils appellent au "boycott" du scrutin, et donc à l'auto-privation d'un droit fondamental acquis de haute lutte, le droit de vote.
Alors, me direz-vous, c'est parce qu'il n'y a pas "un" euroscepticisme, mais "des" eurosceptiques, certes. Vous me direz également qu'il ne faut pas mettre extrême droite et extrême gauche dans le même panier, et je vous rejoins sur ce point. Mais les positions exprimées sont elles pour autant tenables ?

jeudi 15 mai 2014

Non, Monsieur Ciotti, ce n'est pas cela la laïcité !

En souhaitant la bienvenue au nouvel évèque de Nice le 11 mai 2014, le Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, a repris une formule dont il avait déjà fait usage en septembre 2013 et qu'il a à nouveau posté sur son compte twitter : "Le principe de laïcité garantit la liberté de culte mais n'interdit en rien de revendiquer & défendre notre héritage chrétien."

 © David Nakache© David Nakache
Or, il faut ici différencier les déclarations d'une personne en son nom propre, en tant qu'individu, et ses déclarations en tant que représentant politique d'une collectivité territoriale et donc de ses administrés.

lundi 24 mars 2014

A Nice, voter à gauche et lutter contre la dérive populiste

Notre liste « Un autre avenir pour Nice » a obtenu 15% des voix au 1er tour de l'élection municipale et je remercie tous les électeurs qui ont voté pour nous.
Soyons clairs : ce faible score est pour moi une lourde déception.
Mais tentons d’analyser ce scrutin (les résultats détaillés sont consultables ici) et ses conséquences pour le second tour.
Qui sont les vainqueurs de ce 1er tour ?
Christian Estrosi tout d’abord, qui réalise un score important, près de 45% des voix. Il lui manque toutefois plus de 5% pour atteindre la majorité, lui qui était annoncé vainqueur dès le 1er tour.
Ensuite viennent les partis surfant sur le rejet des partis dits « traditionnels » :
- Le Front National, en seconde position avec 15,6%, nationalisant le débat local avec la présence de Jean-Marie et de Marine Le Pen durant la campagne niçoise et le parachutage de Marie Christine Arnautu. Le FN confirme à Nice sa poussée nationale et l’impact du "vote sanction" contre les partis de gouvernement.
- La liste « Mon parti c’est Nice » menée par Olivier Bettati, obtenant 10,13% des voix et validant son billet pour le second tour en se proclamant « sans étiquette » et en communiquant sur le dépassement des clivages partisans, bien que la réalité soit tout autre.
- Et enfin la liste « IMMIGRATION-ISLAMISATION-INSÉCURITÉ-IMPOTS : BASTA ! » menée par Philippe Vardon. L’entrée en campagne de Philippe Vardon a constituée un tournant populiste dans la campagne de 1er tour puisqu’il n’a hésité ni à parler de « bandes de racailles venues des quartiers » ni « d’union contre nature » à propos des mariages homosexuels ou à coller son slogan « oui à la socca, non au kebab » sur les panneaux électoraux…

mardi 14 janvier 2014

De nouveaux droits pour les Niçois !

Patrick Allemand a présenté à la presse la charte que chacun des membres de sa liste "Un autre avenir pour Nice" signera : non pas une charte "éthique" mais une charte "de gouvernance". Il s'agit d'exposer la manière dont nous gèrerons la ville si nous sommes élus, la place que nous donnerons aux citoyens, la participation des forces vives de la cité à notre devenir collectif.
Se faisant, nous proposons de nouvaux droits aux Niçois :  open data, élection du président du conseil de quartier, budget participatif, "heure des citoyens", droit de pétition renforcé, "observatoire des engagements" et bien d'autres avancées encore ! 

vendredi 10 janvier 2014

Nice: rejoindre une liste de droite, renier ses valeurs de gauche

Marc Concas et Jean-Christophe Picard viennent de rejoindre la liste menée par Olivier Bettati pour l'élection municipale à Nice. Si je rechigne habituellement à commenter les tactiques politiciennes des uns et des autres, je souhaite, cette fois, clarifier les choses et montrer les conséquences de telles inconséquences.
Je précise que je n'ai aucun grief personnel ni contre Marc Concas ni contre Jean-Christophe Picard. Je connais peu le premier. J''ai fait campagne, lors des primaires citoyennes de 2011, face au second, lui en tant que représentant de Jean-Michel Baylet et moi en tant que représentant d'Arnaud Montebourg. Nous avons ensuite fait campagne ensemble pour François Hollande.
Faire dissidence à gauche et rejoindre une liste de droite sont deux actes politiques de natures différentes. La première option consiste à marquer une différence sans renier ses valeurs et se respecte. La seconde consiste à renier ses engagements, sa parole publique, et, au final, ses valeurs.
L'argument selon lequel il s'agit d'une liste "au dessus des partis" est un leurre. Olivier Bettati, "Bébé Médecin" revendiqué, ancien adjoint de Christian Estrosi, est proche de Jean-François Copé : la droite décomplexée, celle des "pains au chocolat", celle qui réclame le retour au droit du sang, qui organise un débat sur l'identité nationale, qui stigmatise le port de la burqa ou l'alimentation hallal pour occuper l'espace médiatique, qui dresse les français les uns contre les autres au lieu de favoriser le vivre ensemble. Benoit Kandel, lui, déjeune avec Marine Le Pen lorsqu'il se fâche avec Estrosi. Il se dit proche des idées du Front National. Cette droite là n'est pas une droite républicaine.

lundi 16 décembre 2013

Christian Estrosi a-t-il peur de la démocratie ?

On savait le Maire de Nice peu adepte de la démocratie locale et deux exemples récents, la question du tram et celle de la dette, l'ont largement démontré. Un troisième évènement vient clarifier les choses et s'avère plus significatif encore : l'ouverture de sa liste à deux cybermilitants de gauche par Patrick Allemand, candidat socialiste menant une liste de rassemblement de la gauche.
Un tramway nommé "délire" :
Le premier épisode récent du déni de démocratie locale de la part du Maire sortant est l'affaire de la ligne 2 du tramway. La ville de Nice bat des records de pics d'ozone tous les étés et l'air y est très pollué. La mise en service d'une seconde ligne de tram, d'Est en Ouest, est une priorité absolue pour la santé des Niçois. Pourtant, Christian Estrosi a reporté le lancement des travaux tout au long de son mandat. Il a d'abord décidé de faire le tram' sur la promenade des Anglais, en surface. Puis jusqu'à la gare Riquier, en souterrain. Puis jusqu'au port. Puis jusqu'au port mais en s'arrêtant à l'avenue Jean Médecin... Outre ces tergiversations coupables, les Niçois savent depuis longtemps que le sol de la ville est poreux et gorgé d'eau. L'histoire locale est truffée d'exemples de travaux s'arrêtant, de chantiers inondés, suite à des infiltrations d'eau jusqu'alors "imprévisibles" (Hôpital Pasteur II, Parking des Douanes, etc). Le Parti Socialiste local (dont je fais partie) a demandé au Maire sortant d'organiser le référendum local sur le tracé du tram. Il a refusé. Nous avons donc organisé une votation citoyenne à laquelle 8 470 Niçois ont participé, 91%  d'entre eux votant contre le passage du tram en souterrain. Il n'en a pas tenu compte. Nous avons lancé une pétition recueillant plus de 15 000 signatures contre le souterrain. Rien, le Maire de Nice a choisi de mépriser les 15 632 Niçois signataires de cette pétition. Il a ensuite tenté de faire croire aux Niçois que tout était joué, qu'il était trop tard : il s'est précipité pour lancer des appels d'offres et a inauguré plusieurs fois le début des travaux alors que le forage ne commencera que fin... 2014 ! Ce faisant, il a tout fait pour que le débat démocratique n'ait pas lieu, il le craint, il le fuit.

mercredi 31 juillet 2013

Police municipale: les consignes de Christian Estrosi sont elles légales?

Christian Estrosi a fait de la sécurité son domaine de prédilection. Il a décidé, au début de son mandat municipal, de faire de la Ville de Nice le "laboratoire de la sécurité" et a équipé ses policiers de Tasers. Bientôt au terme de son mandat, il a fait de Nice l'une des villes comptant le plus de caméras de vidéosurveillance et de policier municipaux par habitant de France. 

Sans revenir sur les résultats chiffrés de cette politique, toujours controversés, ni sur le fond de la récente polémique sur les Gens du voyage, déjà évoquée sur ce blog (lire ici), il convient de s'interroger sur la nature du rôle que Christian Estrosi demande de jouer à sa police municipale : le harcèlement.
Lors de la violente altercation verbale l'opposant à des Gens du voyages, le député maire de Nice a déclaré : "J’en ai maté d’autres, je vous materai, vous êtes des voyous en infraction, vous avez une heure pour partir ! (...) Sinon, on mettra en place un dispositif pour vous pourrir la vie jour et nuit avec électricité et eau coupés et surveillance par caméras mobiles" (Métro, édition Nice Cannes du 30.06.13). Il a ensuite envoyé son mode d'emploi à d'autres maires de France pour lutter contre la présence illégale de Gens du voyages sur des terrains municipaux ou privés.